奥の細道 (序)
Oku-no-hosomichi (introduction)

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+ texte original +
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≪場面:元禄二年(一六八九年) 三月 江戸(東京)深川、隅田川のほとりの芭蕉庵≫

月日は百代の過客にして、行きかふ年もまた旅人なり。舟の上に生涯を浮かべ、馬の口とらへて老いを迎ふる者は、日々旅にして旅をすみかとす。古人も多く旅に死せるあり。予も、いづれの年よりか、片雲の風に誘はれて、漂泊の思ひやまず、海浜にさすらへ、去年の秋、江上の破屋にくもの古巣を払ひて、やや年も暮れ、春立てる霞の空に、白河の関越えんと、そぞろ神の物につきて心を狂はせ、道祖神の招きにあひて、取るもの手につかず。ももひきの破れをつづり、笠の緒付けかへて、三里に灸すゆるより、松島の月まづ心にかかりて、住める方は人に譲り、杉風が別墅に移るに、

草の戸も 住みかはる代ぞ ひなの家

表八句を庵の柱に掛けおく。

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+ traduction +
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[scène : Mars 1689, à la maison de Basyo au bord de la rivière Sumida dans le quartier de Hukagawa, le capitale Édo (Tokyo)]

Le temps est le voyageur qui continue éternellement un voyage et les années qui commencent et touchent à leur fin sont aussi des voyageurs. Pour des hommes qui vivent toute leur vie sur des bateaux comme batelier et pour des hommes qui prennent de l'âge en tenant des chevaux par le mors comme transporteur, leur vie quotidienne est un voyage même et ils vivent toujour leurs voyages sans se fixer nulle part. Beaucoups d'anciens grands poètes sont aussi mort au cours de leur voyage. Moi aussi, avant que je ne m'en sois aperçu, j'avais envie du voyage vagabond comme un nuage flottait dans le ciel au gré du vent. Et j'ai voyagé le long de la côte, je suis retourné à mon taudis au bord d'une rivière en automne dernier et j'ai enlevé les toiles d'araignée et j'habitais là. Mais j'ai passé le Nouvel An et le printemps est arrivé et lorsque j'ai vu le ciel avec le brouillard j'ai envie d'aller à la région Michinoku (= la région de Tohoku) en passant l'ancienne barrière de Shirakawa (Fukushima département, la ville de Shirakawa) et ce désir était de plus en plus fort et je suis devenu fou de ce projet et je ne suis pas arrivé à me concentrer sur mon travail. Donc j'ai réparé la déchirure des chausses, changé un cordon d'un chapeau et m'appliqué des moxas dans mes genoux (= la coutume de la préparation d'un voyage) alors j'ai eu envie de regarder immédiatement la lune au Matsushima (= le site naturel paysager, Miyagi département, la Baie de Matsushima). J'ai vendu ma maison à une famille et lorsque j'ai déménagé chez Sanpu, j'ai fait un poème;

Maintenant je quitte ce taudis et une nouvelle famille y habitera. Au contraire de moi, un ermite, elle a des enfants donc elle le décorera des poupées de la fête de la fille (= Hina-matsuri) en Mars. C'est gai et joyeux.

Ce poème était la tête de ma lettre à elle et j'ai écrit 8 poèmes et je l'ai attaché à un pilier de cette maison.

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+ commentaire +
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Le poète Matsuo-Basyo (松尾芭蕉) (1644 - 1694) a écrit cet essai avec des poèmes "haïkaï" de son voyage à la région Tohoku. Il a haussé la poésie "haïkaï" à l'art. En principe, le "waka" a 31 syllabes, au contraire le "haïkaï" a 17 syllabes, par exemple,

やまざとは ゆきふりつみて みちもなし
きょうこんひとを あわれとはみん

le forme de "waka" est "5+7+5+7+7", au contraire,

くさのとも すみかわるよぞ ひなのいえ

le forme de "haïkaï" est "5+7+5". Donc le "haïkaï" est la dernière forme de l'esthétique de "l'omission", "l'allusion" et "la stylisation".

Dans la litérature classique du Japon, surtout les œuvres de Basyo, le motif du voyage est très important. Par exemple, le chant du cygne de Basyo est;

旅に病んで 夢は枯野を 駆け巡る

Au cours du voyage, je tombe malade et je me meurs. Mais dans la lande de mon imagination je continue le voyage.

Pourquoi le voyage ou plutôt le "vagabondage" correspond à l'esthétique japonaise? Parce que le vagabonde est le symbole et la pratique de l'incertitude, "無常".

Dans la légende de Yamatotakéru-no-mikoto, un grand oiseau blanc et dans l'introduction d'Oku-no-hosomichi un nuage sont le symbole du vagabond. Donc l'esthétique du vagabond est essentielle pour le Japonais.

Autrefois, on considérait l'activité artistique comme inférieure et la position des aritistes était très basse donc les artistes étaient des marginaux. Par exemple, à l'époque de Héïan, les dames de compagnie comme Séï-syonagon ont pu faire librement des activités créatives parce que la position des femmes était plus basse que celle des hommes donc dans Héïké-monogatari Niïdono a dit "Malgré que je sois une femme, je ne serai jamais attrapée par l'ennemi.". En ce temps-là, on considérait le roman comme l'art inférieur donc beaucoup de femmes ont écrit des romans comme Genji-monogatari par Murasaki-shikibu. Et la plupart des "Biwa-hoshi" qui ont présenté Héïké-monogatari étaient des hommes aveugles. Autrefois, les handicapé étaient aussi des marginaux. Ils devaient voyager dans tout le pays comme des récitants ambulants. Et comme le bonze Kenko, les ermites étaient bien sûr des marginaux. Kenko a abandonné sa position officielle comme un noble. Devenir bonze signifiait abandonner ce monde. Et Matsuo-Basyo a aussi abandonné sa position officielle comme un samouraï. Bref, il y avait 3 types des marginaux; les femmes dont l'existence était négligé, les bonzes qui cachaient leur existence et les bonzes qui vagabondaient pour chercher leur existence.

Les marginaux connaissaient mieux l'incertitude, "無常" que les hommes ordinaires. Les artistes (marginaux) étaient les porte-paroles des douleurs des hommes ordinaires et les consolaient. Par exemple, Genji-monogatari n'est pas un roman lascif, parce que l'auteur Murasaki-shikibu est une femme. Derrière l'histoire splendide de l'amour, elle a décrit essentiellement la stupidité du désir des hommes et la vanité de la jalousie des femmes.


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