Vol.4, No.2, septembre 1998

Nouvelles br�ves

Jean-Th�o Picard

� la derni�re recontre lors du visionnement de Mon oncle Antoine, Jean-Guy Normandin me dit : "Nous recevons peu de nouvelles de nos membres." Je me suis senti vis�, alors je m'ex�cute pour vous faire part de mes activit�s depuis ma retraite.

D'abord, un an avant la date de ma retraite, je me marie avec Jeannine Labelle, femme charmante et pleine de vie, au point qu'une de ses amies me dit: "Pauve Th�o, je ne sais pas comment tu vas faire pour suivre Jeannine, nous ses amies, elles nous a toutes �puis�es."

C'est un peu vrai, car �tant la premi�re femme �lue conseill�re � l'H�tel de Ville de Longueuil, elle �tait � la t�che pour s'occuper de son quartier presque jour et nuit. Une chance pour elle et pour moi qu'elle n'a fait qu'un mandat. Des circonstances assez exceptionelles ont fait que l'�lection suivante fut un balayage presque complet de son parti.

En 1981, le 8 mai, retraite officielle. Nous demeurions au Domaine d'Iberville pr�s du m�tro. Nous y sommes rest�s jusqu'en 1986 pour d�m�nager dans ma maison � St-Jean afin de r�parer les d�gats laiss�s par les locataires.

En 1990, vente de la maison et retour � St-Lambert. Nos activit�s se partagent entre nos 7 enfants, 13 petits-enfants, 2 arri�res-petits-enfants et le B�N�VOLAT, c'est-�-dire: Maison Carrefour pour Elle (femmes violent�es), Chant choral � Longueuil et St-Lambert, puis le Centre de B�n�volat de la Rive-Sud, � des t�ches vari�es. Pour ajouter quelques divertissements, nous avons fait un voyage en Europe et aussi � Qu�bec pour rendre visite � mon coll�gue Fernand Brisson qui est devenu un passionn� de l'Internet.

En 1994, le 18 octobre, Jeannine fut op�r�e pour cing pontages. Tr�s bien r�ussis, mais � la sortie de l'h�pital, un interne lui prescrit un m�dicament qui lui cause des br�lures au 2i�me degr�e. Donc, retour � l'h�pital pour 15 jours, en plus de plusieurs mois � la maison pour se r�tablir.

En 1995, je deviens marguillier de ma paroisse et membre du Comit� paroissial de pastorale.

En 1996, voulant mettre le p�dale douce dans le domaine du b�n�volat, mais incapables de demeurer inactifs, nous nous dirigeons vers la Cin�-Roboth�que pour visionner de nombreux films anciens et nouveaux. De plus, nous commen�ons � nous familiariser avec l'ordinateur. Jeannine surtout s'�quipe d'une imprimante et de plusieurs gadgets pour faire du montage � partir du cam�scope et du scanner. Je l'utilise aussi, mais plus mod�r�ment, car la fatigue m'oblige au repos.

En 1997, je prend connaissance du projet dioc�sain, Demain ma paroisse pour une dur�e de trois ans, s'attachant surtout aux difficult�s reli�es au manque de pr�tres pour maintenir les services essentiels. Forc�ment, les la�ques devront s'impliquer. �tant donn� que la famille d'aujourd'hui est passablement d�sempar�e et qu'il faut repenser sa situation, j'ai �labor� un projet o� la Biblioth�que municipale serait mise � contribution pour offrir aux familles des vid�os sur des th�mes � r�fl�chir et � discuter. Et voil� que je reviens � mes anciennes amours de distribution on�fienne pour terminer ma retraite en beaut�. Guy Maguire et Pierre Ducharme en seront certainement r�jouis, en attendant l'acc�s des films de l'ONF directement dans nos t�l�viseurs.

QUELS PROGR�S !

Jean-Th�o Picard, St-Lambert, Qu�bec

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Note du webmestre : Jeannine Labelle Picard est d�c�d�e le 12 janvier 2002.


Cl�ment Perron s'exprime

Le 6 mai dernier, lors de la pr�sentation au cin�ma 3 de la copie restaur�e de Mon oncle Antoine, j'ai v�cu un des moments les plus �motifs de toute ma vie onfienne (pourtant termin�e depuis plus de 10 ans) et pour lequel je voudrais particuli�rement vous remercier. La r�ception du bulletin du Club (juin 98) me rappelle l'�v�nement en m�me temps que le fait que je ne suis pas encore membre du Club, situation que je m'empresse de corriger. Je ne sais pas si je trouverai encore des amis comme Jean-Marc Garand et Olivier Foug�res, qui sont venus me chercher et me reconduire ce soir-l� �tant donn� que je ne puis plus conduire d'auto, raison que j'avais dans le temps trouv�e suffisante pour ne pas adh�rer � l'association des anciens, �tant donn� �galement que je ne voulais pas en demander plus � mon �pouse, d�j� fort �prouv�e par mon �tat d'h�mipl�gique (une �preuve qui te sort un gars des chaudrons et du lit, �a monsieur!).

Bref, laissez-moi, chers amis, vous exprimer, en toute humilit� et en quelques mots, tout ce que j'ai ressenti de tr�s sp�cial ce soir-l� lorsqu'on m'a fait descendre en fauteuil roulant l'all�e du th��tre 3 et que j'ai d�couvert tous ces sourires et visages joyeux que je reconnaissais et qui m'accuellaient avec tant de chaleur et de spontan�it� (j'ignorais � ce moment-l�, comme le bulletin de juin me l'a appris, que l'on avait manqu� de vin au souper surtout parce qu'on avait �t� particuli�rement g�n�reux lors du cocktail de bienvenue!). � l'occasion donc de la projection d'un des beaux fleurons de l'ONF, je me suis aper�u que l'assistance �tait compos�e de plusieurs de ceux et de celles qui, additionn�s des disparus et des autres absents, avaient fait l'�poque dor�e de l'ONF-NFB avant d'en constituer l'�ge d'or.

Ajoutez � ces retrouvailles le plaisir de revoir Michel Brault et Claude Hazanavicius de l'�quipe du film, ainsi que Jacques Gagnon qui y tenait mon r�le, enfin celui que j'avais reconstitu� en tant que sc�nariste, en plus bien s�r de me voir entour� d�s qu'immobilis� pr�s des consoles par les belles t�tes de Nicole, de Francine et de quelques autres qui s'�taient toutes ennuy�es comme de bien entendu (oh! humilit� quand tu nous tiens! � moins qu'il ne s'agisse d'autre chose?). Bref un moment inoubliable qui m'accompagnera comme un phare �clairant la d�marche d'�crivain qu'il me reste � vivre.

Bravo pour votre bulletin! Il joue d�j� bien son r�le. Un nom surgit et avec lui d'autres noms et soudain tout un pan de vie, truff� de complicit�, d'admiration, de tendresse et d'accomplissement revient illuminer nos m�moires ou, comme dans le cas de monsieur Gerald Graham, nous d�couvrons la petite histoire secr�te et r�v�latrice de certaines de nos moeurs primitives jamais encore r�v�l�es, auxquelles le t�moignage de Gerald, �clatant d'intelligence et d'humour, conf�re un cachet d'authenticit� incontournable. Thank you, merci Gerald!

Et alors que dans les nombreux bureaux vides de notre malheureuse institution, on ne peut maintenant qu'entendre l'�cho d�j� lointain des pas de tous ceux et de toutes celles qui ont assur� la qualit� de vie et le succ�s en m�me temps que le r�le indispensable de l'ONF-NFB, il me revient � l'esprit tant de luttes syndicales men�es autant � Ottawa qu'� Montr�al � l'occasion d'autant de crises qualifi�es par l'Administration de terminales mais que la rencontre et l'union des forces anglophones et francophones dans notre syndicat (SGCT ONF-NFB) surent � chaque fois juguler ou presque.

Qui de John, de Julian, d'Arthur ou de Robin, ces monuments!, de Dorothy, d'Anne Claire ou de Monique, ces femmes indispensables et inspirantes, sera le ou la Gerald Graham de ce versant plus cahotique et tr�s exigeant de notre cheminement institutionnel?

Cheminement et attitude syndicale qui nous portaient � d�fendre envers et contre tous notre institution avec l'assentiment souvent d�clar� des ma�tres cin�astes de la maison que nous respections tous, les Tom, Guy, Colin, Norman, qui nous avaient pr�c�d�s et qui oeuvraient encore au milieu de nos coll�gues. Cheminement institutionnel que nous ne pouvions laisser entre les seules mains du commissaire et de son conseil et que nous faisions n�tre en assumant son parcours afin qu'il demeure garant de notre cin�ma. Une contribution syndicale nouvelle dans une agence culturelle adopt�e par toutes les directions du SGCT ONF-NFB qui faisait de notre participation professionnelle le principal crit�re de notre responsabilisation, au grand dam, il faut l'admettre, d'administrateurs aux r�gles d�pass�es qui flottaient trop souvent entre la peur et la servilit� aveugle quand ce n'�tait tout simplement entre l'absence de d�votion, l'absence de d�votion r�elle et fond�e ou ce qui est pire : le principe de Peter!

L'attitude et la philosophie syndicales dont je parle ont �t� par ailleurs, dans un effort d'implication et de compl�tude, � l'origine de la conception et de la naissance du Comit� du Programme fran�ais, une instance dans laquelle j'ai beaucoup cru et beaucoup donn� parce qu'on y trouvait l� r�unies et travaillant c�te � c�te l'Administration, la Production et la Distribution, les assises de l'ONF profond si jamais il en fut un!

Je profite de l'occasion pour saluer et plaindre tout � la fois l'actuelle commissaire du gouvernement � la cin�matographie, madame Sandra Macdonald, une personne que je ne connais pas et qui a accept�, face � l'Histoire, de g�rer la disparition et le d�mant�lement sauvage de l'ONF-NFB, un des plus grands scandales � n'en pas douter de toute l'histoire des institutions culturelles canadiennes.

Dommage, madame Sandra, le moins que l'on puisse dire, c'est que le principe de vie d'essayer de se trouver � la bonne place au bon moment n'est certes pas votre fort! Je souhaite, en terminant, pour des raisons de justice immanente, que le bulletin des Anciens fasse souvent la f�te � tous les bourreaux de l'ONF-NFB, quels qu'ils soient; ces grands pr�dateurs qui m�riteraient d'�tre honnis � tout jamais par leur propre descendance pour m�pris de soci�t� � leur �gard, comme � l'�gard de toutes les g�n�rations futures, qu'ils ont emp�ch�es de voir na�tre et se d�velopper au milieu d'elles gr�ce � l'ONF-NFB tous les talents correspondant � leur �poque aux noms des grands cin�astes pr�cit�s et � leurs oeuvres bien entendu, comme d'ailleurs � celui des centaines d'autres cr�ateurs et techniciens �m�rites dont le m�tier et l'expertise constituaient chez nous une masse critique et l'occupation de secteurs de pointe les plus avanc�s � partir desquels on pouvait amplement concevoir et engendrer pour l'institution renouvellement et saine et toujours exemplaire continuit�. Qualit�s et r�alit�s qui ne semblent m�me pas avoir �t� reconnues par l'ex-grand commis d'�tat devenu l'expert incontournable et autosuffisant, qui avait men� une carri�re remarquable jusque l� mais que des engagements partisans ont plac� en situation d'�tre politiquement t�l�guid�, brouillant � tout jamais la transparence n�cessaire � l'existence de l'objectivit� essentielle � l'exercice d'un r�le aussi crucial. C'est l�, pour moi, la partie la plus trouble et la plus troublante de cette malheureuse saga de l'ONF-NFB. Cet homme, Pierre Juneau, que nous avions toujours respect�, comment a-t-il pu consentir ainsi � devenir un homme de main et le fossoyeur en chef de notre institution? Il aurait, pour avoir ainsi biais� son mandat, m�rit� un boucan de tous les diables et l'opprobe de tous et de toutes. Mais � quoi bon continuer? Le g�chis est irr�parable. Il y a d�j� eu d�tournement de vie, traumatismes, d�stabilisation de personnalit�s, mort de r�ve.

Nous n'avions, idiots et idiotes que nous sommes, qu'� ne pas laisser nos trente ans de vie C�te-de-Liesse nous tatouer entre l'�me et le coeur le petit bonhomme vert de l'Office!

Je regrette d'avoir v�cu � une �poque o� tant de claques sur la gueule se sont perdues et o� nous n'entendons plus, de nos fonds de famille, monter la voix de quelque anc�tre criant :
- Ti-Toine, r�veille-toi et va chercher le fusil!

Excusez-la!

Cl�ment Perron, Dollard des Ormeaux, Qu�bec


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