vol.5, No.3, décembre 1999

L'ONF et l'industrie privée

Louise Carré

Je suis dans l'industrie privée depuis le 1 er janvier 1977; j'ai créé ma propre compagnie, La Maison des Quatre, en 1978. J'y produirai à mon corps défendant et en y laissant presque ma chemise (le crédit d'impôt, tel qu'on le connaît aujourd'hui viendra plus tard) non seulement mes propres films, mais aussi ceux d'André Théberge, de lolande Rossignol, de Mireille Dansereau, et de Marie Décarie. Jy réaliserai deux longs métrages de fiction, un court métrage-essai, et mon dernier film, documentaire celui-là, me transportera dans le monde arabo-musulman, 90 minutes en coproduction avec l'ONF. Avec mes films, j'ai voyagé à travers le monde et j'y ai apporté, fièrement, ma bien humble réflexion.

Après quelques années (sept ou huit environ) passées à l'ONF, au Service du personnel (qui deviendra Ressources humaines plus tard) dans un premier temps, puis à la Production, anglaise d'abord, avant de passer du côté francophone pour découvrir non seulement le cinéma québécois mais également mon identité de Québécoise, je décidai de quitter tout cela et de tenter ma chance dans l'industrie privée en écrivant, réalisant et produisant mes propres exaltations et celles d'autres femmes cinéastes.

A 40 ans... mais elle est folle! ... c'est ce que je pouvais lire dans les yeux de ceux et celles à qui j'annonçais ma décision. J'étais d'accord avec eux mais une force inexplicable me poussait vers la porte. Je ne regretterai – presque jamais - mon audace.

Comme administratrice, j'ai admiré les cinéastes de l'industrie privée qui venaient à l'ONF le temps d'une réalisation et, je dois admettre, j'étais gênée d'être assise sur un salaire et une sécurité qu'ils ne connaissaient pas.

Toutefois, ce cher ONF m'est resté chère ... comme à vous tous et toutes. C'est avec beaucoup de tristesse que j'entendrai les premiers À bas l'ONF dans l'industrie privée. Je serai contre mais je comprendrai le mal de vivre de l'industrie privée qui voit les privilèges d'en haut de la côte vécus souvent sans égards pour ceux, inexistants, d'en-bas. Et il deviendra évident qu'on ne pourra éviter la révolution, malgré les réticences des Associations d'en-haut.

Que l'ONF vive encore, c'est déjà beau. C'est de ça peut-être qu'il nous faut être reconnaissants. Des jeunes, et des moins jeunes, dont plus de femmes cinéastes qu'avant, y font encore des films de valeur et se battent pour le faire avec un ratio et des budgets plus que raisonnables. Évidemment, là-aussi, le pouvoir de la télévision est entré; parfois avec raison. Il faut parler au peuple, il faut descendre de sa tour d'ivoire.

Comment sauver ce qui reste? Comment éviter la destruction finale? Il y a beaucoup à dire là-dessus ... saura-t'on entendre en haut de la côte?

Les nouveaux dirigeants seront-ils assez sages pour analyser les rumeurs sans émotivité plutôt que de se fermer à la critique? C'est à leur attitude qu'on pourra tester leur vision. Car, il faut se le dire, à moins de décisions sages, et respectueuses envers l'industrie privée, et une finesse dans la transmission du message aux politiciens et au peuple, le présent ONF n'aura qu'un temps.

À moins qu'une spécificité qui ne peut être que philosophique et qui passe par l'importance qu'on donne à la recherche approfondie, à l'expérimentation, au droit à l'erreur, à la liberté de paroles et de création, il n'y aura aucune raison de garder cette institution vivante.

Quelle différence y a t-il entre les uns et les autres, actuellement? Voilà la question. Donc, à l'ONF de retrouver la sienne et le courage et le talent pour la défendre, sinon, le pire est à venir.

P.S. J'ai bien ri en recevant tous ces documents. Moi qui voulais me joindre à un groupe intello, visite de musées, discussions philosophiques, existentielles, etc. Et voilà qu'on me parle, pour ma première activité, la prochaine du Club, de... golf!!! Moi, qui me débats déjà avec des cours de rattrapage en informatique, qui me prépare à une nouvelle coproduction avec la Tunisie et qui rêve d'un autre projet en Abitibi, je devrais me consacrer à la pratique du golf ? Vous êtes pas sérieux, les gars ... À part Olazabal que je trouve très sexy ... je n'ai pas encore découvert dans cette petite balle, la magie et le pouvoir du plaisir.

Bon, passons pour le golf, je vous reverrai au prochain événement.


Nouveaux membres au Comité

Le comité organisateur du NFB-Club-ONF est heureux d'accueillir deux nouveaux membres dans ses rangs démunis. Marie Fitzgerald et Anthony Kent ont accepté de nous épauler. Marie a quitté l'Office national du film en 1990 après 33 années de travail aux Services techniques. Anthony est entré à l'ONF en 1968 et a pris sa retraite en 1998 alors qu'il travaillait au secteur des ventes internationales. Les deux apportent au club un immense bagage de connaissance de l'ONF et un grand sens de l'organisation. Les autres membres de votre comité sont: Ron Jones, J.-P.-Olivier Fougères, Pat de Seguin et Bob Masaites.

Le comité accueille favorablement toutes les suggestions et commentaires que vous pourriez lui faire pour améliorer ses services et, comme toujours, cherche à inciter plus d'ex-Onéfiens à devenir membres.


L'étude suivante est assez déprimante, mais il pourrait être intéressant de voir quelle serait la réponse des retraités onéfiens à une telle enquête. Permettez à vos camarades membres du club de connaître comment vous vous sentez après avoir pris la décision de quitter votre milieu de travail. Vous n'êtes pas obligé d'indiquer votre nom.

Fiche d'information sur les retraités

La perception générale qu'on a du retraité d'aujourd'hui et l'image qu'en donnent les médias auprès des travailleurs actuels, sont celles de quelqu'un ayant des revenus confortables, sans inquiétudes, jouant au golf, voyageant et passant du temps avec ses petits-enfants. Alors que plusieurs retraités correspondent à cette description, un pourcentage assez élevé s'en éloigne selon les résultats d'une enquête sur la confiance des retraités.

- 22% des retraités disent que leur style de vie s'est dégradé depuis leurs premières années de retraite.

- 21% s'attendent à ce que leur niveau de vie se détériore au cours des prochaines années.

-13% disent qu'en général leur style de vie de retraités s'est avéré pire que ce à quoi ils s'attendaient au moment où ils ont pris leur retraite.

-19% disent que leur expérience de retraités pour ce qui est d'avoir assez d'argent pour se permettre des activités de loisirs a été pire que ce à quoi ils s'attendaient.

- 24% ne croient pas qu'ils auront suffisamment d'argent pour vivre confortablement jusqu'à la fin de leur retraite (seulement 30% sont "très confiants" d'avoir assez d'argent).

- 24% croient ne pas avoir bien préparé leur retraite financièrement.

- 25% croient qu'ils n'auront pas assez d'argent pour les frais médicaux.

- 30% croient qu'ils n'auront pas assez d'argent pour profiter des activités de loisirs, spectacles ou voyages qu'ils désirent faire.

- 48% se sont retirés plus tôt qu'ils ne l'avaient prévu et le plus souvent pour des raisons négatives indépendantes de leur volonté telles que des raisons de santé (38%) ou de compression d'effectifs (19%).

- 18% conjuguent " retraite " avec des attributs négatifs tels que : lutte financière, mauvaise santé, dépression et le sentiment de ne plus être utile à grand-chose.


Serge Lafortune a suggéré un nouveau logo pour le club ONF. Il indique que plusieurs autres membres devraient être en mesure de suggérer d’autres modèles. Serge a lancé le défi !


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