Les Champs du Ciel et de la Terre
 

lalorraine.net

 

Aube


Aube
Tu portes en ta pâleur
Tout le lait de la vie.

L’enfant qui devra naître
De ta douce innocence
Pointera son regard
Sur le courant du jour.

Symbole de naissance,
Telle tu nous rassures
Et ta bouche invisible
Panse bien des blessures.

Aube
Évanescente dame
Qui allume le jour.

Libre de toute étreinte
Et pourtant
Si fidèle.

Immanence éternelle,
Mouvement sempiternel
Comme le reflux des vagues,
Comme un soupçon d’azur
Nimbant
La voie lactée,

Alliance
De l’ombre
À la lumière,

Aube
Ébauche du soleil
Au bout de ses doigts pâles.

*

Elle pénètre dans l’arbre
Les entailles profondes
Que la vie a creusées
En son tronc pacifique,

Elle s’infiltre encore
Jusque sous son écorce,
Cicatrisant alors
Ses fibres endolories.

Enfin, Aube s’élève
Puis projette sur l’onde
Ses doux reflets d’albâtre

Et le murmure de l’eau
Se révèle à nos yeux,
Joueur ou bien rageur.

Comme un aigle
Qui couvre de ses ailes
Toute l’immensité
Ainsi dévoile- t- elle
Un versant montagneux
En s’étirant toujours.

Essences mises en éveil,
La terre exhale sa fraîcheur,
Lui rendant grâce.

Aube,
Comme un point d’orgue
Sur la portée du jour.

*

Même lorsque indolent,
Un plafond de nuages
Vient freiner ton essor.

Renaissance tu es, oui,
Cela est prometteur
Et parfois peut faire peur.

Tu guides
Le premier attelage de la course
Que le temps mène contre sa propre ronde,

Tellement insaisissable
Dans ta parure d’argent,
Que le ciel pleure parfois.

De personne
Tu n’es l’épouse,
Pas même du vent,

Ton mystère
Demeure à jamais
Celui de la création.

Tu avances sans marcher
T’allonges sans grandir
Te retires sans mourir,

La nuit est ta complainte,
La mésange, ton chant.

De ton être céleste
Un soupir se dégage
Que seule, l’herbe perçoit.

Tu t’étires et te fonds
Dans les teintes aurorales
Lors déjà, tu n’es plus.


*~~~~*~~~~*

 

Aux confins des moissons

 

Aux confins des moissons blondes et enivrantes,
En deçà des maisons peintes, éblouissantes,
Maître de son empire, habillé de silence,
Vit un seigneur modeste qui aime la naissance.

       Je reconnais son nom, dont je lis dans le soir
Le logo de ses formes soumises au désespoir,
Ce cimetière marin que rien ne vient troubler
Et qui flâne en chemin, de toute éternité.

Je reconnais ses larmes pleines de peine profonde,
Brillant sous le soleil ardent de nos passions
Et cette libellule aux ailes vagabondes
Qui joue au raz des bulles en faisant attention.

Toutes ces sarabandes emportées par le vent
Se couchant sur les flots d’un océan de vie,
Ces âmes sur la lande qui encensent le temps
Et ces corps s’élançant vers d’autres infinis,

Je les reconnais tous, dans leurs propres désirs,
En ce regard lointain scrutant le devenir
Sur cette terre aride qui pleure son absence
Et par le gris du ciel qui hurle sa puissance.

 

*~~~~*~~~~*

 

Cheminement

 

Notre amour balbutie dans le printemps naissant
Toute délicatesse en herbe sur - le - champ,
Sous quelques giboulées qui le rendent puissant.

Assoiffé en été, se balançant au vent
Il s'épanouit, s'égaie mais toujours se surprend
A chercher la fraîcheur à l'ombre des serments.

En automne, s'étonne progressivement
De voir tomber ses fruits, samares indéhiscents
Son souffle s'altérant, il devient mécontent.

Puis lorsque vient l'hiver il s'étiole, se fend
Subissant les assauts de la rigueur du temps,
Le dernier soubresaut d'une bise mourant.

Rêvant à Cupidon, il sommeille à présent,
Attendant patiemment la venue du printemps…
C'est peut - être pour ça qu'il sourit en dormant ?

 

*~~~~*~~~~*

 

La croisée


Pour la durée du temps dont les mots se souviennent
Et le débit de l'eau qui coule sous la sente
Les fugaces serments qui s'en vont et reviennent
N'ont pas perdu leur grâce aux yeux de la tourmente.
Les parjures de ceux qui vous tournent le dos,
Le rire des oiseaux quand ils jouent à vous voir
Ne sèment aucun trouble en notre âme au repos,
N'est - ce point chose aisée, de s'en apercevoir ?

Des enfants eux aussi, s'amusant sous les pins
Ricanent de ' l'Adulte ' à leur façon en somme,
Jouant la vérité déjà dans le matin
Ils dansent sous le vent, se prenant pour des hommes.
A l'ombre des semailles ils effeuillent l'automne
Telle la marguerite, en vos doigts délicats
Et cet amusement ne surprend plus personne
Emprunts de notre trace, ils marchent sur nos pas.

 

*~~~~*~~~~*

 

Suite page 2


 

Retour au sommaire des Champs du Ciel.....
Retour page d'accueil
Retour aux Invités
Retour à la poésie de Lydia
 

Visionnez ou signez mon Livre d'or

Hit-Parade

Hosted by www.Geocities.ws

1