LA

FRANCE MUSICALE


Au milieu du grand carré sont placés les pianos. En tête marche Pierre Erard, avec deux pianos à queue de grand et petit format, un piano carré échancré par derrière et a bordé d'or (ce genre de bourdure domine à cette exposition), un piano droit grand format et trois harpes. Les pianos d'Erard se font remarquer, à côté de tous les autres, par une extrême simplicité.

Sur le même compartiment qu'Erard , se trouvent deux pianos droits de M. Mercier, format moyen, d'un goût et d'un style exquise, l'un en ébène couvert de dorures, l'autre d'un bois inconnu et de couleur rouge-claire, si agréable à la vue, qu'on passerait des heures entières à le regarder.

Un orgue de voyage, de M. Muller, gît paisiblement à côté des pianos de M. Mercier : sa malle est là prête à le recevoir pour le départ. C'est un meuble charmant qui n'occupe pas plus de place qu'une valise ordinaire et qu'on pourrait emporter même en corricolo.

En face d'Erard, MM. Roller et Blanchet ont étalé quatre pianos droits plus ou moins exigus, mais d'une forme très-agréable, Il y en a un en très-beau bois de chêne neuf sculpté, dont le console est supportée par deux cariatides allégoriques parfaitement travaillées. Ces quatre petits pianos ont un cachet de simplicité qui trahit la juste confiance que MM. Roller et Blanchet ont dans la supériorité de leur fabrication : c'est la modestie de la force. Derrière eux j'aperçois M. Domeny (médaille d'or de 1844), avec trois harpes et un piano droit. Je n'y vois rien de remarquable, si ce n'est le tapis de toile cirée sur lequel ses instruments reposent. Jamais rien de plus râpé ne parut à pareille fête!

Sur même compartiment, se prélasse le panorgue, piano de M. Jaulin, qui fait depuis quelques années des efforts inouïs pour persuader aux Anglais qu'il n'y a pas au monde d'instrument plus utile que le sien.

M. Montal côtoye M. Jaulin, fier de ses quatre pianos droits-transpositeurs, dont un en marqueterie d'une richesse merveilleuse, et un autre, genre Boule, qui n'a pas d'égal pour le clinquant. Tout le monde s'accorde à reconnaître qu'il y a progrès dans la fabrication de ce facteur infatigable. Son mécanisme permet de modifier les sons à volonté par le rapprochement des touches et des marteaux ; il y aura examiner par quel prodédé M. Montal a obtenu ce perfectionnement.

M. Cropet, de Toulouse, a exposé un piano droit d'une simplicité primitive ; M. Kleinyasper, un autre piano droit en pallisandre, et M. Overberg, également un seul piano droit, mais enrichi de dorures éblouissantes.

L'autre compartiment du carré est occupé par MM. Pape, Aucher, Bord, qui a exposé un excellent piano à queue ; L'ASSOCIATION DES OUVRIERS, qui a envoyé deux pianos droits, dont un d'une admirable richesse, attire tous les regards ; Scholtus, Debain, avec son pianos mécanique ; Henri Herz, avec deux beux pianos à queue et un piano droit à sons continus, qui a été remarqué à la dernière exposition de Paris ; Soufletot, avec trois pianos droits ; Colin, avec deux pianos droits ; Franche, avec deux pianos droits, et Harding, avec deux pianos en fer, robe d'ébène, droit et à queue.

Autour de ce second compartiment, brillent les instruments à vent, de cuivre et de bois. Nous sommes représentés pour cette pertie de la fabrication, par MM. Triébert, Clair Godefroy aîné, Tulou, Breton, Geniroi, Besson, Roth, de Strasbourg, dont la vitrine serait tout au plus digne d'une exposition départementale, tant elle est misérable ; Auguste Courtois, Antoine Courtois et Labbaye, dont les superbes instruments sont mis en relief par un fond rouge, qui donne au cuivre un éclat extraordinaire.

Je quittais le département de la facture instrumentale française pour aller dans la grande galerie visiter l'orgue gigantesque de M. Ducroquet, le magnifique pianos à queue de M. Erard, qui éveille déjà parmi les Anglais des jalousies féroces, et les instruments en cuivre de M. Sax, quand un policeman ext venu très-poliment me barrer le chemin. A l'instant même, la reine, en habit de ville, est passée devant moi avec la rapidité de l'éclair, donnant le bras au prince royal de Prusse, et suivie du prince Albert, vers lequel elle s'est tournée plusieurs fois, le sourire sur les lèvres et le front illuminé de bonheur. Une seconde a suffi pour rendre la circulation parfaitement libre, et j'ai poursuivi mon excursion. Au milieu de la grande galerie, à l'endroit le plus visité du palais de cristal, j'ai trouvé M. Erard, surveillant la mise en scène d'un piano à queue splendide, et Sax, occupé à déballer ses nombreux instruments. Sa montre, à lui est un vrai petit palais dans le grand palais de l'Univers. La vitrine en cristal, entourée et surmontée de riches ornements en bois de chêne sculpté, occupe ine surface de trois mètres. La première chose qui m'a frappé dans cette exposition brillant, mais incomplète encore, c'est le saxorn-bourdon en si bémol, dont le tube a quarante-huit pieds de longueur! Tous les étrangers admiraient déjà ce colossal instrument, qui aura sans doute sa place au jugement dernier, quand il s'agira de réveiller l'univers du sommeil de la mort! ...

Mais revenons au but principal de notre Revue. Après avoir examiné rapidement les instruments de la facture française, jetons un coup d'oeil sur les pianos anglais que l'on compte par centaines à l'exposition.

Et d'abord il nous serait difficile de vous donner une idée exacte de la bizarrerie et du mauvais goût qui règnent généralement dans cette partie de la production industrielle et artistique. L'esprit d'innovation, ou plutôt d'application, qui est dans le caractère de la nation anglaise, se fait remarquer jusque dans les plus petits détails. Chaque facteur veut ici passer pour un inventeur, et vous voyez étalé complaisamment sur la caisse la plus ordinaire ce mot trop souvent prétentieux de PATENT. Une pédale placée de côté au lieu de l'être au milieu : patent! une girandole qui éclaire l'exécutant par-derrière au lieu de l'éclairer par-devant : patent! Un piano orné de tapisseries : patent! un piano sculpté, un piano nacré, un piano écaillee, un piano lilas, un piano blanc, un piano rouge, un piano vert : patent! patent! trois fois patent! Mais, comme dit le proverbe : A bon vin pas d'enseigne, et les bons pianos, j'ai pu m'en convaincre, ne sont pas ceux qui se recommandent par l'étiquette. Cet esprit de recherche, ces efforts louables en eux-mêmes ont conduit quelques facteurs à des excentricités vraiment curieuses. J'ai vu, par exemple, un piano-table à manger : on pouvait s'y attendre. Aprés la musique, le roast-beef, c'est naturel ; d'autres disent : avant la musique, le roast-beef, c'est encore plus naturel. J'ai vu un piano-trompette, piano à queue avec pavillon doré : excellent piano pour les trompettes, mauvaise trompette pour les pianistes. J'ai vu un piano-nain qui a bien huit pouces d'étendu, et que je soupçonne fort d'avoir été fabrique pour Tom-Pouce, s'il ne l'a été pour les puces travailleuses ; c'est du reste un chef-d'oevre de travail mignon et de sonorité relative. Ce prodige d'inutilité sera sans dooute acheté par lord A...., qui a, dit-on, fait l'acquisition du pistolet microscopique, exposé par un horloger suisse, et dant la botte pouvait être un noyau de cerise. J'ai vu un piano-lyre renouvelé des Grecs. J'ai vu un piano-phare, car je ne peux pas supposer que cet instrument, resplendissant d'incrustations de nacre, de perles, de brillantes rosaces,, puisse avoir d'autre but que celui de guider les marins en mer, tout en charmant leurs loisirs. Et puisque nous parlons de marine, j'ai vu un piano-marin, véritable loup de mer sur lequel le tangage et le roulis n'ont pas d'effet ; heureux piano! J'ai vu un piano-miroir, harmonieuse flatterie à l'adresse des belles ladies qui papillonnent autour et ne cessent de l'admirer. J'ai vu un piano monstre, d'autres diraient un monstrueux piano, armé de deux clavier, comme si un seul, hélas! n'était pas suffisant. J'ai vu un piano framboise extrêmement patent, celui-là, dont le clavier de plusieurs couleurs a pour but le diriger le pianiste dans la formation des gammes. Pour fair une gamme majeure, vous dit l'inventeur, attaquez deux touches d'une couleur et cinq d'autre ; si c'est une gamme mineure que vous voulez, c'est trois notes d'une couleur (couleur framboise), puis quatre d'une autre couleur qu'il faut attaquer. C'est charmant, et, grâce à cette heureuse invention, il n'y a plus que les aveugles qui seront privés d'exécuter sur le piano des gammes majeurs et mineures Seulement ce Titien des facteurs, ce Van-Dick des claviers, pour qui la couleur framboise a tant de charme, a trop consulté ses yeux et pas assez son oreille, car il se serait aperçu que par son procédé la gamme mineure est impossible en descendant. J'ai vu encore des pianos-orgues et des orgues-pianos, sans compter le piano du peuple, chétif et mauvais instrument, dont le seul mérité est de ne coûter que 20 guinées (un peu plus de cinq cents francs. Quand un homme du peuple a vingt guinées, à Londres, je doute fort que ce soit chez un facteur de pianos qu'il aille les déposer. J'ai cherché longtemps un certain piano de cent francs dont on avait fait grand bruit, et qui, disait-on, gagnerait le prix d'un million accordé à l'industriel qui aurait établi au meilleur marché possible un objet d'une consommation générale. Or, il n'y a pas de prix d'un million, et à la place du piano de cent francs, j'ai trouvé un très-beau canard empaillé avec beaucoup d'art par M. Edmond Texier, le spirituel chroniqueur du Siècle.

Mes yeux fatigués par tant d'extravagances, accusant tant d'impuissants et inutiles efforts, se sont enfin arrêtés sur de bons et magnifiques instruments, et j'ai pu examiner avec satifaction les produits remarquables des quelques maisons anglaises, au premier rang desquelles nous citerons Broadwood et Sons, Collard et Collard. A la bonne heure! voilà les pianos faits pour des artistes, qui réunissent à l'éclat de la sonorité des transitions douces et pleines de charmes, dont le mécanisme intérieur ne laisse rien à désirer pour la précision et la solidité.

Du reste, comme nous l'avons dit tout à l'heure, c'est une revue superficielle et rapide que nous faisons aujourd'hui, nous réservant d'examiner plus tard avec toute attention possible les produits de la facture anglaise qui méritent d'être signalés. Les Etats-Unis, la Prusse, la Suisse, la Belgique, l'Allemagne, l'Autriche, l'Afrique même auront leur tour, et de ces rapprochement divers naîtront des sujets de comparaison, de grands ensignements pour les paisibles combattants de l'industrie qui, de toutes parts dirigés par le génie de la civilisation, sont venus apporter, dans cette noble lutte, des pensées de progrès, de bien-être universel, d'harmonie générale. ...

Quittons un instant l'active et tumultueuse Angleterre et continuons notre exploration à travers les mondes d'harmonie. Descendons le grand escalier qui conduit à la galerie des instruments anglais et et traversons, si c'est possible, le flot compacte du public à un schelling. Nous voici en Belgique.

Que vois-je? quel est ce meuble immense, ce caveau cellulaire, cette sombre rocaille? J'ouvre lentement , avec un pieux respect, les divers compariments qui cachent un clavier de piano ; c'est, à n'en pas douter, un piano-tombeau, destiné a' recevoir les cendres de toute une famille de pianistes : Requiescant in pax. J'éloigne ma vue de ce sombre monument où viennent se confondre dans le néant de l'égalité toutes les vanités pianistiques, et apr'es avoir jeté quelques doubles-croches sur l'oevre-pie de MM. Bonnefoi et Deffaux, je continu mon excursion, qui n'est pas, je vous assure, une excursion de plaisir.

A côté du calafalque, image de la mort, je m'arrête agréablement devant un charmant piano droit, tout pinpant, or et rose, emblème du bonheur et de la jeunesse. C'est un élégant instrument en érable moucheté, orné de frais bouquets, de guirlandes de fleurs d'un harmonieux effet. L'oeil est tout d'abord flatté par cette heureuse disposition ; il ne perd aucun des ses charmes à être entendu. Le même facteur, Félix Jabstrezbski, facteur de Sa Majesté le roi des Belges, a exposé deux autres instruments du même format, l'un en palissandre, l'autre en ébène, tous deux ornés de gracieuses sculptures, mais d'une qualité inférieure, ce me semble, au premier que nous venons de citer.

Les Belges, on le sait, se brillent pas généralement par l'esprit inventif, aussi ne sommes-nous pas surpris de voir dans leurs tentatives de simples applications de procédés connus. La mécanique du double échappement existaut, mais pour les pianos à queue seulement, M. Aerts l'a adaptée aux pianos droits. Dans la crainte d'être contrefait (à contrefacteur contrefacteur et demi), M. Aerts a pris la sage précaution de tenir son piano soigneusement caché à tous les regards. Nous n'avons donc pas pu juger de la valeur de cette application. Le même facteur a envoyé un piano droit entièrement sculpté, d'un effet un peu lourd, mais dans lequel on remarque des détails habilement traités ; le facteur s'est montré à la hauteur de l'artiste sculpteur.

Puisque nous sommes en Belgique, signalons dooublement le piano-orgue de M. Verhasselt d'Outre-le-Pont, remarquable par sa double imitation du panorgue de M. Jaulin et du système de percussion de M. Martin (de Provins). Seulement M. Verhasselt, qui a bien raison de s'appeler d'Outre-le-Pont, aurait dû attendre que nos habiles inventeurs eussent porté leur invention jusqu'à la limite du perfectionnement actuel, la contrefaçon eût été complète. M. Verhasselt n'aurait en rien à se reprocher. Quand on prend du galon, on n'en saurait trop prendre.

Un seul piano à queue figure dans cette exposition de la Belgique instrumentale. En revanche, il faut bien le dire, ce piano qui peut avoir des qualités cachées que nous ne connaissons pas encore, arrête médiocrement l'attention des visiteurs, M. Vogelsangs a aussi exposé un pianos droit en palissandre d'un assex joli modèle. trois pianos droits, de la fabrique de M. Berden et Cie, de Bruxelles, se distiguent par la simplicité et le bon goût de leur forme. Le sévère gardien des pianos belges ne nous a pas permis d'essayer les instruments de M. Berden, sous prétexte qu'ils n'étaient pas suffisamment d'accord ; c'est trop juste.

Nous citerons pour mémoire seulement, car aujourd'hui nous ne faisons encore qu'un revue rapide et superficielle, les nomsw de MM. Stemberg, pour la facture des pianos ; Massillon, pour les instruments à vent, et Darche, pour les violons, basses et altos. En général, la fabrication des instruments belges nous a paru en arrière de dix ans sur les progrès accomplies dans ces derniers temps.

De Bruxelles aux Etats-Unis il n'y a pas loin : allons aux Etats-Unis.

Dans le nouveau monde comme dans l'ancien, la première chose qui frappe nos regards comme nos oreilles, c'est le piano. La rache humaine pourrait s'éteindre dans les siècles à venir ; Paris, comme un nouveau Pompéia, s'engloutirait sous les carrières de Montmartre, l'océan baignerait de son limon destructeurs les trois royaumes-unis de la Grande-Bretagne, le globe serait boleversé, Meyerbeer cesserait de faire des réclames, que le piano survivrait encore, semblable à l'homme qu'Horace nous peint si calme dans ses vers:

...Narguant la comète errante,
Il charmerait la foule absente
Sur les debris de l'univers.

Donc il y a des pianos aux Etats-Unis et des plus curieux. J'ai parlé dans mon dernier article d'un piano-trompette ; je trouve ici un piano-violon. Cette idée est arrurément une malheureuse idée, car même en jouant bien du piano on ne peut que très-mal jouer du violon avec cet instrument. Figurez-vous une mécanique mise en jeu moyen du pied qui fair mouvoir quatre archets dont la pression toujours égale ne permet aucune nuance, et qui de plus a l'inconvénient de couper brusquement la valeur des notes quand cette valeur se prolonge au delà du temps matériel qu'il faut à l'archet pour se développer dans son étendue. Les doigts en parcourant le clavier font sonner à l'unisson le piano et le violon. C'est une excentricité qui attire les curieux, mais dont l'art ne peut profiter. Nous n'en dirons pas autant du piano carré de MM. Gilbert et Cie, de Boston, qui, en outre de l'excellent qualité des sons, a l'avantage de fournier un jeu d'orgues à anches libres dont l'exécutant peut se servier ad libitum, soit pour dialoguer avec le piano, soit pour se fair entendre similtanément. La mécanisme de ce piano-orgue est des plus simples et nous ne doutons pas de son succès.

Un piano carré de M. Georges Hews est remarquable par l'application d;une troisième pédale qui tient l'intermédiaire entre la pédale céleste et la grande pédale. En élevant les étouffoirs d'ine partie des basses, cette pédale donne aux sons de l'instrument une rondeur qu'on ne peut guère obtenir avec les pianos ordinaires. Cette idée est très-simple, mais elle atteint un but utile.

Une invention que nous apprécions moins est celle de M. Chickeving, qui a réuni dans une énorme caisse carrée deux mécaniques avec deux clavier opposés. Indépendamment du peu de commodité de cet instrument, qui exige un grand emplacement, je n'ai pas été très-satisfait de la sonorité ; je préférai de ce même facteur son piano carré, très-leger de clavier, quoique difficile à toucher, à cause du peu de développement des touches noires.

En somme, l'exposition des pianos des Etats-Unis est remarquable à plus d'un titre, et si elle est au-dessous des meilleurs instruments de la France et de l'Angleterre, elle n'en mérite pas moins des compliments relativement très-flatteurs. Pourquoi faut-il qu'en blâmant le mauvais goût qui se montre partout dans ces caisses lourdes et informes, nous soyons obligés d'ajouter une critique à nos éloges!...

Mais aussi bien, il circule au sujet du jury des bruits étranges, auquels pour notre part nous ne pouvons donner aucun crédit. On dit que, contrairement aux expérances des facteurs d'instruments, il ne sera accordé aucun prox, aucun distintion entre les produits exposés, et que bons, médiocres ou mauivais, les instruments de musique seront confondus dans un commun et banal éloge! Une médaille en argent égale pour tous serait la récompense de tous! Autant vaudrait donner à chaque industriel, Français, Belge, Russe, Américain, Indien, etc., une pièce de cinq francs pour les dédommager, les remercier de leurs talents, de leurs concours empressés et des sacrifices qu'ils se sont volontairement imposés pour paraître et briguer dans ce solennel tournoi, où au lieu de lauriers c;est une mystification qu'ils auraient recueillie. Que les facteurs d'instruments se rassurent : la logique, le bon sens, la loyauté même se refusent à une pareille décision ; il n'en sera rien, et le concours aura lieu qui recompensera chacun suivant ses mérites. S'il en était autrement, nous verrions le crocodile placé au niveau des pianos de M. Erard, le galoubet ne rien envier aux inventions de M. Sax, et les calebasses africaines des musiciens nègres se poser effrontément à côté des violons de M. Villaume! Soyez donc rassurés et ne perdez pas le seul espoir qui vous anime tous, l'espoir d'un distinction. (La France musicale, 13.07.1851)



Piano à queue, style Louis XIV...Exposition de Londres 1851 (Turgan, Grands Usines, 1882)

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