Le Mont-Saint-Vincent:

Situé en retrait de la vallée de la Bourbince, au sommet d’une colline aisément défendable, le Mont-Saint-Vincent a été à ses débuts, la capitale économique des Ségusiaves dont la fondation, vers le V siècle avant Jésus-Christ, est presque légendaire.

Voici ce qu’écrivait Diodore de Sicile au premier siècle avant l’ère chrétienne, d’après une traduction de H. Weil: Autrefois, à ce qu'on raconte, la Celtique a été sous l'autorité d'un homme illustre, qui avait une fille d'une taille extraordinaire et d'une beauté tout à fait exceptionnelle. Fière de sa force et de cette beauté qu'on admirait, elle refusait toute offre de mariage, ne trouvant aucun prétendant digne d'elle. Or, dans son expédition contre Géryon, Héraclès passa en Celtique et y fonda la ville d'Alésia. La jeune fille vit Héraclès, admira sa vaillance et sa supériorité physique, de sorte qu'elle accepta ses embrassements de très bon cœur, avec l'approbation, en outre, de ses parents. De cette union avec Héraclès naquit un fils, nommé Galatès, qui surpassa de beaucoup ses compatriotes en vaillance et en force. Parvenu à l'âge d'homme et ayant hérité de la royauté de ses pères, il conquit une grande partie des pays limitrophes et accomplit de grands exploits guerriers. Son courage le rendit célèbre et il donna à ses sujets, d'après son propre nom, celui de Galates ; ce fut l'origine du nom de Galatie que reçut l'ensemble du pays.

La réalité est beaucoup moins romancée. Des Phéniciens auraient participé à l’édification en dur de cette importante cité commerciale ségusiave à proximité de la grande voie terrestre est-ouest court-circuitant l’Atlantique, la Méditerranée et la Mer du Nord. Vers le IV siècle avant Jésus-Christ, cette imposante cité fortifiée toute de pierres bâtie, la seule cité celte du genre, aurait fortement impressionné des Phocéens de passage, et suscité l’imagination de plusieurs grands auteurs grecs.

Les richesses qu’elle engendrait, et sa position stratégique, suscitaient aussi la convoitise des tribus celtes voisines. Des historiens récents ont assimilé le Mont-Saint-Vincent à une cité boïenne, d’autres à un oppidum séquane. En fait, se sont les Éduens qui se sont approprié la place, et qui ont exercé leur contrôle sur toute la partie nord du territoire ségusiave jusqu’à la vallée de l’Arconce.

À l’époque gallo-romaine, toutes les routes menant à Rome, le Mont-Saint-Vincent perd de l’intérêt, car l’activité commerciale est axée nord-sud.

Au Moyen Âge, transformée en véritable forteresse par les bourguignons, faisant ombrage à l’autorité du roi Louis VII, ce dernier la fit raser, tout comme Rome avait fait treize siècles auparavant pour Carthage.

Nyrax:

Vers le VIe siècle avant Jésus-Christ, des Ségusiaves du Mont-Saint-Vincent, conjointement avec leurs voisins du sud, les Vellaves, émigrent en Haute Provence. Il se peut aussi que le territoire appartenait déjà aux Vellaves, et que seuls les Ségusiaves aient émigré. Ces derniers construisirent une cité, Nyrax, sur le modèle de leur ancienne capitale, le Mont-Saint-Vincent. Cette nouvelle cité sera avec Narbonne, les deux premières agglomérations gauloises qualifiées de "ville" par les grecs de l'époque qui les fréquentaient. Hécatée de Milet la situait à l'intérieur des terres, c'est à dire au nord de la colonie grecque de Marseille. Situé dans une vallée à l'extrême sud du département de la Drôme, à l'abrit des grands courants migratoires du sillon rhodanien, Nyrax se nommait Noiomagus (vieux marché) à l'époque gallo-romaine, aujourd'hui Nyon!


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