Art abstrait
Un art qui s'abstrait du concret de la vie quotidienne,
pour offrir à la contemplation, des chromo-formes nouvelles,
comme un langage qui parle aux sens et à l'esprit
des possibilités créatrices illimités de nos Etres,
Nous ouvrant à des sensations, des pensées et inspirations créatrices
de nouveautés embellissant et nourrissant nos vies quotidiennes.
La Beauté pour la Beauté en Soi,
quelle quelle soit.
Coeurs Unis Radiants
«Ici encore, la tâche de l’art consiste à représenter l’idéal comme une réalité, à rendre perceptible ce qui est soustrait aux sens. III-257
Elle fait de la figure extérieure l’expression totale de l’intérieur. III-17
Le principe essentiel de la peinture est constitué par la subjectivité interne et vivante, avec ses sentiments, représentations et actions ayant pour objets tout ce qui se trouve dans le ciel et sur la terre, avec la multiplicité de ses situations et de ses manifestations extérieures et corporelles. III-219
La peinture pour exprimer la profondeur de l’âme, réduit les trois dimensions de l’espace aux deux de la surface et représente les distances et les figures spatiales à l’aide d’apparences produites par les couleurs. Car la peinture ne cherche pas en général à rendre les objets concrètement visibles, mais à obtenir une visibilité pour ainsi dire particularisante, une visibilité intérieure. III-18
Ces matériaux sont d’une nature telle qu’au lieu de laisser subsister les objets extérieurs dans leur être-là réel, bien qu’animé par l’esprit, ils les transforment, au sein même de la réalité en un simple reflet de l’esprit intérieur qui veut se contempler lui-même dans sa spiritualité. C’est, encore une fois, l’intériorité de l’esprit qui cherche à s’exprimer, en tant qu’intériorité, par le reflet de l’extériorité. III-222» Hegel, Esthétique
Zone de Profondeur Radieuse
"C’est l’âme du peintre qui se reflète dans ses oeuvres [..] Si, dans ces conditions, les objets représentés par la peinture paraissent plus indifférents, c’est parce que le subjectif commence à y jouer le rôle principal. III-225
Elle supprime le concret réel pour en faire une simple apparence du spirituel pour le spirituel. III-226
Le tableau, en tant qu’il représente le subjectif, montre par tout son ensemble qu’il n’existe que pour le sujet, pour le spectateur, et non pour lui-même, en toute indépendance. III-227
La satisfaction que procure la peinture n’a pas sa source dans l’existence réelle des objets ; l’intérêt qu’elle suscite est purement théorique : c’est l’intérêt pour le reflet extérieur de l’intériorité. III-227" Hegel, Esthétique
SimpliciO
Ce que nous recherchons dans l’art, comme dans la pensée, c’est la vérité.
Dans son apparence même,
l’art nous fait entrevoir quelque chose qui dépasse l’apparence : la pensée.
31 Hegel
Tendre Chaire
L’universalité du besoin d’art ne tient pas à autre chose qu’au fait que l’homme est un être pensant et doué de conscience. En tant que doué de conscience, l’homme doit se placer en face de ce qu’il est, de ce qu’il est d’une façon générale, et en faire un objet pour soi. Les choses de la nature se contentent d’être, elles sont simples, ne sont qu’une fois, mais l’homme, en tant que conscience, se dédouble : il est une fois, mais il est pour lui-même. Il chasse devant lui ce qu’il est ; il se contemple, se représente lui-même. Il faut donc chercher le besoin général qui provoque une oeuvre d’art dans la pensée de l’homme, puisque l’oeuvre d’art est un moyen à l’aide duquel l’homme extériorise ce qu’il est.
Cette conscience de lui-même, l’homme l’acquiert de deux manières : théoriquement, en prenant conscience de ce qu’il est intérieurement, de tous les mouvements de son âme, de toutes les nuances de ses sentiments, en cherchant à se représenter à lui-même, tel qu’il se découvre par la pensée, et à se reconnaître dans cette représentation qu’il offre à ses propres yeux. Mais l’homme est également engagé dans des rapports pratiques avec le monde extérieur, et de ces rapports naît également le besoin de transformer ce monde, comme lui-même, dans la mesure où il en fait partie, en lui imprimant son cachet personnel. Et il le fait, pour encore se reconnaître lui-même dans la forme des choses, pour jouir de lui-même comme d’une réalité extérieure. 61 Hegel, Esthétique
Organisme Vivant
Le beau artistique tient sa supériorité du fait qu’il participe de l’esprit et, par conséquent, de la vérité, si bien que ce qui existe n’existe que dans la mesure où il doit son existence à ce qui lui est supérieur. 10 Hegel. oc
Rayonnement d'un Soi
L’homme s’est toujours servi de l’art comme d’un moyen de prendre conscience des idées et des intérêts les plus élevés de son esprit. 11
Coeur Pénétrant Coeur Pénétré
Dans beaucoup de religions, l’art a été le seul moyen dont l’idée née dans l’esprit s’était servie pour devenir objet de représentation. 12
Vision dans une boule de cristal
Les peuples ont déposé dans l’art leurs idées les plus hautes, et il constitue souvent pour nous le seul moyen de comprendre la religion d’un peuple. 32
Symétrie Élégante
Il existe dans l’art une connaissance de l’esprit absolu comme étant un objet pour l’esprit fini. 142
Glissade de Passage
Il n’est esprit absolu que pour autant qu’il est reconnu comme tel dans la communauté. Comme c’est là le point de vue de l’art, envisagé dans sa dignité la plus haute et la plus vraie, il devient aussitôt clair que l’art se situe sur le même rang que la religion et la philosophie [..] L’art, la religion et la philosophie ne diffèrent que par la forme ; leur objet est le même. 143
Diversité Joyeusement Classée
Tout art s’exerce sur une matière plus ou moins dense, plus ou moins résistante, qu’il s’agit d’apprendre à maîtriser. 58
Ouverture Intérieure
Mais, sous son aspect de chose, d’objet, l’oeuvre d’art n’est justement pas une oeuvre d’art : elle n’est oeuvre d’art qu’en tant que spiritualité, qu’en tant qu’elle a reçu le baptême de l’esprit [..] l’oeuvre d’art vient donc de l’esprit et existe pour l’esprit [..] Les événements arrivent, mais, aussitôt arrivés, ils s’évanouissent ; l’oeuvre d’art leur confère de la durée, les représente dans leur vérité impérissable. 59
Tendresse Intérieure
Le sentiment est subjectif, mais l’oeuvre d’art doit avoir un caractère d’universalité, d’objectivité [..] L’oeuvre d’art doit, comme la religion, nous faire oublier le particulier pendant que nous sommes en train de l’examiner ; en l’examinant à la lumière du sentiment, nous ne considérons pas la chose elle-même, mais nous-mêmes avec nos particularités subjectives. 63
Communications Visible
Le côté sensible de l’oeuvre d’art n’existe et ne doit exister que pour l’esprit. 66
Cité Polygraphe
Car c’est justement l’unité que l’esprit forme avec le phénomène individuel qui constitue l’essence du beau. 151
Zone d'Univers Polaire
Le beau, au contraire, existe en tant que fin en soi, sans qu’il y ait séparation entre moyen et fin [..] ce qui constitue la nature immanente de l’objet qualifié de beau, c’est la correspondance intime et rationnelle entre l’extérieur et l’intérieur [..] Cette séparation se trouve supprimée dans le beau qui est la compénétration du général et du particulier. 93
Ouverture vers L'Infinie
L’unité telle qu’elle se réalise entre la liberté et la nécessité, entre l’universel et le particulier, entre le rationnel et le sensible. 94
Alignement des Particules de Lumière
La
beauté est indissociable du regard de celui qui voit. Certains sont attirés
par l'esthétique visuelle de la géométrie; pour d'autres, la beauté
s'incarne dans le monde abstrait des symboles. Dans la physique quantique
moderne, le sentiment esthétique est conceptuel, contrairement à une époque
où la capacité du physicien à visualiser le monde de la nature jouait un rôle
important. Les images ont cédé la place à des symétries mathématiques: le
monde quantique des particules élémentaires s'organise selon des principes
de symétrie à la fois complexes et merveilleux.
(L'Univers Quantique, InterÉditions, p.334)
Heinz
Pagels
Rapports des Etres de Lumière
Les formes d’art correspondent aux différences des rapports qui existent entre l’idée et le contenu. 111
Bras de Mer
Pour l’expression de ces particularités, nous avons trois éléments : la lumière et la couleur, le son comme tel et, enfin, le son comme signe de la représentation, c’est-à-dire le langage. Nous avons donc ici une représentation du divin dans sa spiritualité apparente, autrement dit dans sa particularisation. La forme d’art romantique se présente donc à son tour sous un triple aspect. En premier lieu, elle a besoin pour ses représentations de matières visibles. Les matériaux de l’architecture et de la sculpture sont également des matériaux visibles, mais d’une visibilité concrète, et non abstraite. Dans l’art romantique, il s’agit bien d’une visibilité abstraite. 126
Rencontre
L’art romantique se trouve ainsi libéré de ce qui est purement matériel et ne s’adresse qu’au sens abstrait et idéal de la vie. D’autre part, le contenu subit à son tour une particularisation poussée très loin. Tout ce qui s’agite dans l’âme, tout ce qui cherche à s’extérioriser dans l’acte devient ici matière à représentation. Toute la vie des sentiments, tout le domaine de la particularité trouve ici sa place. Même des formes naturelles peuvent être adoptées, dans la mesure où une allusion à quelque chose de spirituel les rapproche de la pensée. L’aspect d’ensemble sous lequel se présente cette forme d’art est celui de la peinture.
Accélération Ascensionnel
Une autre matière au moyen de laquelle se réalise l’art romantique a, bien que sensible, une origine encore plus profondément subjective. Nous avons déjà dit que la couleur elle-même était un moyen de subjectivisation. La subjectivisation plus profonde, que nous avons maintenant en vue, consiste à supprimer les coexistences indifférentes remplissant l’espace et que la couleur laisse encore subsister, en les idéalisant et en les réunissant en un point [..] : c’est ce qu’on obtient par le son qui s’adresse à l’ouïe, autre sens idéal. La visibilité abstraite devient audibilité abstraite ; la dialectique propre de l’espace se développe pour aboutir au temps, à ce sensible également négatif qui est là, sans y être, et, dans son non-être, engendre déjà son être futur, se supprimant ainsi et s’engendrant sans cesse. Cette matière qu’est l’abstraite intériorité constitue le milieu où évolue la sensation également indéterminée et qui n’a pas encore eu la force de parvenir au degré de l’autodétermination. La musique exprime seule l’éveil et l’extinction du sentiment et forme le centre de l’art subjectif, le passage de la sensibilité abstraite à la spiritualité abstraite [..]
Fontaine Illuminante
Les
seuls artistes à qui je céderais mes murs, ce sont les enfants. Pour moi, les
oeuvres des enfants ont leur place à côté des chefs-d'oeuvre des grands maîtres.
(Peindre c'est aimer à nouveau, Livre de Poche n° 3640, p.32)
L'oeuvre
d'un enfant ne manque jamais de nous provoquer, d'en appeler à nous, parce
qu'elle est pénétrée et imprégnée de cette assurance quasi magique qui naît
d'une approche directe et spontanée des objets.
(Peindre c'est aimer à nouveau, Livre de Poche n° 3640,
Henry
Miller
Horizons Linéarisés
Ce serait cependant une erreur de croire que la peinture ne doive pas aller plus loin que cet approfondissement de la richesse intérieure de la subjectivité et l’exploration de son contenu infini : elle doit, en outre, préserver l’indépendance et la liberté du particulier, faire ressortir ce qui, en général, constitue l’accessoire, l’ambiance et l’arrière-fond. Dans ce passage du sérieux le plus profond à l’extériorité du particulier, elle doit aller jusqu’à l’extrême de la phénoménalité comme telle, c’est-à-dire jusqu’au point où le contenu lui-même devient indifférent et où ce que j’appellerai la phénoménalisation artistique devient l’élément principal, celui sur lequel se concentre tout l’intérêt. III-234
Photons Auréolés Linéarisés
Quel
est l'objet de l'art ? Si la réalité venait frapper directement nos sens
et notre conscience, si nous pouvions entrer en communication immédiate avec
les choses et avec nous-mêmes, je crois bien que l'art serait inutile, ou plutôt
que nous serions tous artistes, car notre âme vibrerait alors continuellement
à l'unisson de la nature.
(Le rire, p.115, Éd. P.U.F)
Henri Bergson
PianissimO
[...]
la plus haute ambition de l'art [...] est de nous révéler la nature.
(Le rire, p.119, Éd. P.U.F)Henri
Bergson
Inter-Pénétration des Etres de Lumières
L'art
n'est sûrement qu'une vision plus directe de la réalité. Mais cette pureté
de perception implique une rupture avec la convention utile, un désintéressement
inné et spécialement localisé du sens ou de la conscience, enfin une certaine
immatérialité de vie, qui est ce qu'on a toujours appelé de l'idéalisme. De
sorte qu'on pourrait dire, sans jouer aucunement sur le sens des mots, que le réalisme
est dans l'oeuvre quand l'idéalisme est dans l'âme, et que c'est à force d'idéalité
seulement qu'on reprend contact avec la réalité.
(Le rire, p.120, Éd. P.U.F)Henri
Bergson
Intensifications Chaleureuses
L'oeuvre
d'art naît du renoncement de l'intelligence à raisonner le concret.
(Le mythe de Sisyphe, p.132, Idées n°1) Albert
Camus
Structure de l'Énergie Noire
Je crois sincèrement que l'artiste véritable préfère toujours donner son oeuvre, et non la vendre.
Un
bon artiste doit avoir un peu de folie en lui, si l'on entend par folie une
incapacité exagérée à s'adapter. L'individu qui peut s'adapter à notre
monde démentiel est ou bien un homme insignifiant ou bien un sage. Dans le
premier cas, il est immunisé contre l'art, et dans le second, il est au-delà
de lui.
(Peindre c'est aimer à nouveau, Livre de Poche n° 3640, p.67)
Henry
Miller
Matérialisation de l'Invisible Énergie
La
vraie nouveauté naît toujours dans le retour aux sources.
(Amour, poésie, sagesse, p.49, Seuil, coll. Points n°P587)
Edgar
Morin
Assises Élevantes
Station Spatiale
Une
beauté grandiose me conquiert,
mais une beauté plus grandiose m'en libère.
(Le sable et l'écume, Albin-Michel, p. 123)
Khalil
Gibran
Illumination de l'Ouverture de Soi
L'art
est un pas de la nature vers l'Infini.
(Le sable et l'écume, Albin-Michel, p. 144)
Khalil
Gibran
Délicieuses Joyeusetés
Nous
ne vivons que pour découvrir la beauté. Tout le reste n'est qu'attente.
(Le sable et l'écume, Albin-Michel, p. 71)
Passage des Unités
Point
de religion ni de science sans esthétique.
(Le sable et l'écume, Albin-Michel, p. 108) Khalil
Gibran
Ouverture Vibrante
L'art
est le produit d'une magie suggestive intégrant le sujet et l'objet, et il résulte
toujours du rapport étroit entre l'artiste et le monde extérieur.
(Les dieux de l'écologie)
René Dubos
Pétrographie
Si
tu chantes la beauté, même dans la solitude du désert, tu trouveras une
oreille attentive.
(Le sable et l'écume, Albin-Michel, p. 65)
Marylin
Ferguson
Photons et leurs Auras
Le
sublime touche, le beau charme.
(Observations sur le sentiment du beau et du sublime, GF-Flammarion, n°
571, p.83)
Carl
Gustav Jung
Segment de L'Un
Ce qui limite le vrai, ce n’est pas le faux, c’est l’insignifiant (Thom). Cette formule illustre le principe énonçant que la perception se limite aux saillances, aux ruptures catastrophiques, aux points de transgression et rejoint le dicton l’exception confirme la règle, ce qui suppose une règle solide et sa transgression patente, un espace et une singularité. Ce principe abstrait va trouver, dans la musique surtout, un terrain où développer ce pur formalisme sur l’arbitraire du rythme dont l’existence concrète appelle notre présence à en jouer. Mais ce principe s’applique à tous les arts, comme condition formelle de la reconnaissance d’une oeuvre, de son existence même, l’inscription dans une histoire. Une fois épuisée l’histoire des formes, l’arbitraire du signifiant est reconnu comme la marque même de l’esprit qui ne se fonde que de l’accord intersubjectif de subjectivités essentiellement libres fondant le réel de la communauté humaine. Cet arbitraire du signe s’affirme de plus en plus de la peinture à la musique et à la poésie et c’est sur la base explicite de cette reconnaissance que doit se construire l’Art d’aujourd’hui dont le contenu lui même n’échappe à l’arbitraire qu’à refuser l’arbitraire du pouvoir et de l’ordre établi, se déclarant, donc, ouvertement révolutionnaire. Non pas inféodé à un parti de pouvoir, mais, essentiellement, subversion du pouvoir existant, exaltation de notre liberté et de notre dignité humaine, esprit de contradiction.
Vulvaire Illuminé
Le sentiment d’agréable doit cependant être tout à fait désintéressé, c’est-à-dire sans rapport avec un désir quelconque. 91
L’intérêt de l’art diffère de l’intérêt pratique du désir en ce qu’il sauvegarde la liberté de son objet, alors que le désir en fait un usage utilitaire et le détruit. 69
Vulvaire Chaleureux
Le but de l’art consiste à rendre accessible à l’intuition ce qui existe dans l’esprit humain, la vérité que l’homme abrite dans son esprit [..] C’est ainsi que l’art renseigne l’homme sur l’humain, éveille des sentiments endormis, nous met en présence des vrais intérêts de l’esprit. 42
Pénétration du Vulvaire Spirituel
C’est déjà en cela que consiste son action adoucissante, car il met ainsi l’homme en présence de ses instincts, comme s’ils étaient en dehors de lui, et lui confère de ce fait une certaine liberté à leur égard. 45
L’objectivation des sentiments a justement pour effet de leur enlever leur intensité et de nous les rendre extérieurs [..] pleurer c’est déjà être consolé. 46
La simple représentation des passions comporte un certain degré de purification, de catharsis. 47
Intensité Ordonnée
La première forme de l’idée est la forme symbolique [..] Le contenu est plus ou moins abstrait, trouble, manque de détermination, de précision véritable, et la forme, encore extérieure et indifférente, est directe et naturelle. 112
Dans les formes ainsi obtenues, l’élément universel nous apparaît comme ayant un caractère voulu, arbitraire. 113
Passage Au Centre des Etres
Si l’art grec a pour substance l’unité, c’est la subjectivité qui est à la base de l’art romantique. 117
C’est en ce sens qu’on peut dire que l’art romantique est un effort de l’art pour se dépasser lui-même [..]
Le sensible devient alors un à-côté de l’idée spirituelle, subjective. Il n’y a plus de nécessité, mais le sensible devient à son tour libre dans sa sphère, dans la sphère de l’idée [..] Il traite le monde extérieur avec indifférence, d’une façon arbitraire et aventureuse. 118
La forme est alors rendue libre, abandonnée à elle-même [..] Dans l’art romantique, c’est l’élément spirituel qui est l’élément prédominant, l’esprit jouit de sa pleine liberté et, sûr de lui-même, il ne redoute pas les aventures et les surprises de l’expression extérieure, ne recule pas devant les bizarreries des formes. Il peut traiter le sensible comme un élément accidentel, mais en y faisant passer un courant de spiritualité qui transforme une apparence accidentelle en réalité nécessaire [..] Le dedans célèbre son triomphe sur le dehors, et il affirme ce triomphe en refusant toute valeur aux manifestations sensibles. 119
Mais on tombe alors en pleine contingence qui fait que ce n’est plus la chose elle-même que nous admirons ni sa forme dans son adéquation au contenu, mais le poète et l’artiste avec leurs intentions subjectives, leur savoir-faire et leur habileté d’exécution. III-12
D’où, comme dans l’art symbolique, l’inappropriation de l’idée et de la forme, leur séparation, l’indifférence de l’une pour l’autre ; il y a cependant entre l’art symbolique et l’art romantique cette différence que l’idée, dont la défectuosité dans le symbole avait pour effet une défectuosité de la forme, apparaît avoir atteint dans l’art romantique son plus haut degré de perfection, et, du fait de sa communion avec l’âme et l’esprit, se soustrait à l’union avec le sensible et l’extérieur, pour chercher sa réalité en elle-même, sans avoir besoin, pour s’épanouir, de recourir à des moyens sensibles ou, tout au moins, de subir leur pression.
Telles seraient les caractéristiques des arts symbolique, classique et romantique, envisagés comme autant de possibilités de rapports entre l’idée et le contenu, dans le domaine de l’art. L’art symbolique est encore à la recherche de l’idéal, l’art classique l’a atteint et l’art romantique l’a dépassé. 120
Cette évolution plus ou moins abstraite, que nous avons tenu à signaler dès le début, parce qu’elle se manifeste dans tous les arts, comporte les différences qu’on a l’habitude de désigner sous les noms de style sévère, idéal et agréable. III-7
Le Rouge et le Noir ne S'Unissent-ils pas
La représentation artistique aura désormais pour objet les subjectivités les plus variées, dans leurs mouvements et leurs activités vivantes, autrement dit le vaste domaine des sentiments, du vouloir et du non-vouloir humains.
Tendre Passage Vers L'Illimité Omniprésent
1.
La
beauté est une source inépuisable de joie pour celui qui sait la découvrir.
(L'homme cet inconnu, p.192, Livre de Poche n° 445-6) Alexis
Carrel
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