EXPOSITION UNIVERSELLE DE 1855


RAPPORTS

DU

JURY MIXTE INTERNATIONALE


VIIIe SECTION.

Objets accessoires des instruments de musique.

Dans la section des accessoires d'instruments de musique se rangent les pièces détachées pour la fabrications des pianos ; cependant les grands fabricants de mécaniques pour les instruments de cette espèce n'ont point exposé en leur nom ; ils ne figurent pas au catalogue officiel. Deux industriels de Paris, M. Rohden et M, Schwander, font des affaires considérables dans ce genre de fabrication et travaillent pour un très-grand nombre de facteurs français et étrangers. La plupart des pianos drouts de l'exposition ont été construits avec des mécaniques de M. Rohden. Cet industriel exécute avec beaucoup de soin toutes les systèmes connus, au choix du facteur. Une médaille de 1re classe à été décernée à M. ROHDEN.

Après M. Rohden se présente M., Barbier, de Paris, qui fabrique les feutres le laine blanche et de couleur, les chevilles, ferrures, clefs, etc., pour les pianos. Ses feutres sont un objet de grande importance pour la beauté du son de ces instruments.

Nous croyons devoir rappeler ici les titres de M. Pape à la reconasssance des amis de l'art pour avoir eu l'heureuse idée de substituer cette matière à la peau de daim pour la garnituree des marteax qui frappent les cordes. Inégale d'épaisseur et d'élasticité, la peau de daim opposait souvent de grands obstacles dans l'opérations de la garniture. Quelquefois il fallait lui faire subire une tension énergique en l'appliquant sur la tête du marteau, et à côté du même morceau on en trouvaut un autre trop mince, auquel il fallait laisser tout son moelleux. La délicatesse suffisante du tact dans la main du garnisseur était une qualité fort rare ; de là une inégalité choquante dans la nature des sons des pianos. L'ancien facteur Petzold possédait à un degré remarquable cette précieuse qualité du tact pour la garniture des marteaux ; elle seule fit sa fortune, et donna à ses pianos carrés un charme de sonorité qui n'est pas encore oublié. Frappé des imperfections de la peau pour la garniture des marteaux, M. Pape imagina de lui substituer le feutre de laine, auquel on peut donner une égalité constante. Cette réforme a eu poour résultat une amélioration considérable dans le moelleux, dans l'égalité des sons, et dans la plus longue conservation de ces qualités, parce que le feutre ne se burcit pas aussi vite que la peau sous le choc répété des cordes.

Un seul obstacle s'opposait à l'égale souplesse du feutre ; il provenait de ce que les dents des peignes de cardes se cassent et restent dans la laine ; de là de certaines duretés qui se rencontraient quelquefois à l'endroite du marteau qui frappait les cordes, et par suit un mauvais son. M. Barbier a imaginé un appareil fort ingénieux, qui consiste en deux cylindres sur desquels se dévide la laine cardée. Dans le trajet que fat celle-ci d'un cylindre à l'autre, elle passe sous une ligne d'aimants artificiels sur lesquels s'élancent toutes les dents des peignes de cardes restés dans la laine. Le résultat donne un feutre pur et souple.

M. Barbier a fait aussi un perfectionnement aux chevilles des cordes de piano, par l'emploi du tour au lieu de la lime, par un léger pas de vis uqi leur donne plus de fermeté, et par un trou percé au-dessous de la tête, qui rend plus facile et plus égale le posage des cordes. Leur diamètre est déterminé d'une manière pasitive dans l'échelle suivante :

N° 60, 6mm0.---N° 61, 6mm1.
N° 62, 6mm2.---N° 63, 6mm3.
N° 64, 6mm4.---N° 65, 6mm5.
N° 66, 6mm6.---N° 67, 6mm7.

Des médailles de 2e classe ont été décernées à :
MM. BARBIER et DUVAL, à Paris (France), pour leurs accessoires de la fabrication des pianos ;
Et des mentions honorables à :
MM. DEQUAIROUX-LEBRUN, à Paris (France), pour échappements ;
M. M. GOULLIART, à Paris (France), pour touches pour claviers.

De notables améliorations ont été introduites dans la fabrication des cordes de piano depuis vingt-cinq ans. Lorsque les facteurs commencèrent à substituer des cordes plus grosses aux anciennes cordes grèles de cet instrument, les fabriques de Berlin l'emportèrent sur toutes les autres pour les cordes de fer. Quelques années après, M. WEBSTER, à Londres, fabriqua des cordes d'acier qui firent oublier les cordes de Berlin ; mais lui-même fut dépassé par M. MULLER fils, à Vienne, pour la solidité, à égalité de tension dans des numéros égaux. Toutefois, M. Webster conservait la supériorité pour l'égalité du fil d'acier et pour son poli. De nouveaux progrès faits par ce fabricant, peu de temps avant l'ouverture de l'Exposition, lui ont fait donner à ses produits la solidité qu'on y désirait auparavant. Dans les expériences faites par MM. Marloye et Roller, membres du Jury, sur les cordes de M. Müller fils et sur celles de M. Webster, l'avantage a paru rester à ces dernières. Toutefois, les remarquables qualités des produits de ces deux industriels ont fair décerner à chacun une médaille de 1re classe.

Mention honorable, en terminant, pour le diapazon à anches libres, exposé par M. M. VOLFSCH, à Paris (France).


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