HYDEA
La vie, certes, j'ai perdu une bataille mais pas la guerre
je saurais mettre à profit mes erreurs et ceux des hérauts de naguère
sortir ma sensibilité du vallon des tacherons aux pitances incertaines
et faire de mes échecs le pédagogue de ma bohème de potache
Brillant du brio de ma verve ; hardie, ardente, hargneuse et parfois veule
Je plagie une démarche ponctuée de croche-pieds en casse-gueules
enlisé jusqu'au ras-le-bol dans un tragique silence sans silence
Mais le vent des hasards d'une âme sœur de galion passe en douceur
sur mes désillusions d'un soir, les mots qui du lion me redonnent le cœur Révolutionnaire,
par jeunesse effilant la chimère d'une toile d'araignée
enfilé du goutte à goutte perlée de l'étang volubile des larmes éclairées
je fais la piste d'un pair pour du conquérant la tête me faire...
L'hivers en rancœur, avec mes godillots, je traverse des monts de disette
affublé de guenilles, crasseux, le regard balayant du sol l'espérance d'une piécette
je doute dans la solitude du tic tac, qui suit du chant de sirènes déchues
mes vagues palabres de peur que mon odyssée ne sombre dans le sillon de leur cynisme
L'art, ma femme à mon chevet, chante la faim du faste d'un ventre
qui danse sur un air d'aérophagie en ut misère, en feignant de jeter l'encre
dans les grilles de la page vierge de réaction, sans savoir quel leurre il hait
je ferme les yeux sur le vide tarifé des alouettes miroitant la facilité
de bonne heure de plaisir en désir déjà couché parmi les souvenirs
Le temps passe sous le pont des cent soucis où s'égoutte la nostalgie
qui m'appesantit sur les lettres mortes que je recouvre de poussière,
heureux malgré la force des vents d'y arbitrer ma destinée...
Dernière actualisation : 31/07/2001 |
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