Corrigé du commentaire de documents:

Question N° 1 : Présentez le document en le situant dans son contexte historique. Présentez également l'auteur.

Contexte :
* Chute du gouvernement Laniel.
* Guerre d'Indochine.
* Négociations sur la CED.
* Décolonisation.
* Guerre froide.

Auteur : Président du Conseil, a signé les accords de Genève mettant fin à la guerre d'Indochine, a accordé l'autonomie de la Tunisie et du Maroc.

Question N° 2 : Quels sont, d'après le texte, les principaux problèmes extérieurs ou intérieurs que la France doit résoudre rapidement en 1954 ?
* Crise économique due à la guerre d'Indochine et à l'inflation qui en a découlé.
* Constitution du gouvernement que Pierre Mendès-France tente de mettre sur pied.
* Guerre d'Indochine. Celle-ci s'inscrit dans un contexte général de guerre froide. Elle risque de provoquer une guerre nucléaire car elle oppose un pays libéral (France) à un des communistes soutenus par l'URSS.
* Constitution de la CED: celle-ci pose le problème du réarmement de l'Allemagne, alors que les souvenirs de la 2ème guerre mondiale sont encore frais dans la mémoire des Français.
* Problème du Maroc et de la Tunisie à qui l'on a déjà promis l'autonomie. La bataille de Dien Bien Phu ayant abouti à une débâcle française, les autres colonies pourraient être tentée de faire la même chose pour obtenir l'indépendance. C'est d'ailleurs ce qui va entraîner les Algériens à entamer leur guerre de libération.

Question N°3 : Les solutions proposées sont-elles en rupture avec la politique suivie jusqu'à cette date sous la IV ème République ?

La politique qu'annonce Pierre Mendès-France est en rupture avec celle de la IVème République sur deux points:
* Octroi de l'autonomie au Maroc et la Tunisie, alors ses prédécesseurs souhaitaient maintenir la souveraineté française sur les colonies.
* La formation du gouvernement: PMF entend nommer lui-même ses ministres sans se laisser influencer par l'Assemblée Nationale.

Remarque: PMT n'a pas pris position sur la question de la CED. Son discours est neutre à ce sujet, car il ne veut pas qu'un rejet de la CED entraîne la chute de son gouvernement.

Question N° 4 : En vous appuyant sur le dernier paragraphe et sur vos connaissances personnelles, expliquez le fonctionnement des institutions de la IV ème République et indiquez les raisons de leur échec.

Le fonctionnement des institutions se résume par les points suivants:
* Pouvoir exécutif faible.
* Pouvoir législatif fort, bicaméral. Il vote les budgets, élit le président de la République, investit le président du Conseil et peut voter une motion de censure contre le gouvernement.
* Donc déséquilibre entre les deux pouvoirs exécutif et législatif.

En outre, l'Assemblée Nationale est formée d'une coalition fragile de partis. Par conséquent, il est toujours difficile d'avoir une majorité au Parlement, d'où l'instabilité chronique du gouvernement (22 gouvernements en 12 ans).

Document: Déclaration d'investiture de Pierre Mendès-France, le 17 juin 1954. (extraits)

Les événements d'Indochine ayant entraîné la chute de ministère Laniel, Pierre Mendès-France est désigné par le Président de la République pour former un nouveau gouvernement.

" Depuis plusieurs années déjà, une paix de compromis, une paix négociée avec l'adversaire me semblait commandée par les faits, tandis qu'elle commandait, à son tour, la remise en ordre de nos finances, le redressement de notre économie et son expansion.

Et voici qu'apparaît aujourd'hui une nouvelle et redoutable menace : si le conflit d'Indochine n'est pas réglé ? et réglé très vite ? c'est le risque de la guerre, de la guerre internationale et peut-être atomique, qu'il faut envisager.

Une négociation est engagée à Genève, en liaison avec nos alliés et avec les Etats associés. (...) Il faut donc que le cessez-le-feu intervienne rapidement. Le gouvernement que je constituerai se fixera ? et il fixera à nos adversaires ? un délai de quatre semaines pour y parvenir.

(...) La paix en Indochine étant rétablie et les décisions essentielles pour le redressement de notre économie étant prises, la France devra se prononcer avec clarté sur la politique qu'elle entend suivre à l'égard d'un problème capital et longtemps différé : celui de l'Europe.

(…) La Communauté européenne de défense nous met en présence d'un des plus graves cas de conscience qui ait jamais troublé le pays.

(...) L'une de ces données est la nécessité d'un réarmement occidental imposé par la situation internationale et qui a conduit à envisager - perspective cruelle pour tous les Français ? les conditions de la participation de l'Allemagne à une organisation commune de défense...

(...) Je m'adresse aux adversaires comme aux partisans de la Communauté européenne de défense, pour qu'ils renoncent aux intransigeances qui, en fin de compte, ne peuvent avoir d'autre effet que d'affaiblir durablement le moral du pays et l'armature de sa défense...

Le Maroc et la Tunisie auxquels la France a ouvert les voies du progrès économique, social et politique, ne doivent pas devenir sur les flancs de nos départements algériens, des foyers d'insécurité et d'agitation ; cela. je ne l'admettrai jamais. Nous leur avons promis de les mettre en état de gérer eux-mêmes leurs propres affaires. Nous tiendrons cette promesse et nous sommes prêts dans cette perspective à reprendre des dialogues, malheureusement interrompus.

Le gouvernement sera ce que seront ses membres. Je ferai appel, si vous me chargez de le constituer, à des hommes capables de servir, à des hommes de caractère, de volonté et de foi. Il n'y aura pas de ces négociations interminables que nous avons connues : je n'admettrai ni exigences ni veto. Le choix des ministres, en vertu de la Constitution, appartient au président du Conseil investi, et à lui seul ".

Pierre Mendès-France, " Sept mois et dix-huit jours "

 

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