Jean 20, 22-23 Après ces paroles, il souffla sur eux, et leur dit: Recevez le Saint Esprit. Ceux à qui vous pardonnerez les péchés, ils leur seront pardonnés; et ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus. Jean-Paul II essaie de relancer la confession individuelle en crise dans l'Eglise catholique par une
Lettre �motu proprio� (de son initiative personnelle) adressée aux évêques du monde entier, publiée
jeudi par le Vatican. Le pape demande aux évêques de rappeler à tous leurs prêtres de respecter la
doctrine catholique en la matière, à savoir : �la confession individuelle et intégrale avec l'absolution
constitue l'unique mode ordinaire par lequel un fidèle conscient d'un péché grave est réconcilié avec
Dieu et avec l'Église�. �Seule une impossibilité physique ou morale�, souligne le code de droit canon,
peut exempter de cette confession, �auquel cas la réconciliation peut être obtenue aussi selon d'autres
modes�. À la suite du Concile Oecuménique Vatican II, une certaine tendance à promouvoir la
pénitence collective et l'absolution collective des fidèles, considérées comme exceptionnelles dans
l'Église catholique, s'était répandue. Le rappel à l'ordre du pape est apparu nécessaire �du fait que l'on
observe dans certaines régions, souligne-t-il dans le document 'Misericordia Dei' (La miséricorde de
Dieu), une tendance à l'abandon de la confession personnelle, ainsi qu'un recours abusif à l'absolution
générale ou collective, en sorte que celle-ci n'apparaît pas comme un moyen extraordinaire dans des
situations tout à fait exceptionnelles�. L'absolution générale est autorisée par le code de droit canon en
cas de danger de mort ou de grave nécessité, telle que le nombre trop important de pénitents par
rapport au nombre de confesseurs, à l'occasion de fêtes ou de grands pèlerinages. Elle est également
permise dans des situations exceptionnelles qui peuvent se produire dans des territoires de mission, ou
lorsque les conditions de guerre, de météorologie ou d'autres circonstances similaires le requièrent. Le
confessionnal reste le lieu privilégié de la confession. Les normes établies par les conférences
épiscopales nationales devront garantir que �ce siège soit installé dans un endroit bien visible, et qu'il
soit aussi muni d'une grille fixe, permettant aux fidèles et aux confesseurs eux-mêmes qui le désirent de
l'utiliser librement�. En présentant le document, le cardinal allemand Joseph Ratzinger, préfet de la
congrégation pour la doctrine de la foi, a souligné que la faute était quelque chose de personnel et que,
par conséquent, la �guérison�, voire le �pardon�, devaient être �totalement personnels�. �Dieu, a-t-il
commenté, ne nous traite pas comme des parties d'un collectif. Il connaît chaque individu par nom. Il
l'appelle personnellement et il le sauve, s'il est tombé dans la faute�. Le cardinal chilien Jorge Arturo
Medina Estevez, préfet de la congrégation pour le culte et les sacrements, a qualifié d'"erreur
doctrinale, abus disciplinaire et dommage pastoral� les absolutions collectives célébrées comme si
elles étaient la �forme ordinaire� du sacrément de la pénitence. Selon l'évêque espagnol Julian
Herranz, président du Conseil pour les textes juridiques de l'Eglise, les fidèles risquent d'être frappés
par des �infarctus spirituels�, quand les canaux permettant aux sacrements, d'aider les fidèles, tels que
le sacrément de la pénitence, ne fonctionnent plus comme il le faut. Catéchisme de l'Eglise Catholique Le sacrement de pénitence et de réconciliation 2ème section, chapitre 2ème, article 4 1422 " Ceux qui s'approchent du sacrement de Pénitence y reçoivent
de la miséricorde de Dieu le pardon de l'offense qu'ils lui ont faite et
du même coup sont réconciliés avec l'église que leur péché a blessée
et qui, par la charité, l'exemple, les prières, travaille à leur conversion
" (LG 11). I. Comment est appelé ce sacrement? 1423 Il est appelé sacrement de conversion puisqu'il réalise
sacramentellement l'appel de Jésus à la conversion (cf. Mc 1, 15), la
démarche de revenir au Père (cf. Lc 15, 18) dont on s'est éloigné par
le péché. Il est appelé sacrement de Pénitence puisqu'il consacre une démarche
personnelle et ecclésiale de conversion, de repentir et de satisfaction
du chrétien pécheur. 1424 Il est appelé sacrement de la confession puisque l'aveu, la
confession des péchés devant le prêtre est un élément essentiel de ce
sacrement. Dans un sens profond ce sacrement est aussi une "
confession ", reconnaissance et louange de la sainteté de Dieu et de
sa miséricorde envers l'homme pécheur. Il est appelé sacrement du pardon puisque par l'absolution
sacramentelle du prêtre, Dieu accorde au pénitent " le pardon et la
paix " (OP formule de l'absolution). Il est appelé sacrement de Réconciliation car il donne au pécheur
l'amour de Dieu qui réconcilie: " Laissez-vous réconcilier avec Dieu "
(2 Co 5, 20). Celui qui vit de l'amour miséricordieux de Dieu est prêt
à répondre à l'appel du Seigneur: " Va d'abord te réconcilier avec ton
frère " (Mt 5, 24). II. Pourquoi un sacrement de la réconciliation après le baptème? 1425 " Vous avez été lavés, vous avez été sanctifiés, vous avez été
justifiés au nom du Seigneur Jésus Christ et par l'Esprit de notre Dieu
" (1 Co 6,11). Il faut se rendre compte de la grandeur du don de Dieu
qui nous est fait dans les sacrements de l'initiation chrétienne pour
saisir à quel point le péché est une chose exclue pour celui qui a "
revêtu le Christ " (Ga 3, 27). Mais l'apôtre saint Jean dit aussi: " Si
nous disons que nous sommes sans péché, nous nous abusons
nous-mêmes, et la vérité n'est point en nous " (1 Jn 1,8). Et le
Seigneur lui-même nous a enseigné de prier: " Pardonne-nous nos
offenses " (Lc 11,4) en liant le pardon mutuel de nos offenses au
pardon que Dieu accordera à nos péchés. 1426 La conversion au Christ, la nouvelle naissance du Baptême, le
don de l'Esprit Saint, le Corps et le Sang du Christ reçus en
nourriture, nous ont rendu " saints et immaculés devant lui " (Ep 1, 4),
comme l'église elle-même, épouse du Christ, est " sainte et immaculée
devant lui " (Ep 5, 27). Cependant, la vie nouvelle reçue dans
l'initiation chrétienne n'a pas supprimé la fragilité et la faiblesse de la
nature humaine, ni l'inclination au péché que la tradition appelle la
concupiscence, qui demeure dans les baptisés pour qu'ils fassent leurs
preuves dans le combat de la vie chrétienne aidés par la grâce du
Christ (cf. DS 1515). Ce combat est celui de la conversion en vue de
la sainteté et de la vie éternelle à laquelle le Seigneur ne cesse de nous
appeler (cf. DS 1545; LG 40). III. La conversion des baptisés 1427 Jésus appelle à la conversion. Cet appel est une partie
essentielle de l'annonce du Royaume: " Les temps sont accomplis et le
Royaume de Dieu est tout proche; repentez-vous et croyez à la
Bonne Nouvelle " (Mc 1,15). Dans la prédication de l'église cet appel
s'adresse d'abord à ceux qui ne connaissent pas encore le Christ et
son évangile. Aussi, le Baptême est-il le lieu principal de la conversion
première et fondamentale. C'est par la foi en la Bonne Nouvelle et
par le Baptême (cf. Ac 2, 38) que l'on renonce au mal et qu'on
acquiert le salut, c'est-à-dire la rémission de tous les péchés et le don
de la vie nouvelle. 1428 Or, l'appel du Christ à la conversion continue à retentir dans la
vie des chrétiens. Cette seconde conversion est une tâche
ininterrompue pour toute l'église qui " enferme des pécheurs dans son
propre sein " et qui " est donc à la fois sainte et appelée à se purifier,
et qui poursuit constamment son effort de pénitence et de
renouvellement " (LG 8). Cet effort de conversion n'est pas seulement
une oeuvre humaine. Elle est le mouvement du " coeur contrit " (Ps
51, 19) attiré et mû par la grâce (cf. Jn 6, 44; 12, 32) à répondre à
l'amour miséricordieux de Dieu qui nous a aimés le premier (cf. 1 Jn
4, 10). 1429 En témoigne la conversion de S. Pierre après le triple reniement
de son Maître. Le regard d'infinie miséricorde de Jésus provoque les
larmes du repentir (Lc 22, 61) et, après la résurrection du Seigneur,
la triple affirmation de son amour envers lui (cf. Jn 21, 15-17). La
seconde conversion a aussi une dimension communautaire. Cela
apparaît dans l'appel du Seigneur à toute une église: " Repends-toi! "
(Ap 2, 5. 16). S. Ambroise dit des deux conversions que, dans l'église, " il y a l'eau
et les larmes: l'eau du Baptême et les larmes de la Pénitence " (ep. 41,
12: PL 16, 1116B). IV. La pénitence intérieure 1430 Comme déjà chez les prophètes, l'appel de Jésus à la
conversion et à la pénitence ne vise pas d'abord des oeuvres
extérieures, " le sac et la cendre ", les jeûnes et les mortifications, mais
la conversion du coeur, la pénitence intérieure. Sans elle, les oeuvres
de pénitence restent stériles et mensongères; par contre, la conversion
intérieure pousse à l'expression de cette attitude en des signes
visibles, des gestes et des oeuvres de pénitence (cf. Jl 2, 12-13; Is 1,
16-17; Mt 6, 1-6. 16-18). 1431 La pénitence intérieure est une réorientation radicale de toute la
vie, un retour, une conversion vers Dieu de tout notre coeur, une
cessation du péché, une aversion du mal, avec une répugnance envers
les mauvaises actions que nous avons commises. En même temps, elle
comporte le désir et la résolution de changer de vie avec l'espérance
de la miséricorde divine et la confiance en l'aide de sa grâce. Cette
conversion du coeur est accompagnée d'une douleur et d'une tristesse
salutaires que les Pères ont appelées animi cruciatus (affliction de
l'esprit), compunctio cordis (repentir du coeur) (cf. Cc. Trente: DS
1677-1678; 1705; Catech. R. 2, 5, 4). 1432 Le coeur de l'homme est lourd et endurci. Il faut que Dieu
donne à l'homme un coeur nouveau (cf. Ez 36, 26-27). La conversion
est d'abord une oeuvre de la grâce de Dieu qui fait revenir nos coeurs
à lui: " Convertis-nous, Seigneur, et nous serons convertis " (Lm 5,
21). Dieu nous donne la force de commencer à nouveau. C'est en
découvrant la grandeur de l'amour de Dieu que notre coeur est
ébranlé par l'horreur et le poids du péché et qu'il commence à
craindre d'offenser Dieu par le péché et d'être séparé de lui. Le coeur
humain se convertit en regardant vers Celui que nos péchés ont
transpercé (cf. Jn 19, 37; Za 12, 10): Ayons les yeux fixés sur le sang du Christ et comprenons combien il
est précieux à son Père car, répandu pour notre salut, il a ménagé au
monde entier la grâce du repentir (S. Clément de Rome, Cor. 7,4). 1433 Depuis Pâques, c'est l'Esprit Saint qui " confond " le monde en
matière de péché " (Jn 16, 8-9), à savoir que le monde n'a pas cru en
Celui que le Père a envoyé. Mais ce même Esprit, qui dévoile le
péché, est le Consolateur (cf. Jn 15, 26) qui donne au coeur de
l'homme la grâce du repentir et de la conversion (cf. Ac 2, 36-38; cf.
Jean-Paul II, DeV 27-48). V. Les multiples formes de la pénitence dans la vie chrétienne 1434 La pénitence intérieure du chrétien peut avoir des expressions
très variées. L'écriture et les Pères insistent surtout sur trois formes: le
jeûne, la prière, l'aumône (cf. Tb 12, 8; Mt 6, 1-18), qui expriment la
conversion par rapport à soi-même, par rapport à Dieu et par rapport
aux autres. A côté de la purification radicale opérée par le Baptême
ou par le martyre, ils citent, comme moyen d'obtenir le pardon des
péchés, les efforts accomplis pour se réconcilier avec son prochain,
les larmes de pénitence, le souci du salut du prochain (cf. Jc 5, 20)
l'intercession des saints et la pratique de la charité " qui couvre une
multitude de péchés " (1 P 4, 8). 1435 La conversion se réalise dans la vie quotidienne par des gestes
de réconciliation, par le souci des pauvres, l'exercice et la défense de
la justice et du droit (cf. Am 5, 24; Is 1, 17), par l'aveu des fautes aux
frères, la correction fraternelle, la révision de vie, l'examen de
conscience, la direction spirituelle, l'acceptation des souffrances,
l'endurance de la persécution à cause de la justice. Prendre sa croix,
chaque jour, et suivre Jésus est le chemin le plus sûr de la pénitence
(cf. Lc 9, 23). 1436 Eucharistie et Pénitence. La conversion et la pénitence
quotidiennes trouvent leur source et leur nourriture dans l'Eucharistie,
car en elle est rendu présent le sacrifice du Christ qui nous a
réconciliés avec Dieu; par elle sont nourris et fortifiés ceux qui vivent
de la vie du Christ; " elle est l'antidote qui nous libère de nos fautes
quotidiennes et nous préserve des péchés mortels " (Cc. Trente: DS
1638). 1437 La lecture de l'écriture Sainte, la prière de la Liturgie des
Heures et du Notre Père, tout acte sincère de culte ou de piété ravive
en nous l'esprit de conversion et de pénitence et contribue au pardon
de nos péchés. 1438 Les temps et les jours de pénitence au cours de l'année
liturgique (le temps du carême, chaque vendredi en mémoire de la
mort du Seigneur) sont des moments forts de la pratique pénitentielle
de l'église (cf. SC 109-110; CIC, can. 1249-1253; CCEO, can.
880-883). Ces temps sont particulièrement appropriés pour les
exercices spirituels, les liturgies pénitentielles, les pèlerinages en signe
de pénitence, les privations volontaires comme le jeûne et l'aumône, le
partage fraternel (oeuvres caritatives et missionnaires). 1439 Le mouvement de la conversion et de la pénitence a été
merveilleusement décrit par Jésus dans la parabole dite " du fils
prodigue " dont le centre est " le père miséricordieux " (Lc 15,
11-24): la fascination d'une liberté illusoire, l'abandon de la maison
paternelle; la misère extrême dans laquelle le fils se trouve après avoir
dilapidé sa fortune; l'humiliation profonde de se voir obligé de paître
des porcs, et pire encore, celle de désirer se nourrir des caroubes
que mangeaient les cochons; la réflexion sur les biens perdus; le
repentir et la décision de se déclarer coupable devant son père; le
chemin du retour; l'accueil généreux par le père; la joie du père: ce
sont là des traits propres au processus de conversion. La belle robe,
l'anneau et le banquet de fête sont des symboles de cette vie nouvelle,
pure, digne, pleine de joie qu'est la vie de l'homme qui revient à Dieu
et au sein de sa famille, qui est l'église. Seul le coeur du Christ qui
connaît les profondeurs de l'amour de son Père, a pu nous révéler
l'abîme de sa miséricorde d'une manière si pleine de simplicité et de
beauté. VI. Le sacrement de la pénitence et de la réconciliation 1440 Le péché est avant tout offense à Dieu, rupture de la
communion avec Lui. Il porte en même temps atteinte à la communion
avec l'église. C'est pourquoi la conversion apporte à la fois le pardon
de Dieu et la réconciliation avec l'église, ce qu'exprime et réalise
liturgiquement le sacrement de la Pénitence et de la Réconciliation (cf.
LG 11). Dieu seul pardonne le péché 1441 Dieu seul pardonne les péchés (cf. Mc 2, 7). Parce que Jésus
est le Fils de Dieu, il dit de lui-même: " Le Fils de l'homme a le
pouvoir de remettre les péchés sur la terre " (Mc 2, 10) et il exerce
ce pouvoir divin: " Tes péchés sont pardonnés! " (Mc 2, 5; Lc 7, 48).
Plus encore: en vertu de sa divine autorité, il donne ce pouvoir aux
hommes (cf. Jn 20, 21-23) pour qu'ils l'exercent en son nom. 1442 Le Christ a voulu que son église soit tout entière, dans sa prière,
sa vie et son agir, le signe et l'instrument du pardon et de la
réconciliation qu'Il nous a acquis au prix de son sang. Il a cependant
confié l'exercice du pouvoir d'absolution au ministère apostolique.
Celui-ci est chargé du " ministère de la réconciliation " (2 Co 5, 18).
L'apôtre est envoyé " au nom du Christ ", et " c'est Dieu lui-même "
qui, à travers lui, exhorte et supplie: " Laissez vous réconcilier avec
Dieu " (2 Co 5, 20). Réconciliation avec l'Eglise 1443 Durant sa vie publique, Jésus n'a pas seulement pardonné les
péchés, il a aussi manifesté l'effet de ce pardon: il a réintégré les
pécheurs pardonnés dans la communauté du peuple de Dieu d'où le
péché les avait éloignés ou même exclus. Un signe éclatant en est le
fait que Jésus admet les pécheurs à sa table, plus encore, qu'il se met
lui-même à leur table, geste qui exprime de façon bouleversante à la
fois le pardon de Dieu (cf. Lc 15) et le retour au sein du peuple de
Dieu (cf. Lc 19, 9). 1444 En donnant part aux apôtres de son propre pouvoir de
pardonner les péchés, le Seigneur leur donne aussi l'autorité de
réconcilier les pécheurs avec l'église. Cette dimension ecclésiale de
leur tâche s'exprime notamment dans la parole solennelle du Christ à
Simon Pierre: " Je te donnerai les clefs du Royaume des cieux; tout ce
que tu lieras sur la terre sera lié aux cieux, et tout ce que tu délieras
sur la terre sera délié aux cieux " (Mt 16, 19). " Cette même charge
de lier et de délier qui a été donnée à Pierre a été aussi donnée au
collège des apôtres unis à leur chef (Mt 18, 18; 28, 16-20) " (LG
22). 1445 Les mots lier et délier signifient: celui que vous exclurez de votre
communion, celui-là sera exclu de la communion avec Dieu; celui que
vous recevez de nouveau dans votre communion, Dieu l'accueillera
aussi dans la sienne. La réconciliation avec l'église est inséparable de
la réconciliation avec Dieu. Le sacrement du pardon 1446 Le Christ a institué le sacrement de Pénitence pour tous les
membres pécheurs de son église, avant tout pour ceux qui, après le
baptême, sont tombés dans le péché grave et qui ont ainsi perdu la
grâce baptismale et blessé la communion ecclésiale. C'est à eux que
le sacrement de Pénitence offre une nouvelle possibilité de se
convertir et de retrouver la grâce de la justification. Les Pères de
l'église présentent ce sacrement comme " la seconde planche [de
salut] après le naufrage qu'est la perte de la grâce " (Tertullien, pæn.
4, 2; cf. Cc. Trente: DS 1542). 1447 Au cours des siècles la forme concrète, selon laquelle l'église a
exercé ce pouvoir reçu du Seigneur, a beaucoup varié. Durant les
premiers siècles, la réconciliation des chrétiens qui avaient commis
des péchés particulièrement graves après leur Baptême (par exemple
l'idolâtrie, l'homicide ou l'adultère), était liée à une discipline très
rigoureuse, selon laquelle les pénitents devaient faire pénitence
publique pour leurs péchés, souvent durant de longues années, avant
de recevoir la réconciliation. A cet " ordre des pénitents " (qui ne
concernait que certains péchés graves) on n'était admis que rarement
et, dans certaines régions, une seule fois dans sa vie. Pendant le
septième siècle, inspirés par la tradition monastique d'Orient, les
missionnaires irlandais apportèrent en Europe continentale la pratique
" privée " de la pénitence qui n'exige pas la réalisation publique et
prolongée d'oeuvres de pénitence avant de recevoir la réconciliation
avec l'église. Le sacrement se réalise désormais d'une manière plus
secrète entre le pénitent et le prêtre. Cette nouvelle pratique prévoyait
la possibilité de la réitération et ouvrait ainsi le chemin à une
fréquentation régulière de ce sacrement. Elle permettait d'intégrer
dans une seule célébration sacramentelle le pardon des péchés graves
et des péchés véniels. C'est, dans les grandes lignes, cette forme de la
pénitence que l'église pratique jusqu'à nos jours. 1448 A travers les changements que la discipline et la célébration de
ce sacrement ont connu au cours des siècles, on discerne la même
structure fondamentale. Elle comporte deux éléments également
essentiels; d'une part, les actes de l'homme qui se convertit sous
l'action de l'Esprit Saint: à savoir la contrition, l'aveu et la satisfaction;
d'autre part, l'action de Dieu par l'intervention de l'église. L'église qui,
par l'évêque et ses prêtres, donne au nom de Jésus-Christ le pardon
des péchés et fixe la modalité de la satisfaction, prie aussi pour le
pécheur et fait pénitence avec lui. Ainsi le pécheur est guéri et rétabli
dans la communion ecclésiale. 1449 La formule d'absolution en usage dans l'église latine exprime les
éléments essentielles de ce sacrement: le Père des miséricordes est la
source de tout pardon. Il réalise la réconciliation des pécheurs par la
Pâque de son Fils et le don de son Esprit, à travers la prière et le
ministère de l'église: " Que Dieu notre Père vous montre sa miséricorde; par la mort et la
résurrection de son Fils, il a réconcilié le monde avec lui et il a envoyé
l'Esprit Saint pour la rémission des péchés: par le ministère de l'église,
qu'il vous donne le pardon et la paix. Et moi, au nom du Père et du
Fils et du Saint-Esprit, je vous pardonne tous vos péchés ". (Ordo
Paenitentiae 46. 55 [Polyglotte Vaticane 1974, p. 27. 37]) VII. Les actes du pénitent 1450 " La Pénitence oblige le pécheur à accepter volontiers tous ses
éléments: dans son coeur, la contrition; dans sa bouche, la confession;
dans son comportement, une totale humilité ou une fructueuse
satisfaction " (Catech. R. 2, 5, 21; cf. Cc. Trente: DS 1673). La contrition 1451 " La Pénitence oblige le pécheur à accepter volontiers tous ses
éléments: dans son coeur, la contrition; dans sa bouche, la confession;
dans son comportement, une totale humilité ou une fructueuse
satisfaction " (Catech. R. 2, 5, 21; cf. Cc. Trente: DS 1673). 1452 Quand elle provient de l'amour de Dieu aimé plus que tout, la
contrition est appelée " parfaite " (contrition de charité). Une telle
contrition remet les fautes vénielles; elle obtient aussi le pardon des
péchés mortels, si elle comporte la ferme résolution de recourir dès
que possible à la confession sacramentelle (cf. Cc. Trente: DS 1677) 1453 La contrition dite " imparfaite " (ou " attrition ") est, elle aussi, un
don de Dieu, une impulsion de l'Esprit Saint. Elle naît de la
considération de la laideur du péché ou de la crainte de la damnation
éternelle et des autres peines dont est menacé le pécheur (contrition
par crainte). Un tel ébranlement de la conscience peut amorcer une
évolution intérieure qui sera parachevée sous l'action de la grâce, par
l'absolution sacramentelle. Par elle-même, cependant, la contrition
imparfaite n'obtient pas le pardon des péchés graves, mais elle
dispose à l'obtenir dans le sacrement de la Pénitence (cf. Cc. Trente:
DS 1678; 1705). 1454 Il convient de préparer la réception de ce sacrement par un
examen de conscience fait à la lumière de la Parole de Dieu. Les
textes les plus adaptés à cet effet sont à chercher dans le Décalogue
et dans la catéchèse morale des évangiles et des lettres apostoliques :
Sermon sur la montagne, les enseignements apostoliques (cf. Rm
12-15; 1 Co 12-13; Ga 5; Ep 4-6). La confession des péchés 1455 La confession des péchés (l'aveu), même d'un point de vue
simplement humain, nous libère et facilite notre réconciliation avec les
autres. Par l'aveu, l'homme regarde en face les péchés dont il s'est
rendu coupable; il en assume la responsabilité et par là, il s'ouvre de
nouveau à Dieu et à la communion de l'église afin de rendre possible
un nouvel avenir. 1456 L'aveu au prêtre constitue une partie essentielle du sacrement
de Pénitence: " Les pénitents doivent, dans la confession, énumérer
tous les péchés mortels dont ils ont conscience après s'être examinés
sérieusement, même si ces péchés sont très secrets et s'ils ont été
commis seulement contre les deux derniers préceptes du Décalogue
(cf. Ex 20, 17; Mt 5, 28), car parfois ces péchés blessent plus
grièvement l'âme et sont plus dangereux que ceux qui ont été commis
au su de tous " (Cc. Trente: DS 1680): Lorsque les fidèles du Christ s'efforcent de confesser tous les péchés
qui leur viennent à la mémoire, on ne peut pas douter qu'ils les
présentent tous au pardon de la miséricorde divine. Ceux qui agissent
autrement et qui en cachent sciemment quelques-uns ne proposent à
la bonté divine rien qu'elle puisse remettre par l'intermédiaire du
prêtre. Car " si le malade rougit de découvrir sa plaie au médecin, la
médecine ne soigne pas ce qu'elle ignore " (S. Jérôme, Eccl. 10, 11:
PL 23, 1096) (Cc. Trente: DS 1680). 1457 D'après le commandement de l'église, " tout fidèle parvenu à
l'âge de la discrétion doit confesser au moins une fois par an, les
péchés graves dont il a conscience " (DS 1683; cf. DS 1708; CIC,
can. 989). Celui qui a conscience d'avoir commis un péché mortel ne
doit pas recevoir la Sainte Communion, même s'il éprouve une grande
contrition, sans avoir préalablement reçu l'absolution sacramentelle
(cf. Cc. Trente: DS 1647; 1661), à moins qu'il n'ait un motif grave
pour communier et qu'il ne lui soit possible d'accéder à un confesseur
(cf. CIC, can. 916; CCEO, can. 711). Les enfants doivent accéder
au sacrement de la Pénitence avant de recevoir pour la première fois
la Sainte. Communion (cf. CIC, can. 914). 1458 Sans être strictement nécessaire, la confession des fautes
quotidiennes (péchés véniels) est néanmoins vivement recommandée
par l'église (cf. Cc. Trente: DS 1680; CIC, can. 988, � 2 ). En effet,
la confession régulière de nos péchés véniels nous aide à former notre
conscience, à lutter contre nos penchants mauvais, à nous laisser
guérir par le Christ, à progresser dans la vie de l'Esprit. En recevant
plus fréquemment par ce sacrement, le don de la miséricorde du
Père, nous sommes poussés à être miséricordieux comme lui (cf. Lc
6, 36): Celui qui confesse ses péchés agit déjà avec Dieu. Dieu accuse tes
péchés; si tu les accuses toi aussi, tu te joins à Dieu. L'homme et le
pécheur sont pour ainsi dire deux réalités: quand tu entends parler de
l'homme, c'est Dieu qui l'a fait; quand tu entends parler du pécheur,
c'est l'homme lui-même qui l'a fait. Détruis ce que tu as fais pour que
Dieu sauve ce qu'il a fait... Quand tu commences à détester ce que tu
as fait, c'est alors que tes oeuvres bonnes commencent parce que tu
accuses tes oeuvres mauvaises. Le commencement des oeuvres
bonnes, c'est la confession des oeuvres mauvaises. Tu fais la vérité et
tu viens à la Lumière (S. Augustin, ev. Jo. 12, 13). La satisfaction 1459 Beaucoup de péchés causent du tort au prochain. Il faut faire le
possible pour le réparer (par exemple restituer des choses volées,
rétablir la réputation de celui qui a été calomnié, compenser des
blessures). La simple justice exige cela. Mais en plus, le péché blesse
et affaiblit le pécheur lui-même, ainsi que ses relations avec Dieu et
avec le prochain. L'absolution enlève le péché, mais elle ne remédie
pas à tous les désordres que le péché a causés (cf. Cc. Trente: DS
1712). Relevé du péché, le pécheur doit encore recouvrer la pleine
santé spirituelle. Il doit donc faire quelque chose de plus pour réparer
ses péchés: il doit " satisfaire " de manière appropriée ou " expier "
ses péchés. Cette satisfaction s'appelle aussi " pénitence ". 1460 La pénitence que le confesseur impose, doit tenir compte de la
situation personnelle du pénitent et doit chercher son bien spirituel.
Elle doit correspondre autant que possible à la gravité et à la nature
des péchés commis. Elle peut consister dans la prière, une offrande,
dans les oeuvres de miséricorde, le service du prochain, dans des
privations volontaires, des sacrifices, et surtout dans l'acceptation
patiente de la croix que nous devons porter. De telles pénitences
aident à nous configurer au Christ qui, seul, a expié pour nos péchés
(cf. Rm 3, 25; 1 Jn 2, 1-2) une fois pour toutes. Elles nous permettent
de devenir les cohéritiers du Christ ressuscité, " puisque nous
souffrons avec lui " (Rm 8, 17; cf. Cc. Trente: DS 1690): Mais notre satisfaction, celle que nous acquittons pour nos péchés,
n'est que par Jésus-Christ: nous qui, de nous mêmes comme tels, ne
pouvons rien nous-mêmes, avec l'aide " de celui qui nous fortifie, nous
pouvons tout " (Ph 4, 13). Ainsi l'homme n'a rien dont il puisse se
glorifier, mais toute notre " gloire " est dans le Christ... en qui nous
satisfaisons, " en faisant de dignes fruits de pénitence " (Lc 3, 8), qui
en Lui puisent leur force, par Lui sont offerts au Père et grâce à Lui
sont acceptés par le Père (Cc. Trente : DS 1691). VIII. Le Ministre de ce sacrement 1461 Puisque le Christ a confié à ses apôtres le ministère de la
réconciliation (cf. Jn 20, 23; 2 Co 5, 18), les évêques, leurs
successeurs, et les presbytres, collaborateurs des évêques, continuent
à exercer ce ministère. En effet, ce sont les évêques et les presbytres,
qui ont, en vertu du sacrement de l'Ordre, le pouvoir de pardonner
tous les péchés " au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit ". 1462 Le pardon des péchés réconcilie avec Dieu mais aussi avec
l'église. L'évêque, chef visible de l'église particulière, est donc
considéré à juste titre, depuis les temps anciens, comme celui qui a
principalement le pouvoir et le ministère de la réconciliation: il est le
modérateur de la discipline pénitentielle (LG 26). Les presbytres, ses
collaborateurs, l'exercent dans la mesure où ils en ont reçu la charge
soit de leur évêque (ou d'un supérieur religieux) soit du Pape, à
travers le droit de l'église (cf. CIC, can. 844; 967-969; 972; CCEO,
can. 722, �� 3-4). 1463 Certains péchés particulièrement graves sont frappés de
l'excommunication, la peine ecclésiastique la plus sévère, qui empêche
le réception des sacrements et l'exercice de certains actes
ecclésiastiques (cf. CIC, can. 1331; CCEO, can. 1431; 1434), et
dont l'absolution, par conséquent, ne peut être accordée, selon le
droit de l'église, que par le Pape, l'évêque du lieu ou des prêtres
autorisés par eux (cf. CIC, can. 1354-1357; CCEO, can. 1420). En
cas de danger de mort tout prêtre, même dépourvu de la faculté
d'entendre les confessions, peut absoudre de tout péché (cf. CIC,
can. 976; CCEO, can. 725) et de toute excommunication. 1464 Les prêtres doivent encourager les fidèles à accéder au
sacrement de la Pénitence et doivent se montrer disponibles à
célébrer ce sacrement chaque fois que les chrétiens le demandent de
manière raisonnable (cf. CIC, can. 986 ; CCEO, can. 735; PO 13). 1465 En célébrant le sacrement de la Pénitence, le prêtre accomplit le
ministère du Bon Pasteur qui cherche la brebis perdue, celui du Bon
Samaritain qui panse les blessures, du Père qui attend le Fils prodigue
et l'accueille à son retour, du juste Juge qui ne fait pas acception de
personne et dont le jugement est à la fois juste et miséricordieux. Bref,
le prêtre est le signe et l'instrument de l'amour miséricordieux de Dieu
envers le pécheur. 1466 Le confesseur n'est pas le maître, mais le serviteur du pardon de
Dieu. Le ministre de ce sacrement doit s'unir à l'intention et à la
charité du Christ (cf. PO 13). Il doit avoir une connaissance éprouvée
du comportement chrétien, l'expérience des choses humaines, le
respect et la délicatesse envers celui qui est tombé; il doit aimer la
vérité, être fidèle au magistère de l'église et conduire le pénitent avec
patience vers la guérison et la pleine maturité. Il doit prier et faire
pénitence pour lui en le confiant à la miséricorde du Seigneur. 1467 étant donnée la délicatesse et la grandeur de ce ministère et le
respect dû aux personnes, l'église déclare que tout prêtre qui entend
des confessions est obligé de garder un secret absolu au sujet des
péchés que ses pénitents lui ont confessés, sous des peines très
sévères (CIC, can. 1388, �1; CCEO, can. 1456). Il ne peut pas non
plus faire état des connaissances que la confession lui donne sur la vie
des pénitents. Ce secret, qui n'admet pas d'exceptions, s'appelle le "
sceau sacramentel ", car ce que le pénitent a manifesté au prêtre reste
" scellé " par le sacrement. IX. Les effets du sacrement 1468 " Toute l'efficacité de la Pénitence consiste à nous rétablir dans
la grâce de Dieu et à nous unir à Lui dans une souveraine amitié "
(Catéch. R. 2, 5, 18). Le but et l'effet de ce sacrement sont donc la
réconciliation avec Dieu. Chez ceux qui reçoivent le sacrement de
Pénitence avec un coeur contrit et dans une disposition religieuse, " il
est suivi de la paix et de la tranquillité de la conscience,
qu'accompagne une forte consolation spirituelle " (Cc. Trente: DS
1674). En effet, le sacrement de la réconciliation avec Dieu apporte
une véritable " résurrection spirituelle ", une restitution de la dignité et
des biens de la vie des enfants de Dieu dont le plus précieux est
l'amitié de Dieu (Lc 15, 32). 1469 Ce sacrement nous réconcilie avec l'église. Le péché ébrèche
ou brise la communion fraternelle. Le sacrement de Pénitence la
répare ou la restaure. En ce sens, il ne guérit pas seulement celui qui
est rétabli dans la communion ecclésiale, il a aussi un effet vivifiant sur
la vie de l'église qui a souffert du péché d'un de ses membres (cf. 1
Co 12, 26). Rétabli ou affermi dans la communion des saints, le
pécheur est fortifié par l'échange des biens spirituels entre tous les
membres vivants du Corps du Christ, qu'ils soient encore dans l'état
de pèlerinage ou qu'ils soient déjà dans la patrie céleste (cf. LG
48-50): Il faut rappeler que la réconciliation avec Dieu a comme
conséquence, pour ainsi dire, d'autres réconciliations qui porteront
remède à d'autres ruptures produites par le péché: le pénitent
pardonné se réconcilie avec lui-même dans la profondeur de son être,
où il récupère la propre vérité intérieure; il se réconcilie avec les frères
que de quelque manière il a offensé et blessé; il se réconcilie avec
l'église ; il se réconcilie avec la création toute entière (RP 31). 1470 Dans ce sacrement, le pécheur, en se remettant au jugement
miséricordieux de Dieu, anticipe d'une certaine façon le jugement
auquel il sera soumis à la fin de cette vie terrestre. Car c'est
maintenant, dans cette vie-ci, que nous est offert le choix entre la vie
et la mort, et ce n'est que par le chemin de la conversion que nous
pouvons entrer dans le Royaume d'où exclut le péché grave (cf. 1 Co
5, 11 ; Ga 5, 19-21; Ap 22, 15). En se convertissant au Christ par la
pénitence et la foi, le pécheur passe de la mort à la vie " et il n'est pas
soumis au jugement " (Jn 5, 24). X. Les indulgences 1471 La doctrine et la pratique des indulgences dans l'église sont
étroitement liées aux effets du sacrement de Pénitence. Qu'est-ce que l'indulgence? " L'indulgence est la rémission devant Dieu de la peine temporelle
due pour les péchés dont la faute est déjà effacée, rémission que le
fidèle bien disposé obtient à certaines conditions déterminées, par
l'action de l'église, laquelle, en tant que dispensatrice de la
rédemption, distribue et applique par son autorité le trésor des
satisfactions du Christ et des saints " (Paul VI, const. ap. "
Indulgentiarum doctrina ", Norme 1). " L'indulgence est partielle ou plénière, selon qu'elle libère
partiellement ou totalement de la peine temporelle due pour le péché "
(ibid, Norme 2). " Tout fidèle peut gagner des indulgences pour
soi-même ou les appliquer aux défunts " (CIC, can. 994). Les peines du péché 1472 Pour comprendre cette doctrine et cette pratique de l'église il
faut voir que le péché a une double conséquence. Le péché grave
nous prive de la communion avec Dieu, et par là il nous rend
incapables de la vie éternelle, dont la privation s'appelle la " peine
éternelle " du péché. D'autre part, tout péché, même véniel, entraîne
un attachement malsain aux créatures, qui a besoin de purification,
soit ici-bas, soit après la mort, dans l'état qu'on appelle Purgatoire.
Cette purification libère de ce qu'on appelle la " peine temporelle " du
péché. Ces deux peines ne doivent pas être conçues comme une
espèce de vengeance, infligée par Dieu de l'extérieur, mais bien
comme découlant de la nature même du péché. Une conversion qui
procède d'une fervente charité, peut arriver à la totale purification du
pécheur, de sorte qu'aucune peine ne subsisterait (cf. Cc. Trente: DS
1712-1713; 1820). 1473 Le pardon du péché et la restauration de la communion avec
Dieu entraînent la remise des peines éternelles du péché. Mais des
peines temporelles du péché demeurent. Le chrétien doit s'efforcer,
en supportant patiemment les souffrances et les épreuves de toutes
sortes et, le jour venu, en faisant sereinement face à la mort,
d'accepter comme une grâce ces peines temporelles du péché; il doit
s'appliquer, par les oeuvres de miséricorde et de charité, ainsi que par
la prière et les différentes pratiques de la pénitence, à se dépouiller
complètement du " vieil homme " et à revêtir " l'homme nouveau " (cf.
Ep 4, 24). Dans la communion des saints 1474 Le chrétien qui cherche à se purifier de son péché et à se
sanctifier avec l'aide de la grâce de Dieu ne se trouve pas seul. " La
vie de chacun des enfants de Dieu se trouve liée d'une façon
admirable, dans le Christ et par le Christ, avec la vie de tous les
autres frères chrétiens, dans l'unité surnaturelle du Corps mystique du
Christ, comme dans une personne mystique " (Paul VI, const. ap. "
Indulgentiarum doctrina " 5). 1475 Dans la communion des saints " il existe donc entre les fidèles -
ceux qui sont en possession de la patrie céleste, ceux qui ont été
admis à expier au purgatoire ou ceux qui sont encore en pèlerinage
sur la terre - un constant lien d'amour et un abondant échange de tous
biens " (ibid.). Dans cet échange admirable, la sainteté de l'un profite
aux autres, bien au-delà du dommage que le péché de l'un a pu
causer aux autres. Ainsi, le recours à la communion des saints permet
au pécheur contrit d'être plus tôt et plus efficacement purifié des
peines du péché. 1476 Ces biens spirituels de la communion des saints, nous les
appelons aussi le trésor de l'église, " qui n'est pas une somme de
biens, ainsi qu'il en est des richesses matérielles accumulées au cours
des siècles, mais qui est le prix infini et inépuisable qu'ont auprès de
Dieu les expiations et les mérites du Christ Notre Seigneur, offerts
pour que l'humanité soit libérée du péché et parvienne à la
communion avec le Père. C'est dans le Christ, notre Rédempteur, que
se trouvent en abondance les satisfactions et les mérites de sa
rédemption (cf. He 7, 23-25; 9, 11-28) ". 1477 " Appartiennent également à ce trésor le prix vraiment immense,
incommensurable et toujours nouveau qu'ont auprès de Dieu les
prières et les bonnes oeuvres de la bienheureuse Vierge Marie et de
tous les saints qui se sont sanctifiés par la grâce du Christ, en
marchant sur ses traces, et ont accompli une oeuvre agréable au Père,
de sorte qu'en travaillant à leur propre salut, ils ont coopéré
également au salut de leurs frères dans l'unité du Corps mystique "
(Paul VI, const. ap. " Indulgentiarum doctrina " 5). Obtenir l'indulgence de Dieu par l'Eglise 1478 L'indulgence s'obtient par l'église qui, en vertu du pouvoir de
lier et de délier qui lui a été accordé par le Christ Jésus, intervient en
faveur d'un chrétien et lui ouvre le trésor des mérites du Christ et des
saints pour obtenir du Père des miséricordes la remise des peines
temporelles dues pour ses péchés. C'est ainsi que l'église ne veut pas
seulement venir en aide à ce chrétien, mais aussi l'inciter à des
oeuvres de piété, de pénitence et de charité (cf. Paul VI, loc. cit. 8;
Cc. Trente: DS 1835). 1479 Puisque les fidèles défunts en voie de purification sont aussi
membres de la même communion des saints, nous pouvons les aider
entre autres en obtenant pour eux des indulgences, de sorte qu'ils
soient acquittés des peines temporelles dues pour leurs péchés. XI. La célébration du scarment de pénitence 1480 Comme tous les sacrements, la pénitence est une action
liturgique. Tels sont ordinairement les éléments de la célébration:
salutation et bénédiction du prêtre, lecture de la Parole de Dieu pour
éclairer la conscience et susciter la contrition, et exhortation à la
repentance; la confession qui reconnaît les péchés et les manifeste au
prêtre; l'imposition et acceptation de la pénitence; l'absolution du
prêtre; louange d'action de grâces et envoi avec la bénédiction du
prêtre. 1481 La liturgie byzantine connaît plusieurs formules d'absolution, de
forme déprécative, qui expriment admirablement le mystère du
pardon: " Que le Dieu, qui par le prophète Nathan, a pardonné à
David lorsqu'il eut confessé ses propres péchés, et à Pierre lorsqu'il
eut pleuré amèrement, et à la courtisane lorsqu'elle eut répandu ses
larmes sur ses pieds, et au pharisien, et au prodigue, que ce même
Dieu vous pardonne, par moi, pécheur, en cette vie et dans l'autre et
qu'Il vous fasse comparaître sans vous condamner à son redoutable
tribunal, Lui qui est béni dans les siècles des siècles. Amen. "
(Euxologia to mèga [Athens 1992] p. 222) 1482 Le sacrement de la Pénitence peut aussi avoir lieu dans le cadre
d'une célébration communautaire, dans laquelle on se prépare
ensemble à la confession et on rend grâce ensemble pour le pardon
reçu. Ici, la confession personnelle des péchés et l'absolution
individuelle sont insérées dans une liturgie de la Parole de Dieu, avec
lectures et homélie, examen de conscience mené en commun,
demande communautaire du pardon, prière du " Notre Père " et
action de grâce en commun. Cette célébration communautaire
exprime plus clairement le caractère ecclésial de la pénitence. Quelle
que soit cependant la manière de sa célébration, le sacrement de
Pénitence est toujours, d'après sa nature même, une action liturgique,
donc ecclésiale et publique (cf. SC 26-27). 1483 En des cas de nécessité grave on peut recourir à la célébration
communautaire de la réconciliation avec confession générale et
absolution générale. Une telle nécessité grave peut se présenter
lorsqu'il y a un danger imminent de mort sans que le ou les prêtres
aient le temps suffisant pour entendre la confession de chaque
pénitent. La nécessité grave peut exister aussi lorsque, compte tenu
du nombre des pénitents, il n'y a pas assez de confesseurs pour
entendre dûment les confessions individuelles dans un temps
raisonnable, de sorte que les pénitents, sans faute de leur part, se
verraient privés pendant longtemps de la grâce sacramentelle ou de la
sainte communion. Dans ce cas les fidèles doivent avoir, pour la
validité de l'absolution, le propos de confesser individuellement leurs
péchés graves en temps voulu (cf. CIC, can. 962, � 1). C'est à
l'Evêque diocésain de juger si les conditions requises pour l'absolution
générale existent (cf. CIC, can. 961, � 2). Un grand concours de
fidèles à l'occasion de grandes fêtes ou de pèlerinages ne constitue
pas un cas d'une telle grave nécessité (cf. CIC, can. 961, � 1) 1484 " La confession individuelle et intégrale suivie de l'absolution
demeure le seul mode ordinaire par lequel les fidèles se réconcilient
avec Dieu et l'église, sauf si une impossibilité physique ou morale
dispense d'une telle confession " (OP 31). Ceci n'est pas sans raisons
profondes. Le Christ agit en chacun des sacrements. Il s'adresse
personnellement à chacun des pécheurs: " Mon enfant, tes péchés
sont remis " (Mc 2, 5); il est le médecin qui se penche sur chacun des
malades qui ont besoin de lui (cf. Mc 2, 17) pour les guérir; il les
relève et les réintègre dans la communion fraternelle. La confession
personnelle est donc la forme la plus significative de la réconciliation
avec Dieu et avec l'église. En bref 1485 " Le soir de Pâques, le Seigneur Jésus se montra à ses Apôtres
et leur dit: 'Recevez l'Esprit Saint. Ceux à qui vous remettrez les
péchés, ils leur seront remis. Ceux à qui vous les retiendrez, ils leur
seront retenus' " (Jn 20, 22-23). 1486 Le pardon des péchés commis après le Baptême est accordé
par un sacrement propre appelé sacrement de la conversion, de la
confession, de la pénitence ou de la réconciliation. 1487 Qui pèche blesse l'honneur de Dieu et son amour, sa propre
dignité d'homme appelé à être fils de Dieu et le bien-être spirituel de
l'église dont chaque chrétien doit être une pierre vivante. 1488 Aux yeux de la foi, aucun mal n'est plus grave que le péché et
rien n'a de pires conséquences pour les pécheurs eux-mêmes, pour
l'église et pour le monde entier. 1489 Revenir à la communion avec Dieu après l'avoir perdue par le
péché, est un mouvement né de la grâce du Dieu plein de miséricorde
et soucieux du salut des hommes. Il faut demander ce don précieux
pour soi-même comme pour autrui. 1490 Le mouvement de retour à Dieu, appelé conversion et repentir,
implique une douleur et une aversion vis-à-vis des péchés commis, et
le propos ferme de ne plus pécher à l'avenir. La conversion touche
donc le passé et l'avenir; elle se nourrit de l'espérance en la
miséricorde divine. 1491 Le sacrement de la Pénitence est constitué par l'ensemble des
trois actes posés par le pénitent, et par l'absolution du prêtre. Les
actes du pénitent sont: le repentir, la confession ou manifestation des
péchés au prêtre et le propos d'accomplir la réparation et les oeuvres
de réparation. 1492 Le repentir (appelé aussi contrition) doit être inspiré par des
motifs qui relèvent de la foi. Si le repentir est conçu par amour de
charité envers Dieu, on le dit " parfait "; s'il est fondé sur d'autres
motifs, on l'appelle " imparfait ". 1493 Celui qui veut obtenir la réconciliation avec Dieu et avec l'église,
doit confesser au prêtre tous les péchés graves qu'il n'a pas encore
confessé et dont il se souvient après avoir examiné soigneusement sa
conscience. Sans être en soi nécessaire, la confession des fautes
vénielles est néanmoins vivement recommandée par l'église. 1494 Le confesseur propose au pénitent l'accomplissement de
certains actes de " satisfaction " ou de " pénitence ", en vue de réparer
le dommage causé par le péché et de rétablir les habitudes propres au
disciple du Christ. 1495 Seuls les prêtres qui ont reçu de l'autorité de l'église la faculté
d'absoudre peuvent pardonner les péchés au nom du Christ. 1496 Les effets spirituels du sacrement de Pénitence sont : la réconciliation avec Dieu par laquelle le pénitent recouvre la grâce, la réconciliation avec l'église; la remise de la peine éternelle encourue par les péchés mortels; la remise, au moins en partie, des peines temporelles, suites du péché; la paix et la sérénité de la conscience, et la consolation spirituelle; l'accroissement des forces spirituelles pour le combat chrétien. 1497 La confession individuelle et intégrale des péchés graves suivie
de l'absolution demeure le seul moyen ordinaire pour la réconciliation
avec Dieu et avec l'église. 1498 Par les indulgences les fidèles peuvent obtenir pour eux-mêmes
et aussi pour les âmes du Purgatoire, la rémission des peines
temporelles, suites des péchés.
LE SACREMENT DE CONFESSION Q. 1. Quel est-ce qu'est l'état catholique nécessaire
d'église pour que l'absolution générale soit valide
pendant le sacrement de Confession ? A. Dans le Catechism de l'église catholique, l'application de l'absolution générale pendant le
sacrement de Confession est définie comme suit : "en cas de recours grave de nécessité peut être doit une célébration communale de la
réconciliation avec le confession général et l'absolution générale. La nécessité grave de ce
tri peut surgir quand il y a danger imminent de la mort sans heure suffisante pour le prêtre
ou les prêtres d'entendre chaque confession des penitent. La nécessité grave peut également
exister quand, donné le nombre de penitents, il n'y a pas assez de confessors pour entendre
différents confessions correctement dans un temps raisonnable, de sorte que les penitents
par aucun défaut de leurs propres soient privés pendant longtemps de la grace sacramentelle
ou du Communion saint. Dans ce cas-ci, parce que l'absolution à être valide la nécessité
fidèle ayez l'intention d'admettre individuellement leurs péchés dans le temps required.[Cf.
Cic, bidon. 962 ��1 ] L'évêque diocésain est le juge de si les conditions priées pour
l'absolution générale exist.[Cf. Les CIC, mettent en boîte le grand rassemblement de 961
��2 ] A du fidèle à l'occasion des régals principaux ou les pélerinages ne constitue pas un cas
de nécessité grave." [ cf. CIC, bidon. 961 ��1 ] (C.C.C. # 1483) Suite au mentionné ci-dessus, état de lois de Canon d'église : L'absolution ��1 générale de Canon 961, sans confession individuel antérieur, ne peut pas
être donnée à un certain nombre de penitents ensemble, à moins que : Le danger ��1.1 de Canon 961 de la mort menace et il n'y a pas l'heure pour le prêtre ou les
prêtres d'entendre les confessions des différents penitents ; Canon 961 ��1.2 là existe une nécessité grave, c.-à-d., donnée le nombre de penitents, il n'y
a pas assez de confessors disponibles correctement pour entendre les différents confessions
dans un temps approprié, de sorte que sans défaut de leurs propres les penitents soient
privés de la grace sacramentelle ou du communion saint pendant une période prolongée. Une
nécessité suffisante n'est pas cependant considérée comme existere quand les confessors ne
peuvent pas être disponibles simplement en raison d'une grande réunion des penitents, tels
que le bidon se produisent un certain jour ou pélerinage principal de régal. Canon 961 ��2 elle est pour que l'évêque diocésain juge si les conditions exigés dans ��1, n.
2 sont présents ; conscient des critères était d'accord avec les autres membres de la
conférence épiscopale, il peut déterminer les caisses d'une telle nécessité. Canon 962 ��1 pour un membre du Christ fidèle à l'avantage bien d'une absolution
sacramentelle donnée à un certain nombre de personnes simultanément, on l'exige non
seulement que lui ou elle soit correctement disposé, mais personnellement soit également en
même temps résolu pour admettre en temps voulu chacun des péchés graves qui ne peuvent
pas pour le moment être ainsi admis. Canon 962 ��2 le Christ fidèle doivent être instruits au sujet des conditions présentées à
��1, même aussi loin que possible à l'occasion de l'absolution générale étant reçue. Une
exhortation que chaque personne devrait faire à un acte de contrition doit précéder une
absolution générale, même dans le cas du danger de la mort s'il y a temps. Canon 963 sans préjudice de l'engagement mentionné à Canon 989, une personne dont les
péchés graves sont pardonnés par une absolution générale, doit aussitôt que possible, quand
l'occasion se produit, faire un confession individuel avant de recevoir une autre absolution
générale, à moins qu'une raison juste intervienne. Q. 2. Je vis dans une ville qui apprécie au moins des douzaine des églises catholiques. Ma
paroisse n'a pas un plein prêtre de temps. Quand le prêtre vient le dimanche matins pour
célébrer la masse, n'ayant pas le temps pour entendre le confession, il gère l'absolution
générale à chacun. Est-ce que c'est valide ? A. Basé sur les informations que vous fournissez, les circonstances dans lesquelles
l'absolution thegeneral est gérée ne constitue pas une nécessité grave. Dans vos circonstances, les paroissiens ont d'autres options disponibles à elles. Ils peuvent
aller à n'importe laquelle des autres églises catholiques dans la ville où ils peuvent faire
entendre leurs confessions par un prêtre. En tant que tels, contrairement à la condition placez dans # 1483 du Catechism de l'église
catholique, là sont des confessors suffisants disponibles pour entendre les différents
confessions des paroissiens dans un temps raisonnable. Par conséquent, si les paroissiens
sont privés pendant longtemps de la grace sacramentelle ou du Communion saint, il est en
raison de leur propre défaut. Q. 3. Ce qui fait le moyen suivant, "pour que l'absolution soit valide la nécessité fidèle ayez
l'intention d'admettre individuellement leurs péchés dans le temps requis?" A. Il signifie que quand quelqu'un reçoit une absolution générale valide, le fidèle est encore
obligé d'aller au confession et d'admettre ses péchés à un prêtre aussitôt que possible.
Autrement, l'absolution générale reçue pendant le sacrement de Confession est incorrecte. Il
serait comme si le fidèle n'est jamais allé au confession.
LE SACREMENT DE CONFESSION
ET ABSOLUTION GÉNÉRALE
�