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巻第十一 恋の歌 一 題しらず よみ人しらず
よそにのみ 見てややみなむ 葛城や 百首歌の中に、「忍ぶ恋」を 式子内親王
わが恋は 知る人もなし せく床の 『古今和歌集』 巻第十三 恋の歌 三 巻第十二 恋の歌 二 五十首歌を奉ったとき、「雲に寄する恋」という題で 皇太后宮大夫俊成女
下燃えに 思ひ消えなむ 煙だに 雨の降る日、女に贈る 皇太后宮大夫俊成
思ひあまり そなたの空を 眺むれば 百首歌を奉ったとき 二条院讃岐
涙川 たぎつ心の はやき瀬を 『古今和歌集』 巻第十一 恋の歌 一 巻第十四 恋の歌 四 百首歌の中に 太上天皇
忘らるる 身を知る袖の 村雨に 『古今和歌集』 巻第十四 恋の歌 四 題しらず 西行法師
疎くなる 人を何とて 恨むらむ 摂政太政大臣の家の歌合に 寂蓮法師
来ぬ人を 秋のけしきや 更けぬらむ 恋の歌として詠む 前大僧正慈円
わが恋は 庭のむら萩 うら枯れて 巻第十五 恋の歌 五 水無瀬の、恋の十五首歌合に 藤原家隆朝臣
思ひ入る 身は深草の 秋の露 題しらず 藤原定家朝臣
掻きやりし その黒髪の 筋毎に
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11me volume, chansons d'amour (1er partie) poème d'Anonyme, sans titre
Les fleurs de cerisier comme des nuages blancs qui couvrent sur la crête du mont Takama dans la région Katsuraghi, est-ce qu'il n'y a qu'à les regarder de loin...? poème par la Princesse de Shokushi,
Personne ne sait pas mon amour gardé pour moi. Mon petit oreiller en bois, qui endigue mes larmes au lit, toi seul sais mon secret. Fais en sorte de ne pas laisser filtrer mes larmes pour garder mon amour secret. Kokin-waka-shu, 12me volume, chansons d'amour (2me partie) poème par la fille du Directeur de l'Agence de la Maison de Reine Mère; Toshinari,
Je dois me brûler avec la flamme de mon amour gardé pour moi. Après la mort, la fumée de la crémation de mon corps deviendra un nuage. Mais ce nuage partira sans laisser aucune trace. C'est triste. poème par le Directeur de l'Agence de la Maison de Reine Mère; Toshinari,
En soupirant pour toi, je tourne mes yeux vers le ciel dans la direction de chez toi. Alors dans une trouée de le brouillard, j'aperçois que la pluie fine du printemps tombe. poème par Sanuki de l'Ex-empereur Nijo,
Parce que la rivière de sa source dans mes larmes bouillante a un cours rapide, je ne peut pas endiguer cette rivière par un barrage. (Je ne peux essuyer toutes mes larmes avec mes manches. Donc je ne peux pas garder mon amour pour moi.) Kokin-waka-shu, 14me volume, chansons d'amour (4me partie) poème par l'Empereur actuel (Gotoba), sans title (dans un recueil de cents wakas)
(chanson en la position d'une femme) Kokin-waka-shu, poème par le bonze Saïgyo, sans title
Pourquoi diable est-ce que j'ai de la rancune contre la femme qui est loin du cœur? Autrefois, ni je ne l'ai connue, ni elle ne m'a connu. poème par le bonze Jakurén,
Parce qu'elle attend (= matsu) un homme qui ne vient pas ou parce que l'automne est fort avancé et le paysage est devenu moins animé...? À cause de sa rancune, le cri du grillon (= matsumushi) faiblit. poème par le bonze Jiën, title : chanson d'amour
Mon amour, comme les feuilles de lespedeza dans un jardin se fanent, nos cœurs se séparent, j'ai de la rancune et je me dégoûte. Mais même ça me fatigue, dans la tombée du soir de l'automne. 15me volume, chansons d'amour (5me partie) poème par Fujiwara-no-Iëtaka,
Je languis d'amour à mourir et ma vie est fugitive comme une rosée sur des herbes touffues dans le quartier de Fukakusa. Mais en plus, à la fin, mon amoureuse pour laquelle j'ai conçu des espérances est très indifférente comme si un coup de bise balayait cette rosée. poème par Fujiwara-no-Sadaië, sans title
Quand je me couche tout seul, la physionomie de la femme se dessine jusqu'à ces cheveux noirs que j'ai démêlée à la main.
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Le tanka moderne et le waka traditionnel, tous les deux ont la même forme (5 syllabes + 7+ 5 + 7 + 7). Mais leurs caractères sont complètement différents. Dans le tanka moderne, le poète professionnel crée son œuvre pour tous les hommes. Par contre, dans le waka traditionnel, le créateur et le lecteur, tous les deux étaient nobles. Donc le tanka moderne est ouvert et le waka traditionnel est fermé. Cependant Mozart a crée sa musique pour les nobles, aujourd'hui beaucoup de gens l'aiment dans le monde. Sa musique dépasse l'époque et la frontière. Alors, pourquoi le tanka traditionnel est fermé? Certes, le mur de langue est un grand problème, mais la plus grande inaccesibilité est le symbole. STEENWIJCK, Harmen; Vanitas (c.1640) Le symbole est le code ou la connaissance présupposée dans une communauté ou dans une ethnie. Seulement dans cette communauté, on partage le signifié du symbole et on peut omettre son explication. Mais pour les hommes hors de cette communauté, ce symbole n'a pas de sens. Par exemple, la "vanité"(vanitas), pour les hommes qui ne connaît pas la signification du symbole; "memento mori", cette peinture n'est qu'un dessin incohérent de nature morte. Dans les wakas que j'ai cités, le mont Takama est le monde légendaire, Takama-ga-hara (高天原) (天 = ciel) que le dieu Amatérasu-Ohmikami (天照大神) gouverne, donc la femme que l'auteur aime n'est qu'un beau rêve pour lui. Comme le symbole typique, la fumée : la mort, la rosée : la vie fugitive. Dans l'époque de Shin-Kokin-waka-shu, on a développé des techniques de waka. Une de ces techniques est "Honka-dori" (本歌取り). C'est une technique d'emprunter une image de l'autre waka célèbre. Le symbole est l'évocation de la conception, "Uta-Makura" (歌枕) (= le nom du site naturel paysager) est celle de la scène et "Honka-dori" est celle du conte. Je le nomme le "symbole développé". C'est l'évocation qui donne l'étendue de l'espace et du temps au waka. Le minimum de mots, le maximum d'images. Le système de l'évocation ressemble à celui d'un programme. Voyez le schéma du dessous. Le programme principal appelle des sous-routines. Donc cependant le programme même est court, il peut faire son calcul compliqué. Et si des sous-routines sont des pièces communes, tous les gens peuvent utiliser ces sous-routines et on peut normaliser le traitement de l'information. Alors, j'applique cette conception au système d'évocation du waka. Le texte du waka est un programme principal. Quand on trouve un mot ou une phrase symbolique, de Uta-Makura ou d'un waka célèbre dans ce texte, ce mot détente ou cette phrase détente appelle une sous-routine et cette sous-routine répond à une valeur calculée (= une conception, une scène typique ou un conte célèbre, etc...). Cette valeur calculée est une image commune, donc on peut omettre son explication et ajouter des expressions originales dans un minimum de mots. On dit souvent que la culture japonaise est formaliste. Mais dans l'art japonais, la forme n'est jamais raideur de l'expression, c'est une technique positive pour exprimer l'originalité. Mais ce système d'évocation suppose encore des connaissances partagées dans une communauté. À cette époque-là, beaucoup de nobles savaient par cœur tous les wakas de Kokin-waka-shu comme culture générale, ce système d'évocation n'a pu se développer que dans le monde noble, limité et fermé. Aujourd'hui, on a pas de connaissances comme celles des nobles en ce temps-là; on a peu de sous-routines. Donc quand on lit un waka, on ne s'aperçoit pas d'un mot clef, ce mot clef n'appelle pas une sous-routine, cette sous-routine ne répond à aucune valeur et ce programme principal ne fait qu'un calcul simple. Donc le waka traditionnel a un grand désavantage pour acquérir des lecteurs mondiaux. Mais d'autant mieux que le monde des wakas traditionnels comme un jardin miniature est particulier, c'est beau. Mais le livre et la connaissance sont aussi les symboles de vanité... |