LA CRISE DU TRAVAIL
PROBLEMATIQUE
Le travail de jadis, ce sont maintenant des machines qui le font; elles
peuvent produire bien plus que nos besoins matériels l'exigent. Et
quand un investissement en équipement n'est pas rentable, c'est le
travail à vil prix des pays en voie de développement qui prend
la relève. Nous n'avons donc plus besoin de travailleurs à
la chaîne. Ce dont nous avons besoin, désormais, c'est de produire
plus de services dans les secteurs éducation, santé, culture,
loisir, sécurité, communications, distribution et d'assurer
la gestion courante et le progrès de notre économie et de
notre qualité de vie. Le travail dont nous avons besoin exige de
la créativité, de l'initiative, ou le désir et l'aptitude
d'établir des relations humaines efficaces.
Un emploi salarié traditionnel n'est pas le meilleur encadrement
pour ce genre de travail, lequel demande plus d'autonomie et d'auto-motivation.
Les emplois salariés disparaissent donc peu à peu, et ce sont
des travailleurs professionnels indépendants qui prennent la relève.
A moyen terme, cette transformation est un gain net pour la qualité
de vie et la dignité humaine; à court terme - parce que nos
gouvernants ne prennent pas les mesures nécessaires - c'est une transition
extrêmement pénible pour ceux qui en sont victimes: les exclus
du marché du travail
La plupart des travailleurs actuels n'ont pas reçu l'éducation
ni la formation professionnelle qui leur permettraient de s'adapter à
cette nouvelle structure du travail et de devenir des travailleurs autonomes.
Ils n'ont pas, non plus, les ressources financières requises pour
lancer une entreprise. Privés de leur emploi par les progrès
de la technologie, ils deviennent donc chômeurs, puis quittent définitivement
un marché du travail où ils n'ont plus leur place et sont
réduits pour la plupart au rôle d'assistés sociaux.
Le quart (25%) de la main-d'oeuvre a ainsi été exclus de la
population active; d'autres travailleurs les suivront à un rythme
qui ira s'accélérant.
Si on n'intervient pas pour redistribuer le travail salarié et aider
à la création de travail autonome, on aura une part croissante
de la population qui vivra cette exclusion, pendant que le fardeau fiscal
deviendra de plus en plus insupportable pour une classe moyenne encore au
travail et dont les effectifs décroîtront.
SOLUTION
Connaître le profil des travailleurs et les exigences des emplois.
Apparier les postes et les travailleurs.
Répartir équitablement le travail salarié.
Indemniser les employeurs pour toute hausse de coût découlant
de ce partage.
Garantir le revenu annuel de tous les travailleurs.
Exiger la pleine participation des travailleurs à la production et
à la formation.
Transformer la formation professionnelle en formation en entreprise (TWI).
Mettre en place un système de certification professionnelle.
Enlever toutes les contraintes au travail autonome parallèle à
l'emploi.
Financer la création de petites entreprises.
LES ÉTAPES
- Compléter une analyse de tâches exhaustive permettant la
description des postes de travail de l'ensemble des entreprises ayant plus
de 20 employés.
- Réaliser un inventaire de la population active, de façon
à ce que les compétences de quiconque entend participer à
la main-d'oeuvre soit connues et exprimées en un langage qui soit
compatible, d'une part avec les description des postes de travail et, d'autre
part, avec la codification des modules d'enseignement et de formation du
système d'éducation.
- Mettre en place un service d'appariement informatisé qui permettra,
en tout temps: a) à tout travailleur, de connaître immédiatement
tous les emplois pour lesquels il est qualifié ainsi que le cheminement
de formation qui le qualifierait pour tout autre emploi; b) à tout
employeur, de connaître immédiatement tous les travailleurs
qualifiés pour les postes qu'il cherche à combler.
- Modifier la durée légale annuelle du travail - de façon
sélective par groupes professionnels - mais sans diminuer la rémunération
fixe du travailleur pour la période de référence, cette
rémunération demeurant constante grâce à un ajustement
à la hausse du taux horaire.
- Subventionner entièrement les employeurs pour cette différence
de coût horaire, pour autant que cette différence soit payée
à un travailleur qui n'a pas travaillé durant l'années
plus que la durée annuelle légale fixée , ces subventions
venant des fonds disponibles pour les paiements de transfert ainsi que des
impôts prélevés sur le nouveau travail autonome.
- Garantir à chaque travailleur un revenu annuel au moins égal
à son revenu actuel, en considération de sa participation
à la structure de travail salarié pour le nombre d'heures
fixé et de sa disponibilité pour recyclage durant la différence
entre la durée légale de travail pour son groupe professionnel
et 35 heures / semaine.
- Organiser une structure de placement qui assure la pleine affectation
(35 heures / semaine) à la production ou à la formation /
recyclage, de tout travailleur apte au travail et qui veut travailler à
un emploi salarié.
- Éliminer les contraintes qui font obstacles au travail autonome
exécuté par un travailleur en parallèle à son
travail salarié.
- Enlever les contraintes qui font obstacles à l'embauche et au congédiement
des travailleurs par les employeurs selon les besoins réels de la
production.
- Dégager de toute obligation de recyclage le travailleur qui s'engage
à déclarer, pour un travail autonome hors la structure d'emploi,
un revenu annuel au moins égal à la rémunération
des heures de travail dont il a été libéré.
- Planifier les opérations de recyclage de façon à
assurer, le plus vite possible, le passage des travailleurs des secteurs
à surplus vers les secteurs à demande, égalisant ainsi
à la baisse la durée annuelle du travail salarié.
- Déplacer toute la formation professionnelle spécifique vers
le système de production en ne gardant en institutions que la formation
de tronc commun.
- Instaurer un système omnivalent de reconnaissance et de certification
des acquis professionnels et académiques qui soit indépendant
des modalités d'apprentissage.
- Financer pour le démarrage de sa propre entreprise, par un prêt
remboursable en dix ans égal à 60% de son revenu annuel garanti,
tout travailleur employé de façon continue depuis cinq ans
qui soumet un projet raisonnable de travail autonome.
PJCA