LA VIE APR�S L�ONF
C'est � l'ONF
que j'ai appris mon m�tier

par Ron Jones
septembre 2002

J'ai r�cemment rencontr� Jacques Cormier, pr�sident de Cormier Publicit� dans son bureau du boulevard Brien � Repentigny. C'est un bureau chaleureux et tr�s fonctionnel; diverses affiches de productions hollywoodiennes con�ues par l'entreprise ornent les murs. Nous avons d'abord parl� des ann�es que Jacques Cormier a pass�es � l'ONF de 1976 � 1986. Il est entr� � l'Office national du film comme graphiste. Quatre ans plus tard il �tait directeur artistique puis devenait directeur artistique responsable du Studio.


Jacques Cormier et Andr� Ruest
photo : Ron Jones

R. J. - Quand avez-vous d�cid� de travailler � votre propre compte?
J. C. - Tout dabord j'ai r�alis� � l'ONF qu'il me serait impossible de progresser. Le titrage m'int�ressait beaucoup mais je voulais faire les choses d'une mani�re totalement diff�rente. Comme � l'�poque on parlait de restructurer l'ONF, j'ai pr�sent� un plan qui pr�voyait une fusion du titrage et du studio graphique (c'est ce qui a �t� fait plus tard). Le Service de titrage n'a pas aim� mon plan et j'ai bien vu que tout ce qui s'offrait � moi c'�tait le Service marketing et je n'�tait pas pr�t pour �a. En promotion, le r�alisateur �tait toujours le patron et je me battais continuellement pour d�montrer que la promotion ne se r�duit pas � une simple affiche de film. J'ai donc d�cid� de quitter l'ONF pour trouver un endroit o� je pourrais travailler plus �troitement avec le client, et je suis all� chez Sports Experts.

J'ai travaill� pour Sports Experts pendant trois ans comme directeur de la cr�ation et de la publicit� avec un budget annuel de 10 millions de dollars. Mais lorsque le pr�sident donne sa d�mission et que les six vice-pr�sidents se font la lutte pour le poste vacant, cela devient insupportable.

Le nouveau vice-pr�sident sentait que je n'adh�rais pas totalement � ses id�es. Comme je suis un fonceur et que je ne prend rien pour acquis, je disais : � D'accord, je vais �tudier votre id�e et nous en reparlerons �. �a n'a pas march� et je suis parti. C'est � ce moment que j'ai d�cid� que je ne travaillerais plus jamais pour quelqu'un d'autre.

R. J. - Et comment vous �tes-vous lanc� en affaires?
J. C. - Les six premiers mois, je travaillais dans mon sous-sol. Tous les matins, je prenais les pages jaunes et de 9 heures � midi j'appelais des entreprises et j'essayais d'obtenir un rendez-vous en apr�s-midi. Au bout de six mois j'avais dix, douze clients et j'ai d�cid� de travailler de l'ext�rieur de la maison. Je ne pouvais plus supporter de ne pas aller au travail le lundi matin. J'ai donc sous-lou� un bureau (une petite superficie de 9 sur 12) dans une bo�te de relations publiques.

Avec le temps, l'entreprise s'agrandit jusqu'� envahir tout le rez-de-chauss�e qu'elle occupe toujours aujourd'hui. Avec l'accroissement de la client�le, une secr�taire � temps partiel devint n�cessaire. Le premier gros client de Cormier Publicit� fut RDS, le R�seau des sports, pour qui Jacques effectua la publicit� radio et la promotion. De nouveaux collaborateurs sont venus se joindre � l'entreprise. R�cemment un charg� du d�veloppement de la client�le a port� l'effectif � six personnes.

R. J. - � quel moment votre femme est-elle entr�e dans l'entreprise?
J. C. - Il faut dire qu'elle a �t� analyste en informatique puis m�re de famille � la maison ensuite �tudiante en droit puis avocate. Un jour j'ai perdu RDS comme client qui repr�sentait la moiti� de mon chiffre d'affaire. J'ai d� r�organiser l'entreprise. Je lui ai promis une augmentation et elle a accept�. Aujourd'hui elle est associ�e � 50%.

R. J. - Est-ce qu'elle aime son patron?
J. C. - Je crois bien; nous sommes mari�s depuis 28 ans... mais vous devriez le demander � elle.

R. J. - Quand Andr� Ruest est-il entr� au service de Cormier Publicit�?
J. C. - Il y a six ans. J'avais besoin d'une personne int�ress�e � travailler � plus long terme. Je savais que l'ONF faisait des coupures et que le Studio allait fermer. J'ai donc invit� Andr� � un lunch et je lui ai demand� de se joindre � moi d'abord comme graphiste puis comme associ�. Andr� est maintenant associ� de Cormier Publicit�. En tant que directeur artistique de Cormier Publicit�, Andr� Ruest est responsable de la cr�ation et supervise deux graphistes. Jacques s'occupe de la strat�gie : il rencontre le client, dresse un plan, transmet le tout � Andr� qui y injecte le fini cr�atif.

R. J. - Comment vous y �tes-vous pris pour le financement?
J. C. - J'ai investi 100 $, mais comme mon fonds de pension s'�levait � 16 000 $ j'ai d�cid� d'en consacrer 8 000 pour le d�marrage de l'entreprise. Au-del� de 8 000 $, j'abandonnais. Finalement, je n'ai utilis� que 2 000 $. L'entreprise marchait bien et apr�s huit mois j'avais le m�me salaire qu'� mon d�part de Sports Experts.

R. J. - Quel a �t� votre plus gros d�fi?
J. C. - Je crois que �a a �t� de d�cider si j'allais foncer ou me chercher un emploi. Apr�s tout, il fallait bien vivre et plusieurs compagnies m'offraient des emplois, mais je ne voulais plus travailler pour quelqu'un d'autre, j'ai donc d�cid� de tenter ma chance. Maintenant que j'aide de jeunes entrepreneurs � d�marrer, la premi�re chose que je leur dis est : � Si vous n'avez pas pris votre d�cision vous feriez mieux d'attendre. �

Jacques fait remarquer qu'il ne travaille pas plus de huit heures et demie par jour, ce qui est de loin pr�f�rable aux douze � seize heures par jour des 12 premi�res ann�es. Il s'offre m�me des vacances alors que par le pass� il ne d�collait pas du t�l�phone et de son portable et passait ses samedis et dimanches matin au bureau. Jacques souligne qu'il ne tire aucune fiert� de cette � travaillite �. Ce n'est pas de travailler fort qui est important, c'est d'�tre conscient de nos forces et de chercher des clients en fonction de ces forces.

R. J. - Quels services offrez-vous aujourd'hui?
J. C. - Graphisme, strat�gie de communication, services Internet, lancement de produits, aide au d�marrage d'entreprises (marketing et publicit�), d�veloppement de la client�le.

L'entreprise compte parmi ses clients : la CSST, Bombardier, la ville de Repentigny, Chocolat Vadeboncoeur, Noranda, Remax, ainsi que plusieurs autres.

Cormier Publicit� pr�voit lancer en 2003 une nouvelle entreprise consacr�e � la communication en sant� et s�curit� en milieux de travail, qui r�unirait graphisme et formation en diffusion par Internet.

Tout compte fait, Jacques ne regrette rien. Il cherche de nouveaux d�fis. � J'ai toujours de nouvelles id�es. Je ne demande jamais ce que je vais faire durant les ann�es � venir, j'ai toujours des clients et des projets. Sauf que maintenant, je me permet de choisir les projets qui me procure du plaisir plut�t que les projets qui ne font que rapporter de l'argent. �


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