OPHIUS
Il y a de cela l'enfance,
j'étais roi, roitelet.
Je courais partout
comme une rigole buissonnière.
J'avais tout vu,
tout entendu,
je connaissais tout,
je savais tout.
Quelques échos me venaient du monde des adultes,
mais, n'avais-je pas tout vu, tout entendu ?
Ne connaissais-je pas tout ?
Ne savais-je pas tout ?
N'étais je pas roi, roitelet ?
Alors, je faisais la sourde oreille,
je courais, butais, tombais
me relevais, et repartais pour un tour,
ainsi de suite, de suite ainsi,
et vice versa, versez y le vice roi
Avec des larmes de joies virevoltant
dans la désinvolture du maintenant et toujours
Quand un réveille-matir
à la sainte rose de lima
le temps voulut maté, coulé
ma permanente révolte buissonnière
comme une épave de l'age d'or des bières
dans une foule de matricules d'Arcadie
radotant des ; c'était le bon temps,
de mon temps.
J'ai bien profité de ma jeunesse
et patati et patata, de billevesées.
Analphabète, illettré, la palme aux yeux,
je me suis jeté dans la passion du verbe
afin d'insuffler à ma chair le silence
d'il y a cela l'enfance.
Dernière actualisation : 31/07/2001 |
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