Réponses à quelques e-mails

question 4




Pourquoi copyrighter vos textes du guide sur la méditation ?
Réponse :
Je vous remercie pour votre e-mail auquel je souhaite apporter les réponses suivantes.

Vous avez bien évidemment compris que je ne tentais nullement de m'approprier des textes et des méthodes relatives à l'apprentissage mental dont je ne suis (pour ces textes bien précis) que le médiant. Je m'en explique d'ailleurs dans la deuxième introduction du site. Je puis vous assurez qu'il n'y a de ma part aucune ivresse à présenter ce texte, alors que je cite abondamment "access to insight" dont les travaux sur internet depuis 5 ans sont remarquables.

Vous avez sans doute raison de vos sentiments, toutefois la mention récurrente loin de vouloir accaparer les textes originaux de la pensée bouddhique a surtout une très forte valeur conservatoire pour l'ensemble du travail qui est fait sur ce site.

Comme cela est expliqué dans l'introduction du guide pour la méditation, le texte présenté est une compilation et des traductions de fascicules publiés en anglais en Thaïlande. Il est d'usage que les traducteurs (qui effectuent un véritable travail sur le sens des textes au-delà de la simple transposition d'un terme d'une langue à l'autre), signent et protègent leurs traductions, dès lors qu'il ne s'agit pas de textes canoniques. C'est pourquoi, cette traduction est copyrightée.

Ce texte est également assorti de remarques et de commentaires issus de réflexions personnelles et qu'il est légitime de mentionner comme tels.

Vous avez pu remarquer que chaque page, chaque texte est également signé (alors que beaucoup de ceux s'exprimant publiquement sur le net le font parfaitement anonymement ou se cachent derrière des pseudonymes, et ne répondent pas aux e-mails). La responsabilité de s'exprimer doit à mon avis être parfaitement et pleinement revendiquée. C'est ce qu'exige la rigueur et l'honnêteté intellectuelle, de même que la possibilité d'être critiqué. En tant que telles, c'est également cela que recouvre et protège le copyright. Et je puis vous dire que je suis tout à fait prêt à défendre cette philosophie de la pratique responsable de l'Internet.

La conception, à côté de la traduction est un travail à part entière qu'il convient aussi de protéger.

Pour en revenir à la question de la traduction, elle est également fondamentale parce que choisir un mot à la place d'un autre a des implications radicalement différentes (et pas nécessairement divergentes, encore que …). On le voit bien avec la notion de dukkha qu'une traduction limitée à la notion de douleur trahit lourdement. Dans ma propre démarche personnelle, quand je lis une traduction de textes originaux, je considère souvent que tel mot n'est pas "juste" par rapport à ce que je sais déjà du texte ou à ce que les éléments antérieurs peuvent laisser penser. Une bonne illustration de cela a été quand j'ai voulu traduire le texte sur le domptage du bœuf en 10 tableaux (en vue notamment de faire écho au texte sur le domptage du veau présenté dans le guide sur la méditation). Il existe naturellement plusieurs traductions françaises, malheureusement aucune ne me paraissait correspondre avec l'esprit de l'enseignement bouddhiste sur cette question. J'ai donc dû laisser complètement de côté les textes en français pour repartir sur une base de textes en anglais que j'ai retranscrite en français. Vous voyez qu'il s'agit là d'un véritable travail de réécriture avec des objectifs de fond et de sens que les versions françaises ne comportaient pas (sans chercher bien sûr à dévaloriser ces autres versions qui fonctionnent différemment et dans le contexte d'ouvrages spécifiques où elles sont citées).

Ces objectifs de fond et de sens, c'est ce qui fait que sur ce site vous ne trouverez pas de "il faut … ", "vous devez … ", "le doit … ". Il n'y a pas non plus de recettes, ni de protocoles tout prêt, ce qui est bien évidemment aux antipodes de la démarche bouddhique. Non, il y a une méthode, un processus à comprendre et à retrouver.

Vous l'avez bien compris protéger ne veut pas dire interdire. Toutefois, il ne serait pas acceptable qu'un travail qui est mis publiquement à disposition de l'auditoire le plus large (et c'est là le but de ce site) puisse être copié sans l'autorisation de son auteur et notamment à des fins commerciales. Dans cette hypothèse, toutes les dispositions seraient évidemment prises pour rétablir le droit. Cette disposition est d'ailleurs systématiquement appliquée par nos partenaires webmasters et notamment aux Etats Unis et notamment pour ces raisons. Le don que vous évoquez ne doit pas être incompatible avec le respect du travail de chacun.

Pour ma part à chaque fois que nous avons souhaité lier notre site à d'autres sites, renvoyer à telle page tel lien, nous avons toujours informé au préalable et demandé les autorisations avant de le faire.

Enfin, je me permets de vous indiquer que je n'ai pas bien compris vos deux dernières phrases. Il n'y a pas de médiation complètement désincarnée et ce n'est pas l'objet de ce site, de même qu'il n'y a pas de véritable "don " (pour reprendre votre mot) sans une certaine relation de connivence (fut-elle silencieuse) entre les deux parties. Le travail qui est fait sur ce site n'est pas un travail de "photocopie " de la tradition, il s'agit d'une réflexion, d'une analyse, d'une mise en écho avec d'autres dimensions dans le sujet. Il y a certainement sur Internet des sites qui listent simplement les canons sans autres explications (c'est notamment le cas des différentes obédiences), mais ce n'est pas le sens du travail que je conduis sur ce site. Mes intentions sont par ailleurs clairement exposées dans l'introduction et surtout dans la deuxième introduction pour ce qui concerne le site et dans l'introduction au sommaire du guide sur la méditation pour ce qui concerne cette série de textes (vous avez certainement remarqué que beaucoup de sites se passent allègrement de ces préambules, ce n'est pas le cas ici).

Sur cette notion de don, il y aurait bien des choses à dire, car il s'agit là d'une des grandes traditions de l'orient. Pour un oriental, évidemment, ce qui est donné compte autant que celui qui donne. Il paraîtrait absolument invraisemblable et vide de significations pour un asiatique de séparer ce qui est donné de celui qui donne. Certains occidentaux s'estiment très malins non seulement de "mépriser" celui qui donne, mais aussi de sectionner toutes ces fines liaisons entre donnant et donné. Mais que récoltent-ils alors … ?

En outre, dans les relations plus étroites de transmission d'un savoir, d'une expérience, d'une connaissance, en Asie, un maître examinera toujours avec la plus grande attention si celui qui sollicite ce don est digne de le recevoir. Mais que l'orient est loin quelque fois ...







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Cette page a été mise à jour le 14 mars 2000

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