Tri Yann

La ville que j'ai tant aimée (Audio)

Ell' est née d'une ferme, tout en haut d'un rocher,
cette ville que j'ai tant, tant et tant aimée
Du lavoir à l'hiver, de l'église a l'été,
les siècles s'enchaînaient aux années.

Ils avaient les moissons pour vacances l'été
Et les femmes saignaient sur le lin des rouets
Et la pluie tombait blanch' sur les toits ardoisés
dans la vill' que j'ai tant aimée.

On y venait de Nantes les dimanches d'été
avant qu'elle ne soie grand', quand notre siècl' est né
Chemis' et robe blanch', les jardins d'ouvrier
fleurissaient sous des ciels de pommier.

C'est la fin de l'enfance, et nous avons dansé
dans l'écol', le dimanch', il y a tout' l'année
Le soleil a brillé sur les toits ardoisés
de la vill' que j'ai tant aimée.

Et les filles riaient, et les hommes buvaient
La ville était adult', et les arbres chantaient
Et puis une aube gris' un matin s'est levé
L'herb' est rouillé, l'aubier est gelé.

Ils ont tout brisé, balayé et brûlé
Ils ont tout interdit, tout arraché
Et la pluie tombe noir' sur les toits ardoisés
de la vill' que j'ai tant aimée.

J'y ai vu un gamin en costume arlequin
peindr' un arbre blotté dans un étang gelé
Nous avons su apprendre aux enfants à rêver
dans la vill' qu'ils ont tant aimée.

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