GEORGE ET ALFRED

De Marie-Françoise Hans

Au théâtre du Petit Chien du 6 au 28 juillet

Mise en scène : Marie-françoise Hans

Avec Pascale Chemin et Xavier Clion

Marie-Françoise Hans nous fait assister aux derniers moments de la séparation de ces deux immenses écrivains, George Sand et Alfred de Musset. Une sorte de pugilat grandiose où l'on s'aperçoit très vite que tous les coups sont permis. Les grands hommes ne sont pas toujours grands, loin s'en faut, même si l'exaltation des sentiments et l'admiration réciproque, donnent l'illusion de cette grandeur. Dès lors, l'Amour devient l'instrument narcissique d'une auto glorification et l'égoïsme de chacun à tôt fait d'apparaître devant la réalité triviale des enjeux, tel l'argent ou la notoriété. George Sand "première femme moderne" assume sa condition refusant la domination si bien admise de l'homme sur la femme. Mais quand l'on refuse d'être dominée, y a t' il d'autre possibilité que de devenir à son tour dominant ?

Peu à peu la tension monte. Pascale Chemin paraît d'abord petite et fragile, comme l'était George Sand jeune, mais peu à peu la force de caractère du personnage s'impose et c'est un ouragan qui se déclenche pour tout emporter. La fragilité change de bord quand le poète voit s'effondrer l'amour comme ultime idéal. La mise en scène est précise, haletante. Un huis clos, une chambre, un ring, les coups pleuvent. Entre chaque round, quelques baisers, derniers sursauts de l'ancien désir, le désir comme arbitre, forcément injuste.