EXPOSITION

DES PRODUITS DE L'INDUSTRIE FRANÇAISE EN 1844.

RAPPORT

DU JURY CENTRAL.


Considérations générales.

En 1844, le nombre des instruments de musique s'est trouvé plus considérable qu'à aucune des expositions précédentes. La commission a dû examiner la construction et comparer les qualités sonores de:

263 pianos de formes diverses ;
89 instruments à cordes et à archet ;
15 harpes ;
12 guitares ;
112 instruments à vent, en cuivre ;
217 instruments à vent, en bois ;
Plusieurs carillons ou boîtes à musique, etc.

Pour procéder à l'essai et à la comparaison d'un aussi grand nombre d'instruments, la commission a désiré s'adjoindre des membres pris parmi les compositeurs et les artistes les plus éminents. Le jury, par l'intermédiaire de son président, ayant prié MM. Auber, Habeneck aîné et Galay, de vouloir bien lui prêter le secours de leurs lumières, tous les jugement furent prononcés avec le concours de ces hautes capacités musicales.

Comme en 1839, la comparaison des instruments eut lieu dans les salles du palais Bourbon, et les noms des facteurs, inconnus aux membres de la commission pendant la durée des essais, n'ont été lus qu'après que le classement fut arrêté pour chaque espèce d'instruments. AInsi, dans cette partie du jugement, on n'a eu égard qu'aux effets sonores ; mais auparavant, pendant le cours de l'exposition, la commission avait réuni avec soin tous les autres éléments dont il faut aussi tenir compte pour apprécier le mérite des facteurs sous toutes ses faces : tels sont la bonne confection des instruments, le fini du travail, les perfectionnements apportés à la construction, l'importance et la durée des établlissements.

§ 1. INSTRUMENTS A CORDES.
Pianos.

Les pianos ont été divissés en huit classes, comprenant :

21 grands pianos à queue ;
22 petits pianos à queue ;
33 pianos carrés à trois cordes ;
27 pianos carrés à deux cordes ;
57 pianos droits à cordes obliques ;
88 pianos droits à cordes verticales ;
10 grands pianos droits ;
5 pianos exceptionnels.

En 1839, les pianos ne formaient que cinq classes ; mais, depuis cette époque, les petits pianos à queue on pris rang dans la facture et se sont motrés en assez grand nombre pour nécessiter la création d'une nouvelle classe. Les pianos droits de haute dimension, qui, dans des circonstances données, peuvent être recherchés des acquéreurs, nous ont paru aussi mériter un examen à part. Enfin, nous avons compris sous la dénomination de pianos exceptionnels, ceux de ces instruments qui par la nature de leur construction ne peuvent être comparés aux pianos ordinaires.

Parmi les pianos à queue et les pianos carrés, plusieurs étaient à frappement par-dessus. Le son de ces derniers instruments a paru net, suave, facile et prompt ; mais, comparé à celui des pianos à frappement par-dessous, il laissait à désirer plus de force et de rondeur. Ce fait mérite l'attention des facteurs ; en en recherchant les causes, ils parviendront sans doute à réunir dans un seul instrument les propriétés particulières à ces deux espèces de pianos.

La tâche difficile, longue, pénible, d'essayer tous les pianos, autant de fois qu'il a été nécessaire pour que la commission parvînt à les classer par ordre de mérite , a été remplie par M. Auber avec un zèle qui prend sa source dans l'intérêt que porte aux progrès de la musique ce célèbre compositeur.

Dans ce concours, les pianos de MM. Érard, Pape et Pleyel ont mérité d'être placés au premier rang, honneur qu'ils avaient déjà obtenu aux expositions précédentes. Cette supériorité est d'autant plus remarquable qu'elle s'est maintenue malgré les progrès de plusieurs facteurs qui ont fait preuve d'habilité. Le jury a entendu la signaler en mettant hors ligne les instruments présentés par MM. Érard, Pape, et Pleyel.


RAPPELS DE MÉDAILLES D'OR.

M. ÉRARD (Pierre), à Paris, rue du Mail, 13 et 21 ; rue Saint-Maur, 3 et 87.

M. Pierre Érard se montre toujours le digne successeur du célèbre Sébastien Érard. Sous son habile direction, l'établissement créé par son oncle a reçu de nouveaux accroissements. Plus de trois cents ouvriers y sont occupés à la confection de toutes les pièces du pianos et de la harpe.

Les instruments qui sortent des ateliers de M. Érard viennent de prouver encore une fois qu'ils méritent à tous égards la réputation dont ils jouissent. Ils ont été, d'une voix unanime, placés au premier rang par la commission.

Le jury décerne à M. Pierre Érard le rappel de la médaille d'or, qui lui a été accordée en 1839.

M. PAPE, à Paris, rue des Bons-Enfants, 19.

La construction du piano doit à M. Pape plusieurs innovations importantes ; nous citerons entre autres le changement que cet ingénieux artiste a apporté dans la garniture des marteaux, en remplaçant la peau par le feutre. Avant l'adoption de ce proce;de;, il était très-difficile d'obtenir uen égale intensité de son dans toute l'étendue du piano.

Les instruments confectionnés par M. Pape sont en général à frappement par-dessus, et renferment des mécanismes très-simples. La table d'harmonie y présenete une disposition nouvelle qui assure la durée de cet organe essentiel de l'instrument.

Les pianos carrés à deux cordes, les pianos-tables et les pianos-consoles qui se construisent dans cet établissement, ont une puissance de son fort remarquable, en égard à leur petit volume.

Le jury décerne à M, Pape le rappel de la médaille d'or, qui a reçue en 1839.

MM. Pleyel et Cie, à Paris, rue Rochechouart, 20.

L'établissement dirigé par M. Pleyel se fait distinguer par son importance : on y fabrique annuellement neuf cents pianos, une partie desquels, envoyés à l'étranger, contribuent à étendre la réputation des produits de la facture française.

Cette maison a exposé des pianos à queue de grand et de petit modèle, des pianos carrés à trois et à deux cordes, des pianos droits à cordes obliques et à cordes verticales. Ces instruments ont une belle qualité de son, et prouvent que la grande étendue de la fabrication n'est pas un empêchement au fini du travail.

M. Pleyel a fait entendre à la commission un piano à queue dit à double percussion. Dans cet instrument, par le moyen d'un mécanisme, on peut à volonté, en posant le doigt sur une touche, faire entendre la note et une de ses octaves. Quelques effets nouveaux résultent de cette disposition ; mais c'est au temps qu'il appartient de prononcer sur sa valeur.

L'établissement de M. Pleyel se montre de plus en plus digne de la médaille d'or qui lui a été décernée aux précédentes expositions ; le jury est heureux de lui en accorder le rappel.

MM. ROLLER et BLANCHET, à Paris, rue Hauteville, 26.

MM. Roller et Blanchet ont exposé trois pianos droits de différents formats. Ces instruments, par leur construction soignée et par la beauté des sons qu'ils émettent, prouvent que l'établissement où ils ont été confectionnés maintient la réputation qu'il s'est acquise depuis plus de vingt ans. En 1823, cette maison obtenait déjà la médaille d'argent pour ses pianos carrés, et c'est en 1827 que M. Roller créait le piano droit, dont l'usage est devenu général. Par cette invention, il a contribué d'une manière remarquable au développement de l'industrie des pianos et à l'extension du goût de la musique. Depuis lors, MM. Roller et Blanchet ont fait de constants efforts pour apporter des perfectionements dans la facture. Leur établissement est toujours digne de la me;daille d'or qu'il a méritée aux expositions précédentes.


MÉDAILLES D'OR.

MM. KRIEGELSTEIN et PLANTADE, à Paris, boulevard Montmartre, 8.

MM. Kriegelstein et Plantade ont présenté un piano à queue qui fut placé au troisième rang dans les essais comparatifs, un piano à queue de petit format mis au cinquième rang ; un piano carré à trois cordes qui a mérité le premier rang, ainsi qu'un piano droit à cordes obliques ; enfin, en piano droit à cordes verticales, qui a obtenu le deuxième range.

M. Kriegelstein, dans un piano à queu à frappement par-dessus, a introduit une nouvelle disposition de la pointe qui sert de centre aux touches du clavier. Cette invention paraît heureuse, en ce qu'elle rend le toucher plus facile et permet de régler la touche avec une grande précision.

Les instruments construits dans les ateliers de MM. Krieglestein et Plantade ne laissent rien à désirer pour la perfection du travail. Cet établissement avait obtenu une médaille d'argent en 1834 et une nouvelle récompense du même ordre en 1839 ; les progrès qu'il a faits depuis la dernière exposition portent le jury à lui décerner une médaille d'or.

MM. BOISSELOT et fils, à Marseille (Bouches-du-Rhône).

Près de quatre cents pianos sortent annuellement des ateliers de MM. Boisselot et fils. Établis à Marseille, ces fabricants se trouvent favorablement placés pour l'exportation. Aussi, cent cinquante de leurs pianos sont-ils répartis chaque année entre l'Italie, l'Espagne, le Levant et les colonies.

Cette maison a exposé un piano à queue, qui, dans la comparaison des instruments de même espèce, a mérité d'être mis au premier rang ; un piano à queue de petit format et un piano carré à deux cordes, qui l'un et l'autre ont obtenu le second rang.

MM. Boisselot ont présenté en outre un piano dans lequel on fait entendre l'octave d'une note avec la note même, en ne frappant qu'une seule touche, et un autre piano où les étouffoirs sont indépendents l'un de l'autre. Ce dernier effet s'obtient par une disposition qui ne complique nullement la construction de l'instrument.

Le jury, prenant en considération l'importance manufacturière et commerciale de l'établissement de MM. Boisselot et fils, le chiffre élevé de leur exportations et le rang distingué obtenu par leurs piano dans les essais comparatifs, décerne une médaille d'or à ces habiles facteurs.

M. HERZ (Henri), à Paris, rue de la Victoire, 38.

L'établissement de M. Henri Herz a pris un grand développement depuis 1839 ; on y fabrique maintenant quatre cents pianos par an.

Parmi les instruments exposés par cet artiste, un piano à queue de petit format et un piano carré à deux cordes ont obtenu au concours d'être placés au premier rang ; un piano droit à cordes obliques a été mis au second rang ; un piano carré à trois cordes, au troisième rang ; un piano droit à cordes verticales, au quatrième rang.

Ce résultat du concours, bien que favorable à M. Henry Herz, n'était pas de nature à lui faire accorder une récompense de l'ordre le plus élévé, s'il n'eût en même temps présenté un piano dont les sons se prolongent et se nuancent à volonté. Cet instrument remarquable, dont la construction est fondée sur un principe nouveau imaginé par M. Isouard, fait l'objet d'une autre partie du rapport, où l'on peut voir qu'il a mérité tout l'approbation de la commission.

Le jury décerne une médaille d'or à M. Henry Herz.

MM. WÖLFEL et LAURENT, à Paris, rue des Martyrs, 26 et 27,

Ont exposé un piano à queue qui a été mis au cinquième rang des instruments de cette espèce ; Un piano droit à cordes obliques, mis au troisième rang ; Un piano droit à cordes verticales, mis au premier rang.

MM. Wölfel et Laurent ont en outre présenté un grand piano à queue avec clavier en forme d'arc de cercle, et un second piano droit à cordes verticales qui s'est fait remarquer par la beauté et l'égalité des sons ; mais comme cet excellent instrument avait un peu plus de hauteur qu'on ne l'admet d'ordinaire, et que ses notes aiguës étaient garnies de quatre cordes, la commission a pensé qu'elle devait le ranger dans la classe des pianos exceptionnels.

Ces facteurs ont modifié la disposition de la table d'harmonie, et ils remplacent dans quelques-uns de leurs pianos les chevilles ordinaires par des chevilles mécaniques dont l'objet est de faciliter l'accord.

Les instruments qui sortent des ateliers de MM. Wölfel et Laurent sont d'une exe;cution très-soignée dans l'ensemble et dans les plus petits détails.

Le jury décerne une médaulle d'or à MM. Wölfel et Laurent , qui avaient obtenu une nouvelle médaille d'argent à l'exposition de 1839.


NOUVELLE MÉDAILLE D'ARGENT.

M. SOUFLÉTO, à Paris, rue Montmartre, 171.

M. Soufléto a exposé un piano à queue mis au second rang dans les essais comparatifs ; un piano carré et deux pianos droits, dont un, à cordes obliques, a été placé au quatrième rang. Ce facteur distingué occupe quarante ouvriers dans ses ateliers et fabrique chaque année cent quatre-vingts instruments quui se font remarquer par leur bonne exécution.

Le jury avait accordé en 1834 et en 1839 une médaille d'argent à M. Soufléto, il lui décerne un nouvelle récompensee du même ordre.


MÉDAILLES D'ARGENT.

M. GAIDON jeune, à Paris, rue Montmartre, 121.

M. Gaidon jeune a exposé un piano carré à trois cordes et un piano droit à cordes verticales : ces instruments ont mérité d'être placés, le premier au quatrième rang, le second au cinquième rang.

Le soin extrême avec lequel ce facteur construit ses piano est une garantie du bon service qu'on doit en attendre.

M. Gaidon jeune avait été récompensé en 1839 d'une nouvelle médaille de bronze ; le jury lui décerne une médaille d'argent.

M. HATZENBÜHLER, à Paris, rue Fontaine-Saint-Georges, 8.

Parmi les pianos de genres divers présentés au concours par M. Hatzenbühler, un grand piano 'à queue a obtenu le quatrième rang, et un piano droit à cordes verticales a été mis au dixième rang.

Ce facteur occupe de soixante à soixante-dix ouvriers.

Le jury décerne une médaille d'argent à M. Hatzenbühler.

M. MERCIER, à Paris, boulevard Bonne-Nouvelle, 31.

M. Mercier occupe trente ouvriers et fabrique cent quarante pianos. Les instruments qui sortent de ses ateliers sont construits avec soin et présentent beaucoup de solidité.

Ce facteur distingué a soumis à l'examen de la commission un piano par le moyel duquel on peut transposer de un, deux, trois, quatre et cinq demitons, au-dessous ou au-dessus du ton naturel de l'instrument. Le mécanisme qui donne au piano cette précieuse propriété a paru nouveau, simple et ingénieux.

Un des pianos ordinaires de M. Mercier, présenté au concours, a été placé au sixième rang.

M . Mercier avait obtenu une médaille de bronze en 1839 ; le jury lui décerne une médaille d'argent.

M. SCHOEN, à Paris, rue Basse-du-Rempart, 46.

M. Schoen a exposé un piano à queue de grand format, qui a obtenu le sixième rang au concours, et un piano droit à cordes obliques placé au onzième rang. Il confectionne quatre-vingt-dix pianos par an et occupe vingt-deux ouvriers.

M. Schoen est un artist habile qui mérite à tous égards la médaille d'argent que le jury lui décerne.

M. WETZELS, à Paris, rue des Petits-Augustins, 9.

M. Wetzels fabrique cent pianos par an et occupe trente ouvriers. Honoré en 1827 d'une médaille de bronze qui lui fut rappelée en 1834 et en 1839, le jury lui accorde de nouveau le rappel de cette distinction.

M. KOSKA, à Paris, rue du Foin-St-Louis, 6.

M. Koska a exposé un piano carré et un piano droit. Ces instruments, construits avec le plus grand soin, témoignent de l'habileté du facteur. M. Koska fait de quinze à dix-huit pianos par an, et occupe quatre ouvriers dans ses ateliers.

Le jury accorde à M. Koska le rappel de la médaille de bronze qu'il a reçue en 1839.

M. BUSSON, à Paris, rue Montmartre, 84.

M. Busson a exposé un piano carré à frapper par =dessus, et un piano droit. Trente pianos sortent chaque année de ses ateliers.

M. Busson a obtenu une médaille de bronze en 1839 ; le jury lui accorde le rappel de cette récompense.


NOUVELLES MÉDAILLES DE BRONZE.

M. MERMET, à Paris, rue Hauteville, 36.

M. Mermet occupe douze ouvriers dans ses ateliers. Il a exposé un piano droit à cordes obliques, un piano triangulaire et un piano à queue vertical. Le premier de ces instruments a mérité dans le concours d'être placé au septième rang.

M. Mermet a obtenu une médaille de bronze en 1839 ; le jury lui décerne une nouvelle récompense du même ordre.

M. BERNHARDT, à Paris, rue Saint-Maur, 17.

Ce fabricant confectionne près de trois cents piano par an. Il a expose; un piano à queue, un piano carré et un piano droit à cordes verticales ; ce dernier instrument a obtenu le quinzième rang dans le concours. Honoré d'une médaille de bronze en 1827, en 1834 et en 1839, M .Bernhardt est jugé digne d'une nouvelle récompense du même ordre.


MÉDAILLES DE BRONZE.

M. MULLIER, à Paris, rue de Tracy, 5.

Cet artiste confectionne cent pianos par an, Il a présenté au concours deux pianos carrés ; l'un à trois, l'autre à deux cordes. Le premier a mérité d'être placé au cinquième rang, le second a été digne du troisième rang.

Le jury décerne une médaille de bronze à M. Mullier.

M. BORD, à Paris, rue du Sentier, 11,

A exposé deux pianos à queue ; un de ces instruments, de petit format, a mérité d'être placé au troisième rang dans le concours.

Le jury décerne une médaille de bronze à M. Bord.

M. DUSSAUX, à Paris, rue Bourbon-Ville-neuve, 31,

A exposé un piano carré à trois cordes, placé au sixième rang ; un piano droit à cordes verticales, placé au neuvième rang.

Le jury décerne une médaille de bronze à M. Dussaux.

M. NIEDERREITHER, à Paris, rue du Faubourg-Poissonnière, 109 bis,

A exposé un piano à queue, un piano carré à trois cordes, et un piano droit. Son piano carré a été jugé digne d'être placé a second rang dans le concours des instruments de même espèce.

Le jury décerne une médaille de bronze à M. Niederreither.

M. ESLANGER, à Paris, rue Montorgueil, 8,

A exposé un piano à queue, un piano carré à trois cordes, un piano droit à cordes obliques et un piano droit à cordes verticales. Son piano carré a été place au septième rang dans le concours. Les instruments présentés par M. Eslanger sont d'une bonne construction.

Le jury décerne une médaille de bronze à cet artiste.

M. MONTAL, à Paris, rue Dauphine, 36,

A exposé des pianos de tous genres, parmi lesquels un piano droit à cordes obliques s'est trouve placé au cinquième rang, et un piano droit à cordes verticales au treizieme rang. Ce facteur distingué confectionne chaque année quatre-vingt-dix pianos.

Le jury décerne une médaille de bronze à M. Montal.

M. HESSELBEIN, à Paris, rue Jean-Jacques-Rousseau, 8.

Ce facteur occupe vingt ouvriers dans ses ateliers et fabrique cent-vingt pianos par an. Il a présenté au concours un piano carré à trois cordes mis au huitième rang ; un piano droit à cordes verticales, mis au septième rang.

Le jury décerne une médaille de bronze à M. Hesselbein.

MM. FAURE et ROGER, à Paris, rue de l'Université, 151, et rue Richelieu, 108.

Cette maison fabrique deux cents pianos par an. Elle a présenté deux pianos à queue et deux pianos droits à cordes verticales. L'un de ces deux derniers pianos a obtenu le troisième rang au concours. L'instrument qui a mérité cette place honorable offrait des particularités dans sa construction, notablemment en ce qui concerne le barrage de la caisse.

Le jury décerne une médaille de bronze à MM. Faure et Roger.

MM. ISSAURAT-LEROUX et Cie, à Paris, rue Basse-du-Rempart, 18.

Ces fabricants ont exposé des pianos de divers genres, et entre autres un petit piano à queue qui a mérité d'être placé au quatrième rang dans le concours des instruments de cette espèce.

MM. Issaurat-Leroux et Cie sont dignes à tous égards de la médaille de bronze que le jury leur décerne.


RAPPELS DE MENTIONS HONORABLES.

M. GRUS, à Paris, rue Saint-Louis, 60, au Marais,

A exposé un piano droit à cordes obliques. M. Grus a été, en 1839, jugé digne d'une mention honorable ; le jury lui accorde le rappel de cette distinction.

M. ROSELLEN, à Paris, rue Saint-Nicaise, 1,

A exposé des pianos droits à cordes verticales.

Un de ces instruments porte une seconde table destinée à renforcer le son des cordes graves en leur donnant plus de longueur. Le jury accorde à M. Rosellen le rappel de la mention honorable qui lui a été décerné en 1839.

M. ROGEZ, à Paris, rue de Seine-Saint-Germain, 32.

Cet artiste distingué apporte beaucoup de soin dans la construction de ses pianos. Le jury accord à M. Rogez le rappel de la mention honorable qui lui a été décernée en 1839.


NOUVELLE MENTION HONORABLE.

M. GIBAUT, à Paris, rue de la Chaussée-d'Antin, 58 bis,

A exposé des pianos droits à cordes obliques. M. Gibaut confectionne chaque année deux cent-cinquante de ces instruments, et occupe dans ses ateliers trente-cinq ouvriers. Les pianos qui sortent de cet établissment se font remarquer par les soins appportés à leur construction.

Le jury décerne une nouvelle mention honorable à M. Gibaut.


MENTIONS HONORABLES.

M. le chevalier Philippe de GIRARD, à Paris, rue du Faubourg-Saint-Honoré, 76,

A exposé un piano à queue, dit trémolophone, et un piano droit dans lequel on peut faire entendre, par le mouvement d'une seule touche, la note et son octave grave. Le mécanisme qui sert à produire cet effet est d'une grande simplicité.

Le jury mentionne honorablement M. le chevalier Philippe de Girard, qui, d'ailleurs, a des droits à une récompense d'un ordre plus éléve pour un autre partie de son exposition.

M. MAGNIÉ (Isidore), rue du Faubourg-Poissonnière, 15,

A exposé des pianos droits : l'un, à cordes obliques, a été placé dans le concours au neuvième rang ; l'autre, à cordes verticales, a obtenu le quatorzième rang.

Le jury accorde une mention honorable à M. Magnié.

M. VANDEVENTER, à Paris, rue du Faubourg-Saint-Denis, 88,

A exposé un piano à queue, un piano droit à cordes verticales et un piano droit à cordes obliques qui a mérité d'être placé au dixième rang dans le concours.

Le jury décerne une mention honorable à M. Vandeventer.

M. MONNIOT, à Paris, rue Richelieu, 64,

A exposé un piano droit à cordes verticales et un piano droit à cordes obliques qui a été mis au douzième rang.

Le jury accorde une mention honorable à M. Monniot.

MM. HERCE père et fils, à Paris, rue du Faubourg-Saint-Antoine, 15.

Ces artistes ont exposé des pianos droits à cordes obliques et à cordes verticales, présentant quelques innovations dans la construction, et notamment dans la manière de couder les cordes sur le chevalet. Ils ont applique ce nouveau système de coudage à un piano droit à cordes verticales qui, dans le concours, s'est trouvé mis au sixième rang.

Le jury décerne un mention honorable à MM. Herce et fils.

M. HERZ (Jacques), à Paris, rue de la Paix, 7.

M. Jacques Herz confectionne soixante-dix pianos par an et occupe vingt-quatre ouvriers, tant chez lui qu'au dehors. Un piano droit à cordes verticales ssortant de ses ateliers, a obtenu le huitième rang au concours.

M. Jacques Herz est digne de la mention honorable que lui décerne le jury.

M. RINALDI, à Paris, boulevard St-Denis, 13,

A exposé un piano à queue et un piano droit à cordes verticales, qui, au concours, a été mis au douzième rang. Ce fabricant occupe vingt-cinq oouvriers dans ses ateliers et confectionne chaque année cent-quatre-vingts pianos.

Le jury décerne une mention honorable à M. Rinaldi.

M. SCHULTZ, à Marseille (Bouches-du-Rhône).

M. Schultz est un artiste expérimenté qui, avant de s'établir à Marseille, a travaillé longtemps chez les facteurs les plus renommés de Paris. Il confectionne des pianos de toutes espèces l ceux qu'il a exposés prouvent non-seulement que ce fabricant donne beaucoup de soin à la construction de ses instruments, mais aussi qu'il est capable d'innover et de faire des progrès à son art.

Le jury décerne une mention honorable à M. Schultz.

M. WIRTH, à Lyon (Rhône).

Cet exposant occupe quinze ouvriers dans ses ateliers et confectionne soixante pianos par an. Il a présenté un piano carré à double échappement et à frappement par-dessus, dans lequel on remarque une nouvelle disposition des étouffoirs.

Le jury accorde une mention honorable à M. Wirth.


CITATIONS FAVORABLES.

Le jury cite favorablement :

M. BARTHÉLEMY, rue Paradis-Poissonnière, 29,

Pour un procéde propre à faciliter l'accord du piano, consistant dans l'emploi de vis de rappel tellement faciles à établir que le prix de l'instrumetn n'en est point augmenté.

M. BRAZIL, à Rouen (Seine-Inférieure),

Pour son piano dit harmonomètre, dont le clavier est disposé de telle sorte que le doigte; reste le même pour toutes les gammes ; d'où résulte ce très-grand avantage qu'à l'aide de l'instrument de M. Brazil, un pièce de musique peut être exécutée indifféremment dans un ton ou dans un autre, et qu'en conséquence la transposition ne présente plus aucune difficulté. Un clavier semblable avaut déjà été construit, il y a plusieurs années, par M. Grillet de Lyon ; mais on ne peut qu'applaudier aux efforts que fait M. Brazil pour en répandre l'usage.

M. MARTIN, à Paris, place de la BOurse, 13,

Pour l'appareil auquel il a donné le nom de chirogymnaste, qui sert à exercer les doigts du pianiste, sans fatiguer son oreille et sans user le mécanisme du piano.

M. BELL fils, à Paris, rue Saint-Denis, 356,

Pour la bonne construction de ses pianos. M. Beill quoique très-jeune encore, dirige avec distinction l'établissement qui lui a été légué par son père.

M. GUÉRIN jeune, à Paris, rue d'Enghien, 1.

Le jury classe tout à fait à part le pianographe de M. Guérin. L'appareil que cet habile mécanicien adapte au piano pour procurer à cet instrument la faculté d'écrire avec une exactitude parfaite tout ce que le pianiste exécute, est sans doute d'une simplicité très-remarquable ; mais comme M. Guérin n'a encore construit qu'un petit nombre de pianographes, il faut que le temps fasse connaître les avantages que les compositeurs de musique peuvent en retirer.


NON EXPOSANTS.

M. ROHDEN, à Paris, rue Saint-Maur, 61,

M. Rohden est un fabricant de mécanismes pour pianos. Cet artiste habile et entreprenant, qui occupe dans ses ateliers trente-deux ouvriers, a imaginé et construit plusieurs machines propres à accélérer son travail et en même temps à le rendre plus exact. Ces divers appareils sont mis en mouvement par une machine à vapeur. M. Rohden confectionne par an neuf cents mécanismes de pianos, et en envoie une partie à l'étranger, notamment en ALlemagne. L'amélioration qui se manifeste depuis quelques années dans l'ensemble de la facture, trouve une de ses causes dans la perfection des produits de cette fabrique et de quelques autres établissements du même genre.

M. Rohden, qui n'a pas exposé en son nom, était recommandé par le jury d'admission du département de la Seine ; le jury central saisit avec empressement cette occasion de récompenser le mérite d'un artiste aussi distingué, et décerne une médaille d'argent à M. Rohden.

M. GIESLER, à Paris, rue Folie-Méricourt, 32.

Les claviers de pianos qui sortent de l'atelier de M. Giesler se font remarquer par le fini et la précision du travail. Pour atteindre à une aussi grande perfection, cet habile ouvrier emploie plusieurs machines fort ingénieuses. Ses claviers sont recherchés par les facteurs de Paris, de Bruxelles, de Hambourg, de Berlin, de Vienne, de Copenhague, etc.

M. Giesler n'a pas exposer isolément les produits de son industrie ; mais le jury d'admission a pris soin de les signaler.

Les claviers fabriqués par M. Giesler contribuant d'une manière remarquable à la bonne exécution des pianos, et pouvant être présentés aux facteurs comme des modèles à imiter, le jury central décerne à ce fabricant une médaille d'argent.


§6. CORDES D'INSTRUMENTS DE MUSIQUE.

M. SANGUINEDE, à Paris, rue du Sentier, 26,

A exposé des cordes en acier trempé, destinées à remplacer dans le piano les cordes d'acier non trompé dont on se sert maintenant et qui nous viennent presque toutes d'Angleterre.

Ces nouvelles cordes constituent une innovation qui peut avair une grand importance : car il est prouvé que par leur moyen on obtiendra plus d'intensité dans le son et plus de fixité dans l'accord des instruments. Quant aux autres qualités non moins essentielles du son, tout ce qu'il est permis de dire en ce moment, c'est que parmi les pianos qui furent placées en première ligne aux concours qui viennent d'avoir lieu, plusieurs étaient montés avec des cordes de M. Sanguinède.

Le jury décerne une médaille de bronze à cet artiste, tout en regrettant de ne pas lui accorder une récompense plus élevée ; mais son industrie est trop récente, et il faut laisser au temps à prononcer sur la valeur de son invention.


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