Ambroise Comeau



Notre ancêtre Ambroise Comeau est né le 18 février 1704. Le cadet de Pierre Comeau dit l'Esturgeon et Jeanne Bourg, il grandit à Port-Royal durant la période de l'histoire acadienne que l'on considère L'ÂGE D'OR.

À cette époque en Acadie, la famille de Pierre Comeau dit L'Esturgeon aurait été considérée de classe moyenne. Ce statut social permis à ses enfants de s'allier en mariage avec des familles de rang supérieur ou inférieur. (Surette 36-48)

À son décès en 1730, la maison paternelle de Pierre Comeau dit l'Esturgeon sera léguée à l'aîné, Abraham Comeau. Abraham avait épousé en 1702 Marguerite, fille de Jean Pitre et Marie Pesseley. Abraham devint le patriarche de la famille lorsque ses frères et soeurs demeurait toujours sur la terre paternelle. (Surette 36-48)

Possiblement pour cette raison ou simplement parce les grandes terres diguables à Port-Royal étaient en voie de disparition, les cinq autres fils de Pierre Comeau décideront de s'établir à Chipoudie où ils fonderont le Village des Comeau. Il est vraisemblable que leur allégeance avec les beaux-frères Thibodeau, époux des cadettes , leur ouvrira la porte. (Surette 36-48)

Vers 1732, Ambroise Comeau épouse Marguerite Cormier et ensemble, ils s'installent au Village des Comeau à CHIPOUDIE DANS LA BAIE DE CHIGNECTOU (VOIR CARTE) où ils élèvent au moins neuf enfants.








Confusion - Ambroise Comeau et Maurice Comeau

Tous les généalogistes qui entament des recherches dans notre lignée des Comeau, verront certains documents mentionnant Ambroise Comeau marié à Marguerite Cormier et d'autres à Marguerite Thibodeau. La première réaction serait de supposer qu'il en aurait épousé une en deuxième noces. Cependant, les mêmes épouses se répètent pour son frère Maurice Comeau. De plus, cette erreur est multipliée non seulement par les chercheurs amateurs mais également par les généalogistes renommés tels que Bona Arsenault et Adrien Bergeron.

Stephen White, Généalogiste et Professeur au Centre d'études acadiennes de l'université de Moncton, vient tout juste de publier son Dictionnaire généalogique des familles acadiennes dans lequel on retrouve la note suivante:

'Dans les actes de baptême de leurs enfants Olivier et Marie (Rg Beaubassin, le 12 avril 1733), le prêtre qui officiait a échangé les noms des épouses de Maurice Comeau et d'Ambroise Comeau. Les documents subséquents démontrent toutefois que Marguerite Thibodeau était l'épouse de Maurice et Marguerite Cormier celle d'Ambroise.'

(White 72)

C'est ainsi qu'une erreur dans les régistres de baptême en 1733, continue d'être répétée même de nos jours.

Maurice Comeau, frère de notre ancêtre est retrouvé âgé de 68 ans, au recensement de St-Pierre et Miquelon en 1767. Il décède en France un an plus tard, le 16 janvier 1768 à l'Hôpital de St-Pol-de-Léon.

(White 71)




Le Grand Dérangement

On retrouve Ambroise Comeau, sa femme et 3 fils, 4 filles au recensement de 1754-55, toujours à Chipoudie sur l'isthme de Chignectou dans la région de Beaubassin au moment de la déportation.

Selon Bona Arseneault dans l'Histoire des Acadiens: ''C'est dans la région de Beaubassin et sur l'isthme de Chignectou que, suivant les ordres de Lawrence, l'arrestation des premiers Acadiens devait s'effectuer. Habitants et réfugiés de ce territoire, reçoivent l'ordre de se réunir au fort Cumberland (Beauséjour), le 9 août 1755, pour 'entendre la lecture des ordres de Son excellence le gouverneur'.''

Toutefois, la population est méfiante des autorités anglaises et ne répond pas à cet appel. La convocation est remise au jour suivant lorsque 400 Acadiens se présentent au fort Cumberland (Beauséjour), après avoir été promis que cette réunion était pour faire des arrangements avec le gouverneur d'Halifax concernant la conservation de leurs terres. Cependant, dès leur arrivée au fort Cumberland (Beauséjour), les acadiens deviendront prisonniers.

(Arsenault 179)

Chambre du Fort Beauséjour où
les acadiens seront détenus prisonniers.


Notre ancêtre Ambroise Comeau et sa famille, seront parmi ceux qui échapperont ce sort grâce à l'aide de l'abbé LeGuerne et du commandant Boishébert.




Le 26 août 1755, le commandant Boishébert de la milice française a surpris 200 soldats anglais, sous le commandement de major Frye qui venait d'incendier l'église et les maisons de Chipoudie. Ces soldats anglais se préparaient justement à mettre le feu aux habitations de Petitcoudiac. Surpris par cette offensive, ils ont dû se retirer.

Les Évadés

Les soldats anglais sont ensuite dispersés dans les environs à la recherche des Acadiens. Heureusement, une bonne partie de la population de Beaubassin et les familles établies sur les rivières de Chipoudie, Petitcoudiac et Memrancook ont suivi les conseils de leur missionnaire, l'abbé LeGuerne et s'étaient réfugiées dans les bois.

''C'est ainsi que plus de 200 familles qui se trouvaient alors sur les rivières Chipoudie, Petitcoudiac et Memrancook purent échapper à la déportation.''
                                                                                                       (Arsenault 180)

          Charles de Boishébert

Une trace de la famille d'Ambroise Comeau est retrouvée deux ans plus tard à Port La Joye, île Saint-Jean (île du Prince Édouard).




L'Île St-Jean (maintenant l'Île du Prince Edouard)

"L'abbé François LeGuerne écrit: Plusieurs jeunes gens, des vieillards et cinq ou six hommes échappés de Beauséjour commencèrent au travers des bois et par des pays horribles et marécageux, une route de dix lieues pour se rendre à la mer."

Pendant un mois, ces réfugiés se cacheront des Anglais et réussiront à se rendre à la baie Verte et s'embarquer pour l'île Saint-Jean.

(Arsenault 181)

Ambroise Comeau et sa famille semblent s'être réfugiés à l'île St-Jean car le 21 janvier 1757, sa fille Marguerite Comeau épouse Michel Brun à Port La Joye, île Saint-Jean. Marie Comeau, soeur de la mariée, est témoin de ce mariage. Toutefois, la famille ne pourra pas demeurer à l'île St-Jean trop longtemps. Le 8 septembre 1758, les Anglais prendront possession de l'Île Saint-Jean désormais renommé "Île du Prince Edouard". Des milliers de réfugiés acadiens seront déportés de l'île St-Jean vers la France ou l'Angleterre. Deux des neufs vaisseaux anglais qui transportaient des Acadiens en Europe, le Violet et le Duke William ont fait naufrage dans l'océan.

Le Commandant Bourdon de la milice française qui avait épousé une Acadienne sur l'Île Saint-Jean, s'empressa d'organiser d'urgence avec l'aide du Capitaine Boishébert l'évacuation de nombreux réfugiés acadiens de l'île Saint-Jean qu'ils dirigèrent vers le poste de Petite-Rochelle à l'été de 1758.

Ainsi encore une fois Ambroise Comeau et sa famille échapperont la déportation car nous les retrouvons au recensement de La Petite Rochelle (Restigouche) en 1760. Trois enfants ne vivent plus avec leurs parents. Leur jeune fils, François Comeau sera-t-il disparu entre la 1755 et 1760 ?






Combat naval de La Petite-Rochelle (Ristigouche)

Six membres de la famille d'Ambroise COMEAU sont au recensement à La Petite Rochelle de Ristigouche en 1760.

En mai de cette année, quelques six mois après la chute de Québec, deux navires français qui se dirigeaient vers Québec furent interceptés par une flotte brittanique. Ils se réfugièrent dans le fond de la Baie des Chaleurs à La Petite-Rochelle (Ristigouche).

Environ 200 amérindiens et 800 Acadiens étaient déjà réfugiés à La Petite-Rochelle (Ristigouche). 'Grandes furent la surprise et la joie de ces familles exténuées par les privations de l'hiver précédent', écrit Antoine Bernard dans l'Histoire de la Survivance acadienne Ces navires français leur apportaient vivres et munitions, avec la protection de trois vaisseaux avec canons.

En juin, les Anglais apprirent l'arrivée à La Petite-Rochelle (Ristigouche) des navires français. Quelques semaines plus tard, une flotte anglaise, composée de trois vaisseaux de guerre apparut dans la Baie des Chaleurs. Les canons s'engagèrent du 27 juin au 8 juillet. Vainqueurs, les Anglais ont incendié La Petite-Rochelle et s'emparent de plus de 300 Acadiens qu'ils firent prisonniers à Halifax. '

(Arsenault 220)

Ambroise et sa famille seront parmi les acadiens qui s'échapperont de ce combat. Comme leurs compatriotes, ils se réfugièrent le long des côtes de la Baie des Chaleurs.




Pionniers de Carleton

En 1761, on retrouve Ambroise Comeau à Nipisiguit (aujourd'hui Bathurst) avec sa femme, deux fils et deux filles. À l'automne de cette même année, une expédition surprise de l'armée anglaise sous le commandement du capitaine Roderick MacKenzie, s'empareront des Acadiens qu'ils firent prisonniers à Nipisiguit. Heureusement, la famille d'Ambroise devait s'être déjà réfugiée du côté nord de la Baie des Chaleurs. Dans une correponsdance plus tard par Louis Bourdon au Lord Dorchester, Ambroise Comeau est mentionné comme résidant à Bonaventure depuis 1761. Chose certaine, on retrouve Ambroise Comeau et sa famille à Bonaventure en 1765.

Le traité de Paris en 1763 signa la fin de la guerre. Deux ans plus tard en 1765, Ambroise Comeau et sa famille seront comptés au recensement de Bonaventure (sur la côte gaspésienne de la Baie des Chaleurs). En cette même année, les Acadiens à Bonaventure seront forcés de quitter leurs terres, un concessionnaire anglais ayant obtenu ce territoire décida de les chasser. Les Acadiens entreprirent alors des négociations anglaises pour occuper les terres situées à une quarantaine de milles de Bonaventure.

C'est ainsi qu'Ambroise Comeau et sa famille seront parmi les premiers pionniers de Tracadièche (Carleton). Dans cette ville, un monument est élevé en mémoire des premiers résidents Acadiens et sur lequel on trouve le nom de Comeau en l'honneur de notre ancêtre.








BRINS D'HISTOIRE



L'ÂGE D'OR


Pendant la première moitié du 18e siècle, le taux de natalité chez les Acadiens était assez élevé. Cette période de l'histoire acadienne ( 1713 - 1748) est connue comme étant l'âge d'or. Par contre, le taux de mortalité enfantile était bas à cette époque, ce qui fait que certaines familles pouvaient être assez nombreuses. Il arriva de trouver trois et quatre générations vivant sous le même toit.

Source: Centre Acadien, Université Sainte-Anne, N.S.




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Dernière mise-à-jour: le 23 septembre 2000

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