Action

 


Janvier 2001

UN GRAIN DE SABLE DANS " LA COMMUNAUTÉ ÉDUCATIVE " :

le rejet massif par les professeurs du nouveau programme de philosophie

    La mise en place " soft " du lycée " light " se poursuit avec les félicitations et satisfactions syndicales et parentales que l’on sait, pendant que notre ex-ministre continue d’alimenter avec le talent qu’on lui connaît le poujadisme anti-professeurs et même anti-intellectuels qui fait à nouveau la une des médias ne manquant pas une occasion d’instruire … le procès de l’école !

    On sait aussi que la réforme en cours prend pour cible essentielle l’enseignement des disciplines par le biais de la réduction des heures de cours et de l’allégement des programmes de leurs dimensions les plus réflexives, au nom d’une idéologie pédagogiste et civiliste appelant à " l’adaptation citoyenne des jeunes " au monde tel qu’il va, enfin devenu libéral-social-démocrate.

    Telle est bien la " philosophie " du nouveau programme de philosophie pour les classes terminales, courageusement publié au B.O. du … 31 août pour application dès la rentrée 2001, sans que le projet en ait été préalablement soumis à l’examen de l’ensemble des professeurs de cette discipline comme l’avait pourtant promis le président du G.T.D. (Alain Renaut). Pour satisfaire malgré tout aux procédures démocratiques, le Ministère a décidé d’une consultation a posteriori (!) dans l’intention manifeste de " mettre aux normes " les professeurs pour les faire " accompagner " la mise en œuvre de ce nouveau programme (comme en témoigne la note du 12/10/00 adressée aux Recteurs par le Directeur de l’Enseignement Scolaire).

    Les professeurs de philosophie ont décidé de prendre part massivement à cette consultation (qui s’est tenue aux mois de novembre et décembre derniers) pour faire connaître et entendre au Ministère leurs véritables demandes, notamment de rétablissement de l’heure de cours de philosophie supprimée en T.L. et T.S. (comme en T.E.S. il y a quelques années), ainsi que d’institution de dédoublements des effectifs d’élèves dans le cadre des horaires actuels. Le dépouillement (quasi achevé) des résultats de cette consultation témoigne d’une opposition massive et ferme des professeurs de philosophie à ce nouveau programme, à la hauteur de 80 % au niveau national (et même de 100 % dans certaines académies, notamment à propos des " questions à ancrage contemporain " ! Voir texte-motion ci-joint).

    Ce qui est ainsi clairement exigé par les professeurs de philosophie c’est le retrait de ce nouveau programme et une nouvelle réflexion collective dans des formes non partisanes qui seraient respectueuses de l’esprit résolument réflexif du programme actuel, qui n’est aucunement " dépassé " par le nouvel esprit du temps mais permet au contraire d’en faire l’examen critique pour ne pas y succomber !

    La question se pose maintenant de savoir ce que va faire l’actuel ministre de ces résultats qui fâchent en ce qu’ils font désordre dans la consensuelle " communauté éducative " : va-t-il tenir ses promesses de revoir sa copie en cas de désaccord manifeste des professeurs ou bien tenir ferme la barre de la normalisation idéologique et administrative des esprits comme des comportements des personnels de l’Éducation nationale ? La réponse est très attendue en ce début de troisième millénaire que son prédécesseur promettait rédempteur pour l’école : ne serait-il pas opportun de mettre à profit les échéances prochaines de la démocratie électoraliste pour rappeler à nos gouvernants et à leurs experts ès réformes que les professeurs ne sont pas dupes des marchandages dont l’école fait déjà les frais depuis trop longtemps ?

Meilleurs vœux à tous, et à … l’école !                                                                Le 10/01/01, J. GAUBERT

 
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