EDITIONS DE LA NUIT / Poches 1. ARTS DU CAPITAL
Livres au format de poche.
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Je ne traite pas, dans ces pages, d’un art décadent, ni d’un art pauvre, mais de formes d’art résiduelles ou d’un art de la misère et de la destruction provenant lui-même de ce que l’histoire a été décrétée un moyen d’appropriation du monde par les forces productives, selon l’orientation que le capital leur donne en les pliant à sa loi pour leur seul déchaînement aberrant. Le spectre d’une catastrophe, qui n’appartient qu’à la prouesse technique justifiée par l’idéologie techno-bureaucratique, hante les songeries programmées de tels artistes, quand il ne reste d’eux que le désir de soumission total à la loi du capital comme à l’image de son progrès. Ce désir, de forme contrainte, est aussi ancien que le pouvoir auquel auront convenu de se réduire, pour s’y rallier, tant d’autres du passé, devenus mercenaires et qui n’eurent jadis pour tout argument que la peur d’un sort individuel jugé peu enviable. Un grand nombre d’œuvres ont été conçues au cours des siècles pour satisfaire la fantaisie du prince, on ne les compte plus, (…) comme sont combattues celles qui, à l’opposé, auront témoigné de liberté conquise. La tabula rasa est aujourd’hui le projet de refaire en permanence le monde : l’antienne révolutionnaire est désormais celle du capital par quoi le capital se consacre lui-même puissance libératrice, et même la seule autorisée à se manifester. Les arts du capital sont des arts de la dévastation.
Nombre de documents photograhiques qui constituent le récit du livre sont tirés de films importants de l’histoire du cinéma, réalisés avant que l’industrie cinématographique ne sombre elle-même dans le divertissement exclusif joint à la pure propagande spectaculaire. On peut dire que la succession des images suit la dévastation historique du monde par la gangrène de son progrès, jusqu’à la confusion qui produit l’uniformité des styles, promus par l’économie politique au rang d’objets de progagande de l’aliénation. Les légendes, qui accompagnent les photographies, sont autant de variations sur le thème d’une innocence prétendue de l’art et de la démonstration rigoureuse de son ineptie : de même que l’architecture officielle mondiale a visiblement dépassé les délires de la Roumanie de Ceaucescu, de même l’appareillage technologique mondial tend à métamorphoser la planète en apparente Île de Pâques, futuriste en ceci qu’elle prépare à l’image de son impossible désertion.
En somme, à quoi peut bien servir de montrer l’aberration en ses œuvres quand la nouveauté ne cesse de faire son propre éloge ? Quoique tous la subissent, elle ébahit encore. Elle épate le badaud qui méconnaît ce par quoi il est agi pour être porté à l’admiration. L’obscénité le traverse et le voilà qui bée au dernier cri de la moquerie.
Au risque de décevoir, il ne s’agit ici que de quelques remarques grammaticales, données en légendes de documents photographiques.
“maelström”
répartis ou non dans nos autres collections,
soit des textes repris de nos autres collections ou publiés par nous hors collection. ]
Collection dirigée par Irénée D. Lastelle.
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En cours de diffusion, distribution septembre 2009.
ARTS DU CAPITAL, anesthésie, réanimation et liquidations spectaculaires / Collectif (l’ouvrage est dit collectif à raison des illustrations. Pour autant, le texte n’en a pas été écrit à plus d’une main, qui fut la droite en l’occurrence. De même, l’auteur est seul responsable du choix des images et de la façon qu’il a eu de les traiter. Son nom est mentionné en page de titre.) / Document.
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