DE

L'INDUSTRIE

EN BELGIQUE


La fabrication des pianos a pris de rapides développements dans ces derniers années. Pendant longtemps la Belgique, où les personnes qui s'adonnent à l'etude de la musique sont pourtant en grand nombre, tira ses pianos de France, d'Angleterre et d'Allemagne. Pour tout le pays, on comptait à Bruxelles deux constructeurs qu'empêchait de percer la concurrence étrangère. Un troisième vint il y a douze ans. Aujourd'hui la seule ville de Bruxelles en a treize of quatorze ; Liège, Namur, Anvers, Gand, Bruges, et de petites villes de troisième ordre comme Diest, en possèdent également.

En dépit de certaines habitudes qui tiennent encore pour quelques fabricants étrangers, chaque jour la fabrication indigène se fait dans la consommation une place plus grand. Il ne faut pas estimer à moins de mille à onze cents le nombre des pianos qu'elle livre tous les ans. C'est qu'en effet elle présente le double avantage de la solidité et du bon marché. Comparant la fabrication belge à la fabrication française qui est la plus réputée, on trouve qu'en Belgique le bois, comme le sapin et l'acajou, est à un prix moins élevé, que les ouvriers n'exigent pas d'aussi gros salaires, et que cependant ils se font remarquer par une grande habilité dans ce genre de travail. A prix égal il y a maintenant en faveur des pianos de Bruxelles, supériorité de qualité. Si ce n'était les droits de douane considérables dont les pianos sont frappés à leur entrée en France, les constructeurs belges pourraient, même en supportant de 10 à 15 p. c. de frais, concourir à l'approvisionnement français en partage avec les constructeurs parisiens. On a pour huit cent francs en Belgique de bons pianos qui vaudraient mille francs à Paris.

Les progrès réalisés dans la fabrication des pianos ont surtout porté sur les pianos droits ; on est parvenu à les mettre pour le son qu'on en tire presque sur la même ligne que les pianos à queue, et on les établit pour la moitié du prix. Aussi ces pianos deviennent-ils d'un usage général, à cuase non-seulement de l'économie dans le prix, mais encore de la commodité dans l'usage.

La solidité du corps de l'instrument et la perfection de la table d'harmonie sont les qualités qui assurent aux pianos une réputation méritée. On est parvenu à réunir si parfaitement ces deux qualités dans la construction des pianos droits, qu'un fabricant a pu importer ses procédés en France et en Angleterre, et que possesseur d'un brevet d'inventino dans chacun de ces pays, il voit les produits de ses fabriques recherchés à l'egal de ceux des premiers constructeurs. Dans cette industrie la main-d'oeuvre joue le plus grand rôle, et le salaire des ouvriers est élevé ; ils gagnent de 3 à 6 fr. par jour. Ces deux circonstances font de la fabrication des pianos une branche de travail lucrative qu'un pays fera toujours bien de ne pas abandonner à l'etranger...

M. Lichtenthal a introduit, en 1830, le piano-viole, dont les sons sont si graves et si majestueux ; la fabrique des pianos à queue a été naturalisée, en Belgique, par les soins de MM. Groetaers, Hoberechts et Lichtenthal...


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