La vacuit�

Su��at�








Suññatâ ou vacuité représente une des notions les plus complexes du bouddhisme et qui nécessite une grande précision dans son exposition.

Je voudrais redire tout d'abord que je suis toujours surpris de voir que ce terme, avec celui de « vide » ont suscité des digressions affolantes et que ces extrapolations abstraites plongent dans une dimension métaphysique qui est loin de relever du bouddhisme. Dans le bouddhisme il n'y a pas de place pour cette dimension qu'elle qu'en soit la thématique.

Dans une question récente, j'avais déjà indiqué combien il me semblait nécessaire que les bouddhistes se tiennent à l'écart de la réintroduction d'une conception transcendante, ici au travers de cette notion de vacuité, qui dominerait tout et à laquelle le bouddhisme semblerait se réduire ou semblerait aboutir. Au passage, cette logique dissout le bouddhisme lui-même pour n'en retenir que cet aspect, présenté comme ultime vérité fondamentale. On sait bien que certains courants du zen japonais ont franchit le pas depuis longtemps et que ces mouvements affirment même ne plus relever du bouddhisme. (Cf. Quelle est la différence entre le theravâda et le zen ?)

Je considère que d'une part on ne peut pas réduire le bouddhisme à cette seule notion de vacuité, qu'on ne peut pas éliminer tout ce qui caractérise le bouddhisme et n'en garder que le vide, et que d'autre part, construire une démarche sur cette seule notion de vacuité en oubliant tous les autres aspects fondamentaux du bouddhisme, ce n'est plus du bouddhisme.

Le bouddhisme theravâda ne se situe pas du tout dans cette voie.

La vacuité, le vide sont des terminologies abstraites. Ce sont même les termes les plus abstraits du bouddhisme. La vacuité n'apparaît pas d'emblée, ne s'impose pas à nous d'une manière évidente, même si l'art, la poésie, la peinture, certains états nous livrent parfois et presque accidentellement des instants de pure vacuité qui nous surprennent. C'est bien le propre de la vacuité c'est de se dérober quand on la cherche et de s'imposer avec une telle évidence à des moments les plus inattendus de notre vie.

Alors qu'anicca apparaît d'une manière évidente, que dukkha a été ressenti par tous et qu'anatta se comprend et s'impose clairement, suññatâ reste plus difficile à cerner. La compréhension de suññatâ est conditionnée à la parfaite compréhension de anicca, dukkha et anatta.

Pour le bouddhisme suññatâ n'est pas qu'un mot, n'est pas qu'une notion philosophique, c'est avant une réalité, la manière dont se révèlent, les choses, le monde, les phénomènes.

De la même manière qu'il n'y a pas de vérité caché dans le bouddhisme, qu'il n'y a rien à chercher, à trouver, à découvrir au travers de la méditation, mal vacuité n'est pas derrière les choses, au-dessus des choses, ou par delà les choses, la vacuité est simplement une manière de comprendre la réalité des choses.

La vacuité ne change pas les choses, elle ne leur apporte rien, elle ne leur enlève rien.

Il est étonnant de voir toutes ces personnes s'exprimant sur le vide avec tant d'assurance ne jamais nous dire de quelle expurgation ce vide est constitué. Vide, certes, mais vide de quoi ?

Pour les bouddhistes la vacuité n'est pas une conception c'est, comme d'ailleurs pour tous les autres aspects de sa philosophie, une expérimentation.




Par ailleurs, deux réponses aux e-mails ont été consacrées à "suññatâ" suivant différents aspects :


1 - question n° 66 Pourquoi la vacuité m'angoisse ?

2 - question n° 74 Quelle est la différence entre theravâda et zen ?







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