Au moment où nous entamons ce XXIème siècle, il nous
a paru intéressant de porter une interrogation sur les profondes mutations
à la fois sociales, politiques, culturelles, économiques, psychologiques,
et même biologiques qui bouleversent la société moderne.
Ces mutations
entraînent avec elles des comportements qui hier étaient ignorés,
et qui sont curieusement
adoptés par nombre d’individus de notre temps.
Parlant
précisément de la sexualité humaine, certains
phénomènes qui jusque-là
étaient considérés comme pathologiques, sont désormais
monnaie courante dans nos sociétés. Il s’agit notamment de
la pédophilie, de l’inceste, du viol, du sadisme, du masochisme, du
fétichisme... Lorsque l’une de ces formes de sexualité est
adoptée par un individu quelconque, il est dit déviant ou pervers
selon les milieux sociaux.
Dans
ces conditions quand peut-on parler de santé sexuelle, quand
on sait que la sexualité est vécue aujourd’hui avec beaucoup
de libéralisme, le sexe étant à la limite devenu
comme un produit de consommation à caractère industriel ?
C’est
en 1974 que l’O.M.S. propose une définition de la santé sexuelle
: « elle
implique chez
les êtres sexués une complémentarité entre les
aspects somatiques,
affectifs,
intellectuels et sociaux qui lui permettent de parvenir à un épanouissement,
à communiquer, à aimer ».
Cette
définition donne à penser que la sexualité résulte
de l’interaction des données
biologiques, psychologiques et socioculturelles d’une part, d’influences
réciproques entre individus d’autre part. En effet, le milieu se présente
comme un véhicule et un instrument de contrôle de l’adéquation
du comportement sexuel aux règles intra -sociales. C’est pourquoi
le groupe social lui-même et les institutions (famille, école,
amis...) exercent une pression plus ou moins forte sur l’individu et l’amènent
à une certaine conformité. En cas de non - adhésion
au système, le comportement est défini comme transgresseur
et s’expose à des jugements d’ordres moraux (condamnables ou non),
juridiques (punissables ou non ) et / ou médicaux (sain ou malade
).
La normalité peut donc être morale, juridique, sanitaire ou
statistique ; la norme statistique étant représentée
par la tendance générale du groupe. Chaque fois qu’un
individu choisit une forme de sexualité non - conforme à celle
d’un groupe, il sort de la normalité et sa sexualité est dite
interdite, car elle porte atteinte à l’intégrité morale,
physique ou psychologique de l’autre.
C’est
dans cette perspective que nous nous sommes intéressés aux
déviations
sexuelles, notamment celles qui portent atteintes à la personnalité
des femmes et des enfants, autrement dit les violences sexuelles orientées
contre les femmes et les
enfants. Car ces phénomènes même s’ils ne sont pas nouveaux
et paraissent être contemporain de l’existence humaine, force est de
constater qu’ils ont pris une proportion importante et inquiétante
de nos jours, avec les mutations sociales dont nous parlions plus haut. Ainsi
pendant que dans beaucoup de milieux sociaux le persistance du tabou sexuel
contraste avec le vécu quotidien, nombre de femmes et enfants sont
réduits au silence en se repliant sur leur souffrance orchestrées
par les abus sexuels de tous ordres (viol, inceste, pédophilie,
contrainte à la prostitution et à la pornographie, harcèlement
constant assortie de menaces multiformes : privations-sanctions, etc.). C’est
en vue de les aider et les amener à se libérer de cette situation,
afin qu’ils aient eux aussi un développement et un épanouissement
social accompli que notre combat trouve tout son sens.
Nous
suivrons donc dans ce site les actions menées par S.O.S. Violences
Sexuelles ainsi que toutes les informations relatives à leurs partenaires
d’activités multiples et les membres du Secrétariat Exécutif.
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