平中物語 第一段
Héïchu-monogatari [Histoire de Héïchu] (Premier chapitre)

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+ texte original +
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今はむかし、男二人して、女一人をよばひけり。先だちてより言ひける男は、官まさりて、このときの帝に近う仕ふまつり、のちより言ひける男は、その、同じ帝の母后の御あなすゑにて、官は劣りけり。されど、いかゞ思ひけむ、のちの人にぞ、つきにける。かゝれば、この、初めの男は、この、もたりける男おぞ、いみじくあたみて、よろづの怠々しきことを、ものの折ごとに、帝の「なめし」と思すばかりの事を、つくり出だしつゝ、聞こえそこなひける間に、この男、はた、宮仕へおば、苦しき事にて、たゞ、逍遥をのみして、衛府司にて、宮仕へをも仕うまつらずといふこと出できて、官とらせたまへば、世の中も思ひ憂じて、「憂き世には交じらはで、ひたみちに行なひにつきて、野にも山にも交りなむ」と思ひつれど、一寸をだにも放たず、父母の、いみじくかなしくしたまふ人なれば、憂きもこれにぞ、思ひさはりぬる。ときしもあれ、秋の頃にさへありければ、いともの心ぼそう覚えて、心一つを慰めわぶる夕暮に、かく言ふ。

憂き世には 門させりとも 見えなくに
なぞもわが身の 出でがてにする

(中略)

かゝるほどに、冬になりにければいとつれづれに、世の中の恨めしきことをのみ思へば苦しきを、行なひは許されず、「心慰めに、東のかたへまからむ」と、親に申しければ、「なを、この正月の司召しに、すぐせ。それに、ともかくもあらずは、唐土へもいませよ」と宣ふにさはりて、待ちけるに、その官召しに空しうなりぬれば、思ひ憂じはてて、さ言はでえあるまじき人のもとに、言ひやる。

浮き草の 身は根を絶えて 流れなむ
涙の川の ゆきのまにまに

とあるを見て、「さりとも、ふとはえ行きはなれじ」と思ひて、返し、

をくれゐて 嘆かむよりは 涙河
我降りたゝむ まづ流るべく

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+ traduction +
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Il était une fois deux hommes ont fait la cour à une femme. L'homme qui avait fait la cour avant a réussi dans le monde et il était eu faveur auprès de l'Empereur à cette époque-là. L'homme qui avait fait la cour après était de sang impérial et un petit-neveu de la mère de cet Empereur mais il occupait une position peu élevée dans la cours. Et (je me demande qu'elle en a pensé,) elle a choisi le second. Donc le premier a eu de la grande rancune contre le second et le premier a fait beaucoup de bruits mals du seconde, médit de lui à la face de l'Empereur à tout propos pour faire à l'Empereur penser que le seconde fût impoli. Alors le second s'est aussi tourmenté pour le travail dans la cour, il n'a que flâné tous les jours et il a négligé son travail dans le bureau de la garde impériale. Donc l'Empereur l'a dégradé et le seconde a répugné à ce monde et pensé, "Je veux renoncer au monde, se consacrer au service bouddhique et se cacher dans les champs ou dans les montagnes." Mais parce que les parents du seconde ont chéri tellement beaucoup leurs fils qu'ils ne l'ont pas libéré un instant même d'à côté d'eux, leur affection l'a empêché de se faire bonze. Mal à propos, c'était même en automne, le seconde s'est senti vraiement seul et il a chanté dans le soir qui semblait tellement triste qu'on ne pouvait pas se consoler.

Dans ce bas monde, il ne me semble pas qu'on mette une porte et la ferme à clef mais pourquoi diable est-ce qu'il m'est difficile de sortir de ma maison.

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Après quoi l'hiver est arrivé cependant encore le seconde était désœuvré, avait uniquement de la rancune contre ce monde et se tourmentait, il n'a pas été permis de se faire bonze. Alors il a dit à ses parents, "Je voudrais aller vers l'est pour me consoler." Et ils ont répondu, "Restez jusqu'à la nomination pour le nouveau mandat au prochain nouvel an. Si le résultat decevait ton attente, nous te permettrions d'aller en Chine même." Cette parole l'a persuadé d'attendre le janvier suivant mais le résultat a trompé son attente et il est devenu complètement las de tout, il a envoyé son lettre (poème) à une femme qu'il n'a pas pu s'empêcher d'épancher son cœur.

Moi, comme une plante flottante, le cours d'une rivière coupera ma racine et m'emportera, au gré du courant de la rivière de mes larmes.

Mais elle a pensé, "Cependant il ne pourra pas quitter sa maison soudain." et répondu,

Plutôt que je reste seule et que je me lamente, je vais descendre à la rivière des larmes, pour que son courant m'emporte d'abord.

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+ commentaire +
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"Nama"-héros; Héïchu (Taïra-no-Sadafun) (平貞文) (? - 923)

Isé-monogatari et Héïchu-monogatari sont les deux histoires replésentatives des playboys; Ariwara-no-Narihira et Taïra-no-Sadafun, dans l'époque de Héïan. Mais les images de ces deux hommes contrastent bien. Ariwara-no-Narihira qui quitte la capitale (Kyoto) et vagabonde dans la région de Kanto (東下り) étant las de tous ou qui s'enfuit avec sa maîtresse; une femme de l'Empereur. C'est très dramatique surtout tragédique et Narihira est franc à son sentiment. Par contre, Taïra-no-Sadafun qui ne peut pas quitter ce monde à cause de la persuasion de ses parents et qui ni fait le coup d'audace dans l'amour ni peut obtenir de femme souvent. C'est-à-dire il est un héros "indécis" et influençable par son milieu. Il y a un préfixe de la langue ancienne japonaise; "nama (生)" qui signifie "jeune", "vague" et "incomplèt". C'est justement que Taïra-no-Sadafun est un "nama"-héros. Dans les temps postérieurs, on exagère sa timidité et fait de lui un caractère drôle. Certes Taïra-no-Sadafun n'est pas viril comme Ariwara-no-Narihira mais son caractère "nama", on doit le valoriser, je pense. Parce que le caractère "nama" est un des caractères esthétiques de l'art traditionel japonais. Comme le théâtre du Noh, la cérémonie du thé et le zén, l'art traditionel japonais est statique. On diminue le mouvement au minimun et on distingue la nuance subtile et le repli vague de la sentiment. Certes Héïchu-monogatari est peu accidenté mais sa sensibilité et sa prévenance même est le dandysme traditionel japonais; "suki (数寄)". Ce dandysme est trop subtil pour avoir un risque de tomber dans la drôlerie.

Certes Isé-monogatari est dramatique mais l'action telle qu'Ariwara-no-Narihira fait est pratiquement difficile ou plutôt impossible. C'est un surhomme; Ariwara-no-Narihira qui peut le faire. Donc cette histoire est très fictive et c'est un cristal de nos vœux qu'on ne peut pas réaliser réelement. Par contre, dans Héïchu-monogatari, Taïra-no-Sadafun se trouve en face des problèmes de la famille, de l'amour et de la société, il ne peut pas rompre les liaisons avec eux et il se tourmente. C'est très possible et réel. Donc Héïchu-monogatari est une histoire réaliste. Si Isé-monogatari se compare au cinéma Hollywoodien, Héïchu-monogatari se comparera au cinéma français.


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