Vol.2, No.4, décembre 1996

Un homme avait un rêve

Ron Jones

Il travaille 16 heures par jour, sept jours par semaine, et il ne pourrait pas être plus heureux. Il y a plus d'un an, Jan-Marc Côté a su que, comme beaucoup d'autres, il perdrait son emploi à l'ONF. Mais il avait un rêve. Menuisier depuis plus de 20 ans, entré à l'Office il y a dix ans pour créer et construire des décors sur le plateau de tournage, il voulait fonder sa propre entreprise. S'il y a quelque chose de bon à tirer des derniers licenciements et fermetures de services à l'ONF survenus dernièrement, c'est bien l'histoire de Jan-Marc.

Quand il a appris que le plateau de tournage, l'atelier de menuiserie et le magasin des accessoires allaient fermer et qu'il perdrait son emploi, Jan-Marc s'est proposé pour louer ces installations. Il n'a reçu aucun signe d'encouragement ou d'appui, mais il a persisté. Sa proposition a été présentée au conseil d'administration de l'Office, qui l'a refusée. Il a présenté son plan de nouveau, mais en personne cette fois. Sa recherche était impeccable, ses contacts solides, et ses talents indiscutables. Le fait qu'il avait l'appui d'une banque n'a pas nui. Et puis, comme il dit: "Tout le monde, dans l'entreprise privée, m'encourageait parce qu'on ne voulait pas que le plateau devienne un entrepôt. Cela m'a incité à travailler encore plus fort."

Enfin, il a reçu l'appui du directeur général principal de l'époque, Gilles Roy (aujourd'hui membre du Club). Gilles a quitté l'ONF en juillet après avoir fait une dernière contribution à l'industrie ... son appui à La Maison du 7e Art Inc. La proposition de Jan-Marc consistait à transformer en entreprise viable des installations destinées à être fermées et à gagner sa vie tout en en faisant économiser 500 000$ par année à l'ONF. En échange, il louait 36 000 pieds carrés d'espace et d'équipement à un coût considérablement inférieur au coût du marché.

Avant même que La Maison du 7e Art soit officiellement fondée, ce qui a été fait en septembre, le Conseil donnait le feu vert pour qu'elle puisse prendre son premier client, en août. L'argent permettrait de remettre les installations en état et de fournir un fonds de roulement. Les premiers aménagements ont consisté à créer une nouvelle entrée indépendante et un nouveau studio là où l'on entreposait autrefois les accessoires. Jan-Marc, président de la nouvelle entreprise, dit qu'il doit beaucoup à ses amis, les contractuels qui sont venus travailler avec lui "contre un peu d'argent et une promesse". Il dit: "Je n'ai jamais vu cela quand je payais les gens 50$ par jour et qu'on travaillait 15 à 16 h par jour. Mais ici, ils sont heureux, parce qu'ils aiment leur travail et qu'ils entrevoient un avenir. Ce sont des gens formidables." Jan-Marc dit que d'habitude, il n'aime pas faire des chèques, mais qu'il aime en faire pour les travailleurs et amis dévoués qui ont rendu tout cela possible. Depuis que le plateau a rouvert, il n'y a pas eu de jour creux, et le cahier de réservations est plein. Quand on lui demande comment il a trouvé ses clients, il répond qu'il n'a pas eu à chercher. Ce sont eux qui sont venus à lui car ils connaissaient le plateau.

Jusqu'à présent, le plateau a été utilisé pour trois longs métrages, trois documentaires, deux clips vidéo et des publicités. L'enthousiasme de Jan-Marc est contagieux et se transmet à ses compagnons de travail. Quand on lui demande encore s'il compte prendre bientôt des congés, il dit: "Je ne peux pas refuser de travail; j'accepte tout. Nous travaillons 60 heures d'affilée. Nous n'avons plus de vie. Notre vie, c'est notre entreprise." Il ajoute : "J'adore ça, et tous les gens qui travaillent avec moi aussi. Ce sont tous des amis, et je veux diriger une boîte où je suis heureux et où tous mes gens sont heureux aussi."


MERCI
à ceux et à celles qui nous aident à produire ce bulletin: Rod Noble, de Noble Digital Media, pour la mise en pages informatique ; Johanne Delorme, pour l'impression; Josiane Cornillon, pour la traduction; Renée Nadeau pour la mise à jour des listes d'envoi, et enfin merci à la Direction des communications et des services de distribution de l'ONF qui rend tout cela possible.

Une vraie trésorière
Pat deSeguin, qui était chef de la Dotation à l'ONF, a gentiment accepté de tenir la comptabilité du Club. Pour le moment elle est occupée à déchiffrer les gribouillis, reçus et notes inscrites au dos de vieux paquets de cigarettes que nous lui avons remis. Rassurez-vous, tout concorde. Mais ce travail lui prendra encore un peu de temps. Bonne chance, Pat et merci.


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