Hybridation de violettes avec Denis Croteau
Mardi le 10 janvier nous avons eu la chance de recevoir M. Denis Croteau qui nous a parlé de l'hybridation de violettes africaines. À la fin de la soirée, une démonstration pratique a permis aux gens présents d'essayer les techniques démontrées sur les plantes qu'ils avaient apportées. Ce fut une soirée très enrichississante et très plaisante.

M. Croteau est déjà depuis 25 ans une figure importante dans le monde des violettes et de l'horticulture. Le succès avec les plantes, c'est un talent qui court dans ses gènes car il est issu d'une famille d'horticulteurs amateurs. Son grand-père était un grand ami du Frère Marie-Victorin. Très actif, il est l'un des fondateurs de ce que fut le premier club de violettes africaines au Québec, l'Association des Amateurs de Violettes Africaines de Montréal, groupe qui devint plus tard la Société des Saintpaulia de Montréal. Rapidement, il s'illustre par ses succès tant en culture qu'en hybridation. Au cours des ans, il remporte de nombreux prix dont celui de la meilleure violette lors de la convention canadienne nationale tenue à Longueuil en mai 2001. On y retrouvait pourtant des participants de haut calibre. De plus, il s'agissait d'un de ses hybrides. On a également attribué le prix de la meilleure violette de l'exposition à une de ses plantes à l'exposition de Toronto. M. Croteau a été sollicité pour donner des conférences sur tous les sujets relatifs aux violettes. On a ainsi pu l'entendre lors de la convention canadienne nationale qui a eu lieu à Québec en 1992 au Château Frontenac ainsi qu'à l'université Laval, dans plusieurs villes de la province et à plusieurs reprises au Jardin Botanique de Montréal et à Longueuil. À travers les ans, M. Croteau s'est impliqué auprès de sept organismes, dont quatre à titre de président. Ses réalisations lui ont valu d'être nommé membre à vie du Club Violettes Longueuil, de la Société des Saintpaulia de Montréal et de la Société d'Aquariophilie de Montréal, où il s'est également illustré.

Se consacrant maintenant plus particulièrement aux hibiscus et glaïeuls, M. Croteau n'est malheureusement plus aussi présent dans le monde de la violette. Il nous a donc fait grand plaisir en acceptant de venir nous parler de ses travaux des dernières années en hybridation de violettes et épiscias. Tous les membres présents ont beaucoup apprécié sa visite. Ses vastes connaissances du sujet, ses belles photos, sa facilité à communiquer et à partager sa passion nous ont tous conquis. De plus, pour plusieurs ce fut l'occasion de se remémorer de bons moments, alors qu'en plus des 'anciens' toujours parmi nous, les Yvon et Thérèse Decelles, M. Robert Mayer, Michel Paradis et Michel Tremblay étaient encore actifs dans le domaine.

Visant toujours à développer les plus belles violettes, grandes, faciles de culture, florifères, différentes, combinant les fantaisies, les panachures et toutes les formes de mutation, il a développé et nommé une bonne centaine d'hybrides. Certains ont remporté de grands honneurs et plusieurs sont toujours populaires malgré les années qui passent. J'ai moi-même le plaisir d'en avoir trois, mais je dois maintenant m'en procurer au moins deux autres, deux parmi ses préférés: 'P.A. Longtin' et 'Jean Pierre Croteau'. Pour bien compléter, il me faudrait bien aussi deux ou trois de ses variétés d'épiscias.

Notre conférence a commencé par un survol de l'histoire de l'hybridation et de ses pionniers puis s'est enchaînée sur les caractéristiques des fleurs et feuillages et leurs mutations. Après, nous avons abordé les techniques d'hybridation en tant que tel. En dernière partie, nous avons pu essayer nous-même d'hybrider nos plantes. Suivant les instructions de M. Croteau, nous avons retiré le pollen des étamines d'une plante pour l'appliquer sur le pistil d'une autre variété. Les fleurs bien étiquetées, il ne reste plus qu'à attendre les résultats et suivre les instructions que nous a données notre conférencier. Il faudra s'armer de patience. Dans 4 à 6 mois, quand les capsules de graines seront prêtes à cueillir, nous récolterons environ une centaine de minuscules graines afin de les semer. Après quelque temps, il faudra transplanter les jeunes pousses dans des bacs multi-cellules. Environ deux mois plus tard, on mettra les plantules dans des petits pots individuels. Ensuite, il faudra attendre que les plants grandissent et fleurissent pour juger de ce que nous aurons ainsi obtenu. Pour avoir un bon échantillonnage il faut semer toutes les graines mais en bout de ligne, 90% des plants seront éliminés puisque n'offrant essentiellement rien de nouveau. Cependant, avec un peu de chance il y en aura quelques uns parmi eux qui se distingueront. On n'en tirera peut-être pas des plantes championnes comme celles de M. Croteau mais de toute façon, c'est une expérience intéressante à essayer!