LA VIE APR�S L�ONF
J'ai pris ma retraite il y a 35 ans
et j'avais 65 ans. Qui suis-je ?

par Marie-Pierre Tremblay
Mai 2000

� J�ai bien aim� �a travailler � l�Office national du film parce que j�y ai eu bien du plaisir �. La m�moire est vivace, les mots pr�cis, la voix assur�e. Elle �tait alors au mitan de sa vie. Elle a aujourd�hui un peu plus de 100 ans. Elle s�appelle Marie-Jeanne Dolbec-Stanton. Jeannine Hopfinger et moi l�avons rencontr�e par un bel apr�s-midi de mai, au Manoir Outremont.

Jeannine lui rappelle leur premi�re rencontre, � la caf�t�ria. C��tait en 1958. � Je m�en souviens tr�s bien, de dire Madame Stanton. J��tais au service Recherche et Statistiques. Je travaillais avec Raymond Morrissette, un bon bonhomme, un chic type. Et le premier, c��tait Roberge. � Des noms �mergent : Gertrude Leblanc, Agn�s MacFarlane, Bruce Pilgrim, Bill Gallant et aussi celui de Jacqueline Mineau, du service du Personnel. � Jacqueline, elle me t�l�phone encore tous les dimanches. � l�ONF, on �tait un groupe. Jamais je n�oublierai cette dame qui avait un petit chien qu�elle adorait. Lorsqu�il est mort, elle a pris une journ�e de cong� pour l�enterrer. On a fait faire une plaque, en souvenir. J�ai oubli� son nom. �


Marie-Jeanne Dolbec-Stanton en conversation avec Jeannine Hopfinger.
photo : Marie-Pierre Tremblay

Madame Stanton parle d�abondance : � Dans les ann�es 60, tout le monde prenait des cours de langues. Je me suis donc inscrite aux cours d�anglais donn�s par l�ONF. Mais ils m�ont dit que je n�en avais pas besoin �. Alors, par elle-m�me, elle a appris l�espagnol, ce qui a grandement facilit� ses nombreux voyages, en Espagne et au Panam�, entre autres. Maintenant presque aveugle, elle se rem�more � l��le aux Perroquets � avec bonheur. Marie-Jeanne a commenc� � travailler � l��ge de 14 ans et a eu quatorze enfants. � J�ai eu une tr�s belle vie, et j�ai beaucoup d�amis �, clame-t-elle. Rieuse, enjou�e, espi�gle m�me, elle d�crit le contenu de son bar en nous r�p�tant ce qu�elle dit � son fils � oui, c�est vrai qu�il est bien garni, mais attends que je me d�cide ! �. Et, un peu plus s�rieusement, elle ajoute : � Avant, j�invitais les gens � d�ner ici ; aujourd�hui, je les re�ois au resto. Avant, je mangeais de la soupe ; maintenant, on appelle �a du potage. Tout change, tout le temps. En tout cas, le plus important c�est la sant� et je suis bien chanceuse car elle est excellente ! �

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Merci � Marie FitzGerald (Nycz) qui nous a mises sur la piste de Madame Stanton.


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