枕草子 (第百七十九段)
Makura-no-soshi (chapitre 179)

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+ texte original +
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≪場面:正暦四年(九九三年)? 冬 宮中(京都)≫

宮にはじめてまゐりたるころ、もののはづかしきことの数知らず、涙も落ちぬべければ、夜々まゐりて、三尺の御几帳の後にさぶらふに、絵など取り出でて見せさせたまふを、手にてもえさし出づまじう、わりなし。「これは、とあり、かかり。それか、かれか」など、のたまはす。高杯にまゐらせたる御殿油なれば、髪の筋なども、なかなか昼よりもけそうに見えて、まばゆけれど、念じて、見などす。いとつめたきころなれば、さし出でさせたまへる御手のはつかに見ゆるが、いみじうにほひたる薄紅梅なるは、限りなくめでたしと、見知らぬ里人ごこちには、かかる人こそは世におはしましけれと、驚かるるまでぞ、まもりまゐらする。

(中略)

しばしありて、前駆高う追ふ声すれば、「殿まゐらせたまふなり」とて、散りたる物取りやりなどするに、いかで下りなむと思へど、さらにえふともみじろがねば、今すこし奥に引き入りて、さすがにゆかしきなめり、御几帳のほころびよりはつかに見入れたり。

大納言殿のまゐりたまへるなりけり。御直衣、指貫の紫の色、雪に映えていみじうをかし。柱もとに居たまひて、「昨日、今日、物忌にはべりつれど、雪のいたく降りはべりつれば、おぼつかなさになむ」と申したまふ。「道もなしと思ひつるに、いかで」とぞ御答へある。うち笑ひたまひて、「あはれともや御覧ずるとて」などのたまふ御有様ども、これより何ごとかはまさらむ、物語にいみじう口にまかせて言ひたるに違はざめりと、おぼゆ。

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拾遺集 巻四 平兼盛 

山里は 雪降り積みて 道もなし
今日来む人を あはれとは見む

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+ traduction +
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[scène : en hiver 993?, dans la Cour (Kyoto)]

Quand j'ai commencé à servir la Princesse Téïshi, la vie courtisane n'est pas allé comme d'habitude et je faisait beaucoup d'erreurs donc j'avais envie de pleurer. Chaque soir, je suis allée voir la princesse et resté derrière le "kicho" (= un paravent du tissu) à côté d'elle. Elle s'est fait apporter des peintures et me les a montrés mais j'étais trop tendue pour tendre la main. C'était dur. La princesse me les a expliquées, "Cette peinture, ceci, cela. Cette scène-là ou une autre, etc..." À cause de la lumière d'une lampe à pétrole j'ai pu voir ses cheveux plus distinctement qu'au jour et je me suis senti confuse de les voir mais j'ai osé les voir. Puisqu'il faisait très froid, ses mains que j'ai entrevus entre les manche étaient roses, c'était magnifique. C'est parce que j'ignorais les chose du monde de la noblesse, j'ai pensé que je n'avais jamais vu une aussi belle femme au monde, et j'étais étonnée de sa beauté et je l'ai regardée longuement.

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Un peu après, on a entendu la voix qui a annoncé un homme très noble et une dame de compagnie a dit, "Peut-être le père de la princesse viendra ici" et des dames de compagnie ont débarrassé la chambre (de la princesse) des choses qui traînaient. Donc j'ai eu envie de retourner dans ma chambre mais je n'ai pas pu bouger soudain et je suis allée au fond de la chambre. Mais j'étais très curieuse donc j'ai entrevu la scène de l'interstice du "kicho".

En fait, le frère de la princesse est venu. Le violet de ses vêtements faisait contraste avec le blanc de la neige et c'était plein de saveur. Il s'est assis sous un pilier et il a dit, "Hier, aujourd'hui, ce sont des jour sinistres (astrologiquement) donc je dois rester chez moi mais il a beucoup neigé et j'ai peur pour toi..." La princesse lui a répondu, "Je pensais que la neige cachait le chemin, comment est-ce que tu es venu ici?" Il a souri et dit, "J'espère que tu me considères comme louable." Leurs conversations spirituelles, c'était ce qu'il y avait de plus magnifique au monde. C'était comme dans le monde de l'histoire imaginaire.

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(waka / poème) Syuïsyu, 4me volume, Taïra-no-Kanémori

Dans cette village dans la montagne il est tombé de la neige et elle a cacheé le chemin. Si aujourd'hui quelqu'un (= l'amoureux) vient à moi, je lui considérai comme louable.

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+ commentaire +
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Séï-syonagon (清少納言) (966? - 1025?) a écrit cet essai vers 1001. Cet essai est une littérature documentaire de la vie courtisane et du gôut noble.

En ce temps-là, l'empereur a beaucoup de femmes. Une femme a un fils et il devient le prince (l'empereur prochain), alors elle devient la princesse et le père d'elle a un grand pouvoir comme le grand-père de l'empereur (=外戚). Donc la cour était champ de bataille splendide des femmes. Les pères des femmes ont cherché des dames de compagnie cultivées (=女房) pour elles pour monter leur rang par exemple, Murasaki-shikibu (紫式部) (973? - 1014?) et Izumi-shikibu (和泉式部) (979? - 1036?), etc. Et Seï-syonagon était une d'elles. Donc en ce temps-là, la litérature par des femmes écrivains a fleuri par exemple, Genji-monogatari (源氏物語) et Izumishikibu-nikki (和泉式部日記), etc.

Dans la vie noble, le "waka (和歌)" (une sorte de la poésie japonaise) était la culture indispensable. Le "waka" est un moyen de communications et les nobles ont dû faire le "waka" et avoir mémoire des poèmes célèbres, surtout tous les poèmes dans le choix Kokinwakasyu (古今和歌集).

Dans cet épisode, sauf la connaissance du "waka" on ne peut pas comprendre les conversations "spirituelles" de la princesse et son frère. Ils reproduisent le monde de ce "waka" et s'amusent.

Grammaticalement, dans cette phrase, il n'y a pas de sujet. Parce que la littérature japonaise a une esthétique de la concision. Comme la langue latine, on peut distinguer le sujet par le verbe. Mais on ne le distingue pas par la conjugaison, mais par le terme de politesse. Par exemple, en ce temps-là, ordinairement la position des femmes sont bas. Mais parce que Fujiwara-no-Téïshi (藤原定子) (976 - 1000) était la princesse (=中宮) de l'empereur Ichijo (一条天皇) (980 - 1011), elle avait donc la position plus haute que son frère, Fujiwara-no-Korechika (藤原伊周) (974 - 1010). Donc il a utilisé le terme de modestie "申す". Dans cette expression, "申したまふ", "申し" signifie le respect de Korechika à Téïshi et " たまふ" signifie le respect de Séï-syonagon à Korechika.


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