Jean-Luc Persécuté
De
C.F.
Ramuz
C’est
l’histoire d’un homme appelé Jean-Luc Robille. Il
était marié à Christine Geindre avec qui il avait eu un petit garçon, Henri.
Tout allait très bien jusqu’au jour où il s’aperçut que sa femme avait une
liaison avec Augustin Crettaz. Il quitta donc la
maison qu’il partageait avec sa femme et alla habiter chez sa mère, emmenant son
fils. Il y resta tout l’hiver. Lorsque les beaux jours revinrent, Christine lui
demanda par deux fois de revenir vivre avec elle, mais à chaque fois il refusa.
C’est à la 3ème fois seulement qu’elle lui demanda de revenir pour
son fils et non pour elle, qu’il accepta enfin. Il réaménagea donc avec sa femme
mais ne lui pardonna pas malgré tous les effort de
celle-ci. Un jour pourtant, alors qu’il s’était cassé la jambe, il s’aperçut à
quel point cela faisait du mal à
Christine de le voir souffrir. C’est à ce moment précis qu’il décida de lui
pardonner. Ils furent heureux pendant un certain temps comme avant et plus tard
elle lui annonça même qu’elle était enceinte. Mais malheureusement, Christine
recommença bientôt ses rendez-vous secrets avec Augustin. Quand Jean-Luc
l’
apprit,
fou de rage, il la mit à la porte.
Après
le départ de Christine, Jean-Luc eut beaucoup de peine à s’en remettre. Mais
pour son fils, il se battit pour remonter la pente.
Cependant
un jour, un habitant de son village, Anthime, avec qui
il s’était brouiller à cause d’une part d’eau, commença
à le faire douter ; Henri était-il vraiment de lui ? En effet l’enfant
était blond tout comme Augustin tandis que Christine et Jean-Luc était tous deux noireaux. Peu à peu
il se mit à renier son fils et commença à boire ; il vendit bientôt tous ses biens afin de
pouvoir acheter de quoi boire.
Heureusement
il rencontra Nanche, un homme souvent maltraité par
les autres hommes qui buvaient avec Jean-Luc. Il
devinrent rapidement amis, car ils se comprenaient. Henri mourut quelque
temps plus tard, noyé dans un étang situé à proximité de la maison de Jean-Luc.
Quand Jean-Luc l’apprit, il s’enferma avec son fils plusieurs jours dans sa
chambre. Quand il ressortit, il paraissait heureux. En effet, il s’était inventé
un fils imaginaire, qu’il était le seul à voir évidemment. Mais bientôt il le
perdit rejetant la faute sur le retour de Christine au village. Il alla donc la
voir pour lui ordonner de repartir lui disant qu’ainsi son fils reviendrait.
Bien sûr elle refusa le prenant pour un fou. Alors dans un accès de folie, afin
de retrouver son fils, Jean-Luc enferma Christine et son fils dont elle
venait d’accoucher dans un fenil et
y mit le feu. Christine morte, il retrouva son fils
imaginaire.
Plus
tard il se rendit jusqu’à une falaise pourchasser par des habitants du village
ayant aperçut le brasier. Il leva les bras avec peine comme s’il soulevait un
poids et le jeta dans le vide. Le poids en question était évidemment son fils
imaginaire. Puis il pris son élan et s’élança dans le précipice.
-Jean-Luc Robille : c’est le personnage principal de l’histoire, le héros en quelque sorte. C’est un paysans comme la plupart des gens à cet époque. Il est marié avec Christine avec qui il a eu un enfant.
-Christine :
c’est la femme de Jean-Luc et la mère d’Henri. Elle a une liaison avec Augustin
Crettaz.
-Henri :
c’est le fils de Christine et de Jean-Luc (ou peut-être d’Augustin )
-Augustin :
c’est l’amant de Christine.
-Nanche : c’est un ami de Jean-Luc dès que celui-ci
commence à boire.
Etude
du personnage :
On
ne nous donne pas d’indices au sujet de son physique.
Sauf
lorsqu’il met sa femme à la porte l auteur insiste sur le fait qu’il a beaucoup
vieilli et également maigri, ce qui nous amène à la conclusion que cette
décision l’a énormément affecté. Par ailleurs nous savons que c’est un paysans,
donc de toutes évidences bien bâti. Il y a aussi l épisode où il se casse la
jambe. Il était en train de couper des troncs d’arbres avec d’autres paysans, ce
qui souligne une fois de plus sa supposée corpulence, en comparaison avec un
bûcheron.
-Jean-Luc tolère que
Christine aime Augustin tant que ce sont des paroles et non des actes confirmés.
Car avant de l’épouser Christine l’avait averti.
-
Citation pages 18 : << Moi j’aime
mieux,
Augustin, et il m’a demandée
aussi, mais son père ne veut pas parce que je suis trop pauvre, et moi j’en ai
assez d’être servante chez les autres, alors fiançons-nous, si tu veux ;
seulement si Augustin veut m’embrasser, je me laisserai embrasser.>>
Mais
lorsqu’il apprend ou plutôt qu’il se rend compte qu’elle a une liaison avec
Augustin, il a une réaction démesurée vu compte tenu du fait qu’il avait été
averti. C’est comme s’il était naïf au point de penser qu’elle ne le tromperait
pas après sa déclaration. Nous pensons que lorsqu’il part chez sa mère avec
Henri c’est une sorte de fuite. (il préfère fuir plutôt
qu’affronter la situation)
Lorsque
Christine lui demanda pour la 3ème fois de
revenir.
Citation
page 29 : Jean-Luc : <<Si c’est
pour moi tu peux t’en retourner !>>
Christine :
<<Ce n ‘est pas pour toi, c’est pour le petit.>>
Jean-Luc :
<<Ah ! Ce n’est pas pour moi !>> Et il avait été comme
retourné, il avait senti son sang, il avait dit : <<Eh bien, je
monte.>>
Nous
pensons qu’il accepte parce qu’elle éprouve comme de l’indifférence pour lui,
comme si ça lui était égale qu’il remonte tant qu’elle récupérait Henri. Donc à
notre avis c’est avec un esprit de contradiction flagrant qu’il remonte. En
effet elle lui avait déjà demandé deux fois auparavant, et il avait refusé. Car
s’il était remonté lorsqu’elle le lui demandait cela aurait pu signifier qu’il
lui obéissait mais surtout qu’en quelque sorte il avait besoin d’elle d’une
façon ou d’une autre. A notre avis il était trop orgueilleux pour l’accepter et
encore moins pour l’avouer. Mais comme la 3ème fois elle ne lui
demandait que l’enfant, notre interprétation c’est qu’il
essayait de se convaincre
qu’il remontait pour Henri et non pour Christine ou pour lui. Mais plus tard, il
se demande souvent pourquoi il est remonté. Et un jour qu’il s’occupait de
transporter le fumier il se rendit compte qu’il était remonté car elle l’avait
mis en colère en ne lui demandant pas de revenir. Et il s’était même demandé
s’il n’avait pas besoin d’elle ; mais même à lui-même il ne voulais pas l’avouer.
Citation
page 33 : << C’est à cause de ce
qu’elle m’a dit, j’ai eu colère.>>
<<Est-ce
que j’aurais besoin d’elle ?>>
<<
Jamais ! disait-il. Je suis revenu, eh bien, ce qui est fait est fait et je
travaillerai pour elle et elle travaillera pour moi, et on vivra ensemble, mais
pour lui pardonner….Jamais !>>
Nous
voyons quand même qu’il doute mais qu’il essaye de se convaincre du
contraire.
-
Dès le moment où il met définitivement sa femme à la porte, il commence à
changer ; on dit qu’il a beaucoup vieilli et maigri. Mais il s’accroche
pour le petit désormais sa seule raison de vivre.
Citation
page 71 : << Il faut que je fasse voir
que je suis solide !>>
<<J’ai
cet enfant qui est à moi ; c’est pour lui qu’il faut que je dure.>>
Cet
enfant est devenu toute sa vie et il voulait le mieux pour lui. Il voulait même
faire des économies pour ce dernier…
Mais
cela ne dura pas…
-Le
jour de mardi gras, Anthime, un voisin, avec qui Jean-Luc s était brouillé pour
une part d’eau, lui déclara d’une manière détournée qu’Henri n’était à son avis pas de
lui.
Citation
page 74 : <<Où l’as-tu trouvé,
celui-là ?>>
<<L’as-tu
payé cher ?>>
Il
commença à se poser pleins de questions.
Citation
page 75 : <<Si c’est Anthime, c’est mon ennemi, il a pu mentir ; mais elle
aussi a pu mentir, elle n’a jamais fait que
ça !>>
<<
Il est blond non pas noir comme moi, et, elle aussi, elle était noire ; il
est blond comme l’autre, ah ! mon
Dieu !>>
<<
Est-ce qu’il me ressemble ? Est-ce qu’on sait ? Que faut-il
faire ?>>
Nous voyons dans cette évolution qu’il doute de plus en plus. Toute ces question le mène vers l’alcool. Il voulait sûrement boire pour oublier comme font la plupart des gens. Cette attitude nous révèle que la simple mais non moins cruelle pensée que son fils soit en réalité celui d’un autre, l’affecte terriblement. Cela est tout à fait compréhensible, car pendant un certain temps Henri avait été la lumière au fond du tunnel, et d’un coup sa seule raison de vivre n’est peut-être qu’un leurre.
-
Jean-Luc se rend compte que même si
il était entouré de beaucoup de gens lorsque qu’il buvait, en faite ces
personnes restait avec lui uniquement pour son argent.
Car il leur payait à boire. Par la suite, lorsqu’il est chez Nanche il va brûler ses billets, ce qui veut probablement
dire que l’argent n’est pas important pour lui, puisque désormais il a un ami.
Nanche va le regarder sans faire un geste. Il ne reste
donc pas avec Jean-Luc pour son argent mais parce qu’il l’apprécie vraiment. Le
fait que Nanche n’ait pas empêché Jean-Luc de brûler
son argent va le rapprocher de lui. Il se rend compte que désormais il a
quelqu’un sur qui compter. Un
bref instant, il aura l’espoir de ne plus être seul. Cette impression ne dura
qu’un moment car il s’aperçut bientôt que Nanche
s’était endormi sur son épaule, alors qu’ils étaient ensemble près du feu.
Jean-luc se retrouve donc tout seul face à lui-même.
-Lorsque
son fils mourut. Il se rendit compte qu’il tenait réellement à Henri. Suite à
cette épreuve il se retourna vers la religion qu’il avait abandonnée. Il
regrette de ne pas s’être occupé d’Henri, de l’avoir renié. Nous pensons qu’il
voulait que l’âme de son fils soit acceptée au paradis pour qu’elle puisse
rester au près de lui.(crucifix, eau bénite,…) Nous
supposons que dès qu’il a senti que l’âme d’Henri avait été accéptée, c’est comme si son fils était revenu à la vie.
Ceci est notre interprétation de l’invention d’un autre
fils.
A
un moment donné Jean-Luc dit : Citation page
100 :
<<
Ce n’est pas le vrai qui est là-bas.>>
Dans
le sens que le fils qui est au ciel n’est pas réellement son
fils.
Le
corps de son fils n’est pas important pour lui. En effet dans la religion le
corps est simplement un emballage pour l’âme. C’est pour cela que Jean-Luc se
remet vite de la mort de son petit après s’être réorienté vers la religion. Car
il « sait » que l’âme d’Henri âme va rester avec lui, il en est
persuadé ; d’ailleurs il le disait à qui voulait bien
l’entendre.
Citation
page 98 : << Je suis bien content, je
l’ai retrouver.>>
<<
Cette fois, j’en suis sûr, il est bien à moi.>>
-Mais
plus tard, lorsque Christine remonta car son père était malade, il ne retrouva
plus Henri. Il est persuadé que Christine l’a fait fuir. C’était devenu une
obsession pour lui de retrouver son fils. Et bientôt il finit par brûler,
Christine et son nourrisson, dans un fenil, car il croyait que si Christine
n’était plus là le petit oserait revenir. Ce qui nous démontre clairement qu’il était devenu complètement
irrationnel. Il ne pouvait plus juger les conséquence
de ses actes.
-
Le fait qu’avant de se suicider il lança le petit dans le vide est intriguant.
Car s’il tenait réellement à cet enfant cela aurait était plus logique qu’il
saute avec celui-ci dans les bras. Une chose est sûr c’est que ce geste était
parti d’une bonne intention de sa part. Il a sûrement
voulu libérer Henri et lui-même. En
effet nous savons bien que les personnes qui se suicide sont persuadées qu c’est
la meilleure solution.
Relation
avec les autres personnages :
-
Christine :
Sa femme. Il l’aime et s’est marié avec elle tout en sachant pertinemment
qu’elle aimait également Augustin. Malgré son amour pour elle il finit par la
chasser.
-
Henri :
Il aime son fils mais il va le
renier lorsqu’il commencera à douter, par la faute d’Anthime.
Quand sa femme le trompe et qu’il la met
dehors il se retrouve seul avec son fils. Henri va alors devenir sa seule raison
de vivre. Il va donc se raccrocher à lui pour ne pas
sombrer. Son fils va désormais être tout pour lui.
Lorsqu’
Henri se noie, il va d’abord regretter de ne pas s’être occupé de lui, puis il
va se mettre à croire que l’âme de son fils est revenu
auprès de lui.
- Nanche : C’est un ami de Jean-Luc. Ils se comprennent. Jean-luc aura l’impression de ne plus être seul grâce à lui. En effet on voit qu’à un certain moment, lorsque sa femme est partie et lorsqu’il doute de la véritable identité de son fils Jean- Luc va se retrouver seul. Même alors qu’il boit entouré des villageois, il réalise que ceux-ci ne reste avec lui que pour son argent et pour rien d’autre contrairement à Nanche qui apprécie vraiment Jean-Luc.
- Sa mère : elle va longtemps soutenir Jean-Luc. Bien qu’elle n’ait pas vu d’un bon œil le mariage de son fils avec Christine, elle va quand même l’accepter chez elle lorsqu’il aura appris que Christine a une liaison avec Augustin.
Mais elle va définitivement le laisser tomber lorsqu’il viendra la voir cherchant son fils imaginaire.
Thème
principal :
Un homme a besoin d’être
entouré de gens qui l’aime et qu’il aime. Car dès le moment où il n’a plus rien
auquel se raccrocher, il sombre dans la démence.
Ce
qui nous amène à cette conclusion ; c’est que l’on voit que Jean-Luc
devient réellement fou lorsque qu’il a perdu son fils, il n’a donc plus personne
à qui il tient vraiment. Il n’a pas trouvé d’autre solution que de s’inventer un
fils pour surmonter la situation. Car même quand il est désespéré à cause du
départ de sa femme, il tient le coup grâce au fait qu’il soit utile à quelqu’un,
son fils.
Avis
personnel :
Nous n’avons pas vraiment apprécié ce livre. C’est une histoire dans le fond quelque peu lugubre ce qui ne nous plait pas spécialement. Malgré cela nous avons eu énormément de plaisir à analyser la psychologie de Jean-Luc qui n’est cependant pas typique de toute situation d’adultère selon nous. A notre avis l’auteur à voulu nous exposer l’extrême réaction à une trahison, qui est nous pouvons le dire, pas réellement complète vu que Christine l’avait averti.
M^me si nous n’avons pas spécialement aimé ce livres il nous a fait réfléchir. Nous pensons comme la majorité des gens que le fait de tromper ou de tromper est un manque de respect et de loyauté envers son prochain. Evidemment la réaction de Jean-Luc est disproportionnée mais nous pensons que l’auteur à exprès pris comme personnage principal quelqu’un qui est facilement déstabilisé. Nous avons aussi été jusqu’à la conclusion que lorsqu’il à brûlé sa femme et son fille c’été sans doute un crime passionnel. Car il aimait tellement son fils qu’il aurait pu faire n’importe quoi pour lui.