今物語
Ima-monogatari [Nouveaux contes]

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+ texte original +
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ある蔵人五位の、月くまなかりける夜、革堂へ参りけるに、いとうつくしげなる女房の、ひとり参りあひたりける。見捨てがたうおぼえてけるままに、言ひよりて語らひければ、「おほかた、さやうの道には、叶ひがたき身にて」なんど、やうやうに言ひしろひけるを、なほたへがたくおぼえて、帰りけるにつきて行きければ、一条河原になりにけり。女房、見返りて、

玉みくり うきにしもなど ねをとめて
ひきあげ所 なき身なるらん

と、ひとりごちて、きよめが家のありけるに、入りにけり。
男、それしも、いとあはれに、ふしぎとおぼえけり。

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秦公春といひける随身、宇治の左大臣殿につかうまつりけるが、御沓をまゐらせけるが、御沓の敷きに千鳥をかかれたりけるを見て、

沓のうらにも とぶ千鳥かな

と言ひでたりけるを、とりつぐ殿上人も、物も言はざりけるに、大臣殿、しばし御沓を履き給ひて、

難波なる あしの入江を おもひ出でて

とおほせられたりける、いとやさしかりけり。

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+ traduction +
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Un soir de pleine lune, quand un fonctionnaire de bas rang est allé prier au temple Kaudau, il a vu une femme très belle qui a prié toute seule. Pour lui, c'était difficile de la laisser donc il lui a fait la court et lui a parlé mais elle a répondu; "Je suis de petite condition où on ne permet jamais l'amour avec un homme ordinaire, etc..." et ils ont échangé des paroles mais pour lui c'était encore difficile de contenir ses sentiments quand même et il l'a accompagnée dans son retour, alors ils sont arrivés au lit à sec d'Ichijo de la rivière Kamo. Elle s'est retournée vers lui et a monologué;

Cependant une plante aquatique (sparganium stoloniferum) flotte sur l'eau (= "uku"), pourquoi sa racine reste au fond de l'eau? Cette plante ressemble à moi qu'on ne peut pas retirer de l'eau (c'est-à-dire, de ma situation malheureuse (= "ukiyo")).

Et elle est entrée dans une maison des hommes discriminés socialement.
Quand même, cet homme a pensé qu'il était aimable et inattendu.

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Un garde du corps, Hada-no-Kimiharu, qui a servi le premier ministre d'Uji, quand Hada a préparé les chaussures du ministre, en voyant un dessin de pluvier des semelles dans ses chaussures, il a chanté;

Non seulement dans un "Ura (= un rivage)" mais aussi dans une "Ura (= une semelle)" des chaussures des pluviers volent!

Les autres nobles ont fermé la bouche mais ce ministre les a chaussées, a pensé pour un instant et a chanté;

En se rappelant la crique de Naniwa où "Ashi (= des roseaux)" poussent dru (je vois mes chaussures qui couvrent "Ashi (= mes pides)", alors "Non seulement...").

C'était très gracieux.

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+ commentaire +
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Ima-monogatari est un recueil de contes par Fujiwara-no-Nobusané (藤原信実) (1176 - 1266?). Pourquoi le titre de ce recueil est "Nouveaux" contes? Originellement, le genre de littérature; Setsuwa-syu (説話集) (= recueil de contes) a été inventé pour la propagation bouddhique. Donc Konjyaku-monogatari-syu (今昔物語集) et Uji-syuï-monogatari (宇治拾遺物語) sont les recueils de légendes et de vieux contes filtrés par la valeur bouddhique. Par contre, Ima-monogatari est, pour ainsi dire, un recueil de coupures des faites de divers de journaux. Ces contes sont contemporains pour Nobusané. Certes il y a des contes plus vieux que le temps de Nobusané mais il a choisi ces contes sans les passer au tamis de la valeur bouddhique avec sa sensibilité moderne.

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Le tabou et l'amour.

Le premier conte nous donne des informations sur le système de la condition des hommes de ce temps-là. En ce temps-là on a inventé la classe des hommes discriminés socialement comme paria dans le système de caste en Inde et ce système a germé. (Et ce système a dévéloppé et on l'a appliqué sévèrement dans l'ère d'Édo.) Donc ce conte est un document précieux qui nous donne des informations sur la situation primitive de ce système. D'après ce conte, en ce temps-là la discrimination était déjà sévère. On a pas admis l'amour entre une femme discriminée et un homme ordinaire.

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Au Japon on prie le bodhisattava; Kwan'non (= 観音) comme dieu qui lie le couple. Donc cet homme a regardé la rencontre avec cette femme dans ce temple comme un dessein de bodhisattava et il l'a poursuivi de ses assiduités. Mais elle a refusé son amour. Et ce refus a fait cet homme curieux. Et finalement il a appris son origine et sa haute culture. En ce temps-là, le lit à sec de la rivière était l'endroit où des hommes discriminés socialement habitaient. Cependant elle était de basse naissance, non seulement elle était belle mais aussi elle avait pu créer un waka (= poème) et en plus elle avait pu citer un waka de l'histoire de Genji. Cette chose inattendue a du le faire encore plus curieux mais le fossé du système de la condition les a séparés. C'est tragique.

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Dans le second conte, l'auteur a éviter de mentionner la relation entre le premier ministre et son garde du corps, ou plutôt en ce temps-là, c'était un secret de Polichinelle; ils ont eu des relations homosexuelles. Ce garde a chanté une moitié de waka. Il a incité le ministre (= son amoureux) à créer son reste de waka. En principe, un sujet a parlé à son maître, c'était impertinent. Mais les autres nobles qui connaissaient leur relation n'ont pas critiqué ce garde. Toutefois ils se sont tus. L'atmosphère tendue entre les gens. Et le ministre s'est rappelé un souvenir à Naniwa avec son garde et il a chanté son reste de waka. La correspondance entre les deux. Cette scène est calme et tranquille mais ces échanges de l'affection sont très émouvants.

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Le tabou est un système artificiel. Il ne doit pas coexister avec l'amour; l'instinct naturel. Cette discorde engendre la douleur des hommes, cette douleur devient un drame, ce drame se transforme en art et cet art nous émeut. Comme c'est ironique!


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