JOURNAL SALONGO
République Démocratique du Congo Editeur - Directeur Responsable: Bondo Nsama site http://www.salongo.best.cd [email protected] |
Olivier
Kamitatu dans
le collimateur des députés Mlc La situation
provoquée par le
rapport de la commission Bakandeja annonce une nouvelle crise de
méfiance au
sein des institutions de la transition. Certaines composantes,
notamment les
Mlc, Rcd et Opposition politique, pourraient connaître de
sérieux
bouleversements sinon des départs de certains ténors.
Tant, elles sont divisées
entre la mesure du chef de l'Etat qui a
délibérément violé la Constitution et
le respect, exigé par les ministres suspendus, des textes
légaux. Le
gouvernement et le Parlement pourraient, pour les mêmes raisons,
voir leurs
actions perturbées. A la chambre basse,
particulièrement, certains députés dont ceux du
groupe parlementaire du Mlc
voudraient en découdre avec le président du bureau,
Olivier Kamitatu. Ce
dernier, qui est également le secrétaire
général du parti de Jean-Pierre Bemba,
est accusé de rouler pour Joseph Kabila. Sinon, il ne se serait
pas permis
d'écrire précipitamment au Président de la
République en lui suggérant même des
mesures à prendre, bien avant que la plénière ne
prenne connaissance du rapport
par lequel le scandale est arrivé. Garçon
intelligent qu'il est,
Olivier Kamitatu ne pouvait pas ne pas comprendre que son acte serait
à
l'encontre des us et coutumes parlementaires. Pour une affaire d'une si
grande
importance, il devrait savoir pertinemment bien qu'il fallait
recueillir l'avis
de la plénière. Il ne doit donc pas agir par ignorance,
mais bien dans une
intention malveillante. En effet, la commission
Bakandeja
n'était pas l'émancipation de la plénière
mais uniquement du bureau. En plus de
cela, le président de l'Assemblée nationale ne pourrait
être étranger au fait
que la commission se soit permis d'outrepasser la mission lui
confiée en
auditant les ministres. Tout cela fait porter
à Olivier
Kamitatu une lourde responsabilité dans cette affaire qui a tout
l'air, comme
d'aucuns l'ont dit, d'un règlement des comptes. Et pour cause ? Des
députés du Mlc trouvent en ce
comportement un réel désir de nuire à la
réputation de leur parti dont un des
grands financiers voit son honneur souillé. Et pourtant, Olivier
avait
l'obligation de rappeler la plénière à l'ordre en
exigeant un débat. Sachant
qu'une telle entreprise allait conduire à la découverte
des incohérences contenues
dans le rapport, il a laissé violer une disposition
réglementaire. Certains
députés Mlc sont
convaincus que le président de la chambre basse a volontairement
fait le jeu de
Joseph Kabila. Du coup, ils se remémorent les rumeurs qui
avaient circulé un
certain moment qu'Olivier avait été acheté par le
Pprd. C'est d'ailleurs à
cette époque que, curieusement, le premier vice-président
Philomène Omatuku
avait mis fin à sa petite grève. Depuis lors, il est
constaté que le courant
passe parfaitement entre ces deux membres du bureau. L'ancienne
présidente de
l'ex-Acl-Pt n'a plus été inquiétée au sujet
de sa mégestion de ce parlement. Le
rapport d'audit élaboré à cet effet tarde à
être exploité. Exercer les
contrôles
parlementaires dans les entreprises et ministères est une bonne
chose,
apprécient les parlementaires Mlc. Cependant, il faudrait aussi
que l'Assemblée
nationale fasse preuve d'une gestion sans faille. Olivier Kamitatu
devrait prêcher
par l'exemple en acceptant de se faire auditer. Or, il se fait que
chaque fois
que les honorables députés l'ont demandé, il l'a
subitement repoussé. Et pourtant, ce ne sont
pas des
scandales qui manquent de ce côté-là. Le
recrutement incontrôlé des stagiaires
ou les vrais faux ordres de missions ne sont pas de nature à
blanchir Olivier
Kamitatu. Il ne serait donc pas surprenant qu'une notion exigeant
l'audit du
bureau puisse atterrir très prochainement sur la table de
travail du président
de l'Assemblée nationale. Des dessous des cartes Il se raconte dans
certains milieux
qu'il y a effectivement longtemps qu'Olivier Kamitatu roule pour Joseph
Kabila.
Il aurait été poussé dans cette trahison par un
membre de sa famille. On ne le
dit pas mais l'on pourrait croire qu'il s'agit de son sénateur
de père.
Celui-ci lui avait conseillé de prendre ses distances du Mlc qui
aurait du sang
dans les mains et de rapprocher du Pprd pour son avenir politique. Aussi, devenu populaire
depuis
qu'il a été découvert à l'Assemblée
nationale, il chercherait à porter ombrage
à son président Jean-Pierre Bemba. C'est dans ce texte
qu'il se serait vendu à
Joseph Kabila. Il n'est pas impossible
que le
dernier service rendu au chef de l'Etat ait été
gracieusement récompensé. Ce
qui expliquerait l'achat d'une villa de 380 mille dollars dont a
dernièrement fait écho un
confrère. Tout cela n'est
peut-être que
spéculation mais le comportement d'Olivier Kamitatu suscite
beaucoup
d'interrogations. -------------------------------------------------------------------------------------------- Willy
Mishiki se
fait l'avocat des Rwandais Ceux qui ont suivi la
dernière
émission " Forum des médias " de la Rtnc 2 ont sans doute
été surpris
par des propos d'un prétendu prince répondant au nom de
Willy Mishiki. D'aucuns
se sont interrogés pour savoir si c'était un
Maï-Maï qui parlait ou un
émissaire des Rwandais ou des Congolais rwandophones. Sans vergogne, il a
déclaré que la
marche organisée dernièrement à Goma
n'était pas le fait des seuls Banyarwanda
mais il y avait aussi des Congolais d'autres souches. Si
tel avait été le cas, ce ne serait pas le
leader contesté des patriotes Maï-Maï qui l'aurait
révélé mais bien ces non
rwandophones qui allaient le faire. Plus loin, Willy
Mishiki,
prétendant donner les raisons de cette marche, a laissé
entendre que la population
de Goma s'opposait à la présence des militaires venant de
Kinshasa qui se
mettraient à malmener les civils. C'est un discours qui
rappelle les
égarements oratoires de certains Kivutiens qui, à la Cns,
avaient trouvé que
leurs provinces étaient militarisées. Tout le monde en
connaît la suite
aujourd'hui. Ce sont les populations rwandaises successives, en 1996
avec
l'Afdl et depuis 1998 avec le Rcd. Autre raison
avancée par Willy
Mishiki est que les militaires de l'ex-Anc de la 8ème
région militaire étaient
affamés par Kinshasa. Mais il n'a pas osé dire que c'est
le général Obed qui
détournait les fonds de ménage de ses hommes de troupe. L'impression que ce
sombre
personnage, qui se veut le seul maître à Walikale, son
territoire d'origine,
est qu'il s'est fait acheter par Paul Kagame. L'opinion peut
s'interroger
aujourd'hui pourquoi il lui est contesté l'appartenance aux
Maï-Maï. Il est
évident qu'il avait mis sa présence au sein du groupe
pour trahir constamment
son pays. Certains
téléspectateurs, qui ont suivi
la très mauvaise prestation " princière ", ont mis en
doute ses
qualités intellectuelles et facultés mentales. Car,
à moins d'être un collabo,
il n'y a qu'un Congolais de souche malade pour cracher sur la
mémoire des
millions de ses compatriotes massacrés par le pouvoir
hégémonique de Kigali.
Willy Mishiki n'est pas loin de cet ancien ministre Afdl, Victor Mpoyo
qui
avait déjà suggéré, il y a quelques
années, que Paul Kagame devient le
Président d'une confédération des pays des Grands
Lacs. -------------------------------------------------------------------------------------------- Les
politiciens
attendent la loi sur le financement des partis Tout
dernièrement, en séminaire
d'éducation civique dans la salle des conférences du
collège Boboto, 250 délégués
des formations politiques ont servi entre autre l'exposé du
Père Marini sur le
financement de la campagne électorale. Débat qui s'en
est suivi, il s'est
dégagé la nécessité de mettre sur pied une
législation en la matière. A ce
sujet, il convient de signaler que la loi sur les partis politiques en
son
article 12 a prévu la possibilité, et non l'obligation,
de financer les partis
politiques pour leurs activités et campagnes électorales,
conformément à la
loi. Grâce à l'intervention du sénateur
Cléophas Kamitatu, les participants ont
pu comprendre les raisons de cette formulation utilisant le verbe "
pouvoir ". A Sun City, les
délégués au
Dialogue n'étaient pas parvenus à se mettre d'accord sur
ce principe, laissant
aux institutions actuelles d'en décider comme elles le
voudraient. Il se fait
malheureusement que,
a-t-on constaté, les composantes et entités qui sont au
pouvoir disposent
suffisamment des ressources. Cependant, tous les autres partis ne sont
pas à
même à s'autosuffire uniquement avec les cotisations des
membres. Il se découle
que les premières, qui veulent se maintenir au pouvoir
après les élections, ne
trouvent aucun intérêt à initier une loi sur les
financements des partis. Comme prétexte,
certains de leurs
hérauts trouvent que l'Etat congolais n'a même pas de
budget. La guerre se
prolongeant, ou par la volonté des ex-belligérants, la
collecte des fonds dans
certaines parties de la République ne se fait quasiment pas. Il
serait donc
illusoire de demander de l'argent au gouvernement. En définitive,
les participants au
séminaire ont pris la résolution de demander au
gouvernement d'élaborer
d'urgence ladite loi. Au mieux, les parlementaires pourraient en
prendre
l'initiative. Car, il a été rappelé qu'une bonne
organisation peut générer les
moyens. Dans cette loi, il
faudrait
également prévoir certaines autres facilités
à accorder aux partis politiques,
notamment l'accès gratuit aux médias publics, leur
mobilité par le transport
organisé par groupes ainsi que certaines exonérations. Reste à savoir
si cette bonne
résolution ne se limitera pas qu'au niveau d'un simple vœu
pieux. A moins que
ceux des parlementaires de l'Opposition politique qui avaient pris part
à ces
assises puissent se démarquer des ex-belligérants pour
faire adopter une loi
qu'ils auront élaborée. ------------------------------------------------------------------------------------------ Les
contradictions
de la Monuc Une fois de plus, la
Monuc vient
de prouver toutes les mauvaises choses que l'on dit d'elle. Dans sa
conférence
hebdomadaire de mercredi dernier, son porte-parole a quasiment
nié la présence
des soldats rwandais sur le sol congolais. Quelques heures cependant,
ses
soldats, qui se trouvent à Bukavu, diront avoir
empêché une infiltration armée
en provenance de l'autre côté de la Ruzizi. Il y a
même eu échange de coups de
feu. Kigali a dit qu'il pourrait s'agir des trafiquants. Malheureusement, la
Monuc pourrait
abonder dans le même sens pour éviter de reconnaître
que les soldats rwandais
traversent régulièrement la frontière. Mais des gens
censés ne pouvaient
manquer de constater ce comportement ridicule de cette mission
onusienne dans
notre pays. Il n'y a pas longtemps, elle soutenait avoir des indices de
la
présence de la présence rwandaise en Rdc. Mais
après le doute continu de
Washington sur cette évidence, elle soutient le contraire. Les observateurs
neutres
remarqueraient cependant que la Monuc, qui quadrille entièrement
la Rdc, n'est
pas aussi bien informée que les correspondants du journal "
Le Monde
" qui ont enquêté sur place. Nos confrères ne se
sont pas perdus dans le
conditionnel pour affirmer que les soldats du Rcd luttant à
Kanyabayonga
étaient encadrés par des officiers de l'Apr. Ils n'ont
pas éprouvé beaucoup de
peines pour le découvrir. Les " techniciens " expriment
en
kinyarwanda et en anglais comme Paul Kagame et la plupart des
responsables de
son armée formés pendant l'exil en Ouganda. Aucun
militaire congolais, fut-il
rwandophone, ne remplit ces deux conditions. Ce n'est donc pas sans
raison que
les étudiants, tant à Kinshasa qu'à Goma,
manifestent souvent contre la Monuc.
Car la position de cette dernière est souvent, sinon toujours,
floue ou
ambiguë. Déjà, personne n'arrive jamais à
comprendre pourquoi elle refuse à
actionner le chapitre 7de son mandat, alors que le pays est toujours en
ébullition. L'homme de la rue n'a
pas
totalement tort d'exiger le départ
de la
Monuc qui semble n'être d'aucun secours à notre pays. SALONGO 17/12/2004 |