Le Japon et les États-Unis face à l'Asie du Sud-Est.

Pour Tokyo, il est important que l'Asie du Sud-Est demeure stable et qu'elle puisse faire face aux ambitions chinoises. Un des moyens de renforcer l'Asie du Sud-Est est certainement d'y encourager les efforts poursuivis par l'ASEAN.

Le comportement du Japon à l'égard de l'ASEAN reste néanmoins assez ambigu. S'il souhaite et encourage le développement économique d'une région qui constitue pour lui un partenaire important (près de 400 millions d'habitants), il veut également éviter que celle-ci, à l'instar de la Corée du Sud ou de Taiwan, devienne une concurrente trop agressive.

La question de l'ASEAN débouche sur celle de l'alliance nippo-américaine dans la région. II est bien clair que Tokyo et Washington n'ont pas la même vue des choses. Le Japon, pour sa part, verrait assez bien se constituer un ensemble Asie-Pacifique comprenant notamment la Chine et les États-Unis, l'un faisant équilibre à l'autre, lui-même constituant le pivot de cet ensemble.

Les États-Unis, quant à eux, songent à un ensemble, qu'ils ont plutôt tendance à appeler Pacifique, effectivement centré sur cet océan et dont l'Asie (c'est-à-dire Japon et Chine, ainsi que les autres États) constituerait une rive et les États-Unis (voire l'ALENA), une autre. Une grande partie des difficultés qu'éprouve la "Coopération économique en Asie-Pacifique" (APEC) à se mettre en place dérive de ces deux visions divergentes du Japon et des États-Unis quant à l'organisation de la zone.

D'après une publication de la Chambre de Commerce et d'Industrie française du Japon - 1995.

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