BULLETIN

DES SCIENCES TECHNOLOGIQUES.


DESCRIPTION DU PIANO-FORTÉ ORGANISÉ ET MÉTAGOFONE de l'abbé Greg. TRENTIN, de Venise. (Giorn. di Agric., arti et commercio, juin 1824, p.440.)
Ce piano est composé de deux pianos-fortés, posés l'un sur l'autre. Celui qui est supérieur se joue avec les main, et l'inférieur avec les pieds. Le premier piano contient six octaves exécutées d'après les proportions suivies par les meilleurs auteurs de Vienne. Le second le dépasse seulement en longueur d'environ un demi'pied, ou 0,16 mètres, est peu élevé de terre, et porté par des roulettes ; ses toutches sont au nombre de 2, et équivalantes à deux octaves chromatiques. Chaque pédales à trois cordes de métal, parmi lesquelles deux appartiennent à la contre-basse, et celle du milieu à son octave. L'on s'est étudié à placer à gauge l'instrument à contre-basse qui est situé au-dessous, et à une hauteur égale à celle de l'instrument supérieu, en disposant les 25 touches de manière à pouvois les faire mouvois avec les mains, sans perdre cependant de vue l'objet que l'on s'est proposé, de faire sentir l'effet des deux intrumens par l'action d'une seule personne.

PIANO-FORTE DANS LEQUEL LA TABLE EST PLACÉE AU-DESSUS DES CORDES, inventé par M. JOHANN-JACOB GOLL, à Vienne. (Neu. Kunst und Gewerbeblatt, vol 11, n°. 1-13. Munich, 1824 ; p. 31.
L'auteur a obtenu un privilège de 15 ans pour cette nouvelle combinaison dont les avantages ont été attestés par des personnes dignes de foi.
Ce piano exige peu de bois ; sa construction le rend moins sujet à l'influence de la température, et la table sonore est moins exposée à varier le caractère des sons. Les formes en sont agréables ; il n'occupe que 5 pieds sur 2 pieds 3 pouces environ de place. Il y a double rangée de cordes, et quoique les sons égalent ceux d'un grand clavecin, la nouvelle organization de la table les rend plus pleins et plus durables.
Les clavecins de ces nouveaux pianos ont aussi l'avantage de réunir à la force expressive du son, le moielleux et la délicatesse. Ces nouvelles dispositions donnent plus de facilité pour accorder, les cordes sont moins exposées à se rompre, et dans le cas de rupture, elles peuvent être aisément remplacées. Lauteur demeure rue Wiedenkarts, n°. 30, à Vienne (Autriche).

PIANOS par STREICHER. (Kunst un Gewerbeblatt ; N° 32, 1827, p. 492.)
L'habile artiste Kieselstein, de Nuremberg, construit en ce moment deux nouveaus pianos inventés par Streicher : 1° un piano avec les marteaux par dessus ; 2° un double piano. Les amateurs de musique attendent de bons résultats de ces deux nouveaux instrumens.

SUR LA TRÉFILERIE DE M. MIGNARD-BILLINGE. Extrait du rapport de M. Francoeur.
Lorsque votre Comité a visité les ateliers de M. Mignard-Billinge, il y a vu 20 ouvriers occupés à tréfiler du fer, de l'acier fondu et du laiton, depuis le diamètre de 2 centimètres et demi jusqu'aux plus fins numéros. Plusieurs échantillons ont étés reçus pour les soumettre à des épreuves, et sur le lieu même on en fit une pour apprécier la forces et la tenacité dont ces fils sont susceptibles. Une longueur de 6 décimètres d'acier, bouclée aux deux extrémités, fut suspendue et chargée de poids jusqu'à rupture. Ce fil était du n° 2 zéros, jauge de Limoge, équivalent à 2/3 de millimètre ; il a porté 37 kilogrammes, et n'a rompu que lorsqu'on a ajouté un demi-kilogramme, encore s'est-il cassé dans la boucle, que la torsion avait affaiblie. Comme on n'evalue la tension de ces cordes qu'à 10 kilogrammes au plus, lorqu'elles sont montées au ton sur l'instrument, cette tension est de beaucoup inférieure à la moitié de celle que le fil peut supporter.
Votre Comité a pensé, Messieurs, que la fabrication des fils métalliques pour les pianos était un objet de consommation assez important pour attirer votre attentino : elle eût été digne d'une proposition de prix si la pensée en était venue à quelqu'un de vos membres. Ce prix est donc remporté d'avance. M. Mignard-Billinge a bien mérité de vous et de l'industrie.
La fabrique de M. Mignard-Billinge est exempte de luxe, tout y est donné à l'utile : l'exécution de tous les outils, celle de toutes les filières sont confiées aux ouvriers mêmes de l'atelier ; le fils de M. Mignard-Billinge en dirige les travaux avec un talent digne d'éloges. élève de M. Leblanc, ce jeune artiste nous a motré des dessins de mécanique faits par lui, et particulièrement le plan d'une tréfilerie à 240 bobines, fondée par son père sur les bords de la Namette, département de l'Oise. Ce jeune homme, qui donne les plus belles espérances, a mérité nos eloges.
Parmi les appareils qui nous avons remarqués dans la fabrique de Belleville, nous citerons des bancs à tirer de la plus grande force, et qui, bien qu'établis dans un loval reserré, le ne cèdent guère, sous ce rapport, à la puissante machine de la Monnaie, appelée argue. Nous y avons vu un métier à 10 bobines, d'une composision parfaite, et qui marchait sous l'effort d'une manivelle tournée par un jeune homme de 13 ans ; ce métier ne tréfile d'ailleurs que les fins numéros.
J'attirerai, Messieurs, votre attention sure une fabrication bien intéressante pour l'horlogerie. A l'aide de filières composées avec un soin particulier, M. Mignard-Billinge tréfile de l'acier fondu sous forme de pignons de toutes grosseurs et de 6 à 12 aîles et plus ; en sorte que l'ouvrier n'a plus besois que de couper, sur un de ces fils, la longueur quu lui est nécessaire pour former un pignon très-dur et confectionné avec une rare perfection.
Les numéros des fils métalliques se mesurent dans le commerce par une jauge : c'est un disque bordé de fentes de différentes largeurs, o'u l'on introduit le fil dont on veut mesurer le diamètre. M. Mignard-Billinge fabrique des jauges qui sont plus commodes à employer et sont construites sur les mêmes principes.
Il existe en France un grand nombre de tréfileries remarquables pour les fils de diverses grosseurs ; elles luttent, par concurrence, pour la qualité et le prix des produits. Votre Comité pense que celle de M. Mignard-Billinge est digne de vos encouragemens : il vous propose donc de l'honorer de votre suffrage, et considérant que la fabrication des cordes de pianos est un article de grande importance, il vous propose de renvoyer à votre comité des médailles l'examen de la question de savoir s'il ne convient pas d'en accorder une à M. Mignard-Billinge, dont la valeur soit supérieure à celle qu'il a déjà reçue, cette faveur lui serait faite non seulement pour avoir perfectionné ses produits, mais encore pour avoir introduit en France la fabrication d'un objet qu'on ne pouvait se procurer qu'en le tirant de l'étranger. (Bulletin de la Soc. d'encourag. ; janv. 1830, p.3.)

DESCRIPTION D'UNE MACHINE EMPLOÉE EN RUSSIE POUR DÉBITER LES BOIS DE PLACAGE EN FEUILLES MINCES ET DE TOUTE LONGUEUR.
Le colonel de Lancry, déja avantageysement connu de la Société d'encouragement par l'invention de plusieurs machines ingénieuses propres à la fabrication des armes à feu portatives a rapporté de Russie et nous a fait hommage d'une machine à débiter les bois de placage, inventée par M. Faveryer, facteur de pianos à Pétersbourg. Cette machine a cela de particulier, qu'au lieu de couper la pièce de bois sur son épaisseur, elle enlève sur sa circomférence un copeau continu, d'où résultent des feuilles d'une longeueur indéfinie, dont les vienes et les rouçures produisent des effets agréables et variés.
Elle est d'une construction simple et réunit à l'avantage de débiter sans perte et avec une grande célérité les bois proécieux, celui d'obtenir des feuilles d'un développement considérable et tellement minces, qu'on les a employées pour couvertures de livres et pour imprimer dessus des gravures et des lithographies. On peut couper jusqu'à 100 pieds de longueur de placage dans l'espace de 3 minutes.
On commence par monter sur un axe carré la pièce de bois dont on veut découper les feuilles, puis on la fait tourner et on l'arrondit avec une gouge de tourneur. On couteau ou fer de rabot tranchant en acier fondu, bien trempé et un peu plus long que le cylindre, est fixé à l'extrémité d'un châssis de 6 à 7 pieds de longueu, de manière à exercer une pression constante sur le cylindre et à en enlever une feuille d'une épaisseur égale tartout, qui s'enroule ensuite comme un toile sur un autre cylindre. Le châssis auquel est attaché le couteau est mobile sur son extrémité postérieure, et, comme il est chargé d'un poids, il s'aboisse à mesure que la pièce diminue d'épaisseur. Afin que cet abaissement se fasse progressivement et d'une manière régulière, l'auteur a adopté à la machine un régulateur consistant en une tige plate en cuivre, maintenue dans une position inclinée, et le long de laquelle le châssis descend à mesure que le régulateur est porté en avant. (Bullet. de la Soc. d'encour. pour l'ind. nat. ; mars 1830, p.93.)


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