12 juillet 2003


Claude Hazanavicius, qui a toujours �t� fascin� par la forme humaine,
expose une douzaine de bronzes � la galerie Clair Obscur.
photo : Pierre Vidricaire

Claude Hazanavicius
preneur de son, donneur d'images

En mai dernier, sur le plateau de tournage du long m�trage Jack Paradise, j'ai eu le plaisir d'y rencontrer le preneur de son Claude Hazanavicius. � ma grande surprise, j'ai alors d�couvert sa production, � titre de... sculpteur.

Les photos de ses petits personnages coul�s dans le bronze m'avaient fascin�. Je lui avais donc demand� de communiquer avec moi lors de sa prochaine exposition. Il y a quelques semaines, Claude Hazanavicius m'annon�a qu'il exposerait plus t�t que pr�vu.

La semaine derni�re, je me suis donc rendu � la galerie Clair Obscur, alors que le sculpteur s'y installait.

Bien connu dans le milieu du cin�ma qu�b�cois, le preneur de son � �t� associ� � pr�s d'une centaine de productions t�l�visuelles et cin�matographiques dont Jusqu'au coeur (1969) de Jean-Pierre Lefebvre; Mon oncle Antoine (1971) de Claude Jutra; IXE-13 (1972) de Jacques Godbout; Le Crime d'Ovide Plouffe (1984) de Denys Arcand; Le Matou (1985) de Jean Beaudin; La Veuve de Saint-Pierre (2000) de Patrice Leconte et La Grande s�duction (2003) de Jean-Fran�ois Pouliot.

Le premier long m�trage sur lequel Claude Hazanavicius a travaill�, au Qu�bec, fut Kid Sentiment (1968), r�alis� par Jacques Godbout, qui �crit ce qui suit au sujet de l'oeuvre du sculpteur :
� Les t�tes d'Hazanavicius, piqu�es sur des �clats d'ardoise, ne vous regardent pas, leurs yeux sont tourn�s vers l'int�rieur comme leur bouche est muette, mais elles vous hypnotisent. C'est une po�sie de bronze sur ma table de travail. �

De Paris � Montr�al
N� en France d'un p�re lithuanien et d'une m�re polonaise, au d�but de la Seconde Guerre mondiale, Claude Hazanavicius a �t� recrut� par l'Office National du Film en 1967.

� Lorsque je vivais � Paris, l'ORTF avait ouvert un concours pour techniciens. On faisait un �ventail de toutes les techniques. Le son m'avait tellement passionn� que j'avais d�cid� d'y rester. J'y �tais depuis quatre ou cinq ans lorsqu'un patron de l'ONF avait visit� le Service o� je travaillais. On venait de projeter un film sur lequel j'avais travaill� et il m'avait alors dit que je serais � Montr�al dans trois mois si tel �tait mon d�sir. J'avais alors appel� ma femme, qui avait v�cu � New York, en lui disant,que Montr�al �tait half Paris, half New York. Avec ma femme et mon fils, nous sommes donc arriv�s � Montr�al en 1967. Je suis rest� treize ans � l'ONF. �

Gris
Apr�s avoir vu le travail d'Hazanavicius, les responsables de la galerie Clair Obscur ont annonc� au sculpteur qu'il y exposerait dans quatre semaines, en duo avec le peintre Fran�ois Casavant.

�Je n'�tais pas pr�t. En fait, j'attendais les pi�ces qui se trouvaient en fonderie. Madame Violette, la fondeuse, qui est une amoureuse du m�tal et du bronze en fusion, a donc acc�l�r� et m'a fourni le travail � temps �, souligne l'artiste.

Les pi�ces originales de l'artiste sont faites de cire.

� On met la pi�ce dans une coquille et le bronze prend la place de la cire. C'est ce qu'on appelle la technique de la cire perdue �, explique-t-il.

Artiste autodidacte, Claude Hazanavicius se souvient qu'il sculptait, � l'�cole, lorsque les cours �taient trop ennuyeux, des bustes miniatures dans de la craie.

�J'ai toujours bricol�, avec du bois, du pl�tre... J'ai aussi fait des tentatives en peinture, mais, � cause de ma maladie des yeux, tout se terminait en gris. Maintenant c'est gris, mais j'ai une excuse, c'est le sujet qui est gris �, d�clare-t-il en riant.

Personnages
Hazanavicius a de plus longtemps fait de la poterie et du dessin.

� Avec la cire perdue, on peut travailler partout, alors, sur les plateaux, j'ai toujours mon petit morceau de cire dans mon coin. �

Sur les plateaux, l'artiste fait parfois des croquis des techniciens, pour se souvenir de positions qu'il recherche, mais il ne dessine jamais au moment de l'ex�cution de ses pi�ces.

La forme humaine et les personnages ont d'ailleurs toujours suscit� l'int�r�t de l'artiste.

� Quand nous vivions � la campagne, dans le Massif central, pendant la guerre alors que j'avais peut-�tre six ans, j'accompagnais maman avec mon fr�re aux champs. Nous longions une rivi�re, de l'autre cot� de laquelle il y avait des fleurs et des roseaux qui bougeaient et j'�tais convaincu que je voyais de petits personnages. C'est �a la myopie! �, conclut-il.

Au fil des ann�es, de nombreux r�alisateurs, acteurs et techniciens ont acquis des oeuvres de Claude Hazanavicius. On en retrouve ainsi dans des collections priv�es � Hollywood, Paris et Montr�al. L'Ordre moderne est sa seconde exposition en galerie (� la galerie Clair Obscur, 2374, rue Beaubien est, Montr�al, jusqu'au 27 juillet 2003).


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