NON A
L'HARCELEMENT REPRESSIF CONTRE LES LEADERS DE L'OPPOSITION NON ARMEE
A LA VEILLE DES ELECTIONS EN RDC
CONFERENCE
DE PRESSE DU PRESIDENT NATIONAL DE LA DEMOCRATIE CHRETIENNE, D.C.
EUGENE DIOMI NDONGALA NZOMAMBU
KINSHASA, LE
03/02/2005
SIEGE DE LA
DC
AVENUE
COLONEL EBEYA N° 7 - GOMBE- 17.H00
C’est avec un profond regret que nous
constatons le recul en termes de libertés individuelles auquel
nous assistons aujourd’hui dans notre pays :
Depuis environ deux mois, les
congolais sont les spectateurs médusés de
violations graves et répétées des libertés
individuelles :
Répression sanglante de
la manifestation de masse du 10 janvier 2005, musellement de la presse
et « dulcis in fundo », la volonté de faire taire
à tout prix les leaders politiques de l’opposition politique.
Comme vous savez, en date du 4
janvier 2005, la Démocratie Chrétienne a tenu un Meeting
populaire au plus grand stade de l’Afrique Centrale, le Stade des
Martyrs de Kinshasa, qui a vu la participation massive de plus de
60.000 congolaises et congolais à qui nous avons adressé
un message de vigilance face aux dérives consécutives
à la violation répétée de la Constitution
et la tentative « d’hibernation » du processus
électoral qu’ il faudra à tout prix libérer de la
prise en otage de la part des composantes belligérantes.
Le lendemain de cette
manifestation autorisée, pacifique et de masse, moi,
Eugène Diomi Ndongala, Président National de la DC, j’ai
fait l’objet d une convocation de la part de la Cour Suprême de
Justice, dans ma qualité de Président de la
Démocratie Chrétienne.
Les événements
qui ont suivi cet historique 4 janvier 2005, ont prouvé que la
Démocratie Chrétienne n’a fait qu interpréter les
plus profondes aspirations et inquiétudes de notre population au
point qu’aujourd’hui, les forces qui se reconnaissent dans le
gouvernement de Transition ont manifesté la
nécessité de faire face à la grave crise de
crédibilité consécutive au manifestation de masse
du 10 et 14 janvier 2005. Et le séminaire inter institutionnel
qui se tient en ce moment n’a d’autres motivations que faire face
à cette crise.
La DC, notre parti, a
aussi en programme une marche pacifique en mémoire des martyrs
du 16 février 1992 morts pour affirmer le droit
inaliénable des congolais à la liberté et à
la Démocratie.
Ce symbole nous est
particulierment cher car il s’inscrit dans la ligne droite de notre
idéologie démocrate-chrétienne.
Nos militants marcheront le 16
février 2005, sur le Boulevard du 30 juin, avec des urnes
symboliques entre leurs mains : c’est le combat de nos martyrs qui se
reflète dans les combats des toutes les forces
démocratiques d’aujourd’hui pour libérer le
processus électoral de son état de «
captivité ».
Mais il semble que notre ligne
politique inspire une attitude ou bien un réflexe de
répression de la part des tenants du pouvoir, qui, comme j’ai
plus haut souligné, sont en train de faire reculer
dangereusement la RDC vers les dérives despotiques de la
dictature et de la violation des libertés fondamentales des
congolais, expressément protégées par la
Constitution de la Transition.
En particulier, la plus
martyrisée parmi ces libertés, est la « mère
» de toutes les libertés politiques, c.à.d la
« liberté d’expression » garantie part l’Art. 27 de
la Constitution de la Transition.
En effet, la Démocratie
Chrétienne vient de faire l’objet, d’une tentative de
répression politique à travers une «
énième » convocation de la Cour de
Sécurité de l’Etat – cette fois-ci -, adressée
toujours au Président National de la Démocratie
Chrétienne qui vous parle ; convocation dont copie vous sera
distribuée.
L’harcèlement
répressif dont notre parti fait l’objet, est contraire à
toute logique démocratique et constitue une contradiction
flagrante par rapport à la nécessité de faire
aboutir le processus de démocratisation en RDC .
A quelques mois seulement de la
tenue des élections que nous voulons libres, démocratique
et transparentes, nous assistons scandalisés à
l’érection d’innombrables entraves à l’exercice des
droits civils et politiques dans notre pays.
Ce message très
inquiétant que les responsables de l’ordre intérieur
continuent à envoyer à notre population, ne fait
qu’aggraver l’attitude de méfiance de notre population envers un
régime qui ne respecte plus sa propre Constitution, ni l’Accord
Politique Global qui en est la fondation politique et encore
moins, l’engagement de remettre la destinée du Congo entre les
mains du souverain primaire le 30 juin 2005.
Comment voulez-vous que les
responsables politiques et encore plus les dirigeants des partis
politiques officiellement reconnus et déjà inscrits pour
participer aux élections, puissent sensibiliser les
électeurs à quelques mois seulement de la tenues des
élections si à chaque prise de position les leaders
politiques doivent faire l’objet de convocations de la part des
services de sécurité du régime ?
Est-ce que seulement les
dirigeants des partis politiques issus des anciens mouvement rebelles,
y comprise l 'Afdl, ont droit à la libre expression politique ?
L’harcèlement
répressif dont les dirigeants de l’opposition politique non
armée, en particulier, font l’objet dernièrement, est le
signe indiscutable que le processus électoral est effectivement
pris en otage et qu’on ne veut pas permettre un débat politique
libre, transparent et effectif en République Démocratique
du Congo.
Devons nous tous applaudir face
aux dérives staliniennes d’un système politique qui a
trahit son âme, pour avoir droit à la parole au Congo
Démocratique ? Croyez vous vraiment que nous luttons depuis des
années pour devenir des "applaudisseurs automatiques" sans
discernement ?
Devons-nous nous taire face aux
dérives d’un système qui n’a plus rien à avoir
avec celui préconisé par l’Accord Global et Inclusif et
par les résolutions du Dialogue Inter congolais ?
Que reste-t-il des valeurs
prônés dans ces assises historiques pour notre pays, si
les congolais sont obligés de fermer les yeux face à la
détérioration du climat politique et social, face
à l’inefficacité d’un système qui n’a pas
été en mesure d’atteindre les objectifs fondamentaux pour
lesquels il avait été mis en place ?
Il ne suffit pas d’harceler les
dirigeants de l’opposition politique non armée et pacifique pour
effacer les problèmes politiques qui se posent avec
acuité en ce moment en RDC.
Est-ce que l’aboutissement de
la Transition doit vraiment consister à réprimer dans le
sang toute protestation des congolais ainsi que
l’embastillement des leaders politiques de l’opposition non
armée ?
Est-ce vraiment ceux-la sont
les objectifs d’une transition dite démocratique ?
Nous n’avons pas lutté
depuis des années pour éterniser un pouvoir autocratique
au Congo.
La Démocratie
Chrétienne exige la garantie et le respect des droits civils et
politiques des congolais tels que protégés par la
Constitution de la Transition et dénonce la gravissime
dérive sécuritaire qui anéantit toute
avancée enregistrée ces dernières années
dans le processus de démocratisation en RDC.
Nous n’accepteront pas que la
transition démocratique devienne une période de passage
de l’autarchie à la dictature plutôt qu’une transition de
l’autarchie à la démocratie, comme les congolais avaient
bel et bien décidé au cours des assises du Dialogue Inter
congolais.
La liberté d’expression
est le socle de toutes les autres libertés : sans
libertés d’expression, il n’y aura pas de processus
électoral crédible en RDC.
Il ne faudra pas croire que les
processus électoral se limite à la promulgation de la
part du Parlement de Transition de lois ayant trait aux
élections :
Si la liberté des
leaders politiques de s’exprimer n’est pas garantie, nous risquons
d’assister à une parodie de mise en place du processus
électoral qui sera rien de plus que la consécration d’une
enième dictature dans ce pays.
Il ne faudra jamais perdre de
vue que les élections ont comme finalité la reprise en
main, de la part des congolais, de leur propre destin : cette
finalité ne sera jamais atteinte si on continue d’ harceler les
leaders politiques à cause de leurs opinions ou à cause
du fait qu’ils ne disposent pas d’une milice armée
derrière eux !!!
En ce qui concerne notre parti,
la Démocratie Chrétienne ne reculera pas face à sa
détermination d’être la voix à travers laquelle la
population congolaise continuera à exprimer sa soif de
libérté, vérité et justice pour tous les
congolais.
Le 30 juin le Congo doit
revenir aux Congolais.
Eugène
Diomi Ndongala Nzomambu
© SALONGO HEBDO
04/02/2005
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