Neuvième génération (Partie B)



(in english)





Gérard reçoit enfin la concession de la terre demandée. À cause de la géographie qui se change en un relief montagneux à cet endroit, la terre concédée est parallèle à la route alors que les autres sont perpendiculaires à celle-ci. Elle est du côté nord (rang 3) du "rang" 2 ou route rurale no. 2 61 à Sainte-Germaine Boulé, canton Poularies. Elle comprend le 1/3 sud des lots 7,8 et 9.

En cet été 1941, Gérard entreprend d'y construire sa maison. 62 Fort de son expérience, elle sera mieux proportionnée et mieux finie. Elle comportera entre autre un garde-soleil intégré au plancher et un toit en croupe partielle. La croupe partielle aux arêtiers permet l'acheminement des matériaux de recouvrement du toit (ici du bardeau de cèdre) par le deuxième étage évitant ainsi le montée par l'extérieur particulièrement difficile quand le constructeur travaille seul. La fondation est faite de quatre rangs de pièces sur pièces aplanies sur deux faces. Il travaille avec une ardeur sans mesure commune avec aujourd'hui soit de 12 à 15 heures par jour à un rythme endiablé. L'été court aux jours longs 63 de l'Abitibi lui suffisent pour compléter sa construction aux trois-quarts en plus de défricher les 5 acres maximums portant prime et de couper et transporter au moulin à scie une bonne part du bois nécessaire à la construction. 64 En plus de cette dépense importante, il faut soutenir la famille. Julienne fait grandement sa part en cultivant un jardin et en limitant au minimum les dépenses du foyer. Il est à noter que Gérard ne reçoit aucune aide pour construire sa maison. La raison est simple : tous les colons sont dans le même cas et celui-ci n'est pas du genre à quémander. Rendu au toit, il manque de 2 x 4 65 et doit substituer de petites épinettes aplanies sur deux faces pour la construction des chevrons.

Maison rang 2
Maison du rang 2

À l'automne 1941, Gérard Carrier retourne bûcher pour la Spruce Falls dans une saison au chantier semblable à la précédente. Il à alors deux chevaux. À son retour du chantier en mars 1942, il constate que la maison a souffert de l'absence de son propriétaire. La gelée a pénétré profondément dans le sol de la cave faisant relever la colonne supportant le centre du plancher d'un pied (30,5 cm) Gérard remarque également un dépôt de frimas de 4 pouces (10 cm) sur la terre nue du sous-sol.

À l'été de 1942, il complète sa maison en plus de défricher les 5 acres (2,02 hectares) de terre habituelle. Il la recouvre entièrement de bardeau, toit inclus, et ceci toujours sans aide. La mise en place des échafaudages est ainsi particulièrement difficile. Bien qu'elle réside dans cette maison pendant les deux étés de la construction, ce n'est qu'à l'été suivant, que la jeune famille Carrier aménagera définitivement. Cet été là, Julienne qui est enceinte y fait pousser son jardin potager qu'elle se rappellera avoir récolté le 8 octobre (1942) car la nuit suivante, le 9 octobre à l'aurore, elle donne naissance à Jean-Guy. Jean-Guy est baptisé peu après à Sainte-Germaine-Boulé.

Jean-Guy Carrier 66 épousera le 10 juin 1972 Clémence Doré fille de Fernand Doré en l'église Saint-André de La Sarre. Il sera d'abord camionneur artisan puis technicien en électronique à l'emploi de Bilodeau et Bilodeau Inc. Jean-Guy et Clémence habiteront d'abord à l'intersection du "rang 8" (côté rang 9) et de la route 63 67 puis déménageront, maison comprise à quelques kilomètres au sud de La Sarre sur la route 393. 68 Vers 1980, Jean-Guy achètera l'entreprise Bilodeau et Bilodeau Inc.

Enfants :

Après la Toussaint (le 1er novembre), Gérard Carrier retourne travailler à Mace Pit (ou Main's Pit) en Ontario. Il y retournera plusieurs hivers dont deux au camp Marcil (no. 39). Durant l'hiver, Julienne vit souvent d'angoisse. Lorsqu'il y a une tempête, elle se réfugie dans la cave avec Pauline et Jean-Guy.

Tôt au printemps de 1944, Gérard vend sa terre et sa maison à Denis Pigeon 69 pour 450,00$. Il a déjà passé l'entente verbale pour l'achat d'une autre terre qu'il préfère à la sienne parce que située près d'une grande route entretenue en hiver et sur laquelle il y a une grange en plus de la maison. À cette époque, Gérard croit encore qu'il deviendra cultivateur. Quant à la terre vendue à Denis Pigeon, celui-ci s'en désintéressera et le 11 août 1948, elle retournera à la Couronne. Les acres de terre défrichée par Gérard au prix d'un si dur labeur repousseront en broussailles et la maison sera transportée en face par Orèle Jalbert pour servir de remise au premier et de grainerie (et de rendez-vous pour les amoureux) à l'étage.

La nouvelle propriété qu'acquiert Gérard Carrier le 31 août 1944 est la terre no. 32 rang 1, canton Palmarolle, soit un rang au sud de celui où il habitait précédemment, dans la partie sud de la paroisse Sainte-Germaine-Boulé. On appelle ce rang le rang dix. Cette terre avait été obtenue de la Couronne par Joseph Lessard le 19 juillet 1933 qui l'avait cédée à Héléodore Larivière le 21 juillet 1944. 70 Avant la construction de la maison, il y avait eu une école au même endroit ou un peu plus à l'ouest. 71 Mlle Thérèse Desailliers (plus tard Madame Rosaire Leclerc) y avait été institutrice.

La maison bâtie principalement de sapins verts (non séchés), avait été construite par Joseph Lessard. Celui-ci habitait auparavant à l'extrémité nord de la même terre dans un camp en bois rond situé en bordure de la route 63 (393) près de la source. Monsieur Lessard avait donné sa terre et sa maison à son gendre Héléodore Larivière de qui Gérard Carrier fait la présente acquisition. Après la transaction, Héléodore Larivière quitte l'Abitibi pour l'Ouest canadien. Le couple Larivière reviendra environ vingt ans plus tard résider à Évain. Leurs enfants resteront là-bas.

En attendant le transfert des billets de location, 72 les Carrier continuent d'habiter au rang 2, après quoi ils emménagent au rang 10. Le déménagement a lieur le 28 août 1944. Les arrivants doivent partager le nouvel habitat avec les punaises. En effet, les bestioles avaient transité du camp de bois rond à la maison avec leur ancien hôte.

Gérard s'acquitte des 500,00$ dus et sa première tâche est de "brécer" (renforcer) la maison et la grange. À la maison, il ajoute des renforts métalliques en diagonale dans les murs. À la grange, il pose deux gros travers horizontaux à la hauteur de la base du toit et suivant la direction du "ganoé". 73 Il équarrit ces poutres à la hache. Il ajoute également des jambes de force à chaque bout du toit. Puis, près de la maison, il plante des saules. Un près de la fenêtre sud-ouest et quatre dans la ligne ouest du lot car il craint beaucoup le vent qu'il a remarqué être dominant en provenance du nord-ouest.

Julienne Boucher ne souffrira pas trop de solitude à ce premier hiver au rang 10. Sa soeur Adrienne épouse de Raoul Pigeon 74 vient habiter avec elle et les enfants. Raoul pour sa part va au chantier avec Gérard.

Après la saison au chantier, c'est à nouveau la saison de la culture. Nous sommes au printemps de 1945 et il y a un coin de terre particulièrement difficile à défricher en face de la maison de Ludovic St-Laurent. Un jour qu'il travaillait fort et que la température a monté, Gérard pour se rafraîchir boit une pleine "chaudronne" (environ un gallon ou 4 litres) d'eau d'une seule traite. Il déséquilibre sa température, et en est quitte pour une pleurésie. Il voit noir et croit qu'il va mourir. On appelle garde Gabrielle Bédard 75 qui lui donne des injections contre la diphtérie. Aucune amélioration. Monsieur Eugène Marcotte un voisin conseille alors de lui poser des sacs d'avoine chauffés sur l'estomac. L'effet est curatif et Gérard se remet lentement.

carrier_gerard_hockey.jpg - 24366 Bytes

Gérard Carrier (deuxième à aguche) jouant au hockey chez Emile Bélanger, lot 36 rang 1 canton Palmarolle à Ste-Germaine-Boulé. De g. à dr: Cyril Lamarre, Gérard Carrier, Marcel Dumas, Rosario Lachance, André Dumas (?), Robert Dumas (?), Clément Gariépy et Raymond Bélanger fils d'Emile.
(Photo: collection Denis Carrier, don de Raymond Bélanger qui a identifié les personnes)

À l'automne suivant, il va travailler comme contremaître pour Éras Richard sur le chemin de la White-Amulette à l'endroit même où il avait travaillé durant l'hiver précédent son mariage. Ce travail moins dur lui permet de se remettre de sa pleurésie mais il ne l'aime pas à cause surtout des critiques sur la distribution des fourches. 76

carrier_gerard-1er_camion.jpg

Gérard Carrier au printemps de 1946 posant avec ses enfants Pauline et Jean-Guy à côté de son premier camion.
(Photo: collection Denis Carrier)

À la même époque, ce monsieur Richard possède également un moulin à scie à Sainte-Germaine sur la route 63 (393) à moins d'un mille au sud de Gérard Carrier. 77 Lorsque les employés reçoivent leur paye, Madame Éras Richard va chercher l'argent en espèce quelque part à l'extérieur. Après la mort subite de Monsieur Richard on ne retrouvera jamais le magot.

À l'été de 1946, Julienne Boucher donne naissance à un deuxième garçon. Denis 78 naît le 2 juin à 7h30 du matin dans la chambre nord-ouest du rez-de-chaussée dans la maison que Gérard avait achetée de Héléodore Larivière. À la suite de l'accouchement, la mère souffre d'hémorragie graves. Il n'y a pas de médecin mais garde Bédard la sauvera. C'est Rita Boucher 79 soeur cadette de Julienne "l'aide à se relever". 80 Denis Carrier est baptisé à Sainte-Germaine. Il épousera le 31 août 1968 Danielle De Baets à St-Nazaire de La Salle (Montréal). 81

Enfants :

Pendant toutes ces années, Julienne s'occupe religieusement des enfants, de la maison et de la petite ferme (une vache et quelques poules). Elle ne manque pas chaque été de faire un jardin potager bien sarclé à la main. Les premières années elle aide aussi à faire l'abattis. Comme il y a eu de grands feux (on appelle la région "les grands brûlés") et que c'est la première fois que cette terre voit le soleil, les maringouins pullulent. Alors, Julienne pour s'en défendre, met de la gazette (vieux journaux) sous ses bas de coton. Elle se sent mal à l'aise dans cet accoutrement, "ça jure" comme elle dit.  82

C'est aussi elle qui doit voir à la santé des enfants dans un pays où l'on ne consulte le médecin qu'en dernier recours. En cas de grippe, c'est l'infusion d'herbe à dinde et pour faire baisser la température ou combattre le mal de tête, des tranches de patates crues et froides maintenues sur le front ou tout-le-tour de la tête par un bandeau. Pour prévenir l'appendicite, elle utilise la recette d'une vieille dame de Saint-Théophile, soit de boire un mélange de suie pris dans le tuyau du poêle et de lait bien sucré pour que les enfants acceptent de le boire. La potion doit être avalée à jeun, le matin une fois par année. On ignore à cette époque le caractère cancérigène du goudron (créosote). Pour le mal de dent, une image du frère André est de bon aloi. En cas d'orage, l'eau bénite est lancée dans chaque fenêtre. Lors de ces orages électriques, Julienne Carrier née Boucher voit à ce qu'aucun des enfants ne se tienne près d'une fenêtre ou d'une porte ouverte. D'où lui vient cette connaissance pratique de la foudre en boule, ce phénomène extrêmement rare? Par ailleurs, elle ne néglige nullement ses devoirs d'éducatrice, plus particulièrement dans le domaine religieux. Ainsi, chaque enfant a appris ses prières usuelles et connaît par coeur les réponses du catéchisme des jeunes avant son entrée à l'école. Ils connaissent aussi l'heure et quelques tables de multiplication. Chaque soir, elle voit à ce que tous s'agenouillent et récitent leur chapelet. Même le visiteur qui arrive à l'improviste doit y participer.

Maison rang 10
Maison du rang 10

À l'automne de 1947, Gérard Carrier retourne pour une deuxième saison au chantier chez Eras Richard. La saison au chantier de l'hiver suivant (1947-48) se passe à transporter du bois pour Jean-Paul Lambert de Macamic qui oeuvre à Languedoc. Pendant ses étés, il transporte du bois de quatre pieds (de la "pitoune") qu'il charge sur le train, le plus souvent dans des wagons fermés, ce qui rend le travail difficile.

Il se réserve habituellement une période à la fonte des neiges pour remettre son camion "en ordre" et refaire ses forces. Côté médical, il est un adepte du professeur Tapp. Donc, beaucoup d'herbages au printemps et une médecine douce doublée d'une alimentation lourde. Il a aussi ses recettes personnelles où le liniment Ménard tient une place de choix. Il fait aussi volontier plus confiance aux "soigneux" (charlatans) qu'aux médecins.

Il se garde aussi une semaine pour faire les foins à la Sainte Anne. 83 Sa participation à l'activité de fermier s'arrête là. Il n'aime pas ce métier. C'est Julienne qui prend soin de l'unique vache et des quelques poules en attendant que les enfants grandissent. La famille Carrier a aussi, de temps en temps, un cochon qui, comme le veau de la vache, est tué à l'automne pour être consommé. Plus rarement, elle a quelques moutons, ce qui permet à Julienne de filer la laine (cardée à l'extérieur) et d'en tricoter des bas, des mitaines et des sous-vêtements pour les enfants. Elle tisse aussi des couvertures de catalogne sur le métier de sa mère.

À l'hiver 1948-49, Gérard va camionner pour monsieur Bolduc à Languedoc. Monsieur Bolduc est sous-contracteur pour la compagnie Howard-Bienvenue de La Sarre. Au printemps de 1949, Julienne envoie Jean-Guy à l'école. Celui-ci avait eu six ans en octobre précédent et il est alors pratique courante d'envoyer l'enfant se faire à l'école avant d'y entrer définitivement. C'est la maternelle d'alors. Cependant, comme Jean-Guy progresse rapidement (il avait acquis plusieurs connaissances à la maison) il est convenu de le faire passer en deuxième année dès le mois de septembre suivant.

Aux hivers 1949-50 et 1950-51, Gérard retourne travailler pour monsieur Bolduc à Languedoc. Il fait trois saisons au chantier avec son camion GMC 1950, 3 tonnes. 84 Son "alpeur" (helper) est Ti-Jean Lamarre bon travaillant mais au caractère fougueux. Ti-Jean Lamarre mourra jeune. Il s'enrolera dans l'armée et périra "de l'autre bord" (de l'autre côté de l'Atlantique) probablement en Angleterre, victime officiellement d'un accident de trafic lourd, ce que personne ici ne croit. C'est Lucien Carrier neveux de Gérard, alors jeune télégraphiste à La Sarre qui viendra porter le télégramme annonçant à ses proches parents, ses frères Cyrille, Alphonse et Edgar Lamarre qui habitent tous le rang 10 de Sainte-Germaine. Durant ces hivers, Gérard Carrier a un deuxième camion que conduit Jean-Marie Cadotte. Jean-Marie Cadotte habite également le rang 10 de Ste-Germaine.

À l'été de 1951, la famille Carrier au complet se rend visiter la parenté de l'Ouest canadien. La promenade, qui dure un mois, fait suite à la venue de cette parenté de l'Ouest en Abitibi. Une roulotte amputée de son essieu est montée sur le camion de l'artisan et Gérard Carrier suit son frère Albert qui est au volant de sa nouvelle Hudson dans le long itinéraire. La vaisselle se fait en roulant et la fatigue de l'unique conducteur est grande après tous ces milles. Le GMC est courailleux 85 et quand une guêpe entre dans le camion et fait crier Julienne, la "cabouse" vient près d'aller faire un tour dans le décor. Le séjour a lieu chez Albert et surtout chez Paul Carrier à Zenon Park en Saskatchewan.

À l'automne de 1953, Gérard Carrier achète le camion de Pierre Aubin de Palmarolle. Pierre Aubin avait repris en main le transport du lait dans Palmarolle.

À l'hiver 1953-54 et à l'été 1954, Gérard va, avec ce camion, transporter du bois à Missanabie en Ontario. Pour s'y rendre, il doit d'abord atteindre Chapleau, puis monter avec son camion sur le train qui, 60 milles (95 km) de là, les dépose à Missanabie. C'est à la suite d'une rencontre avec Paul Laliberté qu'il en est venu à aller travailler à cet endroit perdu. Il va aussi vers la même époque travailler un été avec ce Laliberté à McFadden pour la Pine Line Co. 86 Gérard ne fait pas équipe longtemps avec Laliberté. C'est Gérard qui a le contrat du transport et Laliberté qui n'est pas tous les jour "sur la job" est congédié. Son camion (un Dodge jaune) pourrira pendant au moins 25 ans chez Gérard Carrier sans que Paul Laliberté ne vienne jamais le réclamer. Dieu seul sait ce que Laliberté est devenu.

À Missanabie, Henri-Louis Carrier, sa femme Thérèse Castonguay et leurs enfants Marthe Jean-Luc et Bertrand sont là aussi. Ils sont récemment revenus de l'Ouest. Henri-Louis est "alpeur pour Gérard et Thérèse fait la cuisine. Henri-Louis arrive difficilement à faire son travail. Celui-ci l'ignore, mais il est déjà atteint de la sclérose en plaque. Il quitte donc son travail en plus de vivre une rupture de couple.

À Missanabie, Gérard transporte trois mille cordes 87 de bois en billes de 4 pieds de longueur, et ce, durant l'hiver seulement. Au début de l'été, à la saison du "pleumage" c'est-à-dire à l'époque où il y a beaucoup de sève dans les arbres, il forme une équipe de 15 à 20 hommes qu'il dirige. Cette équipe buche du 8 pieds qu'elle "pleume" (écorce) ensuite. Au 25 août, ils en ont buché 612 cordes que Gérard Carrier transporte l'hiver suivant. Puis au printemps, il revend son camion sur place et vient passer l'été à Ste-Germaine avec sa famille.

L'hiver 1955-56 fait exception: il ne va pas au chantier. Il travaille plutôt à la construction d'une chargeuse à billots du type à câbles. À cette époque, deux types de chargeuses pour camionneurs artisans se font concurence. Le premier dit «à bras» (ou «kicker») et que Gérard préfère pour sa fiabilité se distingue principalement par son double bras, parfois appellé râteau, actionné, qui balance quelques billots ayant entre 12 et 16 pieds de longueur, par-dessus les poteaux fixes. Ces bras sont placés du côté droit (par rapport au conducteur assis). Au début ils étaient placés du côté du conducteur, plus rapide d'accès, mais ont les a déplacés du côté du champ pour prévenir leur chute sur les autos venant à la rencontre. Le deuxième type, appelé «à câbles», est muni de deux longs câbles d'acier qui sont passés sous une quantité plus importante de billots (entre 1/3 et 1/4 du voyage) qu'ils font rouler sur le camion par le côté ouvrable (côté gauche ou côté des «catins»). Avec ce type de chargeuse, la charge est moins équilibrée (côté de charge moins haut) et donc souvent incomplète. Par contre, elle demande moins d'effort de la part des hommes. Il trouve les modèles existant insatisfaisants. Aidé de son voisin et ami Augustin Lachance 88 qui a l'expérience des chantiers maritimes de Montmagny. Ils s'installent dans le vieux garage. Le plancher est de terre battue, sauf aux endroits où roule le camion et devant l'établi, où il y a des madriers. Le tout est chauffé à l'aide d'une "truie" qui ne dérougie pas. Elle sert également de feu pour rougir le fer et le travailler à la manière du forgeron. Lorsque cette chargeuse est terminée, au printemps, Gérard Carrier va la mettre à l'épreuve pour la Pine Line à Foleyet en Ontario. Plus tard dans l'été, il transfert la chargeuse sur le dernier camion qu'il vient de se procurer. 89 Trois semaines plus tard, il revend le camion et la chargeuse et quitte Foleyet. Sur le chemin du retour, il achète un GMC à Timmins. Il le revend à Cyril (Pitt) Morin du Lac Dufault qui, suite à cette acquisition deviendra lui aussi camionneur artisan puis propriétaire d'une flotte d'autobus scolaires et finalement récupérateur de matériel industriel. Pendant ce même été, Gérard va travailler quelques temps pour Jean-Paul Bruneau, fils de son voisin Joseph Bruneau. Jean-Paul Bruneau est sous-contracteur ou membre du groupe Brothers Company à Massey en Ontario.

À l'hiver 1956-57, Gérard Carrier va transporter du bois pour Jean-Paul Lambert à St-Étienne de Languedoc en Abitibi.

Ces longs hivers sont pour Julienne Boucher, seule à la maison, cause de soucis et parfois de peur. L'un de ces hivers où les loups prolifèrent plus que d'habitude est particulièrement lugubre. Le soir, on les entend hurler de leur repère dans la forêt de sapins et d'épinettes située entre le milieu et la limite nord de la terre de monsieur Joseph Bruneau. Portés par les vents dominants du nord-ouest, leurs hurlements semblent très près. Affamés par l'étirement du long hiver abitibien, la proximité n'est plus une illusion acoustique. La petite famille vient tout juste d'éteindre la lampe et d'aller se coucher qu'un hurlement à faire dresser les cheveux sur la tête est entendu sous la fenêtre de Julienne. La mère et les enfants (Pauline, Jean-Guy et Denis) se précipitent à la cuisine, tous plus affolés les uns que les autres. Là, on rallume la lampe et on se réconforte mutuellement. Après s'être assuré que la porte nord, la seule en usage durant l'hiver, est bien barrée c'est-à-dire que l'épingle à linge (ancien modèle non articulé) est coincé au-dessus de la clanche, chacun retourne dans son lit froid. Le lendemain matin, on va constater les empreintes des pattes du loup bien visibles dans la mince fleur de neige tombée sur la croûte du printemps. À ces empreintes, on constate qu'il s'agissait d'un adulte de forte taille. A un endroit, l'animal avait posé son museau sur la croûte et son souffle fureteur à la recherche d'une possible souris, avait laissé voir un cercle où la fine neige était absente.

Onze ans après la naissance de Denis, Julienne et Gérard ont un troisième garçon. François Carrier nait à l'hôpital Youville de Noranda 90 le 23 février 1957. Il est le premier enfant auquel Julienne donne naissance à l'hôpital, ce qui permet un accouchement sans complication. François 91 est baptisé peu après à Sainte-Germaine-Boulé. Il épousera le 7 octobre 1977, Carmen Fournier, fille de François Fournier, en l'église Saint-André de La Sarre.

Enfant :

François et Carmen résideront quelques temps à La Sarre puis dans la maison familiale (Sise lot 32 , rang 10 et 1 à Sainte-Germaine-Boulé) à partir de 1982. François achètera la maison familiale le 29 juin 1984 de son père Gérard Carrier. 92 Il conservera la maison et le lot pendant 4 ans un an. Il les revendra à un certain monsieur Avoine qui lui, les revendra à monsieur Jean-Paul Audet déjà propriétaire de la parcelle du lot ayant été vendue originalement à Claude Raymond.

Au printemps 1957, Gérard Carrier va "marcher du bois" 93 avec Jean-Paul Bruneau qui fait appel à lui pour ses connaissances sur la construction des routes temporaires (des "fourches") et aussi pour son sens très développé de l'orientation en forêt. Pour atteindre ces régions sauvages, il passe par Blind River, Tessalon et Embride(?) Pour atteindre la rivière ontarienne White qu'ils remontent et y construisent un camp.

À l'hiver suivant, Gérard retourne à ce camp par une route d'hiver 94 avec son Sauvage. 95 Avec ce camion, il passe maître dans l'art de battre les fourches. Les précipitations assez limitées du moyen nord font qu'en forêt, là où le vent ne souffle pas, l'accumulation de neige ne dépasse pas deux pieds avant la fin de l'hiver, ce qui rend possible la construction de tout un réseau de routes temporaires simplement à l'aide d'un camion. Pour ce faire, Gérard met une demi charge sur son camion, ajoute des chaînes aux roues et lorsque la température tombe sous le zéro farenheit (-18 Celsius) il va, parfois la nuit, battre les fourches. Plus il fait froid, plus la route sera dure. Mais il ne faut rester pris et l'art de déceler le relief du terrain sous la neige est important. Il faut de plus être habile à balancer le camion à l'aide de l'embrayage ("jouer de la clutche"). Quand le terrain est particulièrement difficile, Gérard a une technique bien à lui. Il met une perche longitudinalement entre les roues arrières. Le camion porte alors surtout sur les chaînes qui roulent sur les perches. Le résultat est semblable à celui d'une chenille.

Durant ces hivers dans les contrées sauvages sans garage ni électricité, Gérard a un truc pour faciliter le démarrage par grands froids. Il met quatre fanaux au kérosène ou "huile à charbon" dans une caisse d'huile 96 vide sous le carter ("la panne") du moteur.Avec une couverture sur le capot, retenue à la base par quelques bûches pour arrêter le vent, la chaleur de ces fanaux suffit à garder le moteur au chaud. Le démarrage est assuré à tout coup.

À l'automne 1957, Gérard va transporter de la "pitoune" (billes de 4 pieds de longueur que l'on charge manuellement en deux rangées longitudinales sur le camion) pour la coopérative de la colonie Fournière près de Malartic. Le chantier se tient sur la route de la Baie Carrière. Jean-Guy, soucieux de suivre les trace de son père ne retourne pas à l'école cet automne-là malgré une réussite scolaire remarquable Il a quinze ans depuis le 9 octobre.

Camion 1953
Gérard Carrier, camionneur.

À l'hiver 1958-59, le père et le fils aîné retournent charroyer de la pitoune dans une première saison pour Henri Lebel. Armand Macameau et son épouse Pierrette Boucher, 97 se sont joint à eux. Armand est camionneur et Pierrette fait la cuisine.

L'été 1959 est typiquement utilisé pour remettre les camions en bon état, pour les foins pour l'unique vache et pour faire le commerce de voitures usagées.

À l'automne 1959, Gérard et Jean-Guy retournent dans la même région que l'hiver précédent, au service cette fois, de Roland Miljour. Cette saison au chantier est décevante car, Gérard ne peut être payé ni pour son travail ni pour celui de Jean-Guy. Pour tout payement, il recevra, en janvier 1961, certains produit de la faillite dont un vieux camion "dix-roues" (tandem) GMC 1954 et une quantité de bois de sciage qui sera utilisé à l'été 1961 pour construire un nouveau garage sur le lot 32 à Sainte-Germaine-Boulé.

À l'hiver 1960, Gérard est malade. Il se blesse d'abord à un pied (probablement une fracture) ce qui ne l'empêche pas de continuer à travailler car le bois doit être sorti de la forêt avant la fonte des neiges. Ainsi affaibli, il développe un abcès à un poumon, la cigarette ayant probablement été un facteur déterminant. Le 11 avril, il entre au Sanatorium de Macamic. 98 Il y reste pendant deux mois.

A la fin de l'été et à l'automne 1961, on le retrouve à Matachewan (Westree) en Ontario. Son fils Jean-Guy est avec lui. L'hiver 1961-62 est utilisé au transport du bois provenant des paroisses riveraines de la Kinojavis sur la route Rouyn-Val d'Or au Québec. Pendant ce même hiver, le père et le fils ainé vont également oeuvrer au transport du bois pour Leonard Heaffey à Perry Lake en Ontario. En plus de Jean-Guy, Raymond Beaulieu fils du forgeron Léo Beaulieu 99 et voisin de Gérard Carrier à Sainte-Germaine-Boulé conduit un camion pour ce dernier.

Pour Noël 1961, comme pour les autres d'ailleurs, c'est l'occasion des réunions de familles. Julienne et Gérard donnent ainsi le repas du 25 décembre où la parenté proche est conviée. On y retrouve, Madame Boucher (née Carmélite Fortin), Florian Boucher, Jean Audet et Simone Boucher, Raoul Pigeon et Adrienne Boucher, Jos Blanchet et Rose-Aimée Boucher ainsi que Raymond Fournier et Rita Boucher. Le dîner est à deux tablées et les discussions de l'après-midi bien vivantes malgré l'absence d'alcool.

Au mois de mars, le vendredi 16, tout le voisinage s'est donné rendez-vous chez Gérard Carrier. Une "garde-malade" de La Sarre donne une conférence sur les effets merveilleux d'une certaine marque de remèdes à base d'herbages. Chacun y retrouve son concentré magique et le clou de la soirée est une crème appelée à éliminer tous les rasoirs de la surface de la terre.

Au printemps de 1962, Gérard se blesse au dos en transportant des cochons pour son quatrième voisin, vers l'est, Gérard Paradis fils de Ludger.

Durant l'été de 1962, Gérard Carrier prend le contrat de la sortie de bois de quatre pieds du chantier Paul Lahaie lui-même sous-contracteur pour Feldman de Timmins. Le lieu de travail est entre Hébécourt et Matheson pas très loin de la frontière, côté ontarien. Il consiste à ramasser les fonds de cordées n'ayant pu être chargées en hiver parce que gelés dans le sol. Ces fonds de "roules" sont amenées à un point de rassemblement aux abords de la grand-route menant à Iroquois Falls. Ce bois est destiné au moulin à papier de cet endroit. Gérard a aussi à son emploi Jules Joncas et Jean-Yves Lagrange. 100

Georges Beaulieu. 101 Denis Carrier fils de Gérard et qui a 15 ans travaille également avec eux pendant ses vacances d'été.

De l'automne 1962 à avril 1965, Gérard et Jean-Guy Carrier font le transport du "quatre pieds" à Iroquois Falls, d'abord pour Paul Lahaie puis ensuite pour les frères Perron (Normick) de La Sarre.

Pendant ce temps, la continuité à la maison est assurée par Julienne. À l'hiver 1962-63 elle fabrique des pièces au métier appelées catalognes.

métier
Julienne Boucher au métier.

L'été 1963 est marqué par le passage d'une violente tornade. Après une poussée de chaleur de 130o F (540 C) dans un air immobile, ce dimanche midi 30 juin fait place vers 14h00 à une période sombre au point qu=il faille allumer les lumières. Puis c'est la bourrasque, aussi brève que violente. La maison des Carrier tient admirablement le coup tandis que les projectiles volent de toutes parts. Sauf quelques dégâts mineurs, un saule arraché et les choses non fixées qui sont éparpillées, tous les bâtiments sont intacts. Le lendemain soir, une grêle dont la taille atteint celle de gros oeufs leur tombe dessus. Tenant chacun un "parka" (une canadienne) 102 au-dessus de leur tête, Gérard et ses garçons vont recueillir des échantillons qu'ils mettent au congélateur. Malheureusement, l'électricité et le téléphone resteront en panne durant plusieurs jours et les grêlons fondront tous les uns après les autres.

En octobre 1965, Gérard Carrier fait l'acquisition d'un camion White 1964, repris de finance par la compagnie Industrial Acceptance Corporation (IAC) de North Bay, de Monsieur Pressault de Field en Ontario. Cet achat de dix-sept mille dollars cause beaucoup de soucis à Gérard. Les versements sont très élevés et le camion s'avère équipé d'un moteur insuffisamment puissant pour le transport sur de longues distances 103

En juin 1966, il revend le camion à Paul Brossard(ou Brassard) de Montréal qui ne s'acquite pas des versements. Gérard étant encore responsable vis-à-vis l'IAC, il se voit obligé de le reprendre. En avril 1967, il doit partir à la recherche du fameux camion. Paul Brossard en a soutiré tout le rendement possible puis s'en est débarrassé. Gérard fini par retracer le White chez le neveu de Brossard, garagiste à Saint-Augustin au Lac St-Jean. Celui-ci a fait des réparations pour mille cinq cent dollars et garde le véhicule pour faute de payement.

Trois semaines plus tard, le garagiste téléphone à Gérard pour lui apprendre qu'un acheteur éventuel a le camion à l'essai. Sentant que le camion va lui glisser entre les doigts encore une fois, il décide d'aller saisir lui-même le camion avec tous les risques inhérents à une telle opération. Il le retrouve à 150 milles (240 km) de La Tuque où il sert au transport des débusqueuses ("skideuses")

En date de la reprise par Gérard Carrier, Paul Brossard a dix versements d'arrérage en plus des réparations du garagiste.

Au mois de juin 1967, Gérard revend le camion à un vieil ami Oscar dit Pitou Lévesque de Roquemaure. Les versements mensuels se font cependant attendre, puis avec six en retard, il doit reprendre le fameux White encore une fois. Il est alors mis en vente près du garage bâti à l'été 1961. Il reste là à attendre un acheteur pendant l=hiver 1967-68, l'été 1968 et l'hiver 1968-69. Tout ce temps Gérard doit continuer les versements avec l'argent gagné avec un autre camion.

À l'été 1969, l'acquéreur le moins attendu se présente. Le même Paul Brossard ose faire une offre. Gérard l'attend "avec un fanal et une brique". Il est hors de question de lui faire confiance une autre fois. Mais cette fois, Brossard a de l'argent comptant. Et pour mille neuf cent dollars seulement, le White part pour ne plus jamais revenir. L'opération aura été coûteuse pour Gérard mais il aura "gardé son nom".

À l'été 1969, Gérard va également transporter des billots de 16 pieds de longueur 104 pour Paul Lépine sous-contracteur pour Hervey Queen. Ces billots sont apportés chez Malette Lumber à Timmins.

À l'été 1970, il entreprend la dernière "ronne" de sa carrière. Il a deux bons camions de marque International Harvester qu'il emploie au transport de gravier pour la construction de l'usine Texas Gulf à Timmins. Gérard conduit lui-même l'un des camions alors que l'autre l'est par un chauffeur de Timmins. La rémunération est au voyage et le taux est bon, poussant ainsi les camionneurs à accélérer le rythme. Gérard trouve le tempo infernal. À la fin de l'été, il revend les deux camions à rabais après y avoir trouvé son compte. L'impossibilité d'obtenir un permis ontarien (PCV) par un résident du Québec 105 ajoutée à son âge qui avance, le décident à prendre sa retraite. Il vend également son permis de l'Association Nationale des Camionneurs Artisans du Québec à Monsieur Champagne du rang neuf à Macamic.

Par la suite, il se tient occupé au commerce de pièces d'auto usagées et autres produits: des appareils ménagers aux chargeuses à gravier en passant par les camions, caravanes, motoneiges, éoliennes etc.

Julienne Boucher pour sa part continue de garder maison malgré son état. Depuis 1975 environ, elle souffre de la maladie de Parkinson. En août 1981, elle reçoit les siens pour la dernière fois. Après 38 ans dans la même maison, c'est une part d'elle-même qu'elle laisse à Ste-Germaine pour se rendre habiter chez sa fille Pauline à St-Bruno-de-Montarville en banlieue de Montréal avec un espoir latent de revenir si elle se porte mieux. Elle décédera à la Résidence Régina à Greenfield Park le 29 octobre 1987. Elle a 67 ans et sera inhumée à Sainte-Germaine-Boulé en Abitibi.

Après le départ de son épouse pour le sud, Gérard Carrier continue d'habiter la maison familiale jusqu en septembre 1982. Le 29 juin 1984, comme nous l'avons vu précédemment, il vend sa maison et sa terre à son fils François et va habiter dans une petite résidence pour personnes âgées au 49, rue Principale Nord, à La Sarre. Il résidera à cet endroit de septembre 1982 à juin 1991. À partir de cette date, il résidera à l'étage pour personnes âgées au Centre St-Jean de Macamic. Il y décédera le 20 mars 1998 et sera inhumé à Sainte-Germaine-Boulé à côté de son épouse. Il avait 80 ans.


61 Aujourd'hui route 111.

62 Cette maison sera située près de la ligne ouest du lot numéro 7.

63 À la latitude de l'Abitibi, la clarté se maintient en été jusqu'à 10 heures du soir et même davantage.

64 Afin de renflouer ses finances, Gérard va bûcher pendant 7 jours à un endroit qu'il appelle Polock, en Ontario. Il coupera 28 cordes de quatre pieds au sciotte.

65 2 par 4 pouces ou 45 x 90 mm

66 Joseph-Gérard-Jean-Guy

67 Référer à Duparquet. À cette époque Rapide-Danseur est desservi par Duparquet.

68 La maison déménagée avait été achetée de Guy St-Pierre fils de Genest St-Pierre. Elle avait d'abord été une école.

69 Denis Pigeon est le frère de Raoul Pigeon qu'épousera Adrienne Boucher soeur de Julienne. Denis et Raoul Pigeon sont les fils d'Albert Pigeon (1890-1968) et de Délima Larochelle (1891-1972).

70 Tiré de «L'histoire des nôtres 1933-1983» (50ième de Ste-Germaine-Boulé) page 18.

71 Julienne ne pourra jamais faire son jardin entre la maison et la linge ouest du lot parce que cette partie de terrain était trop durcie ayant servit de cour d'école.

72 La terre du rang 2 (R.R. 111) lots 7,8 et 9 sera officiellement transférée à Denis Pigeon le 26 septembre 1944.

73 Plancher de l'aire d'entrée. Probablement de l'anglais «grainway».

74 Raoul Pigeon avait épousé Adrienne Boucher le 6 septembre 1944 à Sainte-Germaine-Boulé.

75 Première infirmière à Ste-Germaime-Boulé. Elle était originaire de Deschambeault.

76 Les travailleurs de la forêt par équipes de deux (un bûcheron ou «bûcheu» et un qui traîne les troncs avec un cheval ou «skideu»). Ces chemins sont reliés à une artère principale d'où le nom de fourche.

77 Un élément de béton de ce moulin à scie est encore visible à cet endroit. Ce moulin à scie se trouvait sur le lot 31, rang 1, canton Duparquet.

78 Joseph Rénald Denis

79 Elle épousera le 20 août 1958 Raymond Fournier à Sainte-Germaine. Ils habiteront Guyenne.

80 Fait le travail de bonne pendant que la mère se remet de l'accouchement.

81 Paroisse St-Nazaire de La Salle.

82 Le bois «brûlé» (calciné) sert aussi au chauffage et à la cuisson. Alors, Julienne se retrouve avec des crevasses aux mains et une tenue de maison plus difficile.

83 Le 26 juillet. Gérard Carrier a une dévotion particulière pour sainte Anne en qui il a confiance.

84 En 1953, il revendra ce camion à Camille Labarre fils de Ovilla Labarre et Marie-Anna Lambert de Ste-Germaine qui fera également carrière dans le camionnage. Ref. Boutin Transport de La Sarre puis de Montréal.

85 Qui a beaucoup de jeu dans le mécanisme de la direction.

86 Ligne de radar située au 49ième parallel et servant à la défense nord-américaine.

87 La corde de bois est un volume de 4 x 4 x 8 pieds

88 Augustin Lachace venait de l'une des îles située près de l'Ile d'Orléans (Ile aux Oies ou Ile aux grues). Il avait alors environ 50 ans. Il avait pris de l'expérience dans ce genre de travail aux chantiers maritimes St-Laurent sur l'Île d'Orléans.

89 Un Ford 1956, 4 tonnes. Ce camion n'est pas neuf. Les modèles 1956 sont miss en vente à l'automne 1955.

90 Devenu plus tard le Centre Hospitalier Rouyn-Noranda.

91 Joseph Renaud François

92 Vente de Gérard Carrier à François Carrier, 29 juin 1984, Yvon Chabot notaire.

93 Inspecter la forêt pour y déceler les meilleurs endroits où faire la récolte des arbres.

94 La réalisation de voies d'accès est plus économique en hiver qu'aux autres saisons. Un simple aplanissement au buldozer puis à la gratte permet d'obtenir une route d'une qualité surprenante. De plus, les rivières peuvent être franchies sans pont.

95 Camion Chevrolet 1953, 3 tonnes, acheté de Paul Leblanc de Notre-Dame-du-Nord et ayant conservé le logo des brevages Pontiac, soit une tête d'indien sur chacune des portes.

96 Boîte de carton ondulé.

97 Fille de Valère Boucher et Laurette Gourde. Armand Macameau est donc le neveu par alliance de Gérard Carrier.

98 Aujourd'hui le Centre Hospitalier St-Jean de Macamic.

99 Léo Beaulieu venait de la ville de Québec. Il est décédé à Ste-Germaine-Boulé le 29 août 1960 à l'âge de 60 ans et 6 mois. Il a été inhumé dans le cimetière de cette paroisse.

100 Fils de Hervey Lagrange et de Adrienne Belleavance du rang 10 et 1 de Ste-Germaine-Boulé. Jean-Yves s'établiera quelques années plus tard à Québec où il se mariera. Il reviendra ensuite habiter à La Sarre.

101 Fils cadet de Léo Beaulieu. Georges Beaulieu ira avec Jean-Yves Lagrange s'établir à Québec où il se mariera également. Il y dédédera vers l'âge de 45.

102 Manteau d'hiver.

103 Le trajet pour apporter le bois à Iroquois Falls est d'environ 70 milles (112 km) dans chaque sens.

104 Le transport de bois en longueurs de 16 pieds demamde que le camion soit équipé différemment que pour transporter du bois de 4 pieds. Les billes de 16 pieds sont chargées avec une machine (ou un accessoir porté sur le camion) alors que les petites billes de 4 pieds sont à cette époque chargées à la main. Les billes de 4 pieds servent à faire de la pulpe pour le papier et les billes de 16 pieds sont destinées à faire du bois d'oeuvre pour les maisons à ossature de bois.

105 Gérard Carrier habite toujours à Ste-Germaine-Boulé.


| Accueil | Début de ce document | Page précédente | Page suivante |

Hosted by www.Geocities.ws

1