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 Comptes d'apothicaires dans les partis à l'approche des législatives

CORRESPONDANT PERMANENT À PARIS

La page des présidentielles est déjà tournée dans les états-majors politiques, qui n'ont plus d'yeux que pour les législatives des 9 et 16 juin et pour les arrangements pré-électoraux qu'elles requièrent, à gauche comme à droite.

Des arrangements pour faire barrage à l'extrême droite, d'abord, même si cette menace doit être relativisée. Vu le mode de scrutin majoritaire, si les lepénistes réitèrent aux législatives leur score des présidentielles, ils se hisseront très souvent au second tour mais, au final, n'empocheront guère plus d'une demi-douzaine de députés, sur les 577 que compte l'Assemblée. Des arrangements pour forcer l'issue d'un scrutin dont les résultats paraissent assez incertains, ensuite et surtout. Certes, la logique (la dynamique créée par la réélection de Jacques Chirac) et la tradition (les législatives suivant les présidentielles confortent généralement le Président élu) jouent en faveur de la droite. Mais en dépit du plébiscite chiraquien du 5 mai, la droite a tout de même perdu près de 4 millions de voix depuis 1995. Et on ne peut exclure que le choc créé à gauche par l'échec de Lionel Jospin entraîne la mobilisation d'un électorat progressiste culpabilisé par ses divisions et ses abstentions d'hier. Enfin, on connaît le goût des Français pour la cohabitation, vue par une bonne partie de l'opinion comme un sain et naturel équilibrage des forces politiques.

Du coup, à droite comme à gauche, on tente de prendre un minimum de risques et de présenter le front le plus uni possible à l'adversaire. C'est souvent ardu, et la tension monte au fur et à mesure qu'on approche de l'échéance du 19 mai à minuit, date limite de dépôt des candidatures.

A droite, la puissante machine de guerre chiraquienne de l'Union pour la majorité présidentielle (UPM) a investi ou reconnu 533 candidats puis absorbé sans trop de peines le camp libéral d'Alain Madelin, que son score de 3,9 pc au premier tour a décrédibilisé politiquement et ruiné financièrement. Mais les centristes de l'UDF François Bayrou - qui, le 21 avril, a sauvé la mise (6,8 pc) - renâclent, eux, à se laisser phagocyter par le magma chiraquien. Au risque que la droite se déchire dans des primaires, ils ont donc prévu de présenter leurs propres candidats dans une centaine de circonscriptions.

Des zizanies du même acabit frappent la gauche. Ainsi, socialistes et chevènementistes - désormais à couteaux tirés, les premiers accusant notamment les seconds d'être responsables de la défaite de Jospin - n'ont même pas cherché à s'entendre. L'ancien ministre a beau être lâché par nombre de ses supporters, il présentera ses propres candidats dans 400 circonscriptions. Les trotskistes de la LCR et de LO ne se sont pas davantage mis d'accord. Quant aux ex-alliés socialistes, communistes, écologistes et radicaux, ils peinent depuis dix jours sur 120 malheureuses candidatures uniques, candidatures de rassemblement ou désistements mutuels à conclure là où la gauche risque d'être absente du second tour.

DES FREINS À L'UNION

Bien entendu, les subtils arbitrages politiques, inévitables dosages géographiques et autres improbables parachutages de dernière minute expliquent le caractère laborieux de ces rassemblements, tout comme les exigences en matière de parité, qui viennent encore compliquer la donne. Mais les freins à l'union ont aussi des origines très prosaïques.

Ils tiennent d'abord aux ambitions personnelles et aux stratégies purement carriéristes. Ainsi, si François Bayrou et Alain Juppé, le vrai patron de l'UMP, sont tellement à cran, c'est probablement dû en partie à leurs ambitions rivales pour les présidentielles de 2007. Ces réticences traduisent aussi des préoccupations souvent très terre à terre. En effet, la réglementation relative au financement public des partis politiques incite à la dispersion voire à l'éparpillement, les subventions aux partis étant notamment octroyées en fonction du nombre de candidats présentés en nom propre et du nombre de voix obtenues au premier tour.

© La Libre Belgique 2002


La méthode Raffarin
A l'issue d'intenses tractations entre l'Elysée et Matignon, le nouveau Premier ministre a présenté hier soir une équipe profondément renouvelée. Avec deux mots d'ordre : action et détermination

« Action » et « détermination », mais aussi « modestie » au service des citoyens : pour sa première intervention télévisée en tant que Premier ministre, Jean-Pierre Raffarin a exposé hier soir la méthode de travail de son tout nouveau gouvernement. Un peu plus d'une heure après l'annonce de son équipe gouvernementale (voir par ailleurs), M. Raffarin a précisé deux « objectifs majeurs » à son action : « l'autorité républicaine » et « le dialogue social ».

Parmi les « réformes du temps court », qui doivent être prises très rapidement par un gouvernement qui sera réuni en Conseil des ministres dès vendredi et en « séminaire gouvernemental » samedi, M. Raffarin a cité des « actions de terrain » contre l'insécurité, et notamment la création de groupements d'intervention, de centres d'éducation renforcés pour les délinquants récidivistes, et une « justice de paix. »

Quant au Conseil de sécurité intérieure, dont la création figure dans le programme électoral de Jacques Chirac et qui doit être présidé par celui-ci, « c'est le chef de l'Etat qui en décidera la réunion ».

Servir la France
En matière de dialogue social, M. Raffarin a également annoncé qu'il rencontrerait « très prochainement » les partenaires sociaux et a annoncé « la mise en route d'un audit ».

La baisse de 5 % de l'impôt sur le revenu dès 2002 fait par ailleurs partie des décisions que Jean-Pierre Raffarin entend mettre en uvre rapidement.

Viendront ensuite les « réformes du temps long » et la préparation du travail législatif. Evoquant sa « stratégie de réforme », Jean-Pierre Raffarin a martelé : « c'est un gouvernement d'action » et « de mission ». Pas question, donc, de laisser libre cours aux ambitions personnelles dans son équipe. Lui-même n'est pas « à Matignon pour penser à autre chose », mais « pour s'occuper du travail qui est à faire au service des Françaises et des Français ».

Changer les méthodes
Jean-Pierre Raffarin a également insisté sur la « véritable union, authentique », qui existe à l'en croire au sein de son gouvernement, et sur sa volonté « d'ouverture ».

« Notre logique de travail n'est pas d'essayer de mobiliser une partie de la France contre l'autre », a-t-il assuré.

Il s'est donc dit « déterminé à essayer de faire en sorte qu'on change les méthodes du gouvernement : moins de prétention, moins d'arrogance, plus de travail d'équipe, moins de parcours individuels, plus de collectif, dans la loyauté et la confiance au service des citoyens ».

Interrogé sur l'influence de l'ancien Premier ministre RPR Alain Juppé sur la formation de cette équipe, M. Raffarin a assuré avoir « des relations de confiance » avec lui, tout en soulignant qu'il avait « été nommé par le président de la République ».

Il a également justifié le nombre important de ministres et secrétaires d'Etat -27- par l'ampleur de la tâche à accomplir :

« C'est un gouvernement qui mobilise beaucoup de compétences parce que les dossiers sont très importants ».

M. Raffarin ne s'est pas non plus montré effrayé par son manque d'expérience gouvernementale : « L'autorité, on la trouve dans l'action ».



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