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AFRICAN NEWS
Robert MUGABE
Faut-il laisser mourir Robert MUGABE sous pression imperialiste et en faire un martyr par la suite comme tant d'autres avant lui ?

Voici 113 longues ann�es que l'occupant blanc exploite sans partage la quasi-totalit� des terres cultivables du Zimbabwe. En effet, d�s 1889, la Lippert Concession, promulguant le droit � la conqu�te du plus fort permet aux colonisateurs anglais de s'emparer des terres appartenant aux autochtones. Par la torture et les pendaisons, des tribus enti�res sont chass�es de leurs villages. En juillet 1896, par exemple, des maShona s'�tant rebell�s contre la saisie de leur terre sont pendus par les �settlers� anglais. En 1930, le gouvernement colonial britannique promulgue le Land Apportionment Act qui donne le droit d'exproprier la terre appartenant aux Noirs : 19.7 millions d'hectares sont attribu�s aux Blancs contre 1.7 million aux Noirs et 1.8 million � un petit nombre de propri�taires noirs de fermes commerciales. En r�alit�, les terres attribu�es aux Noirs le sont parce qu'elles sont si pauvres qu'aucun Blanc n'en veut.

Au moment de l'ind�pendance acquise dans le sang le 18 avril 1980, le nouveau gouvernement avec alors Canaan Banana comme pr�sident et Robert Mugabe comme Premier ministre h�rite d'une situation choquante et r�voltante mais que les accords Lancaster House de 1979 emp�chent d'y rem�dier radicalement. Cette situation se perp�tuera presque sans grand changement jusque dans la deuxi�me moiti� des ann�es 90. C'est donc 70 % des terres les plus fertiles du Zimbabwe qui �taient jusqu'� une �poque tr�s r�cente entre les mains de 4100 fermiers blancs c'est-�-dire une infirme partie d'une population qui compte 11.7 millions d'habitants.

D�s sa prise de fonction, le gouvernement du nouvel Etat ind�pendant entreprend la r�flexion sur le probl�me de la terre. En 1985, le Land Acquisition Act r�dig� en droite ligne avec les accords de Lancaster House donne au gouvernement zimbabw�en le droit de racheter les terres pour les redistribuer aux populations noires. En 1992 l'adoption d'un deuxi�me Land Acquisition Act autorise le gouvernement � acqu�rir 5 millions d'hectares de terres en vue de la redistribution. Les r�sultats de cette deuxi�me grande r�forme comme d'ailleurs ceux de la premi�re sont bien maigres. De 1991 � 1997, le Zimbabwe parvient � relocaliser � peine 71 000 familles, ceci pour un programme qui pr�voyait la relocalisation de 162 000 familles sur 3 ans. Et ces maigres r�sultats pour un co�t largement au-del� de 5 milliards de dollars.

Le gouvernement zimbabw�en, aussi injuste que cela puisse para�tre, est donc oblig� de racheter sur la base du �willing seller/willing buyer� les terres � ceux-l� qui les ont usurp�es quelques d�cennies auparavant et la Grande Bretagne - ancienne puissance coloniale - veille qu'il en soit ainsi. En effet, � la veille de l'ind�pendance, la Grande Bretagne et ses acolytes se sont attel�s � pr�server les privil�ges de la minorit� blanche dans le futur Etat ind�pendant ceci � travers la Lancaster House Constitution de 1979 qui est, selon tout vraisemblance, la version zimbabw�enne du fameux compromis originel que sont contraint d'accepter tous les leaders africains avant leurs accessions au pouvoir et dont la principale caract�ristique est la garantie formelle donn�e qu'aucun changement notable ne sera introduit par le futur gouvernement et par cons�quent que les int�r�ts pr�dateurs des N�ocolonialistes seront maintenus.

Lors des n�gociations de Lancaster House, les pourparlers furent totalement bloqu�s sur la question de la terre et les n�gociations ne furent finalement sauv�es, in extremis, que lorsque les gouvernements anglais et am�ricain s'engag�rent � contribuer et � mobiliser des fonds pour le financement de la future r�forme agraire du Zimbabwe ind�pendant. A chaque nouvelle r�forme la Grande Bretagne, en conformit� avec les accords de 1979, promettra de substantiels financements mais en d�finitive ses apports seront toujours minimes (sur les 2 milliards de dollars promis lors d'une r�forme � peine 55 millions furent effectivement d�bloqu�s). La Grande Bretagne utilisera les subterfuges les plus vari�s pour freiner la r�forme agraire. En un mot, elle fera tout pour maintenir le statu quo.

La Grande Bretagne in�vitablement est oppos�e � toute v�ritable r�forme agraire au Zimbabwe ceci pour plusieurs raisons : Premi�rement c'est elle qui est responsable, a b�n�fici� jusqu'� tout recemment de la situation d'in�galit� qui prevoyait. Deuxi�mement le registre de propri�t� des terres zimbabw�ennes montre que certains membres de la �House of Lords� (la deuxi�me chambre du parlement anglais) ainsi que certains autres dignitaires anglais poss�daient jusque r�cemment de larges �tendues de terres au Zimbabwe. Troisi�mement, les quelques 4100 fermiers blancs qui exploitaient encore jusqu'ici les 70 % des terres des plus fertiles du Zimbabwe sont en majorit� d'origine anglaise. Et comme affirmait un d�put� anglais r�cemment : �nous ne pouvons pas abandonner les fermiers blancs parce que c'est nous qui les avons envoy�s l�-bas��. La Grande Bretagne ne veut pas abandonner ses fermiers blancs mais non plus ne veut-elle financer la r�forme comme elle s'�tait engag�e � faire en 1979.

�Je dois dire clairement que nous n'acceptons pas que la Grande Bretagne a une responsabilit� sp�ciale pour le financement de l'achat des terres au Zimbabwe. Nous sommes un nouveau gouvernement provenant de divers origines sans aucun lien avec les anciens int�r�ts coloniaux. Mes propres origines sont irlandaises et comme vous savez nous f�mes colonis�s et non colonisateurs� : telle est la substance de la lettre qu'adresse en 1997 la nouvellement nomm�e ministre des affaires �trang�res du gouvernement Blair aux autorit�s zimbabw�ennes. Prenant note de cette lettre, le gouvernement zimbabw�en d�cide alors de r�soudre une fois pour toute le probl�me de la terre ceci par l'expropriation pure et simple des fermiers blancs.

D�s ce moment, le Zimbabwe qui avant 1997 �tait tr�s appr�ci� dans les m�dias anglais devient subitement, pour les m�mes m�dias, un cas d�sesp�r�. Mugabe devient l'ennemi jur� de la Grande Bretagne et partant de l'Occident tout entier : l'homme � abattre, le dictateur, l'imposteur, le violateur des droits de l'homme, etc. Ses adversaires internes sont endoctrin�s et financ�s � coups de millions de dollars et de larges temps d'interventions dans les m�dias occidentaux. Des sanctions sont �rig�es contre le leadership de la Zanu Pf. On explique que les Noirs seront incapables d'exploiter efficacement les terres. On constate que des milliers de Noirs risquent le ch�mage. On affirme que les terres d�j� r�cup�r�es sont donn�es aux proches de Mugabe. Bref, une campagne m�diatique savamment orchestr�e est men�e pour d�cr�dibiliser et diaboliser � la fois la personne et la politique de Mugabe.

Oui, Mugabe est peut �tre un pr�sident aussi controvers� que la plupart de ses pairs africains, mais qu'il se soit fait le champion de la cause des Sans terres, qu'il se soit �lev� contre les puissances pr�datrices n�o-coloniales, qu'il ait pris sur lui de r�parer une injustice d�j� centenaire, bref, qu'il ait fonc� l� o� beaucoup de ses pairs reculent : tout cela, oui tout cela fait de lui indiscutablement un grand homme ; un h�ros, un h�ros de la cause africaine.

Assur�ment, la politique de r�forme agraire a des r�percussions n�fastes sur l'�conomie du Zimbabwe mais ceci n'est que transitoire et ce sacrifice vaut la peine d'�tre consenti car mieux vaut la libert� et la dignit� m�me dans la pauvret� que l'esclavage et les humiliations dans l'opulence. Il est grand temps que nous apprenons � compter sur nous-m�mes. O� est-ce qu'aides et assistances nous ont men�s depuis 42 ans ?

En ce qui concerne le risque de famine qui menace actuellement une partie du Zimbabwe, c'est plus l'action de la s�cheresse dont est victime toute l'Afrique australe que la cons�quence de la r�forme agraire comme l'insinue les m�dias occidentaux. La preuve est que des pays voisins du Zimbabwe tels que la Zambie, le Mozambique et le Malawi qui eux n'ont entrepris aucune r�forme agraire sont �galement touch�s. Le risque de famine actuel au lieu de justifier l'interruption de la r�forme comme le souhaite Anglais et Am�ricains doit plut�t provoquer l'acc�l�ration de celle-ci afin que les paysans noirs puissent d�s les prochaines pluies semer sur les terres � eux attribu�es. Ce risque de famine est donc un �v�nement malheureux que nul n'a souhait� sauf peut �tre Anglais et alli�s car ils ont eu l� un argument de plus pour mieux fustiger la politique du gouvernement zimbabw�en. Ceci expliquerait les descriptions apocalyptiques faites par les m�dias occidentaux et les t�moignages un peu trop alarmistes de certaines organisations �humanitaires� qui ne refl�taient pas toujours la situation r�elle sur le terrain.Comment comprendre que plus de 6 millions de zimbabweens sont menac�s de mort par la famine depuis 8 mois et qu'aucun n'en soit mort jusqu'aujourdhui?(�)

Il est donc clair que Mugabe est devenu l'homme � abattre, la cible de toutes les attaques simplement parce qu'il a eu le courage de reprendre aux fermiers blancs les terres qu'ils avaient usurp�es, parce qu'il a entrepris de r�parer une injustice dont est victime son peuple mais que Anglais et Am�ricains veulent voir s'�terniser, parce qu'il veut rendre aux Noirs ce qui est � eux.

Nous Africains devrions nous identifier dans le combat du peuple zimbabw�en et � apporter leur soutien � Mugabe afin qu'il ne soit pas assassin� ou que son gouvernement ne soit renvers� parce que seul � combattre. Ne nous laissons pas diviser par la propagande occidentale. Ne permettons pas que le h�ros devienne martyr. Ne soyons pas les t�moins passifs et r�sign�s du diktat de l'Occident. Vivement que des voix s'�l�vent � titre individuel ou collectif pour soutenir le gouvernement zimbabw�en. C'est le lieu ici de saluer le courage et la clairvoyance de l'intellectuel suisse Jean Ziegler qui sans �quivoque a apport� son soutien � la politique de r�forme de Mugabe et de d�clarer avec lui que : �Mugabe a l'histoire et la morale de son c�t�
La superstructure am�ricaine - sp�cialiste en coup bas - s'est d�j� mis en marche, pr�parant psychologiquement les esprits � un �ventuel renversement ou �limination physique de Mugabe comme ce fut le cas pour Patrice Lumumba.Krumah et autres, Ils d�clarent � grand renfort de publicit� ne pas reconna�tre le gouvernement zimbabw�en - ce que personne ne leur demande d'ailleurs -. Ils affirment travailler � �l'isolement� de Mugabe. En un mot, ils t�tent le terrain pour voir quelles pourraient �tre les r�actions des masses et de l'�lite africaine.
Les intentions am�ricaines et anglaises sont donc tr�s claires. Il nous appartient � nous de faire front commun pour leur barrer la voie. Ne permettons pas que l'histoire se r�p�te une fois de plus. �On ne peut pas faire l'histoire sans les martyrs mais ne faisons pas des martyrs notre histoire�.


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