à Boiled Georges
Pour (vous) introduire
Nous sommes en 1857 (belle année), aux premières feuilles de l'Automne (c'est à dire à la fin de l'été ; car chacun sait que les premières feuilles de l'automne tombent aux derniers jours de l'été) à Saint Hilaire du Arcouët (qui connaîtra son heure de gloire en accueillant le jeu des 1000 francs), se dresse le manoir de monsieur de Morey.
Nul n'ignore les malheurs qui ont frappé ce gentillhomme : sa fille est morte en 1835 à l'âge de 14 ans, et lannée suivante est fatale à son épouse, qui met néanmoins au monde un garçon : Gabriel. Les PJs sont des amis de Gabriel de Morey : il les a invité à passer quelques jours dans la demeure paternelle ; le médecin et le prêtre sont ses amis d'enfance ; quant à Henri de Tonneval, Gabriel l'a rencontré récemment à l'hippodrome de Longchamp. Les deux jeunes gens ont la passion des chevaux et entretiennent une amitié "particulière".
Au cours du dîner, monsieur de Morey est pris de convulsions. Le médecin diagnostique un grave malaise cérébral (la fin est proche et inéluctable) et préconise d'aliter le malade. I/ Une Voix mystérieuse (surtout rieuse)
La soirée passe et l'état de monsieur de Morey se stabilise : le médecin, dont la présence était jusque là nécessaire (bien qu'il fût impuissant) peut relâcher sa surveillance (le temps de boire un cognac ou de fumer un cigare, par exemple).
A son retour, il surprend une voix mystérieuse provenant de la chambre :
"Maintenant que ta fin est proche je peux te le dire : j'ai échangé les bébés ... Ah !!! Ah !!! Ah !!!"
Si le médecin tente d'ouvrir la porte, il se rend compte qu'elle est fermée à clé de l'intérieur. Il faut donc l'enfoncer ou trouver une autre solution.
Si au contraire il décide d'attendre la sortie de l'inconnu, ce sera peine perdue.
Dans tous les cas, le majordome (car c'est lui l'inconnu) se retirera par un pasage dérobé (très difficile à déceler : même Gabriel l'ignore).
Si on interroge monsieur de Morey au sujet de cet inconnu, il déclarera n'avoir vu personne.
II/ Le Testament (comme il respire)
Le lendemain matin, monsieur de Morey (toujours alité) reçoit son notaire. Il sera quasiment impossible aux PJs d'espionner les deux hommes, à moins d'user d'un stratagème ingénieux ou d'utiliser le passage dérobé (si par miracle il a été découvert). La chambre sera fermée à clé, et monsieur de Morey est encore assez lucide pour démasquer quiconque voudrait se faire passer pour un notaire.
Contenu du testament (qui ne sera dévoilé qu'à la mort de monsieur Morey, sa lecture étant réservée au notaire qui en a la garde) :
initialement le document déclare Gabriel de Morey unique héritier du légataire. Un codicille a été rajouté précisant que Gabriel de Morey n'est plus l'unique héritier : les biens de Monsieur de Morey père sont séparés en trois lots. Gabriel de Morey bénéficiera de la moitié de la fortune de son père à condition de retrouver la trace d'un second héritier (un enfant mâle enlevé par les saltimbanques en 1835). Ce dernier obtiendra le seconde moitié de la fortune. Le troisième lot : il s'agit d'une maison retirée des bien immobiliers du légataire, et dont la jouissance et la possession sont abandonnés au majordome de Monsieur de Morey, si celui-ci accepte d'apporter toute son aide à Gabriel de Morey dans sa recherche du second héritier.
III/ Le Décès
A moins qu'on ne précipite les choses, mosieur de Morey rendra l'âme en fin d'après-midi. Si le jeune prètre ne se décide pas de lui-même à donner les derniers sacrements au mourant (tout se perd, mon bon monsieur), celui-ci le fera mander.
La confession (du bois : je meurs à l'endroit)
Sachant qu'il sera bientôt reçu au tribunal de Dieu, monsieur de Morey se décide à alléger, à sa manière, sa conscience.
Il confesse que son fils est le fruit d'une union incestueuse qu'il eut avec sa fille. Cet enfant naquit en 1835 et fut ensuite enlevé par des saltimbanques (la fille de monsieur de Morey se serait donnée la mort peu après). Voulant se justifier, de Morey explique à son confesseur qu'il a commis cet acte par dépit : sa femme ne lui ayant donné qu'une fille, et plus rien par le suite ... le pauvre monsieur de Morey se devait d'assurer sa descendance.
"Dans les heures sombres où à présent je m'éteins, l'espoir que ce fils disparu puisse être encore de ce monde me ..."
Monsieur de Morey n'est plus.
IV/ Le Majordome (homme majeur)
Dans tous les cas les PJs finiront par se tourner vers lui.
- Avant la mort de Monsieur de Morey, le majordome déclare qu'autrefois un enfant de la maison fut enlevé par des saltimbanques. Il ne sait rien de plus.
- Après la mort de monsieur de Morey et la lecture du testament, voici ce que dira le majordome :
- Un enfant de la maison fut enlevé en 1835 par des saltimbanques
- Ces saltimbanques appartenaient à un cirque ambulant
- Selon une rumeur ce cirque serait devenu permanent à Londres
- Le chef de la troupe était un certain Charles Lésoreil
V/ London Circus
En cherchant bien, les PJs finissent par trouver le LONDON CIRCUS, fondé vers 1835 par Charles Lésoreil. Ce dernier qui est aussi vieux que de Morey (père) accepte de les recevoir.
Il s'insurge à l'évocation de l'enlèvement :
"L'enfant nous a été confié : c'est le majordome de monsieur de Morey lui-même qui nous l'a amené. On nous a même versé une forte somme pour cela, grâce à quoi j'ai pu faire construire les lieux où nous sommes."
L'enfant, prénommé Henri, grandit parmi la troupe et devint un assez bon écuyer. Vers l'âge de 4 ans, il fut recueilli par un noble français qui adorait les chevaux : le comte de Tonneval.
VI/ Happy End
Tout ça va amener les PJs à se poser des questions :
- Le prêtre doit-il dévoiler l'union incestueuse de M. de Morey et de sa fille ?
- Le médecin a t'il déjà évoqué ce mystérieux échange de bébés ?
- Gabriel doit-il continuer sa relation avec Henri de Tonneval qui de toute évidence est son frère ?
Le seul à connaître toute l'histoire est le majordome. En le cuisinant un peu, il dira tout ce qu'il sait. De toutes façon, au point où on en est...
Monsieur de Morey eut de sa femme une unique fille, mais point de garçon. Frustrée de son désir d'une mâle descendance, et soupçonnant la stérilité de son épouse, il engrossa sa fille. Cette dernière sombra dans la folie, ce qui ne l'empêcha pas de mettre au monde (dans le plus grand secret) un enfant. En 1835, le jour même, une servante du manoir accoucha aussi d'un garçon. Or la fille de Morey n'avait pas assez de lait pour nourrir son fils (elle ne l'aurait pas fait de toute façon car rappelons-le elle était folle et considérait l'enfant comme une abomination) ; Monsieur de Morey fit enlever le fils de la servante par son majordome qui devait le donner à des saltimbanques. Le fils incestueux fut donc nourri au sein de celle qu'on avait privé de son fils.
VII/ Epilogue (pour enculer les mouches)
A ce jour un détail nous échappe :
Le majordome savait-il que l'enfant qu'il devait confier aux saltimbanques était aussi le sien ?
- Si oui, il y aurait bien eu un échange de bébés. Henri serait bien le fils de monsieur de Morey mais Gabriel serait celui du Majordome.
- Si non : il l'a su plus tard et a sans doute inventé cette histoire d'échange pour forcer de Morey à changer son testament pour que l'on retrouve son fils (qui profiterait ainsi de l'héritage). Dans ce cas, c'est Gabriel qui est le vrai de Morey et Henri qui est le fils du Majordome.
Dans tous les cas le vieux de Morey a eu un doute et pour ne léser personne il s'est arrangé pour que tout le monde ait quelque chose (royal, non ?). VII/ Liste non exhaustive des personnages
- Monsieur de Morey - 65 ans - PNJ - rentier (R45 D55 VE65 ; vieux, gros ; agonisant)
- Le majordome - 60 ans - PNJ (R55 D50 VE60 ; vieux, méchant, maigre)
- Le Notaire : Maître Broussard - 55 ans - PNJ (R40 D45 VE55 ; vieux, mauvaise vue)
- Charles Lésoreil - 65 ans - PNJ - saltimbanque (R40 D45 VE65 ; vieux, tzigane)
- Gabriel de Morey - 22 ans - PJ - rentier (R40 D45 VE22/66 ; homosexuel, joue du piano, hémophile)
- Henri de Tonneval - 22 ans - PJ - rentier (R40 D45 VE22/44 ; homosexuel, parieur fou, maladif)
- Robert Duchesne - 22 ans - PJ - médecin (R40 D45 VE22 ; alcoolique, fume, républicain)
- Le père Antoine - 24 ans - PJ - prêtre (R40 D45 VE24 ; prêtre, naïf, lit trop)
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