Vol.4, No.1, juin 1998

Gerald Graham

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L'insonorisation du plateau de tournage posa un d�fi de taille. L'emplacement de l'�difice avait �t� choisi en raison de sa proximit� avec des habitations � prix mod�r� destin�es aux 450 familles devant �tre transf�r�es d'Ottawa. Le lieu se trouvait au centre d'un triangle d�limit� par les a�roports de Dorval et de Canadair et par la base des Forces Canadiennes de St-Hubert. Pour avoir une id�e du niveau sonore, imaginez les avions de passagers et les chasseurs survolant notre �difice � 1500 pieds (500 m) d'altitude tandis que leurs r�acteurs lib�raient toute leur puissance ascensionnelle. La seule solution �tait de doter l'int�rieur et l'ext�rieur du plateau de deux enveloppes acoustiquement s�par�es l'une de l'autre. Comme nous l'avions sp�cifi� dans le contrat de notre entrepreneur, nous n'avons accept� le studio d�finitivement qu'apr�s avoir enregistr� les niveaux sonores ambiants sur le plateau au moment o� trois chasseurs en pleine pouss�e de d�collage survolaient l'�difice. Les r�sultats d�pass�rent nos exigences techniques sur le plan de la performance. Cependant, le pauvre commissaire � la cin�matographie dut r�pondre � la fureur des nombreux fermiers des alentours dont le b�tail avait disparu par-del� les cl�tures sous le vrombissement des avions.

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Conception de l'�difice
Apr�s des ann�es pass�es � nous accommoder des limites des �difices d'Ottawa, nous avions voulu concevoir un environnement qui permettrait de travailler efficacement tout en nous soumettant aux normes des Travaux publics pour l'ext�rieur de l'�difice. Ceci explique l'ennuyante brique beige que privil�giait le gouvernement dans les ann�es cinquante. Vous trouverez des fa�ades semblables au Parc Tunney, � Ottawa, qui ont �t� r�alis�es � la m�me �poque. Les cin�astes �vitaient de prendre des d�cisions concernant les �difices. Ils pr�f�raient r�clamer des modifications une fois install�s dans les lieux. C'est pour cette raison que toutes les cloisons de leurs bureaux �taient amovibles et que m�me les pieds des tables de montage pouvaient s'ajuster au gr� de leurs humeurs.

Le d�m�nagement du mat�riel et des fournitures de bureau s'av�ra une fascinante com�die. Chaque article devait porter une �tiquette correspondant au num�ro d'un bureau � Montr�al. En outre, l'inventaire de notre entrep�t de Middle Street �tait compos� de plus de 10 000 articles, des trombones aux produits chimiques pour le d�veloppement de la pellicule. L'entrepreneur (charg� du d�m�nagement employa 20 camions-remorques et dut obtenir des permis de l'Ontario et du Qu�bec pour d�placer son convoi un dimanche.

Les employ�s n'avaient pas droit � l'air climatis�. On le r�servait aux aires o� l'on manipulait les pellicules. Jack Ponting finira par trouver le moyen d'installer des climatiseurs aux fen�tres en les nommant des "r�gulateurs de milieu ambiant".

Ce fut un privil�ge pour moi d'�tre associ� � l'�quipe de techniciens d�vou�s d'Ottawa qui, � la sueur de leur front et sans aucune r�compense particuli�re, ont aid� � respecter des d�lais invraisemblables tout au long de cette aventure. Ils incarnaient le v�ritable esprit de l'ONF.

Si on parlait d'argent ? Nous avons b�ti l'�difice Norman McLaren au co�t de 5 700 000$ et il en faut maintenant 10 millions pour vider les lieux. Quelque chose m'�chappe dans la logique gouvernementale�

Le 31 mars, les derniers employ�s � profiter du programme de retraite anticip�e et de d�part volontaire sont partis. Ils �taient 31.

Programme anglais: Denise Beaudoin, Robert Fortier, Don Haig, Fran�oise Hartmann, Pierre Lasry, Michael Mahoney, Isobel Marks, Richard Michaud, Linda Paris Quillinan, lshu Patel, Cynthia Scott, Stephan Steinouse,Virginia Stikeman, Gayle Thomas et Francine Trudel.

Programme fran�ais: Francine Desbiens et Suzanne Gervais ; Services techniques et infomatiques : Andr� Beaudry, Michel Chalut, Fernand De Guise, Anita �l�ment, Claude Salvetti et Philippe Trolliet ; Affaires corporatives : Danielle Biais et Rose-Aim�e Todd ; D�veloppement technologique : Robert Forget et Marie Sourdre ; Programme international : Anthony Kent ; Administration : Lucie Joyal et Marie Lupien ; Ressources humaines : Francine Turcotte.