Réponses à quelques e-mails

substances enivrantes et bouddhisme

question 35




Existe-t-il une utilisation rituelle de substances enivrantes ?

voir le texte complet de la question


Réponse :

Cette question est intéressante et renvoie directement à la question précédente relative à l'opinion que nous avons sur l'herbe. Il me semblait que la question qui n'était pas posée explicitement était "l'herbe aide-t-elle dans cette approche bouddhique de la réalité ?" ou quelque chose d'approchant. Il m'était apparu un peu surprenant qu'une question ne soit pas posée directement.

Il apparaît dans certains textes et dans certains articles que l'alcool, l'herbe ou toute autre substance aient pu être utilisés par certaines sectes pour accompagner certaines pratiques. Au risque de me répéter, ces usages n'étaient certainement jamais des pratiques solitires, sans accompagnement, et les dosages eux-mêmes avaient dû faire l'objet d'expérimentations longues et précises.

Dans le bouddhisme de telles pratiques n'existent pas et sont proscrites par les déclarations mêmes du bouddha historique et par ses successeurs.

Mes connaissances sont limitées sur ce sujet bien précis, pourtant, si ces deux questions font l'objet d'une réponse, c'est aussi parce que ce thème a été abordé de tout temps et dans les sociétés orientales. Je me souvenais d'avoir lu dans un livre d'Alexandra David-Neel une réponse fort bien argumentée sur ce point et qu'il me paraît intéressant de citer ici.

" … il existe des sectes où l'ivresse est rituelle et l'excitation causée par l'alcool jugée propre à favoriser certaines perceptions intuitives. Ces méthodes fournissent d'excellents prétextes à nombre d'ivrognes pour s'abandonner à leur vice sous le couvert d'un entraînement spirituel ou psychique supérieur.

L'Inde connaissait l'ivresse rituelle bien avant le temps du bouddha et ce maître devait avoir eu l'occasion d'observer dans son pays, les effets funestes de la recherche d'intuitions transcendantes par l'absorption d'alcool et de drogues, car il en interdit formellement l'usage à ses disciples qui doivent tous être strictement abstinents.

Un ermite appartenant à la secte des Dzogstchénpas que j'interrogeais au sujet de l'utilité de l'excitation due à l'alcool pour favoriser l'intuition me répondit que l'homme habile à se dédoubler, c'est-à-dire à conserver intacte sa faculté d'observation et d'examen alors que, d'autre part, ses pensées et ses sens battent la campagne peut tirer part d'un état de demi-ivresse causée par l'alcool ou par d'autres drogues. …Quant à la valeur des extases, des intuitions, des transports quelconques obtenus par l'ivresse, l'ermite la déclarait nulle.

… "

A. David-Néel, "Au pays des brigands gentilshommes", pages 292 et 293. "Pocket"- Librairie Plon ISBN 2-266-04205-X.

Dans sa note en bas de page 292, A. David Neel ajoute que les Tibétains ne recourent pas à des telles pratiques et doutent fortement des résultats obtenus dans ces conditions.

Vous pouvez aussi consulter la réponse à la question précédente Que pensez-vous de l'herbe ?

J'espère avoir répondu à votre question.







Texte complet de la question

Existe-t-il une utilisation rituelle de substances enivrantes ?

retour en haut de la page







Retour au menu principal avec applet
Retour au menu principal sans applet

Aller au sommaire des questions


Vous pouvez laisser un message à [email protected]

Vous avez été à visiter cette page depuis avril 1997. Merci.


L'URL de ce site est http://www.geocities.com/Athens/Forum/2359
© Conception, textes et photographies : Christian Prud'homme ©
Les images et les textes sont copyrightés - texts and pictures are copyrighted


Hosted by www.Geocities.ws

1