Les Guise

Branche cadette de la famille de Lorraine, qui joua un rôle de premier plan dans la vie politique française au XVIe siècle. La famille de Guise est issue d’une branche cadette de la famille de Lorraine; elle prétendait descendre de Charlemagne, et, à partir du moment où, sous Henri III, il devint évident que la branche des Valois allait s’éteindre, le duc Henri de Guise put espérer conquérir le trône de France.

 

Une famille, une foi, un parti

Les Guise jouèrent un rôle prépondérant durant le règne d’Henri II puis de ses fils ; ce rôle s’explique à la fois par les prestigieuses alliances matrimoniales qui faisaient des Guise les cousins du roi de France et par l’infaillible unité de la famille et de ses alliés, soudés autour de l’idée d’un catholicisme intransigeant.

 

Cependant, alors qu’une fraction de la noblesse défendait des conceptions du pouvoir royal qui préfiguraient l’absolutisme des Bourbon, les Guise incarnèrent une politique à la fois féodale  celle de grands seigneurs jaloux de l’indépendance de leur fief  et populaire  ils réclamèrent, contre les réformés, la convocation des états généraux en 1588, rappelant que le monarque ne peut gouverner contre le peuple, dont il tient son pouvoir tout autant que de Dieu.

 

Les Guise et leurs affiliés apparaissent ainsi comme un parti structuré à eux seuls, à l’inverse, notamment, du groupe des Montmorency, dont les alliances étaient presque aussi prestigieuses mais qui comptait à la fois des catholiques romains et des réformés. Face au parti protestant, créé peu avant le leur, les Guise ont l’avantage d’une unité de vues, qui porte un seul chef incontesté, le duc de Guise.

 

Enfin, leur prestige s’appuie sur de hauts faits d’armes  ceux des deux premiers ducs, Claude et François, ce dernier étant considéré comme le meilleur stratège militaire de son époque  et une solide implantation au plus haut niveau de l’Église.

Claude  Ier, comte puis premier duc de Guise (Condé-Northen, 1496 – Joinville, 1550). Il était le fils cadet de René II de Lorraine ; c’est donc de lui qu’est issu, à partir de la branche de Lorraine, le rameau des Guise. Il fut naturalisé français en 1506  leurs ennemis reprocheront toujours aux Guise leurs origines lorraines et qualifieront leur parti d’ « étranger ». Claude de Guise épousa en 1513 Antoinette de Bourbon, ce qui le fit pénétrer parmi les plus prestigieuses maisons d’Europe. Il s’illustra à Marignan et sur de nombreux champs de bataille ; il réprima les paysans révoltés de Lorraine et d’Alsace en 1525, lors de la guerre des Paysans. Le roi François Ier, pour le récompenser de ses faits d’armes, érigea la terre de Guise en duché-pairie, en 1527.

Marie de Lorraine, dite Marie de Guise (Bar-le-Duc, 1515 – Édimbourg, 1560). Reine d’Écosse, elle était la fille aînée de Claude Ier de Guise. Veuve du duc Louis de Longueville, elle épousa en 1538 Jacques V d’Écosse, et fut la mère de Marie Stuart. Par la régence qu’elle exerça sur l’Écosse à la mort de son mari, elle renforça l’influence des Guise à la cour de France, où l’entente avec l’Écosse permettait une alliance de revers contre l’Angleterre.

François  Ier, duc d’ Aumale puis deuxième duc de Guise (Bar-le-Duc, 1519 – Saint-Mesmin, près d’Orléans, 1563). Fils de Claude Ier de Guise et remarquable homme de guerre. Il s’illustra en défendant Metz contre Charles Quint (1552) et devint lieutenant général du royaume en 1557. Il sut redresser la situation militaire (prise de Calais en 1558). Sous le règne de François II (1559 – 1560), son neveu par alliance, il exerça un pouvoir considérable. Chef de file du parti catholique, il provoqua, en 1562, le massacre de Wassy qui marqua le début des guerres de Religion. Il fut assassiné l’année suivante par un huguenot, Poltrot de Méré.

Henri Ier de Lorraine, troisième duc de Guise (1550 – Blois, 1588). Fils du duc François Ier, surnommé le Balafré à la suite d’une blessure reçue à Dormans. Il fut l’un des instigateurs de la Saint-Barthélemy et dirigea personnellement le meurtre de Coligny (1572). Il devint, en 1576, le chef de la Ligue. Très populaire, il aspirait au trône. Il vainquit les protestants à Auneau (1587) et, après la journée des Barricades (12 mai 1588), se fit nommer par Henri III lieutenant général du royaume. Mais sa politique irrita le roi qui l’attira dans un guet-apens à Blois et le fit assassiner.

Charles, quatrième duc de Guise (1571 – 1640). Fils de Henri Ier de Guise. À l’automne 1594, il obtint d’Henri IV le gouvernement de la Provence et près de quatre millions de livres pour prix de son ralliement ; son frère Louis reçut pour sa part les abbayes de Saint-Denis, Ourscamp et Corbie. En 1630, opposé à Richelieu, il fut contraint de se réfugier en Italie.

Charles de Lorraine, duc de Mayenne (1554 – 1611). Deuxième fils de François Ier de Guise, il fut premier chambellan et gouverneur de Bourgogne. Il prit Brouage lors de la sixième guerre de Religion (1577), et enleva La Mure aux protestants du Dauphiné lors de la prise d’armes suivante. Il fut amiral de France jusqu’en 1582, poste qu’il perdit au profit du duc de Joyeuse, l’un des deux « archimignons » d’Henri III. Il succéda à son frère Henri à la tête de la Ligue après l’assassinat de celui-ci (1588), et fit du cardinal de Bourbon son candidat au trône. Il fut vaincu à Arques (1589) et à Ivry (1590). En 1591, il fit pendre les dirigeants de la Ligue parisienne qui, eux, venaient de faire pendre Barnabé Brisson, premier président du parlement de Paris, scellant ainsi la rupture entre la Ligue nobiliaire et la Ligue urbaine. Il échoua à se faire élire roi par les états généraux qu’il avait convoqué à Paris en 1593. Il fit acte de soumission solennelle à Henri IV en novembre 1595, en échange de 3 580 000 livres et de trois places de sûreté en Bourgogne, dont il perdit le gouvernement.

Louis  II de Guise, deuxième cardinal de Guise (Dampierre, 1555 – Blois, 1588). Deuxième fils de François de Guise. Il fut archevêque de Reims, abbé de Saint-Denis et de Fécamp. Il fut assassiné peu après son frère Henri, au château de Blois.

Charles de Guise, cardinal de Lorraine (Joinville, 1524 – Avignon, 1574). Deuxième fils de Claude de Guise, il fut cardinal de Lorraine. Il étudia la théologie à Paris, au collège de Navarre, devint archevêque de Reims en 1538, cardinal de Guise en 1547, et enfin cardinal de Lorraine en 1550, à la mort de son oncle Jean. À l’avènement de François II, il était surintendant des finances, et tâcha de réduire le déficit royal ; il prit des mesures qui mécontentèrent une partie des nobles, notamment protestants ; un pamphlet du huguenot François Hotman, publié en 1560, faisait de lui «le Tigre de la France». Après la mort de François II, il perdit une part de son influence politique mais joua un rôle éminent durant le colloque de Poissy, où il tâcha d’adopter une position moyenne entre les intransigeances catholique et calviniste, sans réussir cependant à éviter la rupture. Il prit part à la dernière session du concile de Trente (1562 – 1563), au cours duquel il défendit les thèses gallicanes, et, de retour en France, tâcha d’en faire appliquer les décisions, lesquelles étaient incompatibles avec l’édit de pacification d’Amboise. Conseiller écouté d’Henri d’Anjou, le futur Henri III, il dut se défendre des princes protestants qui l’accusaient des maux du royaume, jusqu’à sa mort, qui survint le 26 décembre 1574.

Claude II de Lorraine, marquis de Mayenne puis duc d’Aumale (1526 – 1573). Troisième fils de Claude Ier, premier duc de Guise. Grand Veneur du roi sous Henri II, il fut gouverneur de Bourgogne. Il joua un rôle déterminant dans la Saint-Barthélemy en aidant activement son neveu le duc Henri de Guise. Il épousa Louise de Brézé, fille de Diane de Poitiers, ce qui scella l’alliance de sa maison avec la maîtresse du roi Henri II. Il fut tué au siège de La Rochelle.

Louis, premier cardinal de Guise (1527 – 1578). Fils de Claude Ier de Guise.


René, marquis d’Elbeuf (1536 – 1566). Dernier fils de Claude Ier de Guise.

 

 


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