萬葉集
Manyo-shu

+++++++++++++
+ texte original +
+++++++++++++

巻第一

天皇の、蒲生野に遊猟したまひし時に、額田王の作れる歌

あかねさす 紫野行き 標野行き
野守は見ずや 君が袖振る

藤原宮御宇天皇代 天皇御製歌

春過ぎて 夏来るらし
白栲の 衣乾したり 天の香具山

軽皇子の安騎の野に宿りましし時に、柿本朝臣人麿の作れる歌

東の 野に炎の 立つ見えて
かへり見すれば 月傾きぬ

或る本の歌

河の辺の つらつら椿 つらつらに
見れども飽かず 巨勢の春野は
右の一首は春日蔵首老

巻第三

山部宿禰赤人の不尽山を望める歌一首并せて短歌 より 反歌

田児の浦ゆ うち出でて見れば 真白にそ
不尽の高嶺に 雪は降りける

門部王の難波に在りて、漁父の燭光を見て作れる歌一首

見渡せば 明石の浦に 燭す火の
秀にそ出でぬる 妹に恋ふらく

大宰少弐小野老朝臣の歌一首

あをによし 寧楽の京師は 咲く花の
薫ふがごとく 今盛りなり

溺れ死りし出雲娘子を吉野に火葬りし時に、柿本朝臣人麿の作れる歌二首 より

八雲さす 出雲の子らが 黒髪は
吉野の川の 沖になづさふ

巻第八

志貴皇子の懽の御歌一首

石ばしる 垂水の上の さ蕨の
萌え出づる春に なりにけるかも

巻第十一


春楊 葛城山に たつ雲の
立ちても坐ても 妹をしそ思ふ

++++++++++
+ traduction +
++++++++++

premier volume

Quand l'Empereur Tenji a fait une partie de chasse aux champs de Gamauno, Nukata-no-Ohkimi a crée ce poème.

Au champs des violettes teints en garance tu vas, au champs où on interdit au public d'entrer tu vas - je souhaite qu'un garde champêtre ne nous voie pas - tu agites sa manche.

Sous la règne de l'Empereur Jito, le poème de l'Empereur

Le printemps est passé et l'été semble être venu. On fait sécher des vêtements blancs sur le mont Kagu-yama du ciel.

Quand le prince de Karu a campé aux champs d'Aki, Kakinomoto-no-ason-Hitomaro a créé ce poème.

À l'horizon des champs de l'est, le feu d'aurore prend. Je regarde en arrière, alors la lune se couche à l'horizon.

Un poème d'un recueil

Les camélias de Tsura-tsura au bord de la rivière, si longuement et si attentivement (= tsura-tsura) que je les voie, je ne me lasse pas de les voir, dans les champs de printemps à Kosé.
Ce poème par Kasuga-no-kura-no-obito-Oyu

troisième volume

Le poème de Yamabé-no-sukuné-Akahito de regarder le mont Fuji

Quand j'ai passé la crique de Tago, la vue s'est dégagée, alors tout blanc, le haut sommet du mont Fuji est couvert de neige.

Quand Kadobé-no-Ohkimi était à Naniwa, il a créé ce poème en voyant les feux des bateaux de pêche.

Quand je promène mes regards au loin, je vois des feux sur la crique d'Akashi. Comme cette flamme qui émerge dans le noir, mon amour de mon amoureuse est apparu au monde.

Un poème par le directeur général de l'ambassadeur Dasaï-fu, Ono-no-Oyu

La ville productrice d'un beau bleu; la capitale Nara est maintenant florissante comme des fleurs épanouissantes répandent leur parfum.

Le poème de Kakinomoto-no-ason-Hitomaro quand on a incinéré à Yashino le cadavre de la fille d'Izumo qui s'était noyée.

Les cheveux noirs de la fille d'Izumo où mille nuages s'élèvent ondoient au fond de la rivière de Yoshino.

huitième volume

Le poème du prince de Shiki pour célébrer la nouvelle année

Une jeune fougère pousse au bord d'une cascade de laquelle l'eau jaillit sur une roche, ah! Voici le printemps qui vient!

onzième volume

Le poème par anonyme

Comme des nuages s'élèvent du mont Katsuraghi qui fait des saules de printemps l'ornement de ses cheveux, tout le jour je pense à ma femme.

+++++++++++++
+ commentaire +
+++++++++++++

Le sens des couleurs change avec le temps. À cause de la limitation de la technique de la teinture, dans les temps anciens elle n'ont pas changé rapidement comme la mode chez les modernes. Donc une couleur représente ou symbolise l'air d'une époque.

Dans la période de Manyo-shu, de l'époque mythique à l'époque de Nara, le sens des couleurs est complètement différent de celui tel d'après l'époque de Héïan.

schema_de_couleur

Voyez le schéma de couleur de ces wakas. Les couleurs sont très vives, distinctes et en plus leur combinaison contraste vivement. Ce sens oppose tant à fait le monde de "wabi-sabi". Ce sens réfléchit le caractère ouvert et direct des Japonais anciens et l'influence directe de la culture chinoise. Par exemple, la couler violette a été importée de la Chine et elle était nouvelle et rare à cette époque-là. L'art de la teinture violette était difficile, c'était précieux donc on interdit au public d'entrer dans les champs d'herbes violettes (ce n'est pas la violette). Bien sûr, la violette est Kin-jiki (禁色)(α).

(α) On interdit au public de porter des vêtements de cette couleur.

Le vert clair des wakas de l'Empereur Jito (645 - 702) et du prince de Shiki (? - 716) réfléchit l'air jeune dans l'époque de la naissace du Japon. Pour les Japonais surtout pour les anciens Japonais, le mont est sacré et le mont Kaguyama était spécial à cette époque-là. Le tissu blanc est le vêtement des gens dans une cérémonie. Par exemple, il y avait une cérémonie qui s'appelait "Kunimi (国見) (= voir le pays)". Dans le printemps l'Empereur monte au sommet d'une montagne, domine le pays et prie pour la bonne récolte en automne.

Dans le waka de Ono-no-Oyu (? - 737), "aôni (青丹)", c'est le bleu clair d'un minerai qui contient la patine, donc il est très brillant. Le contraste du bleu métallique et des fleurs colorées est un symbole de la prospérité de la capitale; Héïjo-kyo (平城京) (710 - 784).

Dans le waka de la mort de la fille d'Izumo, l'image que Kakinomoto-no-Hitomaro (? - ?) a décrit est très bouleversante. L'image des cheveux noirs qui ondoient dans l'eau transparente et dans le cours rapide (parce que Yoshino est en amont sur la rivière Yoshino), c'est l'expression très directe et rare dans la littérature postérieure. Parce que l'influence du bouddhisme a donné l'image de la mort sinistre et tabou.

Non seulement la couleur mais la composition de la scène des wakas est caractéristique. Le waka de Yamabé-no-Akahito (? - ?) est le panorama du mont Fuji et le waka de Kadobé-no-Ohkimi (? - ?) est le panorama de la crique d'Akashi. La composition grandiose s'oppose au monde artistique et esthétique postérieur comme un jardin miniature et réfléchit l'esprit large et libre de ce temps-là.

Dans le waka de Kadobé-no-Ohkimi, l'image où des feux apparaissent dans le noir est très fantastique. Dans les temps postérieurs, une telle image est le symbole spirituel comme le thêatre du Noh et cette l'expression réaliste est différente.

Kamo-no-Mabuchi (賀茂真淵) (1697 - 1769) a définé le caractère de Manyo-shu comme le caractère viril (Masurawo-buri) (ますらをぶり). L'expression simple, directe, ouverte, jeune et libre est particulière dans les temps anciens.

+++

Nara est l'ancienne capitale, la ville touristique. Certes maintenant aussi beaucoup de monuments historiques restent mais la plupart sont des vestiges par exemple des pierres de base d'un temple. Des monuments qui existent toujours perdent l'envergure magnifique de cette époque-là. Donc on doit imaginer leurs images originelles, sinon ces monuments sont sans intérêt. Et l'histoire et la littérature nous aident à titre de document. Surtout la littérature réfléchit les mœurs populaires de l'époque. Voyageons avec des livres!


escales (accueil) / invitation à la littérature classique du japon (retour)
Copyright © 2007  eau_du_léthé. Tous droits réservés. / All rights reserved.
Hosted by www.Geocities.ws

1