JOURNAL SALONGO
République Démocratique du Congo Editeur - Directeur Responsable: Bondo Nsama site http://www.salongo.best.cd [email protected] |
Z'Ahidi
Ngoma refuse
d'écouter la voix de la raison A en croire ce qui se
dit et
s'écrit dans la presse locale, les carottes seraient
déjà cuites pour Joseph
Olenghankoy et Eugène Diomi Ndongala. En effet, des sources
vérifiables, le
Vice-président de la République Z'Ahidi Ngoma a
réuni les membres de
l'Opposition politique pour désigner les personnes qui devront
les remplacer au
sein du gouvernement. En d'autres termes, le
coordonnateur a décidé de répondre favorablement
à l'appel du Président de la
République qui vient de violer délibérement la
Constitution. Du coup, il vient
de se faire complice dans cette illégalité. Et pourtant, les voix
s'étaient
levées pour inviter Z'Ahidi Ngoma à résister aux
pressions dont les plus fortes
viendraient naturellement du clan Pprd. Malheureusement, à
l'intérieur même de
la composante, il y a eu des gens pour le pousser à la faute.
Aussi, vient-il
de fléchir devant la dictature naissante de Kabila dont il vient
de cautionner
le dessein en réunissant son petit monde. Z'Ahidi Ngoma, dont
l'intelligence
ne peut être mise en doute, devait se servir de sa science pour
ne pas
permettre que soient volontairement ignorées les vertus
démocratiques. Mais en agissant comme
il vient de
le faire, il a rejoint les rangs des faussaires de la
démocratie. L'histoire ne
manquera pas de le juger sévèrement et ne lui pardonnera
pas sa trahison envers
la cause juste des faibles. Le
Vice-président de la République
chargé de la Cmmission sociale et culturelle devrait être
le premier à
s'opposer aux velléités dictatoriales de Joseph Kabila.
Surtout qu'il ne
devrait accepter que ses attributions de proposer un ministre à
la révocation
lui soient volées. En effet et quand bien
même les
deux ministres se seraient rendus coupables de détournement des
deniers
publics, de concussion ou de corruption, il n'appartient nullement au
chef de
l'Etat de prendre unilatéralement l'initiative de les suspendre.
Encore qu'il
l'a fait par une simple lettre au lieu d'un décret. Ce qui
devait attirer l'attention
et susciter la méfiance de Z'Ahidi Ngoma. Mais incroyablement, il
n'a su
réagir comme le lui permet la logique. Pour sa carrière
politique, le
président des Forces du futur a tout intérêt
à ne pas faire le jeu de Kabila.
Sinon, comme déjà dit, l'histoire le jugera. ------------------------------------------------------------------------------------- Lola
Kisanga, Les
Congolais ne sont pas d'éternels jobards Lundi dernier et
à la suite des
événements du Nord-Kivu, le porte-parole du Rassemblement
congolais pour la
démocratie (Rcd), Jean-Pierre Lola Kisanga, a
déclaré à la presse étrangère que
son parti condamnait fermement la mutinerie des soldats de l'ex-Anc
dans la
région de Kanyabanyonga. Il a même précisé
que le redéploiement militaire dans
le Nord-Kivu a été approuvé par l'ensemble du
gouvernement et il est
inacceptable de voir des soldats congolais s'opposer à cette
décision. Il a
conclu en qualifiant le comportement de ceux qu'il appelle les mutins
d'une
attitude qui pourrait avoir des conséquences dramatiques pour la
transition. Une telle
déclaration de la part
du Rcd serait une première et ne pourrait manquer de surpendre.
Car, jamais le
parti d'Azarias Ruberwa n'a jamais eu à prendre position contre
ses troupes. A l'occasion, il s'est
toujours
arrangé pour trouver une explication à leurs actes. Tel
fut le cas lors de la
" mutinerie " de Nkundabatware et Mutebusi. Moïse Nyarugabo
l'avait
justifiée par un génocide imaginaire dont selon lui, les
populations de souche
rwandaise avaient été victimes dans le Sud-Kivu. Vu sous cet aspect,
certains
observateurs s'interrogent de savoir ce que pourrait cacher ce
revirement
apparent. Il y en a qui pensent que Lola Kisanga a agi sans avoir
reçu l'aval
de son parti. Si tel est le cas, il ne manquerait de subir le sort de
Mudumbi
qui s'était ouvertement opposé au débat de Ruberwa
et du groupe de Goma, à la
suite des massacres de Gatumba. Il pourrait perdre sa place à la
tête du
ministère du Travail et de la prévoyance sociale. Mais pour les fins
analystes politiques,
il n'y a eu ni initiative personnelle ni déviationnisme de la
part du
porte-parole du Rcd. Ce dernier a bien rendu ce qui lui avait
été demandé de
dire. Lola Kisanga parle d'une mutinerie. Il ne faut pas être
grand savant
qu'il fait exprès d'ignorer la présence des militaires de
l'Apr sur notre
territoire et l'agression dont le pays est l'objet de la part du Rwanda. Dans tous les cas,
même s'il
s'agissait d'une simple révolte des militaires de l'ex-Anc, la
prétendue prise
de position du Rcd, aux antennes de RFI, a été faite pour
la consommation
étrangère dans le but d'une part de cacher la
duplicité de l'ex-rébellion
pro-rwandaise et, d'autre part, de détourner l'attention de la
Communauté
internationale du vrai problème. Lola Kisanga est
demeuré muet sur
le rôle joué par le gouverneur Serufuli qui a
ameuté les soi-disants Congolais
rwandophones. Il n'a daigné condamner les incursions rwandaises
à partir de
Gisenyi, ville jumelle de Goma. Non, il est temps que
le Rcd cesse
de prendre les Congolais pour d'éternels jobards. Notre peuple
en a assez des
agissements des traîtres et des gens aux nationalités
hybrides, donc douteuses.
Si réellement les déclarations de Lola Kisanga
étaient sincères, il faudrait
que Ruberwa, qui aime tant la transparence, joue franc jeu. Au lieu
d'une
simple condamnation sans autre effet, qu'il fasse ordonner
l'arrestation de
Serufuli et Obed qui relèvent de sa commission. Ces deux sont
plus dangereux
que les ministres suspendus, tous réunis. ----------------------------------------------------------------------------------------- Nouveau
mariage Udps
- Fonus, est-ce encore possible ? Olenghankoy
lâché par Z'Ahidi
Ngoma, cela peut-être considéré comme la fin d'une
idylle d'un mariage
d'intérêt de ces deux anciens prisonniers politiques de
Laurent-Désiré Kabila.
Dans certains milieux, cela est considéré comme un acte
de trahison de la part
du Vice-président chargé de la Commission Sociale et
culturelle du gouvernement
de transition qui vient de payer en monnaie de singe le grand artisan
de son
élévation à ces hautes fonctions. L'opinion se rappellera
que, alors
que Etienne Tshisekedi refusait de se soumettre à la voix
démocratique au sein
de l'opposition politique pour accéder à ce poste qu'il
considérait le sien de
plein droit, Joseph Olenghankoy joua en faveur de Z'Ahidi Ngoma. Il
s'est même
raconté que c'est lui qui s'était fait l'agent payeur
pour distribuer de
l'argent provenant d'une puissance
étrangère et qui aurait même transité par le
sommet de l'Etat. Rien de tout
cela n'a été vérifié mais n'eût
été la " diplomatie " sous marine de
l'ancien enfant terrible de l'Usor, l'espace présidentiel aurait
aujourd'hui
une autre configuration. A l'occasion de la
brouille
momentanée entre Jean-Pierre Bemba et Olenghankoy, ce dernier
n'a pas manqué
dans un langage rappelant le mobutisme qu'il avait pourtant combattu,
de
signifier à Z'Ahidi Ngoma que ce dernier lui devait tout. Que
s'est-il alors
passé pour que celui-ci puisse oublier tout cela ?
Peut-être qu'il a reçu une
offre plus alléchante de la part de Joseph Kabila. Laquelle ?
Personne ne saura
le dire mais tout le monde constatera qu'en répondant
favorablement au diktat
du Chef de l'Etat, il s'est mis dans la peau de ceux qui violent la
Constitution. Le complice du pécheur, pèche au même
titre que celui-ci. Comme réponse,
Olenghankoy dit à
Z'Ahidi Ngoma de régler ce problème avec sa conscience.
Mais comme solution, il
se rappelle de la lutte menée aux côtés d'Etienne
Tshisekedi pour combattre
Mobutu et Laurent-Désiré Kabila. Il pense à une
nouvelle alliance qui
regrouperait l'Udps, le Palu et les Fonus. Serait-ce encore possible,
s'interrogent les gens, après ce qui s'est passé
l'année dernière ? En politique, dit-on il
n'y a
jamais rien de définitif. Les adversaires d'hier peuvent devenir
des amis
d'aujourd'hui et vice-versa. Cela s'est déjà vu dans
l'histoire politique
congolaise et même ailleurs. Des exemples sont légion dans
notre pays. Beaucoup
d'anciens mobutistes et tshisekedistes sont aujourd'hui des
hérants du
kabilisme. François Mitterrand était, au sortir de la
Deuxième guerre mondiale,
gaulliste avant de devenir socialiste. Mais Olenghankoy doit devoir
compter
avec l'intransigeance et le radicalisme de l'Udps qui n'accepte pas le
vagabondage politique. Ceux qui sont partis
n'ont plus de
chance de revenir au bercail. Ce qui est valable pour le parti l'est
aussi pour
les alliances. Le cas Ngunz est éloquent à ce sujet. Il
serait alors difficile
de concevoir une nouvelle plate-forme où Olenghankoy et
Tshisekedi évolueraient
encore côte à côte. D'autre part, le poids
politique
des Fonus n'est plus le même que par le passé. Tout
dernièrement, plus de 200
cadres ont claqué la porte de cette formation laissant son
président
pratiquement seul avec les membres très peu influents. Joseph
Olenghankoy, qui
ne représente plus une réelle force, ne pourrait apporter
rien de consistant à
l'Udps pour prétendre à une quelconque alliance avec
cette dernière. Le mieux à
faire serait d'obtenir le pardon de Tshisekedi et de se faire membre de
son
parti. Ce qui serait quasiment impossible, le sphinx de Limete n'est
pas homme
à oublier les moindres incartades pour absourdre les
péchés capitaux comme la
trahison. N'anticipons pas.
Laissons
l'avenir nous fixer. Car rien n'est impossible en politique. JOURNAL SALONGO
17/12/2004 |