Guide pour la méditation - Chapitre 5 (4ème partie)

Bhâvanâ



LES PRÉLIMINAIRES À LA MÉDITATION




Chapitre 5 d - La métaphore du dressage du veau


L'ENTRAINEMENT DE LA PENSÉE EST COMPARABLE AU DRESSAGE





Dans le Visuddhimagga du Buddhaghosâ, l'aspirant qui souhaite s'entraîner au développement mental est comparé à un paysan qui cherche à apprivoiser un veau
*, comme dans le vers suivant :

Yathâ thambhe nibandheyya vaccham damama naro idha
bandheyyevam sakal cittam satiyârmmane dalham

De la m�me fa�on qu'un homme cherchant à apprivoiser un veau, l'attache à un piquet avec une corde, un aspirant devrait en entraînant sa pensée, l'attacher fermement à son thème de méditation avec la corde de l'attention.

Dans cette comparaison la pensée est comparée à un veau, l'attention est la corde, la respiration, le piquet et l'aspirant, le paysan.

La pensée est par nature sans repos, difficile à contrôler, et désirant toujours s'investir sur ses objets d'attachement. Mais on peut l'entraîner, et une fois apprivoisée, elle apporte beaucoup à l'aspirant.

Quand l'aspirant entraîne sa pensée par l'Ânâpânsati (l'attention sur la respiration), l'attachant à au piquet de la respiration avec la corde de l'attention, il expérimentera dans un premier temps, l'extr�me dissipation de la pensée. La corde de l'attention est perpétuellement tordue. Mais si l'aspirant poursuit avec persévérance ses efforts, sa pensée sera enfin apprivoisée. C'est comme le veau, plein d'énergie, qui brise souvent ses liens et s'en va à l'aventure. Mais en répétant ses effort, le paysan parviendra à l'apprivoiser aussi.

Un aspirant, entraînant sa pensée, s'attache aux trois points de contact, la pointe du nez, le milieu de la poitrine et le ventre.



LE DRESSAGE DU VEAU





Le paysan attache le veau à un piquet par une corde. Le veau se rebelle et montre son excitation comme il n'a jamais été apprivoisé auparavant. Tout comme la pensée au début de l'entraînement, dissipée et difficile à retenir par l'attention aux respirations.



LE VEAU SE DÉBAT RUDEMENT





Le veau se débat fortement pour se détacher du piquet tandis que le paysan surveille. C'est comme pour la pensée, attachée par la corde de l'attention, se défend, s'évade, mutine, devenant difficile à contrôler, facile à dissiper, puisqu'elle n'a jamais été entraînée auparavant. Elle tente de s'évader alors que l'aspirant cherche à la contrôler.



LE VEAU GAMBADE EN S'ÉLOIGNANT





Le veau, ayant tiré et brisé la corde, gambade comme un animal sauvage là o� se trouve son bon plaisir. Le paysan court vainement derrière à sa poursuite, historie de le reprendre et de l'attacher à nouveau. Comme pour la pensée qui s'échappant de l'attention sur la respiration, retourne à ses objets d'attachement futiles et contingents sans plus se soucier du thème de méditation.



LE VEAU EST DE NOUVEAU ATTACHÉ À UN PIQUET





Bien que le veau se soit échappé, le paysan n'a jamais abandonné l'espoir de le rattraper, de l'attacher et de l'entraîner de nouveau. De la m�me manière, la pensée de l'aspirant, bien que s'étant dispersée, est remise à la concentration sur la respiration, car l'aspirant n'a jamais abandonné ses efforts pour l'attacher à nouveau à la corde de l'attention.



LE VEAU SE SOUMET AU PAYSAN





Le veau, ayant été entraîné est à présent apprivoisé se tenant pr�t au travail près de la corde. Le paysan demeure proche du veau et fier de son succès joue de la fl�te joyeusement assis sous un arbre. De m�me, l'aspirant ayant apprivoisé avec succès sa pensée jusqu'à ce qu'il l'ait complètement attaché à la corde de l'attention, est devenu calme, serein.

S'il continue son apprentissage jusqu'à ce que toutes les sources d'attachement soient abolies, il atteindra le niveau de Nirvâna.









* = Ces comparaisons animali�res sont nombreuses dans les canons bouddhiques et fournissent en outre des th�mes puissants pour l'iconographie, quelle soit peinte ou sculpt�e. On trouvera bien sur, un r�cit voisin sur le th�me du dressage du boeuf (ou du buffle) tr�s pris� dans la tradition chinoise et en particulier dans le zen. Mais d'autres animaux illustrent aussi cette valeur, cette noblesse r�sultant de la connaissance et de la ma�trise de soi. C'est le cas du cheval, du singe mais surtout de l'�l�phant sauvage. L'�l�phant sauvage est le plus v�n�r� des animaux dans l'iconographie bouddhiste et le plus exemplaire de la force de sa conversion. L'�l�phant sauvage repr�sente en outre le bouddha historique avec sa noblesse originelle, sa force de caract�re, sa d�termination, son endurance et sa s�r�nit�. Retour au texte



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