MINISTÈRE DE L'AGRICULTURE ET DU COMMERCE.


EXPOSITION UNIVERSELLE INTERNATIONALE DE 1878

A PARIS.


PIANOS.

   L'Exposition de 1878 a offert cette particularité, qu'elle a permis de voir, d'un côté, ce qu'était le piano à son origine, et, de l'autre, à quel degré de perfection il est maintenant arrivé. AU palais de Trocadéro, M. Krauss avait exposé les premiers essais de Cristofori, de Marius et de Schroeter, ces facteurs qui, à peu d'années de distance, conçurent l'idée de remplacer par des marteaux frappant la corde soit en dessus, sois en dessous, les becs de plume enchâssés dans un sautereau qui la pinçaient pour la faire vibrer. En préférant les cordes frappées aux cordes pincées, en substituant au clavecin un intrument qui devait bientôt s'appeler le piano-forte et qu'aujourd'hui nous nommons fort improprement le piano, Cristofori, Marius et Schroeter revenaient tout simplement au clavicorde du moyen âge. Mais si la différence est déjà grande entre le cembalo a martellini de Cristofori, ou le clavecin à maillets de Marius, et le clavicorde aux tiges de métal ou de bois enfoncées dans le prolongement des touches et faisant fonction de marteaux, la dissemblanec est bien plus grande encore entre les mécanismes imaginés au commencement du XVIIIe siècle et la mécanique à double échappement inventée par Pierre Érard. Ainsi le veut la loi du progrès.

   Nous n'avons pas à retracer l'histoire des inventions et des perfectionnements des meilleurs facteurs de l'Allemagne, de l'Angleterre, de la France, de l'Autriche-Hongrie et des États-Unis. Il suffit que nous mentionnions ici les récentes innovations qui nous ont paru dignes de remarque ; mais, avant d'entrer dans quelques détails à ce sujet, peut-être convient-il de donner une idée du chiffre d'affaires auquel est arrivée l'industrie des pianos. On jugera de l'importance qu'elle a désormais acquise par ce fait que, rien qu'en France, elle fournit du travail à 5,000 ouvriers, et donne lieu à un mouvement commercial de 15 millions de francs par an. A lui seul, M. Bord, membre du jury de la classe 13, occupe 450 ouvriers et fabrique chaque année 3,800 pianos, dont les trois quarts sont destinés à l'exportation. Comme la production des États-Unis, de l'Angleterre, de l'Autriche-Hongrie et des autres nations exposantes devient aussi de jour en jour plus active, on se demande si elle ne dépassera pas bientôt les besois de la consommation.

   La lutte a nécessairement été très vive entre les facteurs de pianos, et chaque pays a cherché à s'y distinguer. Le jury s'est plu à tenir compte de tous les efforts ; mais il a constaté que bien peu de maisons se suffisent à elles -mêmes : grâce aux fabricants d'accessoires, beaucoup de facteurs aujourd'hui ne sont plus que des ajusteurs de pièces achetées deci delà. La plupart de ceux qui construisent habituellement, et non par exception, des pianos à queue, semblent céder à une même préoccupation : la puissance de l'instrument. En l'augmentant, ils oublient que la sonorité n'acquiert le plus souvent de la force qu'aux dépens de la distinction. Dans cette revue des facteurs français et étrangers qui occupent le premier rang, nous allons donc être conduit à citer les divers systèmes au moyen desquels on prolonge les sons, et à signaler ce qui, dans la construction et le mécanisme des pianos, nous a paru le plus intéressant.

   Les trois maisons françaises qui, dans les Expositions précédentes, ont obtenu les plus hautes récompenses conservent leur incontestable supériorité, et les divers modèles de pianos qu'elles fabriquent continuent à servir de types aux imitateurs de tous les pays. Ces imitations de leurs instruments surprennent d'autant moins qu'elles sont généralement exécutées par d'anciens chefs de leurs ateliers. Tout maître fait école, et nombreux sont les élèves qu'ont formés les Érard et les Pleyel.

   Ce qui nous a tout d'abord frappé dans les magnifiques et si bons instruments exposés par la maison Érard, c'est moins encore le luxe princier avec lequel elle en a décoré plusieurs que la beauté, le fini du travail et l'excellence des procédés de fabrication auxquels elle doit sa gloire. Depuis les succès brillants de bruyants obtenus en 1876 par M. Steinway, beaucoup de facteurs se sont laissé séduire par les deux innovations qu'il a réalisées : l'emploi de la fonte et les cordes croisées. A vrai dire, ce système de construction n'était qu'à moitié nouveau, car, avant 1867, l'idée d'un cadre ou des tubes de fer avait déjà été exploitée en France et même aux États-Unis. Mais, comme toute réussite éclatante suscite un engouement plus ou moins justifié, on a vu depuis dix ans la facture allemande se lancer à la suite de M. Steinway. La facture anglaise et la facture française ont montré plus de réserve dans l'adoption du métal, et semblent n'appliquer les cordes croisées qu'à titre d'essai comparatif.

   La maison Érard, tout en adoptant le châssis et le barrage métalliques, tient à rester fidèle au système des cordes parallèles. Nous l'en félicitons. Le jury a fort admiré ses pianos à queue, qui ont des qualités vraiment exceptionnelles : puissance et rondeur du son, ampleur des basses, homogénéité des registres, clavier docile et parfaitement réglé. Dans un excellent piano de concert d'une étendue du huit octaves, MM. Érard ont introduit un duplex scala. Le rapporteur ne pense pas que ce procédé, importé d'Allemagne, soit appelé à devenir d'un usage courant. Il trouve que cette façon de prolonger la corde, afin d'en obtenir plus de résonance, donne un résultat bien faible pour la grave complication qu'elle apporte dans la construction de l'instrument. Puis, l'effet de sonorité que procure la duplex scala, quand un piano est neuf et tout à fait bien accordé, ne risque-t-il point de disparaître dès que l'instrument aura perdu l'unisson parfait entre la longueur de corde utilisée pour l'attaque et la longueur de corde destinée à ne vibrer que par influence? Selon nous, ce désaccord ne peut manquer de se manifester, et même assez promptement.

   La maison Pleyel, Wolff et Cie a introduit dans les pianos de concert qu'elle a exposés une innovation du même genre, mais d'une exécution plus facile. Ce procédé nouveau consiste à faire lever les étouffoirs de la sixième octave par les notes correspondantes de la septième octave ; les cordes qui doivent vibrer par influence, étant précisément celles qui sont attaqués sur l'instrument, se trouvent donc et se trouveront toujours d'accord, autant du moins que le piano lui-même est bien accordé. On le voit, c'est aussi un effet de duplex scala, mais simplifié. Toutefois, comme cet effet est faible, nous doutons que MM. Pleyel, Wolff et Cie persiste dans cette tentative.

   Cette maison, ennemie de la routine et dirigée par un chef qui est à la fois un artiste et en savant, se livre encore à l'étude comparative des cordes parallèles et des cordes croisées. Dans ses pianos de concert, elle a su adopter le métal dans la proprtion convenable pour résister à l'effort des montures de cordes usitées à présent ; mais elle a soir d'employer le fer forgé de préférence au fer fondu, et elle y gagne le double avantage d'une plus grande légèreté comme construction et d'un moindre danger au point de vue des ruptures, la fonte, par suite des fortes épaisseurs qu'on lui donne, étant à la fois très lourde et très sujette à se casser. La maison Pleyel, Wolff et Cie a exposé des instruments d'une sonorité fine et distinguée, dont le clavier facile, l'action précise des étouffoirs et tout le mécanisme permettent à un pianiste de faire à son gré, de pétrir le son, pour ainsi dire. L'esprit progressif qui l'anime se reconnaît dans deux nouveautés : le clavier transpositeur et la pédale tonale. Rien de plus ingénieux que ce premier appareil. Il consiste en un clavier auxiliaire de six octaves seulement, qui se pose sur le clavier même du piano ordinaire, dont l'étendue est de sept octaves. On peut donc le faire glisser soit au grave, soit à l'aigu, selon le degré de la transposition qu'on désire effectuer. On assure la correspondance exacte du clavier mobile avec le clavier fixe à l'aide d'un ressort d'arrêt qui s'engage dans une plaque dentée. L'appareil est si bien construit qu'il permet d'exécuter avec netteté et sans le moindre effort dans l'attaque la musique la plus rapide ou la plus compliquée. Le clavier transpositeur nous paraît appelé à rendre de grands services, étant léger, obéissant et bien préférable, par conséquent, à tous ceux qu'on avait imaginés jusqu'à ce jour.

   Nous n'osons pas affirmer que la pédale tonale soit destinée à obtenir le même succès. Sans doute nous apprécions les ressources qu'elle assure aux musiciens et aux improvisateurs ; nous reconnaissons qu'elle présente cet avantage remarquable de ne laisser vibrer que les notes fondamentales du ton, mais nous croyons que les organistes tireront meilleur parti de cette innovation que les pianistes ordinaires. En voyant qu'on demande aux doigts non seulement de parcourir les sept octaves du clavier de l'instrument mais encore d'enfoncer les touches d'un autre petit clavier d'une octave à l'aide desquelles agit la pédale tonale, un amateur trouvera qu'on exige trop de sa dextérité, et peut-être aura-t-il raison.

   La maison Henri Herz a présenté des pianos de différents modèles d'en belle et agréable sonorité, et tous à cordes parallèles. Si les qualités de ces instruments n'ont point varié et sont restées celles que chacun connaît, nous ne nous en plaignons pas ; au contraire. Pourquoi modifier ce qui est bien? Trop souvent, de notre temps, la facture instrumentale n'a changé de procédés que pour le seul plaisir du changement ; et qu'a-t-elle gagné parfois à ces modifications? A faire moins bien qu'auparavant. M. Henri Herz a voulu prouver cependant qu'il obéit à des convictions raisonnées, et que, s'il conserve les plans qui ont assuré la fortune de son établissement, il n'est pas une esprit rétrograde. Il a donce tenu à présenter aussi quelque chose de nouveau, et il a exposé un piano de concerte auquel il a appliqué la mécanique Caldera-Brossa. Ce mécanisme est ingénieux, nous le reconnaissons. Dans le mélopiano (ainsi se nomme le nouvel instrument), une série de petits marteaux sont mis en mouvement par un mécanisme d'horlogerie et maintiennent par des choques très rapides les cordes en vibration, et les attaquant près du sillet. C'est au moyen d'une pédale spéciale que le pied gradue l'action de ce mécanisme ; mais la répétition des notes, si rapide qu'elle se fasse par ce procédé mécanique, ne cause point la sensation que donne un son soutenu et ressemble plutôt à iune sorte de roulement, à un tremolo.

   Remarquons-le en passant, les efforts de quelques inventeurs pour assurer au piano l'avantage des sons soutenus, et pour remédier ainsi à la prétendu sécheresse de cet instrument, les engagent dans une direction fausse. Dans le piano, le son meurt rapidement, il est vrai ; mais cette extinction rapide du son prête à toutes sortes de nuances délicates que l'exécutant ne pourrait obtenir sur un orgue, où le son persiste à volonté. Seule la voix humaine a le privilège de faire entendre les notes brèves sans sécheresse, et les longues tenues sans fatigue pour l'auditeur. Chaque instrument doit garder son caractère, et le piano, dont le son s'éteint vite, doit rester le piano. Grâce, du reste, à la sonorité douce et un peu terne qui lui est propre, on le peut écouter longtemps avec peu de fatigue ; mais qui oserait affirmer qu'on entendrait un harmonium et peut-être même un orgue d'église pendant plusieurs heures, sans en ressentir de la lassitude?

   M. Ehrbar, de Vienne, a exposé des pianos à table voûtée d'une bonne construction, et il a imaginé un procédé mécanique pour prolonger les sons. Cet appareil, placé au-dessus de la sourdine ordinaire, permet de suspendre ou de faire retomber la sourdine au moyen d'une seule pédale. Les jurés étrangers ont paru attacher du prix à cette innovation ; mais ce qui a charmé surtout le rapporteur et le jury tout entier, c'est la qualité de son du piano grand oblique présenté par le facteur viennois.

   M. Bord, mis hors concours en sa qualité de membre du jury, avait une exposition très variée, comprenant des pianos à queue à cordes parallèles et à cordes croisées. Le jury a particulièrement remarqué ses pianos droits, et le rapporteur le félicite d'être parvenu à livrer à très bas prix des instruments d'une grande solidité. Ce facteur n'emploie jamais la fonte, et semble préférer le système mixte à tout autre : barrage en bois par derrière, et quatre barres de fer par devant, de façon à ce que le tirage des cordes se trouve pris, pour ainsi dire, ente les deux éléments de résistance. Comme plusiers de ses émules, il applique sur le sommier des chevilles une plaque en acier de 2 ou 3 millimètres d'épaisseur, afin que la cheville reste appuyée sur le champ de la tôle d'acier, losqu'elle rencontre par hasard une veine de bois trop tendre.

   M. Gaveau, facteur studieux et plein d'expérience, a présenté des pianos de différents modèles et tous exécutés avec beaucoup de soin. Il n'ignore aucune des tentatives qu'ont faites naguère MM. Quentin (de Bourges), Camille Pleyel, Bacquié, Colin (de Toul) ; et, reprenant des essais qui n'avaient point été couronnés de succès, il a imaginé un système de tendeur dans lequel la bascule se trouve placée au milieu de la table d'harmonie. Le jury a remarqué, en outre, les bons résultats qu'a obtenus M. Gaveau, dans un piano demi-oblique, par des sommiers bien consolidés au mooyen de six leviers.

   M. Kriegelstein emploie un barrage avec tendeur en fer plein, à vis : ce système nous a paru simple et d'une solidité à toute épreuve.

   M. Souffleto a construit un grand piano de concert avec cadre en fer et sans barre pour contre-tirer les cordes, qui sont parallèles. Le poids de cet instrument doit être énorme, à cause de l'épaisseur des sommiers, et le jury incline à penser que le tirage des cordes est hors de proportion avec la force de résistance de la caisse. Le temps se chargera de démontrer à ce facteur s'il ne s'est pas trompé dans ses calculs.

   M. Tessereau a construit des pianos droits avec barrage en fer creux et table divisée en deux. Ces instruments, pouvant se démonter, sont d'un transport facile.

   De son côté, M. Gaidon a imaginé un modèle de grand piano vertical qui, par un mécanisme d'inclinaison, peu devenir instantanément un piano à queue.

   M. Baudet a cru faire du nouveau en exposant un piano vertical ordinaire : a-t-il oublié les nombreux essais de ce genre (1), et ignore-t-il que le clavecin vertical est une invention qui remonte au XVIe siècle? Ce facteur, d'un esprit chercheur, obtient une sonorité voisine de celle des instruments à cordes dans l'instrument qu'il a eu le tort de nommer un piano quatuor, et qui ressemble, à s'y méprendre, à celui qu'il appelait en 1867 un piano violon(2). Il a exposé aussi un piano chanteur, dans lequel il a placé un réservoir d'air sous le clavier : les touches viennent frapper sur ce réservoir, qui communique l'air aux lames vibrantes, et selon que les touches tont plus ou moins rapidement enfoncées, on obtient un son plus ou moins détaché. Enfin, il nous a soumis un piano où il a posé deux barres de fer au centre du tirage des cordes, pour que puissances et résistance soient toutes deux centrales et se contre-balancent. Le jury n'a point à décider si ce système est antérieur à celui de M. Souffleto.

(1) M. William Stodart, en janvier 1795, a pris un brevet pour son piano vertical. En 1825, Charreyre a construit un piano vertical à deux claviers.
(2) Le clavecin à archet, du mécanicien Hohlfeld, date de 1757.

   Les innovations des facteurs étrangers, comme celles des facteurs français, peuvent être envisagées soit au point de vue de la construction et de la solidité, soit au point de vue de la sonortié, soit encore sous le rapport du prix de revient.

   Les Russes, ainsi que la plupart des facteurs austro-hongrois, semblent particulièrement désireux d'obtenir une sonorité puissante, it ils n'ignorent évidemment aucun des procédés de fabrication en usage aux États-Unis et en Allemagne. Le raporteur se croit pourtant obligé de leur rappeler que la sustaining pedal de Steinway n'est qu'une imitation à peine modifiée de la genouillère de l'orgue expressif, et que le piano à prolongement de la maison Alexandre date de l'Exposition de 1855. Faut-il ajouter que les Allemands ont fait beaucoup d'essais à peu près semblables, et avons nous besoin de nommer la pédale scandée, la pédale Zacharioe, les tubes résonnants, etc.?

   En examinant le piano de concert à sept octaves et un quart de M. Ch.-M. Schroeder, instrument d'une sonorité très éclatante, nous avons constaté l'emploi de la duplex scala. M. Becker l'a également introduite dans l'un de ses cinq grands pianos exposés. Dans un autre de ses modèles, ce dernier facteur attache les cordes sous la barre, procédé qui a l'inconvénient d'occasioner des frisements et de rendre le remplacement d'une corde bien difficile. Ailleurs, il recourt à des vis de rappel qui agissent sur toute l'étendu du clavier. Bref, M. Becker semble un laborieux chercheur, et nous ne sommes pas surpris qu'il se soit placé à la tête des facteurs russes.

   M. Cuypers, de La Haye, paraît s'inspirer du système de M. Kaps, de Dresde. Il a exposé un piano à queue, de 1m,76 de longueur et de 1m, 36 de largeur, à triple superposition de cordes croisées. Le jury a examiné avec intérêt le plan de ce facteur : il ne croit pas ce nouveau modèle appelé à obtenir du succès, à cause de sa trop grande complication. Le replacement d'une corde ne doit jamais présenter de difficulté sérieuse.

   Mieux avisés, MM. J. et J. Hopkinson, Brinsmead et Cie, Hubert et Huni ont cherché à simplifier le mécanisme du piano. Le jury s'est plu à récompenser ces facteurs distingués, et il a trouvé la mécanique à double échappement de MM. J. et J. Hopkinson fort ingénieuse. Ces trois maisons sont au courant des innovations de la facture moderne ; elles se montrent sagement progressives, et semblent préférer les cordes parallèles aux cordes croisées. Nous n'avons pas été surpris de voir que MM. Brinsmead et Cie on mis à profit, en les perfectionnant, la pédale imaginée par Montal et le chevalet répercuteur de William-Fred. Collard(1).

   On ne voit, dans tous les travaux que nous venons de passer rapidement en revue, rien qui puisse opérer une sorte de révolution comme celle qu'a inaugurée la facture américaune en 1867. Seul le piano à queue à double clavier de MM. Mangeot, qui, dans leurs autres instruments, se montrent les serviles imitateurs de M. Steinway ; seul le piano à double clavier de ces facteurs, de Nancy, peut être considéré comme quelque chose d'absolument nouveau. L'idée en a été conçue par M. Joseph Wieniawski, et nous trouvons naturel qu'on la doive à un éminent virtuose. Il convient, en effet d'établir une distiction entre les résultats qui profitent au public et ceux dont bénéficie l'exécutant. Il y a donc toujours lieu de classer les inventions des facteurs en deux catégories : les unes ont pour objet de procurer à l'audieur des jouissances nouvelles au moyen de sons mieux timbrés, plus forts ou plus doux, exempts de fausses résonances(2) ; ou bien de construire un instrument plus solide et tenant mieux l'accord. Le second genre d'inventions se rapporte à l'amélioration des conditions générales d'exécution : soit, par exemple , un clavier plus docile et répétant parfaitement, soit encore des moyens nouveaux pour obtenir des effect impossibles et non réalisés jusque-là. C'est ce dernier résultat qu'a visé M. Jos. Wieniawski, et MM. Mangeot lui ont procuré le moyen d'atteindre au dut qu'il se proporait, en construisant un piano composé de deux pianos à queue superposés, avec deux claviers placés l'un au-dessus de l'autre et disposés en sens inverse.

(1) M. Edgar Brinsmead a publié en anglai une courte mais substantielle Histoire du piano-forte, qui se termine par la liste des inventions brevetées de 1693 à 1876. Ce document est fort intéressant, au point de vu sourtout de la facture anglaise. Les lacunes que Français, Allemands et Américains y pourraient relever nous semblent faciles à combler. On y trouve (p.43) le dessin de la mécanique à double échappement de MM. Brinsmead à côté d'autres figures non moins instructives, et (p.60) l'image de la mécanique des pianos droits de ces facteurs.
(2) M. Achille Dien, dans son intéressant mémoir sur la résonance de la septième mineure dans les cordes graves du piano, indique un ingénieux procédé mécanique à l'aude duquel on remédie à cet inconvénient.

   Parsuite de cette disposition, lorsque le pianiste, un main posée au-dessus de l'autre ,parcourt les deux claviers de gauche à droitss, il fait entendre simultanément une gamme montante et une gamme descendante ; au contraire , si une main descend de driot à gauche sur un clavier, tandis que l'autre mmain monte de gauche à droite, on entend alors deux gammes exécutées parallèlement à l'unisson. Pour quelques effets en plus, à quelles études nouvelles ne condammne-t-on pas même un virtuose! Le rapporteur doute fort que le public apprécie ce qu'il gagnerait, musicalement parlant, à cet instrument, d'un poids énorme et d'un parfait accord d'ensemble si difficule à conserver.

   Après avoir dit ce qui nous a paru le plus essentiel au sujet des tentatives des facteurs de pianos, il nous reste à parler de leurs auxiliaires, les fabricants de mécaniques, de claviers, de fautres, de cordes, etc. Ces industries nombreuses et depuis longtemps florissantes dans notre pays ont pris une extension de plus en plus grande. La France, qui les a créées, gardes sa supériorité. Les mécaniques de pianos fabriquées par MM. Schwander et Herrburger et M. de Rohden continuent d'être adoptées dans l'Europe entière, et leurs établissements, si bien outillés, peuvent servir de modèles à leurs émules, MM. Gehrling, Bony et autres industriels de talent. Ces habiles auxiliaires des facteurs rencontrent maintenant de sérieux concurrents à l'étranger, outre ceux de l'Allemagne et des États-Unis. Dans cette spécialité, plus d'un pays tend aussi à s'affranchir, et les heureux efforts de M. Tang Jensen, de Copenhague, méritent une mention élogieuse.

   En matière de fournitures de pianos, il n'y a que justice à citer à part MM. Duval, Ch. et F.-J. Monti, Chevrel, qui ont fait progresser leurs industries.

   L'Américain M. Dolge aspire à détrôner les préparateurs de feutres européens. Jusqu'ici M. Billion et ses émules parisiens n'ont pas à craindre leur rival des États-Unis, parces qu'il use de procédés chimiques, qui ont le dort d'imprégner le feutre d'une odeur insupportable ; seulement ils trouveront en lui en redoutable adversaire, le jour où il aura remédié au défaut que nous avons dû critiquer.

   La France fabrique avec succès le trait de cuivre, qu'elle fournit à bon marché ; mais elle continue à rester tributaire de l'Angleterre et de l'Allemagne pour les cordes d'acier.

   Celles qu'a exposées M. William-Dick Houghton sont d'un acier fin, égal et poli, et nous ont paru de très bonne qualité.

   En résumé, cette importante section de la classe 13 fait honneur à la facture contemporaine. De l'examen très attentif de ces pianos de tous formats le rapporteur conclut que le piano à queue, comme le piano droit, est arrivé maintenant à l'état d'instrument type. Il y aurait danger, selon lui, à en changer le caractère, et l'on doit se souvenir que, créé pour la chambre, il perd ses qualités les meilleures quand on l'oblige à lutter contre les sonorités d'un orchestre puissant. En dépit d'un heureux essai de patron gigantesque tenté par la maison Érard, il croit que le modèle de piano à queue par excellence est celui d'un format moyen ; c'est ce type, de dimensions moyennes, qui a le mieux inspiré non seulement les maisons Érard, Pleyel, Wolff et Cie et Henri Herz, mais aussi MM. Gaveau, Hubert et Huni, A. Thibout et Cie, Brinsmead et fils, Gunther, Bernareggi, Hals, Mme Vve Phil Herz et neveu et plusieurs autres. Le rapporteur n'hésite pas à préférer les cordes parallèles aux cordes croisées et le fer forgé au fer fondu. La fonte manque de sonorité ; puis elle ne supprime pas le bois, puisqu'il faut appliquer et coller sur le barrage les sommiers de chevilles et la table d'harmonie. La colle ne tenant pas sur la fonte, on est obligé de visser ces deux parties essentielles du piano ; or, tout en ne contestatn pas l'utilité des vis, nous pensons qu'un sommier collé et vissé tient toujours mieux qu'un sommier simplement vissé. Et, pour la table d'harmonie, si nous reconnaissons la nécessité de la visser, il nous semble presque indispensable de la coller, ne fût-ce que pour éviter les frisements. Enfin, nous sommes d'avis que le barrage en fonte n'a par toute la solidité qu'un certain nombre de facteurs lui attribuent, à moins qu'on n'emploie des masses de métal, ce qui rend le piano fort lourd et difficile à transporter. Le temps, arbitre souverain, décidera si le rapporteur s'est trompé dans ses conclusions.

Médailles d'or.
MM.ÉRARD (S. et P.).- France. - Rappel de médaille d'or avec mention très élogieuse.
PLEYEL, WOLFF ET Cie. - France. - Rappel de médaile d'or avec mention très élogieuse.
HERZ (Henri). - France. - Rappel de médaille d'or avec mention élogieuse.
EHRBAR (F.) - Autriche-Hongrie.
HOPKINSON (J. et J.). - Grande-Bretagne.
GAVEAU. - France.
SCHROEDER (Ch.-M.) - Russie.
MANGEOT FRÈRES ET Cie. - France.
SCHWANDER ET HERRBURGER. - France.
Médailles d'argent.
MM.BRINSMEAD ET FILS. - Grande-Bretagne.
GUNTHER. - Belgique. - Rappel de médaille avec éloges : pianos d'une sonorité puissante avec disposition nouvelle du chevalet.
HUNI ET HUBERT. - Suisse. - Rappel de médaille : pianos à cordes croisées et à cordes droites ; bon piano à queue où les cordes passent dans le chevalet de la basse, et qui n'en facilite pas le remplacement.
KERN (Al.). - Autriche-Hongrie. - Piano à queue à cordes croisées d'une bonne sonorité, surtout dans le dessus ; construction solide.
KRIEGELSTEIN. - France. - Rappel avec éloges.
ROTT (Léop.). - Autriche-Hongrie. - Piano de concert à cordes croisées, d'une sonorité puissant et homogène ; mécanique autrichienne fonctionnant bien.
SPRECHER ET FILS. - Suisse. - Rappel : pianos à cordes croisées et à cordes parallèles ; grand piano droit avec pédale tonale ; bonne fabrication.
BILLION. - France. - Feutres pour marteaux de pianos et étouffoirs, très bien préparés et d'excellente qualité.
DOLGE. - États-Unis. - Feutres préparés par un nouveau procédé chimique ; tables d'harmonie, bois soigneusement choisi et beau travail.
MM.DUVAL. - France. - Fournitures pour pianos, de la meilleure qualité ; fabrication fort importante.
HOUGHTON (W.-Dick). - Grande-Bretagne. - Cordes de pianos.
ROHDEN (DE). - France. - Rappel de médailles avec éloges : mécaniques de pianos d'un travail très soigné ; inventions heureuses.
THIBOUT (A) ET Cie. - France. - Piano à queue, moyen modèle, d'une plan bien trancé et d'une main-d'oeuvre fort soignée ; bons pianos droits d'un prix modéré.
CORBEL. - France. - Claviers pour pianos, orgues et harmoniums, de bonne qualité et d'un grand fini de travail.
GEHRLING FILS (C.). - France. - Mécaniques de pianos ; grande variété de modèles établis avec beaucoup de soin ; bon travail.
MONTI (Ch.). - France. - Claviers pour pianos et orgues, fabrication remarquable ; composition imitant l'ivoire ; petit clavier d'harmonium à 15 francs.
ELCKÉ. - France. - En progrès depuis 1867 : pianos driots d'une grande solidité ; cordes croisées et cordes droites.
BECKER. - Russie. - Pianos à queue d'un travail soigné.
BERDEN FRÈRES ET Cie. - Belgique. - Rappel : pianos à cordes croisées.
BLONDEL. - France. - Système de double échappement appliqué aux pianos droits ; clavier mobile se relevant quand on ferme l'instrument ; beau et bon piano droit en tuya.
HALS FRÈRES. - Danemark. - Instruments solides et d'un prix modéré ; pianos à queue ; cordes croisées et cordes droites.
KOLLIKER ET GRAMMER. - Suisse. - Pianos à cordes droites ; pédale tonale d'un système ingénieux ; mais l'étouffoir, en retombant sur les cordes, fait un bruit auquel il faut remédier.
KUTSCHERA (Carl). - Autriche-Hongrie. - Pianos à cordes croisées d'une fabrication soignée ; agrafe pour égaliser la force de la pression.
MONTI. (F.-J.). - France. - Touches en ivoire pour pianos ; blanchiment de l'ivoire par un excellent procédé. La plus importante maison dans ce genre d'industrie.
OOR (J.) - Belgique. - Pianos à cordes droites d'un travail soigné ; ce facteur fabrique de toutes pièces.
TANG JENSEN. - Danemark. - Mécaniques et claviers de pianos faits avec soin.
WORNUM ET FILS. - Grande-Bretagne. - Innovation heureuse pour gagner de la longueur dans les cordes.
ZEIDLER (KRALL ET). - Russie. - Pianos de concert à cordes croisées d'une sonorité puissante et d'un travail soigné ; le cadre en fonte n'est pas assez bien équilibré.
BONY. - France. - Mécaniques et mouvements de mécaniques pour pianos ; bon travail ; toutes pièces sans collage.
MM.CHEVREL. - France. - Marqueterie, barres d'adresse, ivoires découpés à jour ; beaucoup de goût et travail très fini.
DIDION. - Franec. - Pianos à cordes parallèles, mécanique anglaise ; travail soigné ; piano richement décoré, style Louis XVI.
SOUFFLETO. - France. - Piano de concert à cordes parallèles ; pianos droits dont les cordes sont disposées en éventail sur la table d'harmonie, dans le but d'obtenir plus de sonorité.
TESSEREAU. - France. - Pianos droits dont le clavier obéit bien.
RUCH. - France. - Pianos à cordes croisées et à cordes parallèles ; bonne fabrication ; rien d'original à signaler.
BERNAREGGI. - Espagne. - Rappel : piano de concert à cordes croisées, d'une bonne sonorité et d'une construction solide.
GAIDON. - France. - Pianos où se reconnaît un facteur ingénieux et en progrès.
PRUVOST. - France. - Pianos à cordes droites, d'une bonne fabrication ; sons homogènes.
STIEFF. - États-Unis. - Piano caré et piano oblique de sept octaves et une tierce, à cordes croisées. Dans le piano carré, les étouffoirs sont placés au-dessous des marteaux, ce qui oblige à faire ceux-ci plus longs. Sonorité agréable et assez puissante.
Médailles de bronze.
MM.BEAUCERF ET ROGER. - France. - Mécaniques de pianos faites avec précision.
DUMAS. - France. - Pianos droits : pédale pour rendre le piano muit ; clef à l'aide de laquelle le clavier devient plus ou moins résistant.
GERVEX. - France. - Pianos droits ; pédale à ressort en bois.
GRANDON. - France. - Touches en ivoire pour pianos et orgues ; bonne fabrication.
MmeVve PHIL. HERZ ET NEVEU. - France. - Pianos droits avec nouvelle mécanique à double échappement (sans attrape).
MM.FRITZ ET FILS. - Autriche-Hongrie. - Grand piano bien construit, d'une sonorité éclatante, basses un peu caverneuses.
BRIZZI ET NICOLAI". - Italie. - Pianos et harmoniums ; mélopiano ; pianos d'une sonorité agréable, mais claviers résistants.
FORTIN FRÈRES. - France. - Feutres pour harmoniums et marteaux de pianos, de bonne qualité.
MOLA. - Italie. - Pianos et harmoniums ; mélopiano Caldera ; piano à cordes croisées, d'une bonne sonorité.
MM.ALIBERT. - France. - Appareil pour fixer les chevilles des cordes sans que le sommier du piano puisse se détériorer. La cheville Alibert, un peu dispendieuse encore, paraît supérieure aux chevilles de Cluesmann et de Woelfel.
ANGENSCHEIDT-EVERHARD. - France. - Pianos droits bien égalisés ; facteurs cherchant à progresser.
BARUTH. - France. - Pianos droits genre Pleyel, où se reconnaît la main de facteurs empérimentés.
BELLET. - France. - Pianos d'un travail soigné ; barre d'étouffoir pour donner au son plus d'essor ; double table d'harmonie, ce qui n'est pas d'ailleurs un nouveauté.
CHALLEN ET FILS. - Grande-Bretagne. - Pianos droits à bon marché, solidement construits.
DOPÈRE (E.). - Belgique. - Fabrique lui-même ses pianos, qui parlent bien.
DREAPER (W.-H. ET G.-H.). - Grande-Bretagne. - Pianos d'une sonorité agréable, avec table d'harmonie d'une disposition particulière.
EHLERT. - Danemark. - Pianos à cordes croisées ; joli son, mécanique Tang Jensen, travail soigné.
HÉDOU. - France. - Ferrures et pédales pour pianos d'une exécution pleine de goût ; flambeaux et matériel d'orchestre de bonne qualité.
HEMMERDIN. - France. - Mécaniques pour pianos et autres instruments, bien fabriquées.
KNEIP FILS. - France. - Marteaux de pianos, très bien faits et de bonne qualité.
LÉVÊQUE. - France. - Piano transpositeur : le déplacement s'opère à l'aide d'une clef ; la mécanique adhère au piano et fonctionne bien.
LEVET. - France. - Marteaux de pianos faits avec soin et de bonne qualité.
LIFONTI. - Italie. - Piano droit d'une bonne sonorité et bien construit.
LIMONAIRE. - France. - Pianos droits à double échappement où se reconnaît un facteur ingénieux ; piano-orgue à manivelle, d'une grande puissance.
MALECKI. - Russie. - Grand piano avec sommiers et barrage en fer, sonorité éclatante, instrument solide.
MARTIN ET Cie, de Toulouse. - France. - Pianos construits avec soin.
MARTMER ET Cie. - Suisse. - Pianos à cordes croisées et à cordes parallèles, avec mécanique et clavier fabriqués dans les ateliers de ces facteurs.
MERTENS. - France. - Pianos droits solides et dont les sons ont de la puissance.
MM.MONTANO. - Espagne. - Pianos à cordes croisées et à cordes droites, bonne fabrication, sons homogènes.
MULLER. - France. - Fournitures de toutes sortes pour pianos et orgues : grand variété de modèles ; blanchit lui-même ses ivoires ; novateur qui cherche à rendre les métaux inoxydables et a donné beaucoup d'importance à sa maison.
POKORNY (A.). - Autriche-Hongrie. - Grand piano d'une sonorité puissante, avec mécanique autrichienne ; travail solide.
RAYNARD ET MASERAS. - Espagne. - Pianos droits, bien faits et bien égalisés.
RIJKEN ET Cie. - Pays-Bas. - Pianos à cordes croisées, travail soigné.
ROESELER. - Italie. - Pianos d'un facteur qui sait bien travailler ; exécution soignée.
SPARIG. - Autrich-Hongrie. - Piano à cordes obliques, d'une bonne qualité de son.
TRANCHANT ET FILS. - France. - Pianos droits d'un travail soigné ; étouffoirs placés derrière.
TRUCHOT ET COLLIN. - France. - Marteaux de pianos fabriqués avec soin.
VIDAL. - France. - Piano à pédalier.
BURCKHARDT ET MARQUA. - France. - Pianos bien ajustés et bien finis par ces facteurs, mais qui ne semblent pas une oeuvre originale.
FOCKÉ ET FILS AÎNÉ. - France. - Pianos solides par suite d'un bon système de contre-tirage ; travail bien établi, en vue de l'Exposition, mais sans originalité.
HAINAUT ET FILS. - Belgique. - Pianos à bon marché, faits avec soin.
JEANPERT. - France. - Pianos d'un prix modéré et d'une qualité de son assez agréable.
JORAY. - France. - tréfilerie spéciale pour pianos et orgues ; travail soigné.
MEYER (C.) ET FILS. - États-Unis. - Pianos carrés et droits à cordes croisées. Le chef de cette maison, Conrad Meyer, réclame l'invention du cadre en fer (1832).
POURTIER. - France. - Sculptures pour pianos, beaucoup de goût et une grande finesse de travail.
ÉRARD (Nicolas). - France. - Pianos droits d'une sonorité puissante, mais un peu crue ; bon travail courant.
HANEL, ANCEL ET Cie. - France. - Pianos fabriqués de toutes pièces dans leurs ateliers, clavier excepté ; mécanique anglaise ; sonorité douce, mais un peu courte.
PHILIPPI FRÈRES. - France. - Pianos sans barrage en dessous ; la qualité de son du dessus est agréable.
MM.TROST ET Cie. - Suisse. - Pianos à cordes croisées avec barrage en fer, solides et d'un prix modéré.
VAN HYFTE. - Belgique. - Pianos à cordes croisées avec cadre en fonte ; bon travail.
VITS (C.) ET FILS. - Belgique. - Pianos à cordes droits et à cordes croisées, établis avec soin.
GOMEZ ET FILS. - Espagne. - Pianos d'une sonorité éclatante, mais un peu crue.
MAYEUR FILS. - France. - Pianos droits, parlant bien.
STAUB. - France. - Pianos droits frabriqués de toutes pièces, à double échappement. Ce facteur, qui s'inpire de Woelfel, cherche à innover.
SUTER. - Suisse. - Pianos droits à cordes croisées ; sonorité puissante.
WHITEHEAD (R.-R.) ET FRÈRES. - Grande-Bretagne. - Feutres pour pianos, d'une bonne qualité.
Mentions honorables.
MM.AGUIRRE. - Espagne. - Piano oblique à cordes croisées ; sonorité puissante, mais un peu cotonneuse.
BARATT ET ROBINSON. - Grande-Bretagne. - Pianos droits d'une prix très modéré.
BAUDET. - France. - Exposition variée.
BERRENS (G.). - Belgique. - Pianos droits dont les sons portent, main n'on pas assez d'homogénéité.
BOHNE. - France. - Claviers de pianos, bon travail.
CONSTANTZ. - France. - Pianos droits à double échappement ; sons prolongés au moyen d'une genouillère ; transposition obtenue par une troisième pédale ; sonorité métallique.
CUYPERS. - Pays-Bas. - Piano à queue avec ouïes au cadre en fer ; piano droit, solide, mais dont les sons manquent d'homogénéité.
EISENMERGER. - France. - Piano à diapasons, léger et peu coûteux, par suite d'une construction simple.
FELUMB. - Danemark. - Pianos droits d'une sonorité puissante et assez homogène ; vis des cordes trop forte.
FRANCHE. - France. - Ce facteur fabrique la mécanique dde ses pianos droites ; sonorité pas assez ronde.
GÉRARD FILS. - France. - Touches en ivoire pour pianos et orgues ; travail régulier.
GILSON. - France. - Piano oblique d'une ornementation très riche ; instruments d'un travail assez soigné, mais d'une sonorité un peu sourde.
GUILLOT (A.) - France. - Pianos droits ; bon travail courant.
HAINAUT (U.). - Belgique. - Piano demi-oblique, solide ; le dessus pourrait avoir plus de sonorité.
MM.HANSEN. - France. - Pianos droits d'une sonorité assez puissante, mais qui pourrait être plus homogène.
HEMINGWAY ET THOMAS. - Grande-Bretagene. - Pianos droits à deux cordes, étouffant bien.
KEISER. - France. - Piano pédalier à deux claviers.
LAFONTAINE. - France. - Pianos droits à cordes croisées ; montage pour tenir toujours en place la mécanique ; mouvement de pédale perfectionné.
LENTZ (P.) - Belgique. - Piain très haute de forme ; sonorité assez puissante ; travail assez soigné.
MAYER (W.). - Autriche-Hongrie. - Piano à queue à cordes croisées, système viennois ; sonorité éclatante, mais un peu caverneuse.
NEMETSCHKE (J.) - Autriche-Hongrie. - Piano à queue ; sonorité plus puissante qu'homogène.
NEUPERT (W.) - Norwège. - Pianos droits à trois cordes d'une sonorité douce, mais sans éclat.
OESER (F.) - Autriche-Hongrie. - Piano d'un travail soigné.
PEURIOT. - France. - Pianos d'une sonorité puissante, mais un peu métallique ; prolongement à la basse ; travail qui dénote un chercheur.
SCHAEFFER (W.). - États-Unis. - Piano carré à cordes croisées ; sonore, mais ne répète pas bien.
SOERENSEN (G.). - Danemark. - Petit oblique à cordes croisées avec châssis en fonte d'une seule pièce ; beau bois de noyer ; fabriqué entièrement par l'exposant, sauf la mécanique.
SOLER. - Espagne. - Piano d'une bonne sonorité ; étouffe imparfaitement.
STERN. - Suisse. - Tables d'harmonie pour pianos ; bois d'érable et autres pour instruments de musique de belle qualité.
TIÉPOLD. - République Argentine. - Pianos à cordes droites ; sonorité éclatante, mais n'étouffe pas bien.
WOLTER. - France. - Pianos droits ; travail solide.
COLLABORATEURS.
Médailles de bronze.
MM.DEMOUVEAUX, contremaître de la maison de S. et P. Érard. - France.
DHAENE, directeur de l'usine de la maison Pleyel, Wolff et Cie, à Daint-Denis. - France.
JOMBARD, contremaître de la maison Pleyel, Wolff et Cie. - France.
LEMAIRE, chef des ateliers de la maison Pleyel, Wolff et Cie. - France.
TESTU, contremaître de la maison S. et P. Érard. - France.
Mentions honorables.
MM.FRANSEN (Henri), chef d'atelier de la maison J. Oor. - Belgique.
HATHAWAY. chef des travaux d'égalisation de MM. Brinsmead et Cie. - Grande-Bretagne.
OOR (Albert), chef d'atelier de la maison J. Oor. - Belgique.
OOR (Domin.), chef d'atelier de la manufacture J. Oor. - Belgique.

site index

Hosted by www.Geocities.ws

1