LES CONSEQUENCES DES VIOLENCES SEXUELLES


« L’abus sexuel est une agression qui étouffe, broie, et humilie l’esprit, l’âme et le corps de l’enfant. Il n’est pas un domaine de son existence qui ne soit touché ».
Beverly Engel in Le droit à l’innocence.

Les conséquences des agressions sexuelles sont multiples et variées. Cependant, il n’existe pas de réaction type à l’abus sexuel. Chaque individu a une personnalité, une énergie et des ressources morales différentes. D’autres facteurs importants entrent en ligne de compte, tels que la relation de la victime et son bourreau, la gravité des sévices, sa durée ou encore l’âge de la victime. Par ailleurs, les conséquences peuvent êtres minimisées lorsque l’abus est découvert et que les adultes aident la victime en lui témoignant de l’amour. Il n’en demeure pas moins que bien de victimes souffrent de graves meurtrissures physiques et affectives.

Nous classerons donc les conséquences des violences sexuelles en deux catégories: les conséquences physiques et les conséquences psychologiques.


 
 
 


LES CONSEQUENCES PHYSIQUES


Les MST et le SIDA

 
En dehors des blessures physiques qui accompagnent les sévices sexuels, le danger réel demeure les M.S.T. et le VIH. Les femmes et les enfants victimes des abus sexuels sont terriblement exposés au virus du SIDA. Selon les chiffres avancés par l’ECPAT (End Child Prostitution, Pornography and Trafficking), plusieurs dizaines de milliers d’enfants asiatiques meurent chaque année de SIDA. Ce chiffre tant à accroître chaque année.
Comme on le constate, les enfants, plus que les adultes sont terriblement exposés à cette maladie, car les agresseurs sexuels et autres pédophiles ne prendront jamais la peine de se protéger afin de commettre leur forfait. Ce qui compte pour eux, c’est leur plaisir qu’ils cherchent à obtenir par tous les moyens, n’importe où et  n’importe comment.

 
 

Les grossesses non désirées

 
La grossesse non désirée reste l’un des problèmes majeurs des agressions sexuelles. Les femmes et les enfants victimes des abus sexuels sont constamment exposées aux risques de contracter une grossesse non désirée. Les conséquences de ce phénomène sont nombreuses et dévastatrices pour la santé de la mère et de l’enfant, aussi bien mentale que physique.
En effet, une femme n’est généralement pas prête pour l’accouchement avant l’âge de 18 ans au moins. La grossesse présente donc quatre fois plus de risque pour une adolescente que pour une femme âgée de 25 à 29 ans, et l’enfant ainsi né court le risque de tomber très souvent malade ou de mourir en bas âge.
Par ailleurs, une femme mature qui contracte une grossesse à la suite d’un viol  vit cette situation dans le déshonneur le plus total. En Croatie, ce fut une politique délibérée que de violer des adolescentes et de les forcer à porter l’enfant de «l’ennemi». Beaucoup d’entre elles abandonnaient leurs enfants à la maternité, juste après l’accouchement.
Au Rwanda, le viol a été systématiquement utilisé comme arme d’épuration ethnique pour détruire les liens communautaires. Celles qui se sont retrouvées enceintes ont été mises au ban de leurs familles et de leurs communautés, certaines ont abandonné leur enfant, d’autres se sont suicidées.

 

LES CONSEQUENCES PSYCHOLOGIQUES

 
Pour celles qui ont réussi à échapper au virus du SIDA et aux grossesses non désirées, s’ouvre alors l’engrenage des traumatismes liés à la gravité des persécutions vécues. Ainsi, les troubles psychologiques qui accompagnent un viol où toutes autres formes de violences sexuelles sont nombreuses et insoupçonnées. Nous énumérerons ici quelques conséquences psychologiques liées aux abus sexuels :

Le vaginisme :   peur inconsciente de l’acte sexuel se manifestant par des contractions spasmodiques et émotives des muscles de la paroi vaginale. Cette peur est presque toujours en relation avec un refus inconscient du coït, soit par crainte de la grossesse, soit par non - acceptation du partenaire, soit encore à  un souvenir traumatique lié à un viol ou toute violence sexuelle. Elle se combine parfois à la frigidité, qui est une impossibilité pour la femme d’éprouver des sensations voluptueuses dans les rapports sexuels.

La pseudo-stérilité : C’est une stérilité due à un dysfonctionnement du système hormonal pouvant avoir pour origine un abus sexuel dans l’enfance ou à l’adolescence. La victime se place dans une situation de non - fécondité pour exprimerr inconsciemment son dégoût pour l’acte sexuel et l’amour.

Les phobies : On désigne sous cette expression un ensemble de peur irraisonnée et obsédante, relative à certains objets ou à certaines situations, pouvant remonter à un traumatisme lointain (viol, agression, attentat). On note deux types de phobie liée aux sévices sexuels :

  • L’agoraphobie : Peur des endroits publics (marché, plage, bus...).
  • La claustrophobie : Peur des endroits clos (ascenseurs, cave, chambre...)
Le sentiment de culpabilité et les complexes : Les femmes et les enfants victimes des violences sexuelles vivent leur drame  de façon profondément humiliante. La plupart des victimes sont constamment perturbées par un sentiment de culpabilité, de honte et de colère qui devient parfois obsédant, entravant dangereusement leur équilibre et leur avenir.

Les inhibitions : On désigne sous cette expression un ensemble de blocages et de perturbations qui empêchent un individu d’agir, bien qu’animé de la volonté.

L’obsession :  Idée ou groupe d’idées qui s’imposent de façon persistante à la conscience d’un individu malgré sa volonté, et en dépit du fait qu’il reconnaît lui-même que c’est anormal. Les sujets victimes d’un abus sexuel vivent constamment avec des idées obsédantes, ce qui perturbent dangereusement leurs équilibres psychologiques.

On peut aussi citer d’autres conséquences telles que les hallucinations visuelles et auditives, l’angoisse et l’anxiété, la dépression, la mélancolie, les troubles psychosomatiques...
Comme nous le constatons, les dommages liés aux abus sexuels sont nombreux et particulièrement dévastateurs pour l’équilibre psychologique. La plupart des victimes traînent « leur charge » durant des mois, voire des années avant déballer un jour  - si l’occasion se présente - l’agression dont elles ont été victime.  Tous ces événements vécus constituent des charges afectivo-émotionnelles latentes  pouvant dégénérer à tout moment si l’on n’aide pas la victime à s’en sortir.


 


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