2003-2004

vol.9 no 1, juin 2003

Retour en Bolivie pour un 2e séjour

par Monique et Micheal Hazel

Il y a tellement à faire en Bolivie que nous avions l'impression d'avoir laissé un travail inachevé. Toute l'année à divers moments, nous avons pensé aux amitiés que nous avions tissées ainsi qu'à l'immensité des besoins. De temps à autre, on glissait: si on y retournait, on apporterait, et l'on ferait... L'invitation du directeur avec ses «Si vous décidez de revenir, vous êtes les bienvenus». Septembre passe, puis octobre et début novembre nous nous décidons et annonçons notre intention de retourner.

Comme le directeur sera ici au temps des fêtes, nous nous rencontrerons pour parler des choses à faire. Monique retournera au hogar avec les 6 à 14 ans pour l'aide aux devoirs et des tâches reliées à l'éducation et l'intention de montrer à faire des conserves. Micheal reprend du service pour réaliser des installations à la ferme.

Cette année pour faciliter le travail de menuiserie, Micheal a apporté une scie ronde en pièces détachées dans ses bagages. La première chose qu'il a fait a été d'assembler cette scie et de l'installer sur une petite table et ensuite se faire un établi pour y travailler plus à l'aise les divers objets à réparer ou à fabriquer. Fini la visite aux ébénistes du coin avec leur outillage rudimentaire et la série de dessins pour bien se faire comprendre.

Cependant tout projet d'ébénisterie demande une longue réflexion puisqu'il faut d'abord penser aux matériaux qui ne sont pas toujours disponibles sur place. Sept heures de trajet pour s'y rendre et autant pour en revenir et attendre la livraison des matériaux une dizaine de jours.

Une décision pour réaliser un projet de menuiserie commence souvent par l'achat de matériaux comme du contre-plaqué à Santa-Cruz puis son attente jusqu'à une dizaine de jours, c'est-à-dire le moment où le transporteur a une assez grosse commande pour livrer la marchandise à Vallegrande. Cette année, ce sont des armoires pour le poulailler, le garage et une nouvelle maison qui ont été réalisés ainsi qu'un caveau pour conserver de pommes de terre. C'est avec un bénévole de 80 ans comme aide qu'un système de ventilation et la création de partitions ont été réalisés dans le but de mieux conserver les pommes de terre et avec cela, il faut aussi un éclairage adéquat. C'est un défi impressionnant et comme cela ne va pas de soi, c'est environ 3 semaines qui y ont été consacrées. Pas évident pour quelqu'un qui regarde cela de l'extérieur. Entre temps, il y a bien quelques petites tâches urgentes à faire comme colmater une fuite d'eau, réparer le moteur d'une pompe à eau, aiguiser des couteaux qui ne coupent plus.

Quant à Monique et aux autres femmes bénévoles, c'est au jardin que c'est le plus pressant. Il faut enlever la mauvaise herbe qui semble poussser au rythme de notre respiration. Il y a aussi les fraises qui mûrissent à un rythme époustouflant. Les jeunes, une quinzaine sont à l'oeuvre et n'y arrivent pas, nous mettons aussi la main à la cueillette. De belles grosses fraises juteuses mais avec un marché restreint. Les congélateurs remplis, il faut de l'imagination... allons faisons de la confiture avec les surplus. Bien vite, nous sommes à bout de contenants pour les remiser. C'est chez le restaurateur du coin et dans les autres hogars qu'il faut récupérer les pots usagés. Encore une fois, nous sommes à la limite de nos moyens ; deux chaudrons de 50 litres chacun chaque jour, cela en est de la confiture à ranger. Faute de mieux, nous optons pour des sceaux de plastic de 15 à 20 litres. Nous épuisons aussi les réserves des commerçants du village et c'est lors d'un voyage à Santa Cruz que le directeur en trouvera.

La vraie solution c'est à Cochabamba où se trouve la seule usine de pots de verre de Bolivie. Une température plus fraîche et une accalmie de la récolte des fraises nous permet une escapade vers Cochabamba. Avec le don des retraités de l'ONF nous achetons deux auto-cuiseurs de 25 litres chacun, des contenants en verre et leurs couvercles, des louches, des pinces, tout le nécessaire pour la mise en conserve. Nous sommes partis avec deux sacs à dos et sommes revenus avec six caisses de produits dans l'antre de l'autobus.

Elles peuvent mûrir les tomates, nous sommes maintenant prêts pour les mettre en conserve. Nous en ramassons suffisamment et les laissons aller à maturité pour de meilleurs résultats. Nous voulons aussi entraîner des employés pour cette réalisation, question qu'ils puissent répéter l'opération lorsque nous serons partis.

Par un après-midi, toutes les conditions sont réunies. Nous nous installons pour la mise en conserve: autocuiseurs, eau bouillante, tomates bien mûres, pots et couvercles, passoire, entonnoir, sel, poivre, sucre, louche, pinces tout y est. Pour notre première réalisation, 20 pots de conserve de tomates pour aider à passer l'hiver. C'est bien loin de l'usine de mise en conserve rêvée. Comme nous avait dit le directeur d'une conserverie du Québec: «il faut penser petit d'abord, genre atelier de cuisine puis former du personnel et y arriver graduellement». Nous nous souvenions de ces judicieux conseils et nous nous accordions pour lui donner raison.

Le miracle terminé, il a fallu dire que l'on ne doit pas ouvrir les pots avant d'être prêts à les utiliser. L'expérience des fraises nous avait permis des observations et fait craindre des appréhensions.

Foi du directeur, nous savons maintenant que la vapeur danse au dessus des autocuiseurs pour la préparation des repas. Sans pour autant que la conserverie soit devenue une réalité. Il y a encore de la place pour des projets et des projets. Entre autre, un vétérinaire nous a demandé de donner des démonstrations aux gens du village, pour les aider à faire de la mise en conserve.

Merci aux retraités de l'O.N.F. d'avoir permis aux enfants du hogar de prolonger l'été dans leur assiette, grâce à la mise en conserve de leur production agricole.

Pour de plus amples informations sur la Bolivie, lisez :
La Bolivie, son histoire
La Bolivie, sa géographie


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